Le livret A et l’ex-Codevi, désormais dénommé livret de développement durable (LDD) ont enregistré une perte de 1,3 milliard d'euros en juillet, indique ce communiqué de la Caisse des dépôts et consignations (CDC). Le gouvernement veut se livrer à une nouvelle chasse aux fraudeurs, par l'entremise des banques…
L'encours des livrets a baissé de plus de cinq milliards en trois mois. Le taux de rémunération, qui était descendu à 2,5%, vient d'être raboté à 1,25% après un passage à 1,75%
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La CDC précise néanmoins
que, depuis le 1er janvier, la collecte reste positive sur
ces deux produits d'épargne, en cumul de 19 milliards d'euros. C’est à cette
date que le livret A s’est ouvert à la commercialisation dans l’ensemble du
réseau bancaire français.
Il s’agit du troisième
mois consécutif de sortie d'épargne. Le livret A et le LDD ont déjà vu leur
encours reculer de 1,6 milliards d'euros en mai dernier et de 1,9 milliards en
juin. C’est en mai que le taux d’intérêt a chuté à 1,75%, contre 2,5 % en
février, ou 3,5 % un an plus tôt.
Depuis le 1er août, il est à 1,25 %, un taux historiquement bas, dans le but officiel de ne pas
pénaliser l'épargne. Si les stricts calculs de taux avaient été appliqués, il
aurait dû chuter à 0,25 % en raison du recul officiel de l'inflation et de la
baisse des taux sur le marché monétaire.
Parallèlement, depuis le
début de l’année (possibilité d’ouverture d’un livret dans chaque établissement
bancaire), plus de sept millions de nouveaux titulaires auraient été enregistrés
à la fin juin (le ministère des Finances parle de 7,2 millions). Cette
formidable augmentation laisse supposer que des personnes ont pu ouvrir,
volontairement ou pas, plusieurs livrets. Ce qui est interdit. Chaque personne
physique, même mineure, peut détenir un livret A, mais un seul… et c’est le deuxième
qui est considéré comme frauduleux. En théorie.
Car, dans sa nouvelle « chasse aux fraudeurs », Bercy entend appliquer un forfait « sur l’ensemble des livrets ». De 2% de l’ensemble des dépôts, une somme prévue par une loi du 4 aout 2008, indique News-banques.com. Pour ce qui concerne les « fraudeurs », Serge Maitre, le secrétaire général de l'Association française des usagers des banques (Afub), estime qu’ils sont tout au plus 2 % dans la mesure où 80 % des détenteurs ont moins de 700 € et seulement 6 % ont « fait le plein » (15 300 €). D’autant que les comptes sont directement gérés par Bercy, via le Fichier national des comptes bancaires et assimilés (lire la fiche FICOBA sur le site de la CNIL).
Les
détenteurs de livret d’un ancien établissement (La Poste ou Caisse d’Epargne)
qui auraient ouvert un livret ailleurs et n’arriveraient pas à fermer
(gratuitement) l’ancien peuvent toujours demander au nouvel établissement dont
ils sont client d’effectuer la démarche… ça leur évitera toujours un
redressement !
F. A., dessin d'archives de Chimulus
pour Blabla de zinc
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