Ménilmontant, mais oui madame...

Une « cellule anti-Lefebvre » chez les jeunes socialistes

…et une mention spéciale de Europe Ecologie

Le Mouvement des Jeunes Socialistes (MJS) va mettre en place « sous une dizaine de jours » une cellule de quatre à cinq personnes pour contrer les déclarations du député des Hauts-de-Seine (10e circonscription) Frédéric Lefebvre, porte-parole de l'UMP, a annoncé mardi son président Antoine Détourné, confirmant une information publiée par Le Parisien Aujourd’hui-en-France. L'objectif de cette cellule est de « ne plus laisser toute parole de Frédéric Lefebvre sans réponse », grâce à un « travail de ripostes et d'informations » via notamment « des communiqués et des petites vidéos », a déclaré M. Détourné à l'AFP. Frédéric Lefebvre fait également partie de l’équipe de campagne de Valérie Pécresse pour les régionales de 2010 : il sera chargé de son «e.campagne»…

Le porte-parole du PS Benoît Hamon a été « informé de cette initiative », qu’il a saluée. Pour M. Détourné, M. Lefebvre « a changé de dimension ». « Epiphénomène il y a quelques mois (...) c'est maintenant quelqu'un d'installé dans le paysage politique avec des prises de positions dangereuses, caricaturales et qui finissent par laisser des traces dans l'opinion », a-t-il estimé.

« On ne peut pas laisser passer ce qu'il dit et ce qu'il fait », a-t-il soutenu.

« C'est triste qu'ils n'aient rien d'autre à faire », a rétorqué l’intéressé. « Là où les jeunes UMP, eux, travaillent sur les universités et l'autonomie, les socialistes sont dans une logique de destruction. C'est triste pour la politique », a-t-il répondu à l’AFP, mettant en exergue cette citation sur son site (la dépêche originale était titrée ainsi).

Frédéric Lefebvre a le chic pour voir le verre à moitié vide… quand cela l'arrange. Car, dans le travail des jeunes UMP, on ne sait pas s'il compte cette soirée « exceptionnelle » du 27 mars, avec « de nombreuses personnalités politiques », ouverte à tous à partir de seize ans, et où l’alcool revenait moins cher aux adhérents UMP qu’aux autres. « Oui, les Jeunes Pops’ font la fête ! », avait répondu le président des jeunes UMP après la parution de l’information dans Le Monde, indiquant qu’un verre était offert aux militants, en sus des deux verres compris dans le prix d’entrée, ce qui est interdit par la loi… non encore votée. Pendant ce temps, les jeunes socialistes font le tour de France pour inciter à voter aux Européennes. Boire ou conduire, selon les partis…

Xavier Bertrand, le secrétaire général du parti présidentiel, a pour sa part dénoncé « des méthodes inadmissibles ». Rien de moins !

Voici une semaine, Frédéric Lefebvre s’était fait buzzer par le groupe des « Anonymes ». « Malgré les énormités que vous débitez à propos d’Internet et d’Hadopi, vous n’intéressez pas les Anonymes », tels étaient les mots par lesquels commençait cette vidéo (durée : 1 min 15).

Mercredi soir, à Aubervilliers, en présence de José Bové et Eva Joly, des « éco Tartuffes » ont été décernés par le rassemblement Europe Ecologie. Frédéric Lefebvre a gagné « l'âne de bronze, d'argent et d'or » et une « mention spéciale », « pour l'ensemble de son œuvre » et en particulier son « approche nuancée » des Internautes.

Frédéric Lefebvre fait partie de ces députés non élus. Il siège comme suppléant, à la place de André Santini, actuellement au gouvernement comme secrétaire d’Etat en charge de la Fonction publique. Ce dernier s’est vu confirmer en Cassation, voici plus d’un an, sa mise en examen dans l’affaire dite de la Fondation Hamon (le passage en appel avait eu lieu en septembre 2007 et la mise en examen date d’avril 2006). S’il devait quitter le gouvernement, il rejoindrait sous un mois les bancs de l’Assemblée nationale, comme l’a fait Xavier Bertrand voici deux mois pour le retour du projet de loi sur l’hôpital, ce qui en ferait automatiquement partir Frédéric Lefebvre. En décembre, le Nouvel obs l’avait présenté comme potentielle « première victime » de la réforme constitutionnelle qui permet à un ministre de récupérer son siège de parlementaire. C'était sans compter sur le retour de Xavier Bertrand.

