Ménilmontant, mais oui madame...

Les Tunisiens de Simon-Bolivar acceptent une proposition de la Ville

Les «Tunisiens de Lampedusa», après une nouvelle nuit assez tranquille dans l’immeuble municipal de l’avenue Simon Bolivar, ont accepté une offre partielle de relogement. Un nouveau rassemblement de solidarité est organisé ce soir à compter de 18 heures.

Mardi 3 mai, un rendez-vous avait été fixé à 10h avec des élus dans le 19e arrondissement. Selon la Coordination des intérimaires et précaires (CIP-Ile-de-France) la Ville «a proposé de loger cent sans papiers tunisiens dans un immeuble géré par l’association Aurore». Une proposition nettement plus acceptable que celle de mardi (40 chambres de suite, puis 95 nuitées disséminées en plusieurs lieux distincts), qui avait été refusée.

Après discussions avec l’assemblée des occupants, la proposition de la Ville a été acceptée vers 15 heures.

Toutefois, les occupants du 51 avenue Simon Bolivar ont souligné «qu’une centaine de sans-papiers présents restent sans autre logement que le 51 avenue Simon Bolivar et appellent à un rassemblement de solidarité à 18h».

La nuit a été calme, «normale» à ce qu’indiquait ce matin à 11 heures un soutien qui avait dormi sur place. Des agents de la sécurité de Paris veillaient aux abords des lieux, comme ils l’avaient fait toute la nuit, et des policiers de l’arrondissement avaient pris position. En début d’après-midi, des cars de CRS s’installaient à proximité de l’immeuble occupé, selon divers témoins, mais sans intervenir dans l’immédiat, à ce qu'indiquait une élue sur place.

Dans un communiqué diffusé mardi, la Ville rappelle que l’immeuble squatté face aux Buttes-Chaumont «qui était affecté à des services techniques municipaux, a été vidé il y a plusieurs mois du fait de sa dangerosité. Ce lieu présente en effet une insuffisante résistance au feu et ne peut donc servir d'hébergement.»

Les migrants, pour la plupart munis de visas Shengen, selon un conseiller régional, ont besoin de produits d’hygiène. «Rasoirs, savons, dentifrice, etc…», précisait ce matin un soutien.

Fabien Abitbol, photos: hier en fin d'après-midi, le ravitaillement montait aussi par les fenêtres (haut); la nuit dernière, quelques personnes étaient là en soutien (bas).

Culture, loisirs, propreté : que faire à Paris le 1er Mai ?

La journée du 1er Mai sera synonyme d’arrêt dans bien des domaines à Paris, expliqués ci-dessous. De son côté, la Ville indique sur son site sa sélection du week-end.

Photo F. A., agents de la Propreté de Paris, de nuit, sur le terre-plein du boulevard de Belleville, avril 2011

En matière de propreté, le jour de la Fête du Travail est le seul jour chômé de l'année pour les entreprises comme pour la régie qui s’occupe de la propreté de Paris. Exceptionnellement, la collecte des ordures ménagères (bacs et corbeilles de rue), le déblayage des marchés et le nettoiement des rues ne seront pas assurés. Les Parisiens et les commerçants sont invités à ne pas sortir leurs poubelles dimanche.

Par ailleurs, des préavis de grève «essentiellement liés à la réforme de la catégorie B de la fonction publique territoriale» indique la mairie, ont été déposés pour les journées du 29 avril et du 2 mai, lendemain du jour chômé, ce qui pourrait fortement ralentir le retour à une situation normale.

Les déchetteries parisiennes et le service d'enlèvement d'objets encombrants seront également fermés dimanche 1er mai.

En matière de musées, tous les musées municipaux seront fermés. Les musées nationaux seront aussi fermés… sauf la Cité nationale de l'histoire de l'immigration (CNIH) et l'Aquarium tropical, tous deux à la Porte dorée.

Les bibliothèques municipales seront fermées le dimanche 1er mai, et le lundi.

