Ménilmontant, mais oui madame...

Ecolabels : que trouve-t-on dans les rayons ?

A l'occasion de la Journée mondiale de l'Environnement, qui a lieu ce vendredi 5 juin (on ne le sait que trop avec la diffusion mondiale de Home et le battage qui est fait autour), l’Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe, site ICI) et le site Internet Mes courses pour la planète (tenu par l’agence de communication Graines de changement) ont publié un guide pratique sur les écolabels.

En  cliquant ici, on retrouve une série de labels (y compris quelques-uns propres à des enseignes), ainsi que les principaux visibles dans les rayons de nos magasins.

NF Environnement : c’est l’un des deux labels délivrés par la France pour les produits dits « respectueux de l'environnement ». Il a été créé en 1991. Selon le ministère, il « distingue des produits dont l'impact sur l'environnement est réduit tout au long de leur cycle de vie ». Plusieurs familles de produits peuvent obtenir la distinction s'ils répondent à plusieurs critères environnementaux. On y trouve divers secteurs, comme l'ameublement, le secteur animalier, la décoration, le bricolage, l'habitat, l'électroménager, la Hi-Fi, le jardin, la papeterie…

L’écolabel européen : il a été créé en 1992 et constitue le deuxième label délivré par la France. Tout comme NF Environnement, il distingue les produits dont l'impact sur l'environnement est réduit tout au long de leur cycle de vie. Là aussi, cette « marque » peut se retrouver sur divers produits, et même des services, comme les vacances (service d'hébergement touristique locatives, services de camping).

Agriculture Biologique : ce label garantit que le produit est issu d'une agriculture respectueuse de l'environnement et des équilibres naturels. Il exclut l'utilisation de pesticide ou d'engrais chimiques de synthèse. Le logo peut être apposé sur un produit agricole ou alimentaire dans la mesure où celui-ci est composé d'au moins 95 % d'ingrédients issus du mode de production biologique.

Le logo du recyclage : appelé anneau de Möbius, il s'agit du logo le plus connu des consommateurs. Il garantit que le produit est recyclable. A ne pas confondre avec d’autres logos. Le « point vert », par exemple, signifie « seulement » que l’entreprise qui met le produit sur le marché contribue financièrement au recyclage.

FSC : le label FSC (Forest Stewardship Council) a été créé par plusieurs entités internationales en 1992. Il a pour but d'encourager une gestion forestière durable dans le monde. Le label est attribué sur plusieurs critères notamment sur le respect des populations autochtones et la protection de l’écologie. Le site français est ici.

PEFC : le PEFC, « programme de reconnaissance des schémas de certification forestière » (Programme for the Endorsement of Forest Certification schemes) est un label fondé à l'initiative de propriétaires forestiers de divers pays européens. Les critères visent à garantir un équilibre entre les trois fonctions de la forêt (sociale, écologique et économique). Cliquer ici pour le portail français des forestiers privés, et là pour le point de vue des Amis de la Terre.

Le hard-discount grignote des parts de marché

Pour Que Choisir, c’est le « gagnant de la crise »

Crise économique, hausse des prix, baisse du pouvoir d'achat : les consommateurs, en France, se sont encore plus tournés vers les « maxidiscompteurs » (hard discounters) en 2008, selon l’enquête de TNS Woldpanel effectuée sur 20 000 foyers établis dans 7 300 communes. Avec 1 400 magasins (sur 4 400 en France), Lidl se taille le plus gros morceau des 507 € dépensés annuellement en alimentation par ménage. Dans la grande distribution « traditionnelle », le groupe Carrefour reste en tête.

La hausse des prix et la crise ont amené davantage de Français à faire des courses (lorsque ce n’est pas la totalité) dans les chaînes de hard discount. Elles ont atteint 14,3 % des parts de marché en 2008 (contre 13,6 % en 2007), selon l’étude de TNS Worldpanel. L'allemand Lidl reste le leader du marché en France et a enregistré la plus forte progression de part de marché en 2008 (+ 0,3 %), sans doute grâce à la prévalence de son nombre de magasins (un sur trois, alors que cohabitent dans le pays cinq grandes enseignes).