F. A.

è Une compilation des déclarations de Frédéric Lefebvre (vidéo 20Minutes, 20 avril, 3 minutes)

Casino-Franprix : la brigade financière dessaisie

Voici trois semaines, Le Canard enchaîné faisait état d’un repas controversé au domicile du procureur de Nanterre, avocat général près la cour d’appel de Versailles, Philippe Courroye, dont l'épouse, Ostiane, est chargée de mission à la fondation Casino. Autour de la table des Courroye se trouvaient en janvier Patrick Hefner, le chef de la brigade financière et Jean-Charles Naouri, le patron du groupe de distribution Casino (ainsi que son avocat Me Paul Lombard).

Cela se passait dans le 16^e arrondissement parisien et, précisait Le Canard, le magistrat (dont la nomination en 2007 avait fait tiquer du côté syndical) est « toujours » accueilli « à bras ouverts à l’Elysée », où il « se rend régulièrement ».

La juge d’instruction Xavière Simeoni, du Pôle financier de Paris, chargée d'instruire une information judiciaire relative à un contentieux entre d’une part M. Naouri et d’autre part des membres de la famille Baud (anciennement de l’enseigne Franprix, remplacés depuis par d’autres hommes du groupe). M. Naouri accuse la famille Baud d'être responsable de contre-performances sur Franprix et Leader Price.

Mme Simeoni n’a pas apprécié la lecture du Canard, dont elle s’est fait confirmer la teneur des informations par l’un des participants au repas, en l’occurrence le sous-directeur chargé des affaires économiques et financières à la préfecture de police (Patrick Hefner lui-même), à qui elle a retiré l’enquête.

Si un tel repas n’a en soi rien d’illégal, il aurait pu entâcher la procédure dont la juge Simeoni, qui vient d’être décorée de la Légion d’Honneur lors de la promotion de Pâques, a la charge…

Pour accéder à la dépêche de l’AFP sur Daily Bourse, cliquer ici.

Sarkozy veut son Grand Huit autour de Paris

De retour de sa virée espagnole, le président Sarkozy doit prononcer ce mercredi un discours au Palais de Chaillot, dans le 16^e arrondissement, au cours duquel il devrait annoncer le projet de transports en commun dit « Grand Huit », reliant divers pôles économiques et censé mettre chacun des points à une demi-heure l’un de l’autre. Une ligne automatique estimée à une quinzaine de milliards d’euros. D'autres travaux doivent être annoncés, en attendant 2024, date de fin des travaux du chantier présidentiel, au mieux.

Le Grand Huit tel que le souhaite le président (en orange pointillé sur la carte) sera plus éloigné de Paris que le projet Métrophérique (ou Arc-Express), voulu par la Région (y compris le chef de l’opposition régionale, l'UMP Roger Karoutchi, par ailleurs secrétaire d’Etat aux relations avec le Parlement) et la RATP.

 Le projet devrait, c’est à la mode, être financé par un partenariat public-privé, et pourrait, être réalisé en dix à douze ans, selon ses promoteurs. Le Parisien a publié mardi un dossier sur le sujet, où il rappelle quelques chiffres.

Le président Sarkozy devrait par ailleurs donner son feu vert à un « plan d'urgence pour les transports franciliens », et reprendre à son compte des éléments du plan de mobilisation du président du conseil régional d'Ile-de-France, le socialiste Jean-Paul Huchon. Un volet de l’ordre de six à huit milliards d'euros. Ce plan prévoit la modernisation des lignes RER B, C et D (environ 3 milliards), le prolongation de la ligne RER E (Eole) jusqu'à La Défense (environ 2 milliards) et la rénovation de voies et du matériel roulant, en particulier pour le RER A. Il n’est pas certain que la ligne 13, souvent décriée, soit dans les priorités de l’Elysée.

