Sous le titre « Le gouvernement veille (un peu trop) sur les blogueurs », le site Internet de Marianne indiquait fin octobre que « le Service d'Information du gouvernement a lancé un appel d'offres auprès de sociétés privées afin d'assurer la veille du traitement de l'actualité gouvernementale sur les médias en ligne. A la grande inquiétude de certains blogueurs. »
Sites d'informations et blogues de journalistes sont à surveiller, afin de voir si la « bonne parole » gouvernementale (ou présidentielle) y est « bien » relayée. La veille devrait porter sur quinze thèmes, mais seulement sur une cinquantaine de sites.
Le SIG recevrait ainsi rapport hebdomadaire de tout ce qui se dit et s'écrit au sujet du gouvernement sur les sites en question.
L'an passé c'est la société Watch, le département de veille conseil de TBWA Corporate consacré aux phénomènes d'opinion, qui avait remporté l'appel d'offres sur l'action gouvernementale dans les médias en ligne. La veille ne concernait déjà qu'une cinquantaine de sites-médias alors que la veille des blogues était, elle, assurée en interne par le SIG.
Délégation au privé
Désormais, les médias en ligne devraient être surveillés par des sociétés privées. On peut légitimement s’interroger sur l’utilité d’un tel travail d'observation régulier d'outils d'information (ou de désinformation, ou personnels, ou thématiques) en accès public comme les blogues, et si une telle veille relève vraiment d'un travail de renseignement. Surtout s'il est concédé au privé. Avec les dérives que cela peut entraîner.
Nicolas Sarkozy entretient avec les patrons des groupes médiatiques privés et, sans doute prochainement avec celui du service public des relations très chaleureuses. Mais il ne contrôle pas - pour l’instant - Mediapart, Rue89, Backchich.Info, Le Post et ses satellites, etc… C'est parfois par eux que des choses arrivent. Petites ou grandes. Du manuscrit élyséen destiné à Barak Obama au non vote de Cécilia Sarkozy au second tour de la présidentielle, ces informations se retrouvent dans les médias traditionnels, ne serait)ce qu'au conditionnel. Et participent de l'essor de ces médias dits alternatifs.
En fait, il semble, d’après le site de Marianne, que le SIG, repris en mains depuis avril par le publicitaire Thierry Saussez (proche de Nicolas Sarkozy et élu UMP de Rueil-Malmaison, fief de Patrick Ollier, compagnon de Michèle Alliot-Marie) cherche à développer des « outils d'étude de l'opinion et de communication sur Internet ». Ce pour donner (officiellement à Matignon, en fait à l’Elysée), une plate-forme stratégique de communication.
Moins d’une semaine après, on apprenait que le ministère de l’Education nationale passait deux marchés publics par appels d’offres, le premier, de 100 000 €, concernant une « Veille de l'opinion pour le compte du ministère de l'éducation nationale », l’autre, de 120 000 €, pour le même motif mais pour le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Les « coûts estimés » s’entendant bien sûr avant TVA. En temps de crise financière, dans un pays où les « caisses sont vides »…
Les contribuables (les enseignants en premier lieu) apprécieront. Car, si le 19 novembre il sont entendus sur ce point, ils pourront avoir d’autres objets d’inquiétudes, eux aussi.
Fabien Abitbol, dessin de Placide (archives 2005)
Brrrrrr......
Rédigé par : undessinparjour | 29/10/2009 à 15h48
euh , si Sarkozy ne contrôle pas encore certains sites que vous citez ,
des assoc's parasites tremplins politiques largement subventionnées par le contribuable ,
font ça très bien depuis longtemps !
un ancien du XXème,7 rue des Haies !
Rédigé par : croquignol | 29/05/2011 à 12h52
déjà modéré ? ... diable !
mais je voulais parler de SOS Baleines !
SOS Baleines qui protège les baleines !
.......comme SOS mes couilles !
Rédigé par : croquignol | 29/05/2011 à 13h08