Ménilmontant, mais oui madame...

Philippe Prunier prend la tête de la sécurité de proximité

«Le préfet de police installera, jeudi 26 mai, Philippe Prunier en tant que directeur de la direction territoriale de sécurité de proximité de Paris (DTSP 75)», indique ce mercredi 25 mai la préfecture de police de Paris (PP) dans l’édition 164 de son infolettre hebdomadaire PPrama.

Commissaire de police à la brigade financière voici une quinzaine d’années, M. Prunier s’était montré peu enclin à collaborer avec le juge Halphen lors d’une perquisition au domicile de Jean Tiberi, alors maire de Paris, en juin 1996.

En juin 2004, en poste à la direction de la police de proximité parisienne, le commissaire divisionnaire Prunier était nommé contrôleur général des services actifs. Quelques mois après, il était fait chevalier de la Légion d’honneur (JO du 1er janvier 2005).

Depuis le premier organigramme de la police d’agglomération du Grand Paris, cet ancien sous-directeur des ressources humaines à la police de proximité était directeur territorial de la police pour la Seine-Saint-Denis. Un département où il était arrivé l’été 2009 pour remplacer Jean-François Herduin, parti précipitamment aux bœuf-carottes avec une promotion.

Promu inspecteur général des services actifs de la police nationale en septembre 2010, Philippe Prunier remplacera Philippe Caron.

Ce dernier, précise PPrama, devient directeur adjoint de la direction de la sécurité de proximité de l’agglomération parisienne (DSPAP), donc “bras droit” de M. Christian Sonrier.

F. A., photo PP

Police : sanction en vue pour Sihem Souid

Dix-huit mois de suspension sans traitement, dont six mois avec sursis, telle est la proposition de sanction du conseil de discipline décidée ce mardi 24 mai à l’encontre de Sihem Souid, l’ancienne adjointe de sécurité (ADS) de la Police aux Frontières d’Orly, indique une source syndicale.

Sihem Souid, aujourd’hui en poste à la préfecture de police de Paris, se présentait pour la troisième fois pour «manquement au devoir de réserve» devant le conseil de discipline.

La première fois, en février, le conseil avait sursis à statuer. La deuxième fois, le mois dernier, les représentants des syndicats avaient boycotté la réunion.

Ce matin, le conseil de discipline a proposé une «exclusion temporaire de fonction» (en clair une suspension sans traitement) d’une durée de dix-huit mois, assortie d’un sursis de six mois, à l’encontre de la jeune femme. Il appartient désormais au ministre de l’Intérieur de suivre, ou non, cette proposition.

Sihem Souid, qui comparaissait devant le conseil de discipline du fait de la promotion de l’ouvrage dont elle est co-signataire (Omerta dans la police, Cherche-Midi, oct. 2010), s’était vu notifier lundi matin ses obligations car elle devait participer, dans la soirée, à la remise des Yabon Awards, couronnant le pire du racisme. MM. Guéant et Hortefeux, tous deux nommés dans la catégorie «pour l’ensemble de son œuvre» n’ont pas gagné (palmarès à télécharger ici).

F. A., photo: archives, lors du premier conseil de discipline, le 8 février, rue Nélaton, à Paris.

Une appli pour trouver des préservatifs

“Besoin Urgent – Distributeurs de préservatifs” est une application (gratuite), disponible sur iTunes pour iPhone (en développement pour Androïd) qui répertorie sur l’ensemble de la France (métropolitaine) les distributeurs de préservatifs.

Après avoir localisé l’utilisateur et répertorié les distributeurs les plus proches, l’appli le guide à destination.

Depuis son lancement le 19 mai, Besoin Urgent couvre les 50 plus grandes villes de France métropolitaine et la banlieue parisienne, selon son concepteur, Jérémie Encaoua. Mais il est bien entendu loisible aux utilisateurs d’enrichir la base de données avec un nouveau distributeur, la mise à jour étant ainsi faite en continu par les utilisateurs et les développeurs. Si vous allez à New York, il est préférable de télécharger (ici) l'application mise en service en février dernier par Jessica Medina Matsuki.

Les soucis avec les distributeurs peuvent également être signalés depuis l’application (casse, mauvaise localisation, distributeur inexistant), afin de remédier aux failles.