La crise économique et la baisse du pouvoir d'achat des Français ont renforcé les arbitrages en faveur de ce circuit de distribution l'an dernier.

A la mi-mai, le même organisme avait annoncé « un score jamais atteint en France », avec 13,7 % de part de marché en cumul annuel à fin mars 2008 chez les hard discounters…

En 2006, chaque ménage dépensait 477 € d’alimentation chez les hard discounters. La progression, de l’ordre d’une dizaine d’euros en 2007, a doublé en 2008, vraisemblablement du fait de l’augmentation de certains prix dans les circuits traditionnels.

Les enseignes classiques détiennent toujours environ 85 % de parts de marché, Leclerc arrivant en tête avec plus de 16 % (en légère hausse). Néanmoins, le groupe Carrefour, en totalisant ses enseignes, approche les 24 % et reste bel et bien le n°1 français.

Dans son enquête sur les prix (disponible sur abonnement, référence 6643, 1473 magasins testés), le mensuel Que Choisir montre dans son édition de février (en kiosques, 4,50 €, ou par courrier) que les magasins Lidl ont affiché en 2008 les prix les plus bas du marché, les magasins Leader Price (groupe Casino) étant les plus chers. L’enquête relève aussi que certains « maxidiscompteurs » en ont profité, eux aussi, pour augmenter leurs prix. Mais pour l’UFC-Que Choisir, le hard discount demeure 88 % moins cher que les grandes marques.

Le classement des principales enseignes implantées en France, en chiffre d’affaire décroissant, est : Lidl, Leader Price, ED, Aldi et Netto. A la mi-janvier, l’association Familles rurales avait annoncé, remarquant elle aussi une forte augmentation de certains produits chez les hard discounters, que les produits de marques de distributeurs (MDD) étaient moins chers que ceux des maxidiscompteurs (8 % d’écart).

⇒ Les consommateurs face au prix (mars 2008)
⇒ Le groupe Carrefour s’installe au Maroc par accord de franchise

Peu ou pas d’écoles jeudi à Paris

En application de la loi sur le droit d’accueil, le rectorat a transmis lundi soir à la Ville de Paris la liste des écoles concernées par le préavis de grève du 29 janvier. Deux tiers des enseignants du premier degré sont déclarés en grève et plus de deux cents établissements comptent 100 % d’enseignants grévistes. Les personnels de la Ville sont aussi en grève, et le maire demande aux familles, dans la mesure du possible, de ne pas envoyer les enfants à l’école.

Selon le site Internet de la Ville, il apparaît que :
• 65 % des enseignants se sont déclarés grévistes,
• près de 560 écoles (plus de 80 % des écoles parisiennes) comprendront plus de 25 % d’enseignants grévistes, seuil au-delà duquel le service minimum d'accueil (SMA) s’applique,
• près de 210 écoles auront 100 % de grévistes.

« A ce mouvement de grande ampleur, viennent s’ajouter la grève des agents de la Ville, qui ne fait pas l’objet d’une déclaration préalable et les perturbations annoncées dans les transports », indique la Ville.

« Ces prévisions impliqueraient d’organiser, en 48 heures, l’accueil de près de 90 000 enfants et, pour ce faire, de mobiliser plus de 6 500 encadrants qualifiés et formés (un encadrant pour 15 élèves et un responsable par école) connaissant le fonctionnement des établissements scolaires et l’ensemble des consignes de sécurité en cas d’accident ou d’évacuation.

« Plaçant au-dessus de toute autre considération la sécurité des enfants, objectif qui ne saurait tolérer la moindre concession, la Ville ne peut pas envisager de confier l’accueil des élèves, dont elle a la responsabilité, à des personnes qui ne seraient pas formées et qualifiées pour s’occuper d’eux en toute sécurité pendant 6 à 8 heures consécutives.

