Les sinistrés de la Cité du Labyrinthe donnent rendez-vous ce samedi à 15h devant l’immeuble qu’ils habitaient jusqu’à l’incendie de la mi-avril, afin de rendre hommage aux cinq victimes du drame. Rien n'avance vraiment…
Parmi les cinq victimes, quatre étudiantes, une Américaine et une Australienne de Science-Po, et deux Suédoises de la Sorbonne. A titre posthume, le diplôme des deux étudiantes suédoises a été remis à leurs condisciples le 11 juin. La dernière victime est un Egyptien, dont la levée du corps a eu lieu dans la plus stricte intimité, quelques jours après l’incendie.
A l’occasion du concert de soutien de dimanche dernier rue Sorbier (photo), les bénéfices des ventes des consommations allaient directement à l’association «6, Cité du Labyrinthe». Ça tombe bien: il faisait beau et chaud.
Emilie Sagne, la présidente de l’association, en profitait pour expliquer la situation : quasiment le statu quo. Les sinistrés sont toujours en galère administrative et de recherche de logement, et la situation des étrangers en situation irrégulière (majoritairement des travailleurs égyptiens) ne leur donne présentement pas accès aux mêmes droits que les autres occupants… alors qu’ils payaient leur loyer et acquittaient leurs impôts et autres cotisations sociales. Lors du dernier conseil d’arrondissement, un vœu des élus Parti communiste/Parti de Gauche avait été émis pour appuyer une demande de régularisation des sans-papiers de l’immeuble (une vingtaine, sur quatre-vingt sinistrés). Il a été rejeté, au prétexte que cela pourrait créer un précédent. Pour mémoire, l’un des objets de l’association est «la régularisation administrative immédiate et à long terme, pour motif humanitaire exceptionnel, des sinistrés en situation irrégulière».
La présidente de l’association a aussi indiqué aussi qu’un rassemblement devant les services sociaux, tel qu’il avait pu se produire quelques jours plus tôt (lire sur MetroFrance-Paris) était à l’ordre du jour. Un autre a eu lieu, du reste, le 30 juin boulevard Morland devant la préfecture.
Deux mois et demi après le terrible incendie, un seul bail aurait été signé (pour une famille avec enfants), et seules 29 personnes seraient concernées par seize propositions de relogement. Début mai, pourtant, la mairie du 20e annonçait avoir trouvé sept relogements pour chacune des sept familles.
Les sinistrés du Labyrinthe sont maintenant dans le dédale de l’administration.
F. A.
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