Un sondage sur le RSA, réalisé en ligne les 11 et 12 mai par Opinion Way pour Le Figaro, indique que les 991 personnes interrogées sont majoritairement favorables aux «idées» lancées par Laurent Wauquiez, remis en place par François Fillon et à la suite de quoi Yves Jégo a parlé de «lepénisation de l’UMP» en annonçant qu’il quittait le parti présidentiel. Dans un courrier du 3 mai, Martin Hirsch mettait en garde contre une obligation de travailler cinq heures par semaine… qui figurait, rappelle-t-il, «dans le programme du candidat UMP de 2007».
Que disait dimanche 8 mai le ministre des Affaires européennes? Il souhaitait que les «bénéficiaires» du RSA soient contraints à 5h de travail de «service social» hebdomadaire et que le total des aides sociales ne puisse excéder 75% du SMIC. Poursuivant dans le populisme, Laurent Wauquiez souhaitait déposer une proposition de loi afin que les étrangers ne puissent pas obtenir le RSA avant cinq années. Cependant, si le RMI était accessible à tous, le RSA ne peut être obtenu que par les étrangers titulaires «depuis au moins cinq ans d'un titre de séjour autorisant à travailler», comme précisé à l'article 3 de la loi instaurant le RSA.
Le sondage Opinion Way Le Figaro, à télécharger ici, pose (par Internet) les mêmes questions.
Les résultats indiquent que 67% des Français sont pour une contrepartie à la perception du RSA et à 65% pour un plafonnement de l’ensemble des aides sociales à 65% du SMIC. Et 70% seraient favorables à 5h de travail hebdomadaire.
Seulement voilà. Dès le 3 mai, dans un courrier à son successeur Marc-Philippe Daubresse (à consulter ici), Martin Hirsch, initiateur du RSA à la demande du président Sarkozy, rappelle que le RSA est moins “payant” pour son bénéficiaire que l’annonce qui en avait été faite. En page 2, on peut lire: «Nous avions proposé que les personnes qui reprennent un emploi aient la garantie de conserver au moins 70% des gains liés à la reprise d’emploi. Nous n’avons obtenu qu’un taux de 62%, ce qui est significativement plus faible». On ne vous le fait pas dire, monsieur l’ex-Haut commissaire! C’est ainsi que, reconnaît Martin Hirsch, l’enveloppe prévue de 2,5 à 3 milliards d’euros n’a été que de 1,5 milliards…
Les salauds de pauvres, ou les cancéreux, selon le vocabulaire choisi, apprécieront.
Par ailleurs, Martin Hirsch rappelle à juste titre que les allocataires du RSA sont soumis aux mêmes règles («droits et devoirs», précise-t-il en page 4) que les autres inscrits à Pôle emploi, pour ajouter en page 5 qu’ils peuvent se faire suspendre partiellement ou totalement leur RSA.
Or, parmi les obligations de Pôle emploi, il y a celle de rechercher «activement» un travail. Ce qui n’est pas évident lorsque l’on est occupé, de façon permanente et régulière, ne serait-ce que cinq heures par semaine.
Martin Hirsch s’était livré à une remontée historique… «dans le programme du candidat UMP en 2007», indique-t-il en page 6 de son courrier sous le titre «Les fausses bonnes idées». Et expliquait comment il avait convaincu Nicolas Sarkozy que le travail gratuit risquait de détruire l’emploi peu qualifié. Tout en restant «persuadé que cette idée demeure dangereuse» Martin Hirsch explique que, si l’on veut faire travailler un allocataire 5h/semaine, il faut lui verser un salaire de 160€/mois, ce qui revient à 100€ de gain net mensuel (lire à ce sujet Le RSA expliqué aux nuls).
Poussant un peu plus loin, Martin Hirsch écrivait que cette hypothèse «ne tourne pas frontalement le dos au “travailler plus pour gagner plus” qui était le slogan de 2007». Il relevait également, toujours en page 6, que cette proposition ne nécessitait aucun texte législatif et trouvait «étonnant de constater qu’elle n’est pas mise en œuvre par ceux qui prônent l’activité des allocataires du RSA», ce qui permettrait, selon lui, de réduire de 10% le montant de la prestation de ceux qui refuseraient sans raison valable.