« Dans ces conditions, la Ville ne peut que constater l’impossibilité pour elle d’organiser le SMA dans les conditions requises le 29 janvier, et invite les parents d’élèves à ne pas envoyer leurs enfants à l’école.

« La Ville de Paris invite les parents à ne pas envoyer leurs enfants à l'école. En effet, plus de 560 établissements compteront au moins un quart de grévistes. Par ailleurs, le fonctionnement des établissements sportifs pourra être perturbé », conclut le communiqué.

⇒ Les parents des écoles du 20e arrondissement qui participent aux Mardis noirs du 20e afin de lutter contre ces suppressions de poste sont attendus ici pour manifester ensemble (Les parents parlent aux parents).

⇒ Vérifier l’ouverture des équipements sportifs municipaux avant d’y aller…

⇒ Prévoir les déplacements alternatifs (navette fluviale, vélo, covoiturage)

Juge d'instruction : les consommateurs concernés

Le système actuel permet au consommateur victime d'un délit de déclencher une action au pénal en se constituant partie civile. Avec la réforme annoncée par le président de la République, cette possibilité pourrait disparaître.

La réforme de la procédure pénale annoncée par le président de la République n'est pas encore connue dans ses détails. On sait seulement que le juge d'instruction, actuel chef d'orchestre de l'enquête préalable au procès, deviendrait simple garant du bon déroulement de la procédure. Pour autant, ce changement radical de fonction pourrait avoir des conséquences majeures pour les consommateurs. Car le juge d'instruction est un maillon important du déclenchement d'une action au pénal pour les personnes victimes de tromperie, démarchage illicite ou pratique déloyale. En particulier, dans les cas où le procureur décide de classer une plainte sans suite, un consommateur qui s'estime malgré tout lésé par un commerçant a le droit de « forcer le passage » en se constituant partie civile directement devant le juge d'instruction. Cette démarche déclenche systématiquement la procédure, c'est-à-dire une enquête qui débouche sur une décision (procès ou non-lieu).

Du juge d'instruction au juge de l'instruction

Avec l'effacement du juge d'instruction au profit d'un « juge de l'instruction », cette possibilité disparaîtrait. Il reviendrait en effet au procureur non seulement de décider des poursuites, mais également de diriger l'enquête. Dans ce cadre, si les poursuites n'ont pas été engagées, il n'y aurait aucun moyen de passer outre. C'est ce que laissent en tout cas présager, en l'état, les propos de Nicolas Sarkozy. Il ne resterait au consommateur que la possibilité de saisir le juge pénal par le biais de la citation directe. Mais c'est une option rarement utilisée, car elle suppose d'avoir réuni au préalable toutes les preuves nécessaires, afin que le juge puisse apprécier les faits directement. Cela requiert des moyens d'investigation considérables que les consommateurs n'ont pas à leur disposition.

Anne-Sophie Stamane, pour Que Choisir, 12 janvier

Valérie Pécresse propose un congé maternité pour les femmes politiques

La ministre de l'Enseignement supérieur Valérie Pécresse a proposé dimanche un congé maternité de 16 semaines pour les femmes élues et ministres, après la polémique sur le retour précipité de Rachida Dati.

« Si nous voulons banaliser la politique pour les femmes, attirer le maximum d'entre elles et faire évoluer les choix, il faut que nous entamions une réforme institutionnelle », a-t-elle déclaré lors de l'émission "Dimanche soir politique" sur France-Inter et ITélé (émission disponible 7 jours).

Valérie Pécresse a donc proposé de prévoir un « intérim de 16 semaines pour chaque élue et pourquoi pas pour les ministres ». Cet intérim serait assuré par le suppléant pour les élus. La ministre a également suggéré un congé paternité pour les élus « jeunes papas ».