Le total des deux projets pour l’Ile-de-France serait donc supérieur à vingt milliards d’euros, en budget prévisionnel. Les chiffres avancés jusqu’alors étaient de 15 à 20 milliards pour le projet Blanc-Sarkozy (dont il avait été annoncé qu'il serait surtout souterrain…), et de 18 milliards pour la Région, où Jean-Paul Huchon pensait affecter environ un milliard au désengorgement de la ligne 13 et le reste pour le Métrophérique/Arc-Express (avec un co-financement des collectivités locales et une aide de l’Etat). L’an dernier, il parlait de 17 milliards.

Nicolas Sarkozy doit également faire d’autres annonces, sans pour autant se prononcer sur le rapport Balladur, dont la simple évocation des grandes lignes (ici pour l’Ile-de-France) demande qu’on lui laisse « plus de temps ». Cet après-midi, alors qu’il inaugurera cette exposition, le président « va dévoiler sa vision à vingt ans des grands projets structurants qu'il a pour la région capitale », a expliqué la candidate UMP aux régionales 2010, Valérie Pécresse, par ailleurs ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Mais, selon une source gouvernementale, « il y aura aussi des projets à plus court terme ». Il semble que seul le dossier des transports ait vraiment avancé depuis dix jours.

F. A.

è Le Grand Paris, dans l'attente de l'arbitrage du chef de l'Etat le 29 avril (Courrier des Maires)

è Le Grand Paris sur le site de La Gazette des communes

è Paris Métropole, le blogue de Pierre Mansat

Affaire Coupat : une interpellation dans le 20e arrondissement

Une femme de trente-six ans a été interpellée ce mardi par la police de la sous-direction antiterroriste (SDAT) dans le 20^e arrondissement dans l’affaire dite «de Tarnac», pour laquelle Julien Coupat reste le seul incarcéré depuis novembre 2008, indique cette dépêche de l’agence France-Presse. La police agissait sur commission rogatoire du juge Thierry Fragnoli.

Une perquisition a également été menée dans un appartement de l’arrondissement par la police antiterroriste, comme cela avait été fait lors du coup de filet médiatique du 11 novembre 2008. Julien Coupat, devenu « la patate chaude » du dossier Tarnac, ainsi que l’avait appelé La Lettre A (du groupe Indigo publications) dans son édition datée du 30 janvier, fera prochainement l’objet du dépôt d’une nouvelle demande de mise en liberté, a annoncé son avocate, Me Irène Terrel, dans une tribune publiée dans Le Monde cet après-midi, intitulée « Libérez Julien Coupat ! ». « Huit "terroristes" pourtant vite relâchés, abusivement dispersés depuis dans l'Hexagone et, lui seul, toujours détenu, mais pourquoi ? », s’interroge-t-elle, relevant « l'absurdité de l'épithète "terroriste" accolée à une dégradation purement matérielle ».

Les huit autres mis en examen avaient été remis en liberté et placés sous contrôle judiciaire dans les semaines qui avaient les interpellations du 11 novembre, trois jours après des sabotages partiellement ralenti le trafic TGV. Une militante française résidant en Allemagne, quai avait fait l’objet d’un documentaire diffusé sur France 4 et participé au ralentissement d’un convoi de déchets nucléaires avait, elle, fait l’objet d’une garde à vue… mais en Allemagne, sans aucun rapport avec le dossier français. Ce alors même qu’une revendication allemande des «sabotages» français était versée au dossier français pendant le travail de la police antiterroriste française.

Notre voisin de Belleville l’éditeur Eric Hazan, qui avait fait l’objet d’une présentation ici, en février 2007, à la veille de l’anniversaire de sa maison d’édition (La Fabrique), a été entendu le 9 avril par la police. Il est l’éditeur de L’Insurrection qui vient, ouvrage publié le 22 mars 2007 et présenté à l’époque comme collectif (à lire gratuitement ici), dont la police antiterroriste et le juge d’instruction attribuent la rédaction à Julien Coupat et qui est… l’une des principales pièces du dossier.