Si vous voulez jouer au tennis, il faudra repasser: tous les courts de tennis municipaux seront fermés le 1er mai et fermeront à 17h la veille.

Les piscines municipales seront fermées le 1er mai et fermeront à 17h30 la veille. Les piscines Pontoise, Roger le Gall, Joséphine Baker, Keller, Champerret, Georges Hermant, Edouard Pailleron et Georges Vallerey ouvrent selon les horaires habituels d’un dimanche. Pour accéder au tableau des horaires, cliquer ici.

En raison des manifestations du 1er mai, plusieurs stations de vélib’ seront neutralisées dimanche. Il s’agit, indique le site de la Ville, de: Place de la république (11-037 - 3004), place de la Nation (12-014 + 11-014 + 11-013), place de la Bastille (11-001 + 4007 + 4101), place des Fêtes (19-028). Pour être informé en temps réel, suivre le compte twitter @Velib_Paris ou consulter ici le plan des stations.

Cité du Labyrinthe : un vœu du groupe UMPPA

Après le dramatique incendie de la Cité du Labyrinthe, dans le 20e arrondissement, le groupe des élus UMP de Paris déposera un vœu lors du prochain Conseil de Paris, afin qu’un «audit sur l’état des voies privées parisiennes ouvertes à la circulation publique soit réalisé par les services de la Ville de Paris en collaboration avec les copropriétés concernées», indique le groupe UMPPA ce vendredi.

Dans les “considérants” du vœu [à lire ci-contre, cliquer une fois pour agrandir] les élus rappellent «que les habitants ont déjà alerté la mairie de Paris depuis plusieurs années sur l’état de la voirie, sur son encombrement et sur sa vétusté».

Le conseil de quartier Amandiers-Ménilmontant, sous la deuxième mandature de Michel Charzat (2001/2008), avait en effet fait remonter le dossier jusqu’à l’Hôtel de Ville, qui avait opposé une fin de non-recevoir sur la municipalisation demandée par les riverains.

Puis, sous l’actuelle municipalité, l’histoire avait refait surface, et plusieurs fois été abordée… jusqu’au conseil de quartier de juin 2010, où l’on avait appris que tous les propriétaires étaient d’accord pour céder gracieusement leurs parcelles à la Ville et que le dossier avait déjà été soumis par deux fois (lire ce compte-rendu sur le75020fr).

Il aura néanmoins fallu attendre une réunion des propriétaires en mairie d’arrondissement, le 13 mars 2011, soit neuf mois après cette réunion publique et un mois avant l’incendie, pour que le dossier avance encore d’un pas. Un élu d’arrondissement rencontré au soir du drame m'indiquait qu’il serait mis à l’ordre du jour d’un tout prochain Conseil de Paris.

Dans leur vœu, les élus UMPPA demandent également au maire de Paris «qu’il informe les Conseillers de Paris de l’avancée de la municipalisation de la voie privée cité du Labyrinthe».

Comme expliqué ici lors de l’incendie de la nuit du 13 au 14 avril, la Cité du Labyrinthe, percée lors de la Commune de Paris, est une voie privée «ouverte à la circulation publique», d’après un arrêté du 23 juin 1959.

A la suite de l’incendie, une information judiciaire a été ouverte le 21 avril pour «destruction volontaire par incendie», des traces d’essence ayant été découvertes à proximité du lieu du départ du feu. Sur les cinq morts et six blessés graves, les étudiants ont payé un lourd tribut, avec quatre morts et trois blessés graves. Sur son blogue, le directeur de Sciences Po Richard Descoings a encore laissé, vendredi 22 avril, un nouveau message pour ses deux étudiantes décédées et celle grièvement blessée.