Elaboré en collaboration avec les pharmacies, bars et autres lieux de distribution, Besoin Urgent comporte également un menu «Prévention». consacré à des questions-réponses abordant les thèmes les plus importants et les gestes à effectuer en cas d’incident.

Besoin Urgent, Version: 1.0, Taille: 4.4 Mo, Langue: français, Configuration requise: compatible avec l'iPhone, l'iPod touch et l'iPad. Nécessite le système d’exploitation iOS 4.0 ou ultérieur, à télécharger ici.

Sihem Souid, aux Yabon, malgré une mise en garde

Sihem Souid, l’ancienne adjointe de sécurité de la police aux frontières d’Orly (PAF Orly) se trouvait lundi soir à la cérémonie de remise des Yabon Awards, prix récompensant «le meilleur du pire du racisme» malgré une mise en garde de sa hiérarchie, qui lui avait été notifiée le matin même à 9h30 [document]. Elle est convoquée ce mardi pour la troisième fois en conseil de discipline.

La co-signataire de Omerta dans la police est convoquée une nouvelle fois ce mardi 24 mai en conseil de discipline. La première réunion du conseil de discipline, qui s’était tenue le 8 février, avait été reportée sine die, à la demande de ses avocats, la jeune femme faisant par ailleurs l’objet de poursuites pour «violation du secret professionnel». Suivant les explications des avocats, le conseil de discipline avait estimé qu’il était plus sage d’attendre la décision du TGI de Créteil, plutôt que, en quelque sorte, de “préjuger”.

Le vendredi 18 mars (il s’agissait du 2e renvoi), les poursuites contre Sihem Souid étaient annulées par le TGI de Créteil. La procédure disciplinaire pouvait alors reprendre son cours.

Le rebondissement suivant allait intervenir fin avril: parce que «l'administration ne présentait dans le dossier soumis aux débats que des éléments à charge, “occultant tous les éléments” en sa faveur», expliquait le site Internet du Point, les syndicats de police avaient refusé de siéger au conseil de discipline…

La nouvelle date est fixée à ce mardi 24 mai. Dans un communiqué daté du 23 mai, la Ligue des Droits de l’Homme soutient la policière, qui a repris son service le premier avril à la préfecture de police de Paris, regrettant «que l’on laisse se développer un tel climat dans la police».

Lundi matin, Sihem Souid s’est vu notifier par écrit, par la commissaire Margeney-Baudry, son statut de fonctionnaire et son devoir de réserve en tant que membre de la police nationale. Une note de service du 29 mars 2011, trois jours avant sa reprise d'activité, soumettant à autorisation du cabinet du préfet de police la participation de tout fonctionnaire à une émission audiovisuelle, lui a été également notifiée (document ci-dessus).

La jeune femme faisait partie, lundi soir, du jury des Yabon Awards, et la cérémonie, organisée par Les Indivisibles, était diffusée sur Internet en streaming.

F. A., ill. extrait de la mise en garde notifiée à Sihem Souid

A 21 ans, sans permis, il tue un enfant

Un enfant de cinq ans est mort jeudi 19 mai «durant son transport à l’Hôpital Robert-Debré», où il devait être conduit après avoir été percuté, peu avant 19 heures, par une voiture dont le conducteur se trouvait en “défaut de permis”. Le quartier Curial, dans le 19e arrondissement, est en émoi (voir vidéo de BFM-TV ci-dessous, durée: 1 min.).

Agé de 21 ans, l'automobiliste avait déjà renversé deux personnes en février 2010, boulevard Ney (18e arrondissement) a indiqué Europe 1, précisant qu’il «circulait entre 60 et 80km/h dans un secteur limité à 30».

C’est pourquoi, a confirmé la préfecture de police de Paris (PP) à l’Associated Press, «mis en cause pour une vitesse excessive et pour défaut de maîtrise de son véhicule», son permis lui avait été retiré. A la suite de cet accident, l’une des deux personnes renversées avait eu une interruption temporaire de travail (ITT) de trois mois…

L'accident d’hier soir a eu lieu rue Curial. Alors qu’il faisait encore jour, le petit garçon jouait auprès de sa famille dans la rue lorsqu'il a été percuté par le véhicule qui, selon des témoins, roulait à vive allure. Sous le choc, il a été projeté à plusieurs mètres.

