Il était dimanche soir à la Bellevilloise
Dimanche 12 novembre, en s'étant bien fait attendre, Laurent Fabius a été chaleureusement accueilli par de nombreux membres et sympatisants de son courant. A l'invitation des comités de soutien parisiens, les militants "anonymes" ou éminement connus (comme l'ancienne ministre Marie Noëlle Liemann) s'étaient retrouvés rue Boyer. Quelques caméras étaient également présentes mais (comme sous l'effet d'une « sondagite aigüe ») il y eut très peu d'échos aux journaux télévisés du soir et encore moins à ceux du lundi.
Après l'arrivée de représentants du MJS, Sophia Chikirou (actuelle assistante parlementaire de Michel Charzat) se lança dans un chaleureux discours de bienvenue au candidat à la candidature. « Aujourd’hui, c’est le 20e arrondissement, (...) cette terre d’intégration républicaine et cette terre rebelle, (qui accueille) Laurent Fabius. Il y a un siècle, Jean Jaurès était dans cette salle. Il y a plus de trente ans, François Mitterrand, démarrait sa campagne présidentielle dans ce quartier de Ménilmontant – il en gardera l’habitude pour ses campagnes suivantes. Le 20e a le cœur à gauche, (...) une gauche populaire.
Ainsi, depuis 1995, Michel Charzat, le maire du 20e, est le premier à avoir mis en œuvre les instruments de la démocratie participative, celle qui fait appel aux citoyens pas aux individus, celle qui met en valeur l’intérêt général, pas les revendications particulières, celle enfin qui aide les élus dans leur travail, pas celle qui les surveille, les soupçonne et les condamne. Le 20e, c’est aussi la Laïcité: c’est de là qu’est parti le Tour de France de la Laïcité et les habitants du 20e se souviennent que c’est Laurent Fabius qui a conclu ce Tour en 2005 à la mairie devant plus de 400 personnes ».
Sophia Chikirou a, par la suite, flatté Laurent Fabius sur ses prises de position sur le pouvoir d’achat, le logement, la lutte contre les inégalités, la République parlementaire nouvelle, la relance de l’Europe, la social-écologie.
(Photo © Parti Pris) Le site de Parti Pris est ICI
« Il faut dire, a-t-elle ajouté, que depuis des mois, les médias et les instituts de sondage font tout pour qu’en 2007, les Français n’aient pas le choix. Un peu comme dans le film « The Truman show », on voudrait nous imposer les thèmes des débats qui sont plutôt des polémiques, on voudrait nous imposer les acteurs les plus dociles, choisis selon leur capacité à faire de l’audience et à vendre du papier, on voudrait nous imposer le scénario et la scène finale (...). Quand Sarkozy défend l’immigration choisie en fonction des besoins des entreprises, Laurent dit « on traite pas des hommes comme des marchandises, on ne traite par des hommes et des femmes comme des outils de production ». Tous les candidats à l’investiture interne ne sont pas aussi clairs ! Quand Nicolas Sarkozy dit que les 35 heures sont une régression sociale, Laurent dit « les 35 heures ont permis de créer des emplois et elles seront généralisées à l’ensemble des travailleurs pour faire l’égalité entre tous ». Tous les candidats à l’investiture interne ne sont pas aussi clairs. Quand Nicolas Sarkozy propose de supprimer la carte scolaire, de mettre des policiers dans les écoles, Laurent dit « il faut renforcer la carte scolaire en donnant les moyens aux établissements qui en ont le plus besoin pour en faire des établissements attractifs et non des zones de relégation ». Tous les candidats à l’investiture interne ne sont pas aussi clairs. »
L'intervention de Sophia Chikirou a été ponctuée d'applaudissements et de sifflets et a, de fait, retardé encore la prise de parole de Laurent Fabius.
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