Fabien Abitbol, ill.: le vœu des élus UMPPA (cliquer pour agrandir)

Tenon : le centre IVG pour le 26 avril

«Après plusieurs mois de mobilisation, Frédérique Calandra, maire du 20e arrondissement, se réjouit de la réouverture d’un centre IVG à l’hôpital Tenon annoncée pour le 26 avril prochain», indique la mairie d’arrondissement. Retour sur un combat de près de deux ans…

Le centre IVG de Tenon avait été fort discrètement fermé à l’été 2009, entraînant diverses manifestations, et gênant les femmes de l’arrondissement, qui devaient se tourner vers le privé, au risque de dépasser les délais dans un service public déjà bien chargé, comme à Trousseau, dans le 12e arrondissement, ou vers Saint-Antoine, dont la fermeture, dit-on, est programmée par l’AP-HP.

Divers partis politiques et de nombreuses associations s’étaient largement mobilisés en un collectif, avec le personnel hospitalier et le corps médical. Tous démontraient la nécessité d’une telle structure dans ce gros arrondissement de l’Est parisien, qui compte près de 200 000 habitants; d'autant que certain(e)s patient(e)s ne résident pas dans l’arrondissement, voire au-delà du périphérique tout proche.

Le droit à l’avortement était (re)devenu l’une des principales luttes des femmes,… quarante ans après la création du MLF. Anachronique.

Après «plusieurs mois de mobilisation et le vote de plusieurs vœux au conseil municipal de l’arrondissement, la Mairie du 20e et la Mairie de Paris avaient obtenu en janvier 2011 un accord de principe en vue de la réouverture du centre pour 2011», rappelle la majorité municipale du 20e, qui «se réjouit que cette réouverture puisse être effective à partir du 26 avril 2011».

La structure

Le nouveau centre IVG de Tenon comprendra deux espaces de consultation et un espace d’accompagnement des patientes souhaitant une IVG médicamenteuse (avec deux médecins). On devrait également y trouver un accès à l'Unité de chirurgie ambulatoire pour les IVG chirurgicales, assurées par des chirurgiens volontaires du service de gynéco-obstétrique. Deux infirmier(ère)s ont été recruté(e)s et une “conseillère conjugale” [sic!] aura pour mission l’accompagnement des patientes avant et après l’IVG, l’écoute, l’information et le soutien psychologique.

Une ligne téléphonique directe (01 56 01 68 52) a été mise en place pour répondre aux questions, orienter les patientes et fixer les rendez-vous. L’AP-HP table de nouveau sur 500 interruptions volontaires de grossesse par an: 300 par voie médicamenteuse et 200 chirurgicales.

La mairie d’arrondissement affirme qu’elle «restera attentive au bon déroulement de cette nouvelle organisation et procédera à un bilan régulier avec la direction de l’hôpital Tenon».

Fabien Abitbol, photo d’archives: lors d’une occupation, en 2009, au lendemain de la fermeture du centre IVG

Le couple Gbagbo arrêté pour les 7 ans de la disparition de Guy-André Kieffer

A la veille des sept ans de la disparition, le 16 avril 2004 à Abidjan, de notre voisin le journaliste franco-canadien Guy-André Kieffer (GAK), Laurent Gbagbo, président sortant de la Côte d’Ivoire, a été arrêté ce lundi 11 avril, a indiqué l’agence Reuters, citant un proche de l’ancien président, en poste à Paris.

La confusion régnait en début d’après-midi, Reuters annonçant dans un premier temps que l’arrestation avait été opérée par les forces spéciales françaises, et le ministère français des Affaires étrangères ne confirmant pas l’information donnée par M. Toussaint, le représentant de Laurent Gbagbo en Europe.

Moins d’une heure plus tard, une source diplomatique française à Paris indiquait à l’AFP: «M. Gbagbo a été arrêté par les troupes de M. Ouattara, c'est vrai, mais pas par les forces spéciales françaises, qui ne sont pas rentrées dans l'enceinte de la résidence», et confirmait que le président déchu se trouvait «entre les mains des troupes fidèles à M. Ouattara». Un porte-parole du président Alassane Ouattara, a pour sa part indiqué à Reuters depuis Abidjan que M. Gbagbo et son épouse se trouvaient à l'hôtel du Golf, le quartier général de M. Ouattara. Un résumé des événements se trouve sur le site du Télégramme de Brest.