« Ces conquêtes, nous devons les donner aussi aux élus », a-t-elle souligné. Seize semaines est la durée du congé maternité en France. La ministre a précisé ne pas en avoir parlé à Nicolas Sarkozy, mais « mettre cette proposition sur la table » après avoir « beaucoup réfléchi » à la question.

Valérie Pécresse, elle-même mère de trois enfants, a apporté son soutien à sa collègue ministre de la Justice Rachida Dati, qui a repris ses fonctions seulement cinq jours après son accouchement par césarienne. « Dans le système actuel, Rachida Dati n'avait pas le choix. J'aurais fait la même chose qu'elle », a-t-elle dit.

La ministre de l'Enseignement supérieur a jugé « totalement grotesque » l'accusation de « harcèlement moral » lancée par Ségolène Royal dans le Journal du Dimanche à l'encontre de Nicolas Sarkozy.

Associated Press

⇒ Le congé paternité sur le site de l’Assurance maladie

Cafouillage sur la carte famille nombreuse ?

Pour Nadine Morano sept millions de foyers pourraient y prétendre

Elle l’avait prévu, elle l’a fait. Nadine Morano, la Secrétaire d’Etat chargée de la Famille auprès de Xavier Bertrand, a réuni hier en fin de matinée une trentaine des enseignes « partenaires » de la carte famille nombreuse (voir ici la liste au… 11 décembre 2007).

Ces enseignes, a-t-on indiqué au ministère, se sont engagées à mieux faire connaître les réductions qu’elles proposent, parfois minimes (de l’ordre de 5 %), parfois importantes (30 %), parfois, hélas, exclusives de toute autre offre (comme une célèbre enseigne d’accompagnement scolaire !). Le public devrait être informé sur les lieux de vente, via tous les moyens possibles et imaginables (catalogues papier, supports promotionnels, publicité, information sur les sites Internet,…) et ce à partir du 21 décembre (au lendemain de la campagne de sensibilisation aux dangers de l’Internet). Un peu court pour les fêtes de fin d’année ! Mais l’objectif, dit-on, est de « booster le pouvoir d’achat des Français ».

Sur le site de Nadine Morano, on peut lire au sujet du pouvoir d’achat : « Ce n'est pas un cadeau du Père Noël, c'est le fruit de votre travail ! » dans le billet que la ministre a rédigé pour les fêtes de… décembre 2007, annonçant des jours meilleurs à partir du 1er janvier 2008.

Actuellement, 1,9 millions de familles détiennent la carte famille nombreuse, qui coûte 18 € par an, mais beaucoup ne s’en servent que pour les voyages SNCF, surtout par manque d’information. La fameuse carte peut être obtenue à partir du troisième enfant. En 2005, on comptait en France 1,7 millions de familles vivant avec trois enfants ou plus (définition de la famille nombreuse). Pourtant, Nadine Morano indique ici que sept millions de familles pourraient prétendre à la carte famille nombreuse ! Et dit vouloir ainsi l’étendre.

La Caf disposerait-elle d’autres données que l’Insee, ou Mme Morano voudrait-elle, en cette fin d’année, faire, comme en décembre 2007 un effet d’annonce, cette fois pas à destination de ses « fans », mais de toutes les familles nombreuses ?

F. A., dessin de Chimulus

Réforme Darcos : les parents occupent des écoles

Dans le Val-de-Marne, la résistance s’organise…

Moins visible qu’en Bretagne, Normandie ou Pays de la Loire, ou encore en Franche-Comté, la résistance à la réforme du ministre de l’éducation nationale Xavier Darcos gagne la région parisienne. Et ce sont les parents d’élèves qui s’y mettent.

Depuis hier, plusieurs écoles primaires et maternelles du Val-de-Marne, sont ou ont été occupées par des parents d'élèves protestant contre « les réformes Darcos ». A Fontenay-sous-Bois, les vingt-six écoles maternelles et primaires de la ville ont été occupées hier, ont indiqué les parents d’élèves. Il y a deux mois déjà, ils réclamaient « un vrai débat avec tous les acteurs ».

