Au hasard de la “question de la semaine” posée sur le site Internet de l’UMP, on comprend très clairement que l’étranger est, pour le parti au pouvoir, à la fois un voleur et un fraudeur.
«Pour lutter plus efficacement contre les actes de délinquance commis par une frange de la population qui a fait de la violation de la loi pénale son mode habituel de vie, doit-on expulser les étrangers auteurs de tels faits?», demande-t-on par ici.
«Pour lutter contre les fraudes sociales, doit-on systématiquement vérifier que les étrangers percevant des aides sociales disposent d’une carte de séjour?», questionne-t-on par là.
Dans le premier cas, quatre Internautes sur cinq ont répondu OUI, dans le second, près de neuf sur dix.
On appréciera le “mode habituel de vie” attribué aux étrangers de facto délinquants. On notera que, de par la Loi CESEDA, promulguée en juillet 2006 par la volonté du ministre de l’Intérieur Nicolas Sarkozy, diverses catégories d’étrangers ne sont pas expulsables, à consulter ici et là. Il en est de même pour les mineurs. Ça fait du monde…
Quant aux étrangers supposés abuser des aides sociales, rappelons —à titre d’exemple— que les règlements CAF ont été sérieusement durcis depuis l’année civile 2008, de par la volonté du gouvernement actuel. Le titre de séjour est du reste déjà demandé par la CAF par exemple dans ce formulaire d'Allocation-logement.
Par ailleurs le RSA, qui se substitue entre autres au RMI depuis juin 2009, ne peut plus être perçu par les étrangers… sauf s’ils justifient de cinq années au moins d’autorisation de travail sur le territoire national pour un non Européen, ou de trois ans de résidence pour un Européen (lire ici). Frauder est donc plus difficile pour un étranger que pour un Français.
Ce parti est au pouvoir depuis 2002, année de sa création pour soutenir la candidature de Jacques Chirac. Le même Chirac qui, lors de son banquet d’Orléans, en juin 1991, fustigeait à sa façon les étrangers fraudeurs en ces termes:
«Notre problème, ce n'est pas les étrangers, c'est qu'il y a overdose. C'est peut-être vrai qu'il n'y a pas plus d'étrangers qu'avant la guerre, mais ce n'est pas les mêmes et ça fait une différence. Il est certain que d'avoir des Espagnols, des Polonais et des Portugais des travaillant chez nous, ça pose moins de problèmes que d'avoir des musulmans et des noirs (…) Comment voulez-vous que le travailleur français qui habite à la Goutte-d'or où je me promenais avec Alain Juppé il y a trois ou quatre jours, qui travaille avec sa femme et qui, ensemble, gagnent environ 15 000 francs, et qui voit sur le palier à côté de son HLM [sic!], entassée, une famille avec un père de famille, trois ou quatre épouses, et une vingtaine de gosses, et qui gagne 50 000 francs de prestations sociales, sans naturellement travailler! Si vous ajoutez à cela le bruit et l’odeur, eh bien le travailleur français sur le palier devient fou. Et il faut le comprendre, si vous y étiez, vous auriez la même réaction. Et ce n'est pas être raciste que de dire cela.»
Pour l'image et le son, c'est ici que se trouve la vidéo A2, puis Chirac disant lui-même qu'il n'avait pas connu de cas direct comme celui dont il parlait.
Le 22 avril prochain aura lieu le premier tour de l'élection présidentielle.
F. A.
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