Sur le rôle précis des forces françaises, les versions divergent.

L’ambassadeur à Paris parle de «crimes contre l’Humanité»

Selon M. Ali Coulibaly, ambassadeur de M. Alassane Ouattara en France, qui était interrogé sur i>Télé, Laurent Gbagbo «va bien». Divers médias annonçaient qu’il subissait un examen de santé. «Je pense que personne n'a porté à atteinte à son intégrité physique. Il ne fallait en aucun cas faire un cadeau royal à Laurent Gbagbo en en faisant un martyre. Il faut qu'il soit vivant et qu'il réponde des crimes contre l'Humanité qu'il a commis», a ajouté M. Coulibaly.

Simone Ehivet Gbagbo a été à plusieurs reprises citée dans le volet français de l’affaire Kieffer, et a été entendue au moins une fois par le juge parisien Patrick Ramaël, en charge du dossier de la disparition de notre voisin, le 16 avril 2004 sur le parking d’un supermarché d’Abidjan. La “présidente” n’avait pas hésité à comparer GAK à Goebbels (lire ici).

Le même juge Ramaël avait émis une demande d’entraide judiciaire auprès de la Cour pénale international de La Haye en décembre 2009, visant Laurent Gbagbo et plusieurs membres de son entourage. Ce dernier s’était montré optimiste dans un entretien à un numéro spécial de Jeune Afrique.

Joints dans l’après-midi pour le blogue, Osange Silou-Kieffer, épouse de GAK résidant dans le 20e arrondissement de Paris, et Bernard Kieffer, son frère cadet, qui vit dans la région Rhône-Alpes, se sont montrés soulagés de cette issue, qui pourrait permettre de relancer les investigations, dont la dernière étape sur le terrain, en octobre 2010, avait été ralentie par un manque de coopération des autorités ivoiriennes.

Samedi 16 avril prochain, à l’occasion des sept ans de la disparition de Guy-André Kieffer, une marche est organisée à Paris par la famille, avec le soutien de Reporters sans Frontières (RSF). Sur le thème «7  ans d’absence, 7 ans de silence, 7 ans de questions, 7 ans de mensonges», elle partira à 14h30 de la Place de la Bourse (dernier lieu de travail parisien de GAK), et se rendra en direction du Jardin du Luxembourg, son lieu de promenade préféré. Le rendez-vous est fixé à 14 heures, indique la page Facebook de l’événement. Chacun est convié, pour ne pas oublier…

Fabien Abitbol, ill. capture d’écran du site de Reuters, annonce du rassemblement de soutien organisé en souvenir de Guy-André Kieffer

A lire :

Guy-André Kieffer : six ans déjà (15 avril 2010)

Enlèvement de Me Ghelber: le barreau de Paris partie civile (8 janvier 2010)

Qui veut entendre Simone se rend à Abidjan (18 mars 2009, LeFaso)

Nicolas Sarkozy et Laurent Gbagbo ont le même conseiller (2 novembre 2008)

Simone et Laurent Gbagbo, couple explosif et tenace (AFP, Le Parisien, 11 avril)

 

Reprise dans la revue du Web de Mediapart le 11 avril

La bibliothèque Louise Michel vue d'Allemagne

Le blogue allemand Bibliothekarisch.de, qui traite de l’actualité des bibliothèques et du métier de bibliothécaire, a longuement évoqué (ici, en allemand), le 1er avril, l’inauguration la veille de la bibliothèque Louise Michel, dans le 20e arrondissement de Paris.

Le blogue, comparant Paris à Berlin en matière de récents équipements culturels, rappelle les ouvertures des “deux Marguerite” (la médiathèque Marguerite Yourcenar, dans le 15e, et la médiathèque Marguerite Duras dans le 20e) et, faisant référence à cet article du Bulletin des Bibliothèques de France, met l’accent sur le maillage des bibliothèques dans le 20e , «arrondissement multiculturel aux 190000 habitants», qui a désormais «six bibliothèques et centres multimédias».