L'Inspection d'académie a reconnu l'occupation d'une « très grande majorité » des écoles de Fontenay-sous-Bois, sans toutefois en préciser le nombre.

Quelques écoles ont aussi été occupées symboliquement à Vitry-sur-Seine et Ivry-sur-Seine, selon M. Jouault, l’inspecteur d’académie.

A Fontenay-sous-Bois, les parents, agissent avec le soutien de la fédération départementale des parents d'élèves FCPE.

« Nous avons établi un planning pour occuper les écoles par roulement jusqu'à vendredi », a déclaré à l’AFP l’un des quatre qui occupait hier l'école maternelle Françoise-Dolto (12, rue Charles-Bassée) qui avait, en juin, participé à la nuit des écoles.

Les parents dénoncent en vrac la « suppression des Rased » (enseignants spécialistes de la difficulté scolaire), les menaces sur la maternelle, les « classes supprimées », les enseignants « non remplacés ».

Si les parents rejoignent les jeunes, ce n'est plus une révolte, c'est une révolution, comme l'indique lepoint.fr, pas particulièrement classé « à gauche » !

Pour soutenir les Rased, cliquer ici.

Le tarif des crèches épinglé par la préfecture

Un tarif pour les « nouveaux » et un autre pour les « anciens » bébés des crèches. La préfecture ne veut pas de cette différence et elle le fait savoir.

La mairie de Paris va-t-elle devoir renoncer à l’augmentation des tarifs de crèche qu’elle applique depuis deux mois ? La préfecture de Paris vient de rappeler la Ville à l’ordre. Selon les représentants de l’Etat, l’instauration de prix différents entre « anciens » et « nouveaux » bébés introduit une inégalité de traitement entre les familles qui est discriminatoire.

La préfecture de Paris a jusqu’à la fin novembre pour décider si elle saisit ou non le tribunal administratif pour demander l’annulation de la réforme des tarifs de crèche.

A cause d’une erreur initiale de calcul

Cette réforme des prix de garde remonte au mois de juillet. Jusque-là, les tarifs des crèches parisiennes étaient inférieurs de 28 % aux tarifs nationaux. Une anomalie due à une erreur de la Caisse d’allocations familiales (CAF) qui calculait les prix sur les revenus des familles après abattement fiscal et non avant, comme le stipulait une circulaire de 2002.

Pour rattraper cette erreur, la Ville a donc décidé d’augmenter de 12 % les tarifs dès le mois de septembre mais… pas pour tout le monde. La mairie préférant épargner les familles parisiennes habituées aux anciens prix, elle a décidé d’imposer la hausse seulement aux parents dont les enfants sont arrivés dans les établissements à la rentrée.

« Les familles inscrites avant septembre n’avaient pas à faire les frais d’une erreur administrative », insiste-t-on au cabinet de Christophe Najdovski, adjoint au maire en charge de la Petite enfance.

« Le même genre de dispositif a été adopté pour instituer la prestation d’accueil du jeune enfant (Paje) qui remplaçait cinq prestations existantes et qui n’a été appliquée qu’aux nouvelles naissances à compter du 1er janvier 2004 », fait par ailleurs valoir la Ville de Paris.

Ces arguments suffiront-ils à convaincre la préfecture de Paris de valider la réforme ? Réponse dans les prochaines semaines.

Marie-Anne Gairaud, pour Le Parisien

Les élus ruraux contre le service minimum d’accueil

Dans ce communiqué diffusé hier et faisant référence à une assemblée générale tenue le 19 octobre dans l’Allier, l’Association des maires ruraux de France demande à l'Etat « d'assumer ses propres responsabilités » dans la mise en œuvre de la loi sur le service minimum d'accueil (SMA) des enfants à l'école en cas de grève, rejoignant ainsi la position adoptée en mai par l’Association nationale des directeurs de l'éducation des villes de France (Andev).