F. A.

Chômage en hausse avant le Premier Mai

Le nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A a augmenté de 63 400 au mois de mars (+ 2,7 % sur un mois, + 22,1 % sur un an), passant à 2,448 millions en France métropolitaine, et les demandeurs d’emploi des catégories B et C représentent 1,032 millions de personnes inscrites fin mars à Pôle emploi, selon ce communiqué diffusé ce soir par le ministère du Travail. La Catégorie B (activité réduite courte de moins de 78h) a augmenté de 3,2 % en un mois (+ 6,2 % en un an) et la catégorie C (activité réduite longue, plus de 78h sur le mois de mars) a baissé de 0,2 % (- 10,2 % sur douze mois), selon le ministère. Les catégories D et E, non immédiatement disponibles et pas tenues de rechercher un emploi (dont certains en occupent déjà un) sont en légère augmentation (respectivement 0,7 et 0,5 %) et représentent au total 418 000 personnes. Petit tour de chauffe avant un 1er-Mai qui se veut « historique ».

Le mois dernier, la hausse avait été de l’ordre de 80 000 (données de février, officiellement 79 900 en fin de journée).

Au total, ce sont donc, sur la France métropolitaine uniquement, 3,5 millions de personnes qui sont inscrites au service public unique de recherche d’emploi, qui regroupe depuis le début de l’année l’Assedic et l’ANPE. Le nombre de demandeurs d'emploi des catégories A, B et C a ainsi augmenté de 77 000 au mois de mars (+2,3 %, +13,3 % sur un an), les inscrits à Pôle emploi ayant travaillé à temps partiel au mois de mars représentant moins de 14 000 demandeurs d'emploi en France métropolitaine.

Le chômage des jeunes, contre lequel le président Sarkozy a annoncé vendredi vouloir lutter, le disant structurel et typiquement français (en se basant sur des données erronées, lire ici), enregistre une augmentation de 17 300 demandeurs d'emploi auprès des moins de 25 ans ( +4,0 % sur le mois, +35,8 % sur un an). Les moins de 25 ans isolés (ne vivant pas au foyer familial) ne peuvent prétendre au RMI ; ceux y vivant non plus, puisque la Caisse d’allocations familiales tient compte des ressources du foyer, même si parfois des dossiers passent au travers, comme dans le Canard enchaîné du 22 avril 2009 (page 5, rubrique « Coups de barre »).

Si la hausse de janvier (+ 100 400 inscriptions) reste le record des douze derniers mois, le gouvernement ne fait pas beaucoup pour rassurer l’opinion. Car en trois mois, la France a atteint le nombre supplémentaire de demandeurs d'emplois que le gouvernement s'attendait à avoir pour l'année 2009, à quinze ou vingt mille unités près (si l'on se fie aux données officielles).

Hier soir, interrogée sur Europe 1 depuis Washington, la ministre de l'Economie Christine Lagarde avait indiqué que les chiffres du chômage ne seraient pas bons mais pas « catastrophiques ».

Dans un entretien publié ce matin par Le Figaro économie, où elle parlait d’un recul du produit intérieur brut, elle expliquait qu’un taux de croissance négatif entraîne mécaniquement des destructions d'emplois, au nombre de 117 400 au quatrième trimestre 2008 selon les dernières données disponibles. De janvier à juin 2009, l’Insee anticipe près de 400 000 destructions de postes. « Il va effectivement falloir encore plusieurs mois avant que la pente des destructions d'emplois se radoucisse. Les experts évaluent à quatre trimestres le décalage entre la reprise d'une économie et la reprise de l'emploi », a-t-elle expliqué au Figaro économie.

