Le comité d’éthique du plan de vidéoprotection pour Paris a été installé vendredi 13 novembre à la préfecture de police de Paris, annonce le site de la PP dans sa rubrique Actualités. Parmi les neuf membres de ce comité d'éthique, des magistrats et avocats, mais aussi un ancien directeur de la sécurité du territoire (DST, lire notes de bas de page). Une réunion des habitants avec la maire du 20e a lieu ce soir, sur divers thèmes, une autre avec le maire de Paris jeudi. Les caméras sont en forte progression, malré une efficacité qui reste à prouver. Elles sont contestées au sein de la majorité municipale du 20e arrondissement.
Dans le cadre du plan national
d’équipement de vidéoprotection, la préfecture de police s’est engagée dans un
projet au service de la protection des citoyens et des biens, adapté à la
géographie parisienne et répondant aux besoins des forces et enjeux de sécurité
parisiens : le plan de vidéoprotection pour Paris (PVPP).
Ce projet, a précisé la PP,
vise « à renforcer la capacité opérationnelle de la préfecture de police
en termes de circulation, de gestion de l’ordre public, de sécurisation de
Paris, de prévention du risque terroriste ainsi que pour les interventions
urgentes et de secours des sapeurs-pompiers ». A la base, le « Plan
1000 caméras », détaillé ici par arrondissement, qui devait comporter 1226 caméras. Il y en aura en
réalité 1302, a indiqué vendredi le préfet de police Michel Gaudin.
Parmi les nombreux moyens mis
en place pour le mener à bien, un comité d’éthique a été constitué pour veiller
au respect de la charte d’éthique et formuler toutes propositions et
recommandations utiles à destination du préfet de police et du maire de Paris.
« Tout élu ou tout citoyen peut saisir le comité d’éthique », indique
la PP, sans toutefois préciser si les associations ont ce pouvoir de saisine.
« La charte d’éthique
s’attache notamment au respect des libertés individuelles, garanti par un cadre
juridique, en s’appuyant sur un système d'information hautement sécurisé, sur
un cycle de vie des images maîtrisé et conforté par des instances accessibles à
tout citoyen ».
1302 caméras seront installées
à terme à Paris, soit 1009 caméras nouvelles en plus des 293 caméras déjà
existantes. Pour connaître la répartition officielle
des caméras par arrondissement, telle que présentée par la PP le
vendredi 13, cliquer ici.
Dans le 20e arrondissement, on remarquera notamment qu’une caméra est toujours prévue rue
des Amandiers, à proximité du foyer ADEF et du Gisti. Et non loin du Centre social La 20e Chaise, et du 61 rue des Amandiers où se déroulent certaines réunions que n'ignorent pas la majorités des élus du 20e pour y avoir parfois assisté, ou pour soutenir publiquement certaines actions qui s'y déroulent…
Lors d’une réunion organisée en
mairie d’arrondissement le 12 mai dernier par la PP (et dont un compte-rendu
spécifique à la vidéosurveillance se trouve sur le blogue de Anne Biraben, responsable UMP de la 21e circonscription de
Paris), Mme Frédérique Calandra avait annoncé son intention de refuser les
caméras aux abords des établissements scolaires et autres « lieux sensibles » (lire mon commentaire sur le même
blogue). Un vœu apparemment pas suivi d’effet. « On ne peut pas identifier
un Sans Papier, ça n'est pas écrit sur son front et de toute façon ces images
ne peuvent être exploitées que durant un mois », relève le même blogue UMP
dans ce compte-rendu partiel du conseil d’arrondissement du 12 novembre.
Les compte-rendus de mandat de
Frédérique Calandra, la maire PS du 20e arrondissement depuis mars
2008, arrivent bientôt à leur fin (voir ICI le calendrier). Ce soir, mardi 17 novembre à 19h, rendez-vous est donné à
l’école maternelle du 29 avenue Gambetta aux habitants des quartiers
Ménilmontant-Amandiers et Gambetta. Le mercredi 25 novembre, les habitants du
quartier Saint-Blaise ont rendez-vous à 19h
à l’école élémentaire du 18 rue du
Clos.
Entre-temps, le maire de Paris,
Bertrand Delanoë, viendra comme chaque anné faire son compte-rendu annuel à la
salle des fêtes de la mairie du 20e, 6 place Gambetta, jeudi 19
novembre à partir de 18h15.
Le terme de
« vidéoprotection » est celui des personnes favorables à la
« vidéosurveillance ». Un terme employé, lui, par le collectif Démocratie et Libertés, implanté dans le 20e et regroupant associations, partis politiques et syndicats hostiles à ce Plan. Au 26 octobre,
il revendiquait 8642 signatures, contre 7600 au 16 septembre.
Le 24 août dernier, une étude britannique indiquait qu’il fallait mille caméras pour résoudre un
fait. Cette étude était basée sur l’expérience londonienne, Londres étant
équipée d’un million de caméras. Cette étude, basée sur une véritable
expérience, allait à l’encontre du « rapport confidentiel » dont Le Figaro avait fait état trois jours plus tôt.
Fabien Abitbol, photo préfecture de police
è La salle de
commandement de la PP, en vidéo (5 min. 22)
è Les membres du comités d’éthique, tels qu’annoncés par la préfecture de police, sont :
Président : Roland Kessous, ancien membre du bureau de la Ligue des Droits de l’Homme, avocat général honoraire à la cour de Cassation après un refus de la part du CSM, ancien conseiller juridique du ministre de l'Intérieur Gaston Defferre
Quatre membres désignés par le
préfet de police : Jean-Philippe Biron, membre de la CCIP, François Cordier, magistrat, trésorier de l’Institut des Hautes études sur la Justice, Pierre Ottavi, directeur honoraire
des services actifs de la Police Nationale, puis directeur de la sécurité chez Danone, Rémy Pautrat, préfet à la retraite,
ancien patron de la DST, délégué régional de la compagnie européenne d’intelligence économique (CEIS) dans
le Nord, Olivier Renaudie, universitaire
Quatre membres désignés par le maire : Maître Etienne Drouard, avocat spécialisé en technologies de l’information, Loïc Hennekinne, ambassadeur de France à la retraite, chez Generali depuis mai 2009, Mireille Imbert-Quaretta, conseillère d'Etat, Christian Le Lann, président de la Chambre des Métiers et de l’Artisanat de Paris, Maître Carbon de Sèze, avocat (UJA, entre autres avocat de Zacarias Moussaoui)
C'est vrai que l'efficacité de ces joujous très onéreux n'a jamais été démontré.
Ce qui m'interroge, c'est aussi le silence autour de ce gaspillage d'argent. C'est un peu comme si un responsable allait jouer l'argent des contribuables au loto. Ce pourrait être efficace, mais...
Par ailleurs, en France, les photographes ne sont pas à la fête. Prendre en photo une personne dans la rue relève de la vie privé de cette personne et cette dernière peut se retourner contre le photographe. Sachant cela, dans quelle mesure les contrevenants pris par les caméras de vidéo-surveillance ne pourraient pas exiger que leur images soient retirées? Ce serait le comble de l'efficacité ;-)
Rédigé par : Tita | 17/11/2009 à 23h00