Quant au conducteur, il s’agit d’un voisin…

On imagine sans peine l’émoi dans le quartier. Le Parisien de ce vendredi matin précise dans son édition locale que «le conducteur a été pris à partie par les témoins de l’accident».

Emmené dans un premier temps au commissariat central d’arrondissement, le chauffard a été placé en garde à vue par l'unité parisienne de police judiciaire spécialisé dans le traitement des accidents de la circulation routière.

Dix-huit piétons sont morts à Paris en 2010, contre seize en 2009, rappelait récemment la PP dans le bilan publié sur le blogue le 14 mai dernier. En 2009 (dernières données détaillées, à consulter ici), trois piétons et deux conducteurs ou passagers de deux-roues motorisés sont décédés dans le 19e arrondissement de Paris, triste record depuis 2007 dans cet arrondissement. Le record absolu est néanmoins détenu par le 12e arrondissement qui, en 2009 également, a totalisé dix morts… sur les seize de la capitale (voir ici).

F. A.

La recherche sur les cancers avance, changeons de regard

Jusqu’au 11 juin, une nouvelle campagne de l’INCa  (Institut national du cancer), sur le thème «la recherche sur les cancers avance, changeons de regard», est déclinée sur les abris de bus, dans les stations de métro, et à la télé.

Si le terme de cancer a été utilisé ces dernier temps à mauvais escient pour culpabiliser les salauds de pauvres  comme ce dangereux quinquagénaire —jusqu'à donner lieu à une réponse de la Ligue— c’est à son sens initial qu’il réapparaît en deux phases.

La campagne de communication s’articule en deux points: une campagne d’affichage du 17 au 25 mai, avec dix affiches (cinq fois deux), et une campagne télévisée du 22 mai au 11 juin, avec deux spots, l'un dans un immeuble, l'autre au travail dans un “open space”.

Une page Facebook est également en place.

Une conférence de presse vient d’avoir lieu avec la secrétaire d’Etat à la Santé, dont Catherine Cerisey, une mère de famille récidiviste du cancer du sein, nous livre quelques impressions sur son blogue.

Un étudiant sur trois prêt à vendre ses charmes

29,2% des étudiants et étudiants parisiens n'excluent pas d'user de leurs charmes pour financer leurs études en se livrant à la prostitution, en s'exhibant dans des spectacles coquins ou en offrant leurs services sur Internet, selon une enquête sur la prostitution estudiantine, citée par Reuters.

A Kiev (Ukraine), le taux est de 18,5%, et à Berlin (Allemagne), ville depuis laquelle l’enquête a été menée, de 33%

Une conférence ayant pour thème la prostitution comme emploi à temps partiel avait lieu ce mercredi 18 mai à Berlin (programme ici, en allemand).

Mardi, la Société mutualiste des étudiants de la région parisienne (Smerep) avait publié les données d'un sondage Harris Interactive indiquant une nette dégradation de la situation financière et psychologique des étudiants franciliens. Ils étaient 10% de plus qu'en 2007 à éprouver des difficultés financières.

Rejet de la «loi Lambert»

La commission des lois de l’Assemblée nationale a rejeté ce mercredi 18 mai le projet de loi «relatif au maintien en fonctions au-delà de la limite d'âge de fonctionnaires nommés dans des emplois à la décision du Gouvernement», dit «loi Lambert», du nom du préfet de Seine-Saint-Denis qui aura 65 ans le 5 juin prochain.

C’est le député UMP Patrick Devedjian, faisant valoir le précédent sur l’Epad (feu l’établissement public de la Défense) qui s’y est montré hostile.

L’information a été donnée sur le réseau social twitter par le député PS de l’Ardèche Olivier Dussopt, benjamin de l’Assemblée nationale.

Ce projet de loi, en urgence, devait être adopté dans les mêmes termes pour avoir force de loi et permettre au préfet Lambert, arrivé en Seine-Saint-Denis en avril 2010, de se maintenair au maximum deux ans après l'âge limite de la retraite dans les mêmes fonctions. Le Sénat l'avait validé le 12 mai dernier.

L'âge limite de la retraite passera progressivement de 65 à 67 ans pour les fonctionnaires à compter du 1er juillet prochain, en fonction de leur année de naissance.