Le gouvernement a bien préparé le terrain. Il a à sa façon insisté sur potentielle meilleure résistance de la France à la crise par rapport à ses voisins. En fait, la France étant un peu à la traîne, les dégâts internationaux, si graves soient-ils, s’y font statistiquement moins sentir. Ce qui ne change rien au problème de fond…

Hortefeux : grand flou

« Il faut s'attendre à des chiffres qui seront mauvais pendant un certain temps »,  a prévenu depuis Washington Christine Lagarde dimanche soir. « On aura des conséquences en terme d'emploi pendant plusieurs trimestres même après la reprise », a ajouté la ministre de l'Economie. Le matin, lors du Grand rendez-vous Europe 1/Le Parisien, le ministre du Travail, Brice Hortefeux avait affirmé que les chiffres de mars « ne seront certainement pas bons ». A une question sur le nombre total de chômeurs en France à la fin de l'année, il avait carrément répondu : « La vérité, c'est que nous n'en savons rien mais nous savons une chose, c'est que la situation de l'emploi est très tendue ». Dans le Journal du Dimanche, le secrétaire d'Etat à l'Emploi Laurent Wauquiez évoquait, lui, des chiffres du chômage « mauvais au moins jusqu'à la fin de l'année », en annonçant une hausse du même ordre que les mois précédents, comme il l’avait annoncé le 16 avril, déjà.

Cette fois, la « fuite » des chiffres dans la presse n’a pas eu lieu le matin dans un organe, comme c’est le cas depuis quatre mois, mais depuis plus de dix jours, à coups répétés, dans plusieurs supports. Comme s’il fallait s’habituer : « la France supporte moins mal la crise économique mondiale. Ce n'est pas un élément qui doit nous consoler, c'est une observation », a fait valoir Brice Hortefeux. Laurent Wauquiez s’est voulu rassurant : « sur un an le chômage a augmenté de 16 % dans notre pays contre 30 % au Royaume-Uni et 107 % en Espagne. Ce qui montre que si on se bat, on peut amortir le choc ». La méthode Coué a du bon.

Les prochains chiffres du chômage seront officiellement diffusés le 29 mai. En attendant, vendredi prochain, veille de week-end, a lieu la Fête du Travail. A certains endroits, comme ici dans le Haut-Béarn, ce 1^er-Mai sera unitaire. Sur le plan national, pour la première fois depuis longtemps, les huit centrales syndicales ont annoncé leur intention d’être unies, même si des divergences subsistent sur les actions à mener (ou pas) après la Fête du Travail. Cet accord a été trouvé dans le 20^e arrondissement, dans les locaux de Sud Solidaires, cette fédération syndicale montrée du doigt par le président de la République et qui faisait partie des trois organisations non conviées à l’Elysée pour le « Sommet social » du 18 février, expliqué ici par Didier Migaud, président de la commission des Finances à l’Assemblée nationale.

A la mi-avril, les syndicats de retraités et pensionnés ont appelé à  manifester « en force » et demandent l’effet rétroactif de l’augmentation de leurs pensions au 1^er janvier au lieu du 1^er avril. Ce lundi, avec l’appel de treize organisations de gauche pour « mettre un coup d’arrêt à la politique de Nicolas Sarkozy et du Medef », ce 1^er-Mai, côté politique, se veut comme aussi marquant que celui de 2002, entre les deux tours de l’élection présidentielle, après l’élimination de Lionel Jospin le 22 avril. Au Parti socialiste, depuis le 22 avril (…2009), on se montre soudé.

Fabien Abitbol

è 277 manifestations ou rassemblements

è FO veut une grande grève après le 1er-Mai, pas la CFDT

Macha ne répondra plus

Macha Béranger, de son vrai nom Michèle Riond, devenue, en près de trente années passées sur France Inter, une légende de la radio, est décédée ce dimanche à l'âge de 67 ans des suites d'une longue maladie à son domicile de Perray-en-Yvelines, a annoncé son fils Frédéric Roussel à l'AFP.

Elle avait animé la tranche de minuit à 02h00 de France Inter, de 1977 à 2006, dialoguant avec des auditeurs qui, à chaque fois, commençaient par «Allô Macha ?» Les nuits de Macha Béranger ont fait partie des émissions déprogrammées à la rentrée 2006-2007, malgré de larges protestations du public, et de certaines personnalités amies. Le site SOS Macha avait été créé pour l’occasion. Puis elle avait été prise sur MFM, où elle n’avait passé que quelques mois.

La version en ligne du magazine du Soir de Bruxelles indique ici qu’elle avait été rattrapée par le cancer du sein. En mars 2006, elle avait confié dans un entretien avoir été opérée d’une tumeur.