« Le service minimum d'accueil obligatoire décidé sans discernement est une illustration inacceptable d'un dégagement de responsabilités de l'Etat sur les communes », estime l'AMRF dans une motion adoptée lors de l’assemblée générale du 19 octobre.

L'AMRF, qui ne veut pas « nier les difficultés rencontrées par certains parents lors des journées de grève », demande à l'Etat d'assumer « ses propres responsabilités ». « Dès le mois de juillet, les maires ruraux avaient jugé la loi sur le service minimum d'accueil dans les écoles inapplicables dans la plupart des communes rurales », rappelle l’association d’élus.

Ce texte avait été voté dans l'urgence lors d'une session extraordinaire de l'Assemblée.

Comme indiqué ici, le préfet de Seine-Saint-Denis a déjà été débouté par le TA de Cercy-Pontoise pour les vingt-trois recours qu’il avait introduits contre des communes ; il en a été de même pour le TA de Melun à l’endroit du préfet du Val-de-Marne. Le maire de Paris (660 écoles !) a eu moins de chance, mais est en attente de son appel. Jeudi sur TF1, il s’est expliqué sur sa position alors qu’il avait fait montre jusque là de bonne volonté.

Salaires au rabais à la maison de retraite

Conflit . Le personnel des Amandiers, en grève depuis vendredi, dénonce des rémunérations « à la tête du client ».

Il ne fait pas forcément bon travailler dans les structures d’accueil pour personnes âgées. Après les grèves en mai dans une vingtaine d’établissements du groupe Korian, c’est au tour de Medica France d’être touché par un mouvement social pour les salaires. Les Amandiers, maison de retraite médicalisée située dans le 20e arrondissement à Paris, est en grève depuis vendredi. Sur 57 employés, 49 seraient en grève. « Cela fait six mois que l’on demande des négociations sans résultat », souligne Birame Niakhe, infirmier et délégué CGT.

La principale revendication porte sur l’uniformisation de salaires. Car, après avoir épluché toutes les feuilles de paye, les grévistes auraient mis le doigt sur d’énormes différences de traitements. « Quelques auxiliaires de vie touchent un complément salarial de 380 euros qui ne répond à aucun critère d’attribution, de l’aveu même de la direction, soutient Birame Niakhe. Des écarts allant jusqu’à 700 euros ont aussi été constatés entre des salariés ayant le même grade et la même ancienneté. Enfin, certaines fiches de paye sont sous le minimum de la convention collective, pour on ne sait quelle raison. Bref, c’est à la tête du client ». Selon les grévistes, le préjudice s’élève à 20 000 euros par salarié, sur les cinq dernières années.

Au-delà des disparités, c’est aussi le niveau des salaires qui a nourri la colère, dans cet établissement où les chambres sont chères. Près de 4 000 euros par mois. Claire, titulaire d’un diplôme d’État d’aide-soignante, est responsable du « linge plat » (draps, serviette) aux Amandiers. « Avec mon grade de gouvernante, je touche 1 800 euros net par mois mais la plupart des aides-soignantes gagnent entre 1 200 et 1 300 euros par mois », affirme-t-elle.

Malgré un accord de principe (non signé) entre les grévistes et la direction, le conflit s’est vite envenimé. Lundi, Medica France a sollicité justice et huissiers, au motif que « la continuité des soins n’est pas assurée ». La veille, une quarantaine des 125 résidents avaient été évacués. En réponse, les grévistes ont appelé l’inspection du travail, pour montrer qu’ils effectuent le service minimum. Hier après-midi, une délégation du personnel était reçue au tribunal de grande instance de Paris, tandis que les négociations reprenaient avec la direction.

Mehdi Fikri, pour l’Humanité du jeudi 16 octobre

Note : la situation perdurait lundi 20 au soir, alors que des chaises, une table de jardin et un parasol étaient installés rue Louis-Delgrès, entre la MAPI des Amandiers (qui a son entrée rue des Cendriers) et le Terrain d’éducation physique (TEP) des Amandiers, vers la rue des Cendriers.