Le 18 décembre 1969, la France a ratifié la Convention 105 de l’OIT sur l’abolition du travail forcé de 1957. Son Art. 1 interdit en son alinéa “e” le travail obligatoire comme «mesure de discrimination raciale, sociale, nationale ou religieuse». Le fait d’être «allocataire du RSA» serait donc une discrimination sociale, dans le cas d’espèce.
Est-il nécessaire, alors, de rappeler qu’un smicard peut bénéficier de certaines aides, à commencer par l’allocation logement, ce que Laurent Wauquiez omet de signaler, et que Opinion Way ne prend pas en compte dans ses trois questions ?
Est-il nécessaire de rappeler que, sous le vocable de RSA, se retrouvent plusieurs prestations, comme l’ancienne allocation parent isolé ou l’ancien RMI ?
«Les chiffres sont têtus, Laurent Wauquiez a tort, il y a aujourd'hui un différentiel d'au moins 40% entre celui qui est contraint au RSA et celui qui a un salaire minimum», a dit Gérard Larcher, le président du Sénat, sur RTL.
Fabien Abitbol
Le RSA est un club très chic, autant que le Rotary Club, où se retrouvent ensemble des mères de familles dévouées à leur famille, des diplômés en sciences et techniques qui n'ont pas pu atteindre l'âge de la retraite, des jeunes diplômés ou pas, tous dévoués et tous militants dans des causes humanitaires, voilà ce que Wauquiez sait et ne veut pas dire, honte au gouvernement !!!
Rédigé par : Maya Civet | 13/05/2011 à 08h02
Préciser que je suis "bénéficiaire" du RSA et que j'ai à mon actif ces trois dernières années environ 1 800 heures de bénévolat en Conseils d'Administrations et Commissions d'Associations Loi de 1901 et que je touche 570 euros par mois pour mon fils et moi. Je le dis d'autant plus volontiers que je sais que tous ceux que je connais qui sont comme moi "bénéficiaires" du RSA en font autant !
Rédigé par : Maya Civet | 13/05/2011 à 08h20
Et ne voulant pas être trop "familière" avec notre frère humain ministre de la république, je précise qu'il s'agit de Laurent Wauquiez, ministre et porte parole de cette énième "humiliation" infligée à ceux qui parce qu'ils sont trop jeunes, trop vieux, trop ou pas assez diplômés se retrouvent au chômage et en fin de droits, doivent se résigner à toucher le RSA et gardent quand même, et malgré toute l'opprobre que leur envoie la société et le gouvernement, la tête haute et leur liberté de choisir les causes qu'ils défendent !
Rédigé par : Maya Civet | 13/05/2011 à 08h32
Cette majorité de français qui approuve les propos de M.Wauquier n'a encore jamais mis un pied dans "l'enfer" du sans-emploi. Il est aisé de taper sur les autres lorsqu'on peut s'offrir la dernière TV ou une bagnole à plus de 10.000 euros ! Mais la vie est comme la vague : ca monte....ça descend...c'est automatique.
Rédigé par : didobotin | 13/05/2011 à 15h27
@Maya Civet,
vos 1800h vous honorent, et sont choisies, et non pas subies.
@didobotin,
il s'agit surtout de gens à qui l'on pose des questions calquées sur les propos du ministre… sauf la question identitaire, dont plus personne ne parle. Et pour cause: la restriction à l'endroit des étrangers figure déjà dans les textes.
les questions posées par Internet, contrairement à celles posées en face à face, sont davantage un défouloir que le reflet de la réalité.
mais comme vous dites, les “répondants” ne savaient pas plus que le ministre de quoi il en retournait.
d'où ma volonté d'éplucher le courrier de Martin Hirsch, antérieur à la saillie de Laurent Wauquiez, et destiné à préparer le “débat” que l'UMP prépare sur le sujet.
Rédigé par : Ménilmuche | 13/05/2011 à 16h00
moi je connait quelqu'un qui vit a l'etranger et percoit le rsa en france a l'adresse de sa fille ca lui fait un belle argent de poche car elle n-est pas dans le besoin c'est honteux
Rédigé par : lili | 30/05/2011 à 07h56
Bonjour,
Prenez connaissance de cette pétition RSA:
http://www.petitionpublique.fr/PeticaoVer.aspx?pi=P2013N34650
Diffusez cette pétition autour de vous
Signez nombreux cette pétition.
Merci
Rédigé par : AlerteRSA | 13/02/2013 à 08h51