F. A., ill.: copie d'écran du compte twitter de Olivier Dussopt, député (PS) de l'Ardèche

NB: La dépêche de l'AFP, publiée dans l'après-midi, indique que le texte sera de nouveau examiné —et vraisemblablement adopté— le 26 mai, en séance plénière à l'Assemblée nationale.

DSK : Le CSA appelle à «la plus grande retenue»

Rappelant la loi de juin 2000 sur la présomption d’innocence, déjà expliquée lundi sur ce blogue avec un détail de la loi de 1881 sur la presse, le conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) a mis en garde mardi 17 mai les chaînes de télévision au sujet de «la diffusion d’images relatives à des personnes mises en cause dans une procédure pénale».

Le CSA se réunissait mardi matin. Le communiqué mis en ligne sur son site ne cite pas explicitement Dominique Strauss-Kahn et ses nombreuses apparitions en boucle avec les menottes, sur les chaînes d’information en continu comme aux journaux télévisés, mais il indique que «Le principe de la liberté d’expression et le droit à l’information ne doivent pas méconnaître le fait que de telles images sont susceptibles de porter atteinte au respect de la dignité» des personnes mises en cause dans une procédure pénale.

L’autorité française de régulation de l’audiovisuel rappelle «en particulier que la loi du 15 juin 2000 renforçant la protection de la présomption d’innocence et les droits des victimes punit d’une amende la diffusion, sur tout support, d’une image faisant apparaître menottée ou entravée une personne, quelle qu’elle soit, qui n’a pas fait l’objet d’une condamnation».

Dans un entretien à l’agence Reuters, Rachid Arhab, conseiller depuis janvier 2007, rappelle que «Cette loi est valable pour tout le monde, en toute saison et sur quelque support que ce soit», c’est-à-dire que la presse écrite et Internet sont selon lui également concernés.

En revanche, la retransmission de la comparution, lundi soir, de Dominique Strauss-Kahn devant la justice américaine était conforme à la réglementation française, puisque l’encore directeur général du FMI n'y apparaissant pas menotté ou entravé.

Mardi matin, Me Dominique de Leusse a indiqué qu’une décision de poursuivre des médias français serait prise «dans les deux ou trois jours qui viennent» (voir ici).

Hommage au dernier couple homosexuel exécuté en France

Le Conseil de Paris a voté mardi 17 mai à l'unanimité un vœu du groupe communiste demandant de rendre hommage à un couple homosexuel condamné à mort et exécuté en 1750 en raison de son orientation sexuelle, indique le site Internet de la Ville de Paris.

Bruno Lenoir avait 25 ans et Jean Diot 40 ans lorsqu’ils ont été arrêtés dans Paris et dépossédés de tous leurs biens avant d'être exécutés.

«C'est le dernier couple homosexuel qui ait été exécuté en France pour ce motif», a rappelé le groupe communiste. Selon cet historique (en anglais) il n’y avait pas eu d’exécution en France depuis vingt-cinq ans pour crime de sodomie.

Une plaque sera apposée dans le quartier Montorgueil, près des Halles, là où ils avaient été arrêtés, précise la Ville.

Le site Internet des Oublié(e)s  de la mémoire rappelle, dans son histoire chronologique de l’homosexualité en France, que «Les gagne-deniers et cordonnier Jean Diot et Bruno Lenoir, pris de boisson, sont surpris par le guet, rue Montorgueil à Paris, en train de commettre ce qui aurait dû être considéré comme un banal outrage à la pudeur, comme il s'en produisait régulièrement passible d'une mercuriale (jugement). Ils sont cependant condamnés à la peine maximum, sentence confirmée par le Parlement, et brûlés en place de Grève (Place de l'Hôtel de Ville de Paris), le 6 juillet 1750.»

Il faudra attendre la Révolution de 1789 pour que la répression pénale de l’homosexualité soit abandonnée.

«La ville de Paris s’honore en faisant ce geste qui symbolise son engagement contre toutes les formes de discrimination, ce mardi 17 mai, Journée mondiale contre l’homophobie.», a commenté Ian Brossat, président du groupe Parti communiste et Parti de gauche au Conseil de Paris, à l’initiative du vœu.

F. A., ill. exécution pour sodomie, 1482, Bibliothèque de Zürich

A lire: La sodomie sous l’Ancien Régime (Suite 101, Thierry Pastorello, mars 2010)