Elle avait aussi testé le grand écran, notamment avec Comme t’y es belle ! (Lisa Azuelos, 2006) et Détrompez-vous (Bruno Dega, 2007) et le petit, avec Les Brigades du Tigre, comme avec Sous le soleil.

Elle est également l'auteur de plusieurs livres Allo Macha ou la nuit des sans-sommeil, Le Faire-plaire, Contes d'après minuit, Le cœur dans l'oreille, Quand ça vous arrive, où elle expliquait son cancer et comment elle avait été écartée de la Maison ronde.

Après le silence radio qui lui avait été imposé par les nouvelles grilles du service public alors qu’elle devait subir ses séances de chimiothérapie, voilà maintenant la chaude voix de Macha éteinte définitivement.

Des Japonais pour nettoyer Paris

Les Japonais aiment la propreté et le tourisme. La propreté, on l’avait vu ici en décembre et les résultats détaillés (248 pages) sont venus le confirmer le 16 avril, ce n’est pas tip-top. Alors, une association japonaise, implantée à Paris, cherche à faire voir la ville sous un meilleur angle aux touristes…

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En janvier dernier, les bénévoles de Greenbird Paris  avaient nettoyé les abords du Musée d’Orsay 

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Greenbird, une association japonaise qui se vante d’avoir dix équipes de nettoyage au Japon et revendique environ 15 000 participants à ses opérations de nettoyage en 2007, s’est implantée à Paris en septembre 2007 et organise une opération de nettoyage par mois. Puis dans d’autres endroits au monde, comme le Sri Lanka.

« Nous voulons rendre Paris plus attrayante, parce que pour le moment, c'est comme-ci, comme ça », a déclaré dimanche dernier Tada Osamu, un ancien ingénieur de 36 ans.


Une équipe se trouvait alors aux Champs-Elysées, signale cette dépêche du fil indien de Reuters. Le lieu de rendez-vous était en réalité à 15h à la Concorde, et quelques photos sont disponibles ici.

Le prochain rendez-vous est annoncé pour le samedi 30 mai à 15h00 à la Tour Eiffel, qui cette année fête les cent vingt ans de son érection. C’était la principale attraction de l’exposition universelle de 1889, dixième du nom.

è Pour en savoir plus sur Maurice Koechlin, inventeur de la Tour Eiffel, cliquer ici

De faux chiffres pour aider Sarkozy

Ce n’est pas parce qu’un jeune ne travaille pas qu’il est au chômage !

En aidant le patronat, et comme le remarquent nos voisins helvètes sans faire de rupture avec ses prédécesseurs, le président Sarkozy a promis plus d’un milliard d’euros pour, dit-il, aider les jeunes. Les médias, en chœur, ont repris son discours sur la « très mauvaise habitude française » du chômage des jeunes. Une exception française tout à fait fausse à en croire les vrais chiffres.

Les prévisions les plus pessimistes annoncent  650 000 jeunes au chômage à la fin de l'année, soit environ 8 % des jeunes, tout au plus, puisque près de soixante pour cent d'entre eux sont dans le système éducatif français…

Dans Libération, Gérard Cornilleau, directeur adjoint du département des études de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE, le centre de recherches en économie de Sciences-po), estime qu’« On exagère le caractère dramatique du chômage des 18-24 ans en France ». Selon lui, la part des jeunes au chômage est en réalité plus faible en France qu'en Grande-Bretagne : 7 %, contre 9 % outre-Manche. L'Allemagne fait mieux, avec 6 %.

Un comptage fort différent de celui de Nicolas Sarkozy (qui met le chômage des jeunes dans les 20 à 23 %) car « la majorité des jeunes ne sont pas dans l'emploi, ils ne sont pas en activité. La plupart sont à l'école. Donc ils ne sont pas comptabilisés parmi les actifs ». Toute la confusion entre chômage et taux d’emploi, tels que définis par l’Insee, l’institut de statistique reconnaissant lui-même que la mesure du chômage est « complexe » et que les « frontières entre emploi, chômage et inactivité ne sont pas toujours faciles à établir ». De là à truquer les chiffres, il n'y a qu'un pas…

