114 personnes, dont 43 enfants, occupaient illégalement le 163, rue des Pyrénées incendié hier soir et «ont été rapidement secourues par la brigade des sapeurs pompiers dont l'efficacité doit être une nouvelle fois saluée», précise ce mardi 25 octobre la Ville de Paris, propriétaire des lieux. Une enquête de flagrance commence, suite à des rumeurs concernant un potentiel incendie criminel. Les flammes étaient particulièrement violentes, comme l'atteste cette vidéo.
Dans un communiqué, la Ville rappelle qu’elle «devait faire évacuer ce site suite à une décision de justice obtenue il y a quelques semaines». Selon la Ville, «la très grande majorité a pu bénéficier d'un hébergement d'urgence dès cette nuit. Ce matin, les services sociaux vont procéder à une évaluation des situations des personnes et des familles afin de proposer des solutions d'accompagnement, en lien avec la Préfecture de Paris.»
Mais le Collectif contre la xénophobie affirmait ce midi dans un communiqué que «quarante cinq Roms ont été “virés” de l’hôtel où ils avaient été transportés pour quelques heures».
Suite à l’incendie, une enquête a été confiée aux policiers du deuxième district de police judiciaire (2e DPJ, territorialement compétent), qui doit notamment vérifier les affirmations du Collectif contre la xénophobie indiquant que «des individus en cagoule ont attaqué la Maison des Roms, au 163 rue des Pyrénées, dans le XXème arrondissement de Paris, à coups de cocktail Molotov.»
Le Collectif contre la xénophobie dénonce cette «agression raciste inqualifiable» et appelle les autorités «à prendre toutes les mesures pour identifier les agresseurs, et faire qu’ils répondent de leurs actes». Pour le Collectif, «on ne saurait exagérer la gravité de tels actes» et «les autorités politiques ont dans cette affaire de très graves responsabilités.»
Car, «en appelant à la chasse aux roms, le Président de la République a engagé un mouvement dont on mesure aujourd’hui les conséquences», estime le Collectif, rappelant ainsi les retombées du discours de Grenoble.
Mais l’Elysée n’est pas seul en cause… Dans le viseur du Collectif, la mairie d’arrondissement, qui «ne s’est pas illustrée pour le mieux en encourageant des manifestations de riverains où se sont mêlés manifestement des éléments carrément dangereux». En mai dernier, la maire (PS) de l’arrondissement avait proposé à un conseil de quartier de faire une manifestation contre les biffins, pour «créer un rapport de force démocratique» [sic!]. Elle avait été critiquée par trois conseillers de Paris, tous trois élus du 20e, Katia Lopez, Danielle Simonnet et Denis Baupin, pour avoir pris la tête de la manif. Ce qui n’empêche nullement les biffins, Roms ou autres, de continuer leurs affaires dans les 11e et 20e arrondissement, comme le montrent ces photos.
«Les autorités municipales se doivent de répondre dignement face à cette manifestation d’un racisme radical qui ne doit pas avoir sa place ici», conclut le Collectif contre la xénophobie…
Selon le Collectif, seul un éducateur de l’association Harissa Sauce Blanche (HSB, qui depuis mars 2007 a quitté le 20e pour le 14e arrondissement) a été autorisé à entrer dans la salle des fêtes de la mairie du 20e, où se trouvaient les sinistrés, les autres soutiens et autres associations étant refusés.
Pour sa part, le NPA demande que «toute la lumière soit faite sur cet incendie» et rappelle que «des incendies criminels ou accidentels ont fait dans un passé pas si lointain des dizaines de victimes, le dernier étant celui survenu récemment à Pantin» (six morts, lire ici). Il «assure de sa solidarité les occupants de cet immeuble» et «exige qu'ils soient relogés».
Dans son édition datée de mercredi, à lire ici, sur abonnement, Libération annonce qu'un corps calciné a été découvert mardi soir. [mise à jour du 26].
Fabien Abitbol
A consulter également: le compte-rendu et la vidéo des Pompiers de paris (ici)
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