Six sur cinquante-huit dans tout Paris, rapporté à la population, ce qui fait un établissement pour 31600 habitants contre une moyenne parisienne de un pour 37900.

Mais le blogue allemand spécialisé dans les bibliothèques ne prend pas en compte le projet du quartier Amandiers-Ménilmontant (CQAM), sur lequel le conseil de quartier n’a pour l’instant pas encore été consulté, et qui rencontre déjà, sur le terrain, des détracteurs. Pourtant, le sujet de la bibliothèque des Amandiers a même été abordé  lors du dernier conseil de quartier Télégraphe-Pelleport-Saint-Fargeau (TPSF), et des sondages de terrain auraient déjà été lancés.

Le quartier des Amandiers est classé CUCS (Politique de la Ville). Une subtilité qui aura échappé à Wolfgang Kaiser, auteur du sujet original en allemand, qui s'est notamment servi de 7 ici que ça se passe, Actualitté et Le Parisien en matière de médias. Le blogue indique pourtant que l’arrondissement est caractérisé par l’inégalité sociale et la marginalisation.

Fabien Abitbol, photo Anne Thomès (Ville de Paris)

Un descriptif de la bibliothèque Louise Michel est à lire sur le site de la Ville de Paris. Les détails techniques sont là.

Repris sur Hallo France, Hallo Deutschland! le 5 avril

Repris sur Maville.com - Paris, le 8 avril

Stationnement : ce qui change

A compter de la mi-juin, le stationnement non résidentiel sera modifié à Paris. Cela a été décidé lundi au Conseil de Paris. Il sera aussi prochainement possible d’utiliser une carte bancaire à certains endroits. 

Sous couvert d’une «meilleure cohérence tarifaire» entre le stationnement de surface et celui en parking souterrain, et parce que l’actuel découpage de la ville remonte à 1993, les deux zones tarifaires les plus chères seront étendues. L’actuel découpage (à voir ici) laissera place à celui-là.

La zone I (dite «centrale»), qui comprenait surtout les quatre arrondissements centraux, sera partiellement élargie aux 5, 6, 7, 8, 9, et 16e arrondissements. Comme dans l’ancien découpage, la zone II (dite «intermédiaire») ira à l’ouest jusqu’au périphérique, et sera repoussée en gros jusqu’aux anciennes barrières d’avant la Commune, les tarifs restant inchangés, depuis l’augmentation de l’été 2009. Pour s’y retrouver rue par rue, télécharger ici le projet de délibération.

La Ville a également décidé d’accepter progressivement le paiement par carte de crédit… mais uniquement sur les zones I et II. Seuls 10% des automobilistes s’acquitteraient, selon les chiffres généralement admis, du prix du stationnement.

En 2011, 500 horodateurs devraient accepter le paiement par CB, et 1500 autres devraient progressivement être équipés d’ici la fin 2012, sur un total de 8000. Projet de délibération à télécharger ici.

Deux autres délibérations (à lire ici et là), concernent encore les déplacements parisiens.

La Ville souhaite aussi étendre les zones 30 à un nombre plus important de voies, dans le but affiché d’assurer une meilleure sécurité des piétons, notamment aux abords des zones commerciales et des établissements scolaires.

Selon cette carte (datant de février 2011), près de 70 zones 30 sont actuellement en service à Paris, en tenant compte du fait que les morceaux accolés les uns aux autres sont comptabilisés séparément par les services techniques. Par exemple, à Belleville et Ménilmontant, il faut, compter cinq zones: deux dans le 20e, une dans le 19e, une dans le 11e et une dans le 10e. Ou Six si l’on remonte aux Buttes-Chaumont, dans le 19e également, le tout faisant en apparence un seul gros pavé. C’est dans les zones 30 que peuvent être mis en place les double-sens cyclables, prévus par l’article 13 du décret 2008-754 du Code de la route, 30 juillet 2008.