Sur son blogue de « ré-information » économique, Jean-François Couvrat s’amuse à imaginer que tous les jeunes Français sont à la fac, sauf un, demandeur d’emploi. Selon les méthodes de comptage élyséennes, nous aurions 100 % de jeunes chômeurs. Dans Le chômage des jeunes en chiffres frelatés, publié ce matin, il se veut rassurant pour « les lecteurs du Monde et les auditeurs du Chef de l’Etat ». « Ce qui fait la spécificité française, écrit-il, ce n’est ni le chômage des jeunes ni leur réticence à l’emploi, c’est leur grande attirance pour les études. » Pour Jean-François Couvrat, l’intérêt du président est de masquer la politique menée depuis deux ans : « Heures supplémentaires subventionnées pour ceux qui ont déjà un emploi, recul de l’âge de la retraite, immigration choisie… Le résultat est visible. En six mois, de janvier à juin 2008, le chômage des jeunes s’est remis à croître tandis que le chômage des adultes a continué de diminuer : 37 200 chômeurs de moins chez les adultes ; 15 800 de plus chez les jeunes. Jamais, depuis 1997, on n’avait observé une telle divergence entre les deux courbes, au détriment des jeunes. »

Parmi les « études » dont raffolent les Français, fort opportunément à paraître demain dans Sud-Ouest Dimanche, l’une d’elles donne Nicolas Sarkozy en tête d’un premier tour présidentiel face à Ségolène Royal et François Bayrou, mais en perte de trois points par rapport à 2007 (avec une estimation de 29 % à 20h et une participation inégalée). Ce sondage a été réalisé les 23 et 24 avril, alors qu’on ne cessait de parler de l’annonce que le président allait faire, et de matraquer de chiffres… et il s’agit d’une « enquête » dite « fermée », ne laissant pas le choix des réponses.

Concernant le chômage des jeunes, le président Sarkozy aurait pu se pencher sur les données de l’Education nationale (à moins qu’il ne dédaigne le système éducatif français…). Le très officiel site Educnet avait publié Quand l’école est finie…, un tableau avec un questionnaire à choix multiple. Il aurait ainsi pu voir que, en 2001, trois ans après leurs études, les jeunes avaient un taux de chômage de 15 % et que le chiffre de 40 % était réservé à ceux n’ayant ni un BEP ni un CAP.

Lundi soir à 18h seront officialisés les chiffres du chômage de mars. Qui seront mauvais, comme Laurent Wauquiez l’a annoncé depuis le 16 avril. En février, Pôle emploi avait enregistré une hausse de 79 900 chômeurs. Le chiffre de mars devrait être sensiblement le même, a indiqué vendredi sur RTL Geoffroy Roux de Bézieux, le président de l’Unedic, qui ne voit pas d’embellie avant l’été (à lire et écouter ici).

Pour en revenir aux annonces présidentielles, on peut relever avec une franche rigolitude cette mesure :

« Préparation à l'emploi. L'objectif ? 50 000 contrats d'accompagnement-formation à partir de la rentrée 2009 pour des 16-25 ans jusqu'à bac+3 inscrits à Pôle Emploi. Avec une rémunération calquée sur la formation professionnelle. Les moyens ? Avec le concours des Régions. Le coût ? Estimé à 330 millions », piochée dans l’inventaire de Ouest-France, qui semble ne faire tiquer personne. Il y a fort à craindre qu’une mesure tournée vers les bac +3, si louable soit-elle, ne puisse s’appliquer à un gamin de seize ans. Mais, comme elle n'est pas présentée comme exclusive ("jusqu'à" bac+3), c'est en fait un gigantesque fourre-tout qui, s'il est appliqué de façon si vaste (encore faudra-t-il lire un potentiel décret d'application) ne pourra pas l'être sur deux ans comme l'ensemble du plan, car 330 millions paraissent à première vue bien minces… Mais bon. Si ça marche auprès des électeurs à six semaines des européennes, où la tête du présidents sera imprimée sur les tracts de l'UMP !

