Cela fait longtemps que Peter Mertes, alias Pardon, a fait de l’irrévérence sa marque de fabrique. Je me souviens du sympathique diablotin qui soulevait son chapeau en disant « Hello Jean-Paul » lors de la venue du pape en 1989. Depuis, Pardon n’a pas faibli recherchant avec obstination le scandale pour alimenter le tiroir-caisse. Ainsi, son fameux string décoré avec la Vierge Marie. Rien à redire si ce n’est que Peter Mertes ne prend pas beaucoup de risque.
Se moquer de la religion catholique en France, c’est une tradition et même une obligation depuis des siècles. En revanche, courageux mais pas téméraire, Pardon ne se risquerait pas à foutre à loilpé Shiva, ni à déguiser Moïse en travelo ou Mahomet en maillot de bain, même pour les besoins du bizness ! Alors dans la nouvelle « affaire » Pardon, on retrouve les mêmes ingrédients. Sachant que Carla Bruni-Sarkozy réagirait, Pardon a utilisé une photographie de la dame dans le plus simple appareil pour illustrer des sacs, avec cette mention : « Mon mec aurait dû m’acheter du Pardon ».
Pas de quoi fouetter une chatte, me direz-vous. J’en conviens. Mais outre que Peter Mertes n’a pas demandé son avis au photographe (il dirait quoi le Peter si on se permettait de faire des contrefaçons de ses produits), Mertes ment en partie en disant que ces sacs sont gratuits. Or les clients savent bien que si le sac est gratuit pour ceux qui achètent d’autres produits Pardon, il est vendu trois euros aux autres. Pour quelqu’un qui veut jouer au blasphémateur, cela fait un brin petit garçon pris la main dans le pot de confiote ! Mais comme Peter Mertes a de la ressource (et même des ressources), il a été cherché le maître incontesté de la boursouflure médiatique, j’ai nommé Gilbert Collard [désormais installé à Vichy et défenseur de notre voisin Jean-Paul Ney, emprisonné depuis près d’un an en Côte d’Ivoire, note du ouaibemaître] ! Si ce n’est pas forcément un gage pour gagner un procès, pour le médiatiser on ne fait pas mieux ! C’est pourquoi, je persiste à penser que si Carla Bruni-Sarkozy voulait vraiment punir Pardon, elle aurait dû s’abstenir de porter plainte. Encore que taper au portefeuille…
Bruno Testa, pour le Journal de l’Ile de la Réunion
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