Après le dramatique incendie de la Cité du Labyrinthe, dans le 20e arrondissement, le groupe des élus UMP de Paris déposera un vœu lors du prochain Conseil de Paris, afin qu’un «audit sur l’état des voies privées parisiennes ouvertes à la circulation publique soit réalisé par les services de la Ville de Paris en collaboration avec les copropriétés concernées», indique le groupe UMPPA ce vendredi.
Dans les “considérants” du vœu [à lire ci-contre, cliquer une fois pour agrandir] les élus rappellent «que les habitants ont déjà alerté la mairie de Paris depuis plusieurs années sur l’état de la voirie, sur son encombrement et sur sa vétusté».
Le conseil de quartier Amandiers-Ménilmontant, sous la deuxième mandature de Michel Charzat (2001/2008), avait en effet fait remonter le dossier jusqu’à l’Hôtel de Ville, qui avait opposé une fin de non-recevoir sur la municipalisation demandée par les riverains.
Puis, sous l’actuelle municipalité, l’histoire avait refait surface, et plusieurs fois été abordée… jusqu’au conseil de quartier de juin 2010, où l’on avait appris que tous les propriétaires étaient d’accord pour céder gracieusement leurs parcelles à la Ville et que le dossier avait déjà été soumis par deux fois (lire ce compte-rendu sur le75020fr).
Il aura néanmoins fallu attendre une réunion des propriétaires en mairie d’arrondissement, le 13 mars 2011, soit neuf mois après cette réunion publique et un mois avant l’incendie, pour que le dossier avance encore d’un pas. Un élu d’arrondissement rencontré au soir du drame m'indiquait qu’il serait mis à l’ordre du jour d’un tout prochain Conseil de Paris.
Dans leur vœu, les élus UMPPA demandent également au maire de Paris «qu’il informe les Conseillers de Paris de l’avancée de la municipalisation de la voie privée cité du Labyrinthe».
Comme expliqué ici lors de l’incendie de la nuit du 13 au 14 avril, la Cité du Labyrinthe, percée lors de la Commune de Paris, est une voie privée «ouverte à la circulation publique», d’après un arrêté du 23 juin 1959.
A la suite de l’incendie, une information judiciaire a été ouverte le 21 avril pour «destruction volontaire par incendie», des traces d’essence ayant été découvertes à proximité du lieu du départ du feu. Sur les cinq morts et six blessés graves, les étudiants ont payé un lourd tribut, avec quatre morts et trois blessés graves. Sur son blogue, le directeur de Sciences Po Richard Descoings a encore laissé, vendredi 22 avril, un nouveau message pour ses deux étudiantes décédées et celle grièvement blessée.
Fabien Abitbol, ill.: le vœu des élus UMPPA (cliquer pour agrandir)
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