F. A.

Chirac-Simeoni : fin de partie

La juge d'instruction Xavière Simeoni, du Pôle financier du TGI de Paris, dont il se dit qu’elle a demandé une mutation, a bouclé en début de mois d’avril son enquête sur les chargés de mission de la ville de Paris. L’ancien maire de 1977 à 1995 et ancien président de la République, Jacques Chirac, 76 ans, figure parmi la vingtaine de personnes mises en examen dans ce dossier.

La première plainte remonte à dix ans, relève le site Internet du Parisien, qui a révélé l’information en milieu d'après-midi, avant qu'elle ne soit confirmée de diverses sources, dont des sources judiciaires. De par son statut, l'ancien président de la République était protégé jusqu’à l’élection présidentielle de 2007. Il avait été mis en examen en novembre 2007 pour «détournement de fonds publics» dans cette affaire d'emplois présumés de complaisance, remontant à la période avant 1995, au bénéfices de proches du RPR.

Plusieurs anciens directeurs de cabinet de la mairie ont été mis en examen dans ce dossier, entre autres pour «détournement de fonds publics», parmi lesquels les anciens ministres Robert Pandraud et Michel Roussin, l’administrateur civil Daniel Naftalski, le préfet Rémy Chardon et le haut fonctionnaire Bernard Bled. Parmi les trente-cinq bénéficiaires d’emplois présumés fictifs se trouvent entre autres la femme de l'ancien ministre Hervé de Charette, François Debré (l'un des frères de Jean-Louis Debré), Marc Blondel (ancien secrétaire général de FO) ou Raymond-Max Aubert (ancien maire RPR de Tulle, Corrèze, avant l’élection de François Hollande).

L'instruction menée par la juge Simeoni porterait sur le deuxième mandat de Jacques Chirac et le début du premier de Jean Tiberi (1983 à 1998). Un seul contrat aurait été signé de la main de Jacques Chirac, qui a été entendu à plusieurs reprises par la juge sur le dossier.

F. A.

èLa dépêche de l’Associated Press

è La dépêche de l’AFP

è La dépêche de Reuters

èUne chronologie de l’affaire, sur le site de Challenges, de 1999 à 2007

Scooter Sarkozy : des pressions contre la famille ?

C’est ce qu’affirme le plaignant, qui lâche prise

M’Hamed Bellouti, l’automobiliste qui poursuivait Jean Sarkozy et l’accusait de l'avoir percuté à scooter en 2005 aux alentours de la place de la Concorde a annoncé vendredi au Post qu'il ne porterait pas l'affaire en cassation par crainte de « représailles pour sa famille ».

« Suite à des "pressions", mon père qui est le propriétaire du véhicule mis en cause n'a pas souhaité aller plus loin par peur des conséquences et des représailles pour sa famille », a-t-il écrit… « Après trois ans de procédure, cette affaire est bel et bien terminée ».

Le 29 septembre 2008, le tribunal correctionnel de Paris avait débouté l‘automobiliste au vu de deux expertises concluant que l'accrochage n'avait pu avoir lieu. M. Bellouti avait en outre été condamné à verser 2 000 € à Jean Sarkozy, entre temps devenu conseiller général (UMP) des Hauts-de-Seine, pour procédure abusive. Le 9 avril, la cour d'appel de Paris a considéré qu'il n'existait pas d'élément permettant de condamner M. Sarkozy. Mais, contrairement aux juges de première instance, elle a estimé que le plaignant n'avait pas agi abusivement et a annulé sa condamnation pour procédure abusive.

En décembre 2007, date originale l’audience, Jean Sarkozy ne s’était pas présenté.

M'Hamed Bellouti avait accusé Jean Sarkozy d'avoir percuté, le 14 octobre 2005, l'arrière de sa voiture avec son scooter, puis d’avoir pris la fuite. C’est après avoir relevé un numéro d’immatriculation, communiqué à sa compagnie d’assurance, qu’il avait appris par qui il avait été embouti. M. Sarkozy disait «penser» être en cours au moment des faits.

Hasard des «petits tracas de la vie ordinaire», c'est aussi aux abord de la place de la Concorde qu'un avocat, fils de Patrick Devedjian, s'est fait contrôler alors qu'il circulait privé de son permis de conduire.