Dans un Point de vue publié le lundi 30 novembre sur le portail Internet du Commissariat aux Droits de l’Homme au Conseil de l’Europe, le
commissaire Thomas Hammarberg estime que l’Europe « doit accepter le
multiculturalisme » et « éviter des définitions étriquées des
identités nationales ».
« L’Europe n’est pas exempte de racisme, de
xénophobie, d'islamophobie, d'antitsiganisme, d'antisémitisme, d'homophobie et
autres phobies dirigée contre les autres. Les minorités sont la cible de
discours de haine, la violence et la discrimination systématique, notamment
dans le marché du travail. Les hommes politiques doivent prendre plus au
sérieux de telles tendances négatives », avertit Thomas Hammarberg. Il
demande aux responsables politiques de prendre plus au sérieux ces tendances
néfastes. « Il est nécessaire d’analyser et de traiter les causes les plus
profondes de cet échec humain et politique. Notre aptitude à l’échange aura des
conséquences pour l’avenir de l’Europe ».
A propos du débat sur l’identité nationale qui a cours actuellement en
France à l'initiative du président Sarkozy — et qui se développe dans d’autres parties de l’Europe — le Commissaire souligne que
« ce débat peut être utile à condition de ne pas tomber dans le piège qui
consisterait à privilégier une identité unique spécifiant qui elle inclut et,
par extension, qui elle exclut ».
« Nous appartenons tous à plusieurs catégories
qui ne se limitent pas à notre appartenance ethnique, à notre nationalité ou à
nos convictions religieuses. Imposer une identité prétendument unique crée les
conditions d’un affrontement sectaire », prévient-il, rappelant que les
relations sociales et le développement économique favorisent l’émergence d’une
conception réfléchie de l’identité. M. Hammarberg recommande l’élaboration de
politiques d’intégration fondées sur le pluralisme, la justice et l’égalité des
chances.
« Le système scolaire est essentiel pour
construire des ponts entre les cultures. Il faut une éducation inclusive, sans
ségrégation et qui enseigne le respect de la différence », écrit-il aussi.
Les commentaires récents