F. A., photo: un horodateur, rue Spinoza, dans le 11e arrondissement (zone II)

Le supermarché le plus cher de France est…

Le Casino de la place de la Nation, dans le 12e arrondissement de Paris, a été épinglé comme figurant «parmi les trois supermarchés et hypermarchés les plus chers de France, sur 1687 magasins inspectés par les associations locales de l’UFC-Que Choisir» dans un reportage publié en ligne le 22 février, puis dans le mensuel de mars (n°490, Hyper ou hard-discount: Où acheter moins cher?).

Que choisir rappelle que le revenu net par ménage dans le 12e arrondissement de Paris est de 3116€ mensuels, ce qui classe l’arrondissement 10e sur 20 au palmarès de la richesse parisienne. Le 20e arrondissement, limitrophe, affiche une moyenne de 2640€.

Ce n’est donc pas «en s’alignant sur le pouvoir d’achat présumé de sa zone de chalandise que Casino Nation a atteint le firmament de la vie chère. Les allées du magasin, du reste, n’ont rien de luxueux. L’épicerie fine est ­réduite à la portion congrue, les fruits et légumes sont dépourvus de douceurs exotiques, et le rayon des vins propose plus d’honnêtes côtes-du-rhône que de grands crus classés», écrit Erwan Seznec, qui note également que le magasin de la place de la Nation pratique des prix «20% plus élevés que dans la moyenne des Géant Casino, qui constituent déjà l’une des enseignes les plus chères de l’Hexagone».

L’explication pourrait se trouver dans le manque de concurrence sur cette zone géographique précise, le “choix” se résumant à Casino et Monoprix, le premier actionnaire à 50% du second.

«Sous différentes dénominations, Casino truste les emplacements. Deux Géant, deux Monoprix, un Monop’Store et dix Franprix font quinze Casino. En dehors du hard discounter ED/Dia (groupe Carrefour, six magasins), la concurrence est très faible. Elle se réduit à un G20, deux ­Intermarché et deux Simply Market, mais aucun de ces ­magasins n’est à moins d’un ­kilomètre de la place de la Nation. Dans la mesure où les Parisiens font massivement leurs courses à pied, Casino peut couler des jours tranquilles», note Que Choisir, qui rappelle que deux hypermarchés existent, «à Montreuil et Bagnolet. 3km à vol d’oiseau, soit une trentaine de feux rouges».

L’enquête prix, effectuée en novembre 2010, est accessible ici pour 898 grandes surfaces, et là pour 789 hard discount.

A relire: Ouverture mercredi du premier A2Pas (8 février)

Fillon : «La France n’est pas fondée sur les appartenances religieuses»

Jeudi 10 mars, le Premier ministre François Fillon a présidé à la préfecture de police de Paris (PP) une cérémonie de remise de décrets de naturalisation en compagnie du préfet de police Michel Gaudin, indique le site Internet de la PP. L’occasion pour lui de rappeler, entre autres, que «La France n’est pas fondée sur les appartenances religieuses». Après les discours de Nicolas Sarkozy sur les «racines chrétiennes» de la France et sur ses «racines juives», voilà qui peut dérouter ceux qui viennent de devenir Français…

Dans une allocution de trois pages (ici en PDF), le Premier ministre a «invité» les nouveaux citoyens Français à «porter avec fierté» l’«héritage» d’«une nation libre et démocratique».  Il a rappelé que «Tout au long des siècles, des femmes et des hommes venus du monde entier ont apporté à la France -comme vous le faites aujourd’hui- leur talent et leur force de travail.»

A l’approche des diverses échéances électorales (cantonales ce mois-ci, présidentielle et législatives l'an prochain), François Fillon a déclaré: «En votant ou en étant élu, vous allez pouvoir décider de l’avenir de notre pays. Cela vaut aussi à l’échelle européenne, puisqu’en devenant citoyen français vous devenez en même temps citoyen européen», avant d’embrayer sur les devoirs des citoyens français, au premier rang desquels «il y a la laïcité» qui «fait partie de notre histoire».

Des “solutions pragmatiques” pour ne pas retoucher la loi de 1905

Comme pour gommer le discours tenu une semaine plus tôt au Puy-en-Velay par le président Sarkozy évoquant les «racines chrétiennes» de la France*, le Premier ministre a affirmé que «La France n’est pas fondée sur les appartenances religieuses, la France n’est pas fondée sur les origines; elle n’est pas et ne doit pas être l’otage des communautarismes».

François Fillon a par ailleurs indiqué qu’il ne souhaitait pas «que l’on touche à la loi de 1905», se disant néanmoins prêt à «apporter des solutions pragmatiques qui recueilleront le consentement de tous», s’il fallait «envisager des aménagements réglementaires pour mieux faire respecter la laïcité et la dignité des cultes».

Par ailleurs, François Fillon a rappelé que le gouvernement luttait contre l’immigration irrégulière «avec une détermination qui ne fléchira pas», car «il importe que ceux qui aspirent à rejoindre notre communauté empruntent pour cela les voies de la légalité».

Selon le Premier ministre, «La France, c’est ce pays libre, ce pays en paix, ce pays où chaque citoyen, quelle que soit ses origines, ses choix spirituels, sa couleur de peau, appartient à la même famille nationale.»

F. A., photo PP

* Lors du discours de Latran, alors qu’il «acceptait» (terme consacré) le titre de chanoine honoraire de la basilique Saint-Jean, Nicolas Sarkozy avait déjà évoque les «racines chrétiennes» de la France. C’était en décembre 2007, et le discours est à lire ici. En février 2011, au cours du dîner du CRIF, Nicolas Sarkozy avait aussi évoqué les «racines juives» de la France (discours à lire sur le site de l’Elysée).

A lire :

12 600 naturalisations en Seine-Saint-Denis en 2010

Naturalisations en forte hausse à Paris 

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Repris le 12 mars à 18h51 sur La Vigie de Rue89

Emprunts toxiques : une association

L’association «Acteurs publics contre les emprunts toxiques», dont la création était annoncée la semaine dernière notamment dans Forez infos et dans Zoom d’ici, a été lancée ce lundi à l’Assemblée nationale autour de Claude Bartolone par «une dizaine d’élus», précise une dépêche de l’AFP.

Des produits financiers dits “toxiques” ont été vendus à diverses collectivités et sont liés à des indices hautement volatils, pouvant entraîner de fortes hausses des taux d'intérêts, que les collectivités ne sont pas en mesure de supporter.

Depuis fin 2008, Claude Bartolone, es qualité de nouveau président du Conseil général de Seine-Saint-Denis, avait décidé de se battre contre les banques sur ce point. Le 9 février 2011, il avait assigné trois banques, pour un total de l’ordre de 225M€ d’encours.

En novembre 2008, la dette de la Seine-Saint-Denis était composée à 96% d’emprunts toxiques, précisait La Tribune. On apprenait à l’occasion que Dexia, le groupe franco-belge de financement du secteur public, en avait pour dix milliards d’euros…

Parmi les membres fondateurs de «Acteurs publics contre les emprunts toxiques», outre le député (PS) Claude Bartolone, on retrouve entre autres le député (UMP) et maire de Saint-Maur-des-Fossés (Val-de-Marne) Henri Plagnol, le maire (PS) de Saint-Etienne Maurice Vincent, ou le maire (PS) d'Asnières-sur-Seine (Hauts-de-Seine) et conseiller régional Sébastien Pietrasanta.

La dette de la ville de Saint-Maur-des-Fossés (76000 habitants), dirigée par l’ancien secrétaire d’Etat (UMP) de la Réforme de l’Etat Henri Plagnol, serait de l’ordre de 248M€, soit supérieure aux emprunts toxiques du département administré par Claude Bartolone.

Mise à jour du 9 mars 20h: Sur Solidarité et Progrès, le site du mouvement de Jacques Cheminade, se trouve un résumé de la conférence de presse, ainsi que le son (durée : 1h15).