Le Collectif Démocratie et Libertés Paris sans surveillance revendique au 13 septembre 7600 signatures (papier et électronique) pour sa pétition contre le Plan 1000 caméras pour Paris. Une réunion est annoncée pour le 24 septembre.
Ce collectif est formé de 27 associations, syndicats et partis politiques (dont une grande partie
implantés dans l’Est parisien) et appelle, depuis fin mars, par le biais de cette pétition, les Parisiennes et Parisiens à « exiger le retrait du Plan
1000 caméras pour Paris », dénoncé comme « inefficace et
coûteux ». Il s'insurge également contre « la piètre concertation des
instances de démocratie locale et une communication malhonnête, opaque et
partiale, faisant notamment miroiter un effet sur la délinquance pourtant
réfuté par toutes les études réalisées à l'étranger ».
Lors d’une réunion sur la
politique générale (locale et nationale) de sécurité organisée en mairie du 20e,
le 12 mai dernier, le préfet de police, M. Michel Gaudin, avait expliqué
qu’il existe actuellement sur Paris, outre les caméras utilisées
essentiellement pour la RATP et la SNCF, environ 150 caméras servant
essentiellement à réguler la circulation. Il avait alors indiqué que le Plan 1000
caméras visait à tenir compte à la fois de l’évolution de la circulation, de la
délinquance, et de la surveillance des manifestations, ce tout en tenant compte
des demandes des sapeurs-pompiers, et en concertation avec les mairies
d’arrondissement. Répondant à des interrogations de l’assistance, la maire du 20e, Mme Calandra, avait alors marqué son hostilité à une
installation de vidéosurveillance à proximité des établissements scolaires ou
autres lieux sensibles (comme les foyers ou les centres sociaux).
Ce qui n’avait pas empêché
Le Point de publier début juillet une cartographie détaillée des emplacements prévus par arrondissement. Ainsi,
par exemple, l’examen de la carte du 20e arrondissement montre que l’installation d’une caméra est
prévue rue des Amandiers, à proximité du foyer Adef (foyer de travailleurs
migrants), qui se trouve lui-même proche du Groupe de soutien et d’information
des immigrés (Gisti),
sur le même trottoir que le centre social La 20e Chaise. L’inverse des déclarations publiques de Mme Calandra du 12 mai. En
cliquant sur les différents arrondissements, chacun peut voir où en était le
Plan début juillet.
On se souvient aussi, fin
juin 2008, de la passe d’armes entre Georges Sarre (l’adjoint en charge de la Sécurité) et
Rachida Dati (la maire du 7e arrondissement). Cette dernière
souhaitait que le Champ-de-Mars soit largement couvert de caméras, et l’ancien
patron du MDC avait dû lui expliquer d’une part que certaines décisions avaient
déjà été prises, et que d’autre part une surface ouverte comme le Champ-de-Mars
ne pouvait pas utilement être surveillée. Il s’agissait d’« agir rapidement ». En
juin 2008. Au lendemain des municipales. Si le gouvernement et la Ville de
Paris sont globalement d’accord sur le principe de ce plan, le financement,
lui, n’est pas encore décidé.
Voici deux semaines, alors que
Brice Hortefeux annonçait de nouveau (après Michèle Alliot-Marie en mars) sa
volonté de tripler sur le plan national le nombre de caméras, Jean-Jacques
Urvoas (le monsieur sécurité du PS) s’est servi des propres arguments de Alain
Bauer (Observatoire national de la délinquance) qui estime que cela ne fait que
« déplacer le problème » (lire ici). En Grande-Bretagne, la référence de Mme Alliot-Marie, le bilan est
nul (lire Sous l’œil myope des caméras, Le Monde diplomatique, septembre 2008). Rédigé
partiellement au conditionnel, ce communiqué de presse de la Fédération des maires des villes moyennes, parlant de « la presse nationale », se réfère en fait uniquement au
Figaro qui a publié, en août 2009, sa lecture d’un rapport confidentiel, dont personne n’a jamais vu la couleur.
Et là, le Figaro attribue au Parti socialiste ce que le PS attribue au
criminologue Alain Bauer… qui, lui, travaille pour le ministère de l’Intérieur. Le Figaro, dont on ignore la source (qui dit provenir de l'Intérieur) dit, sans recul aucun, que tout va bien en France, alors que la Grande-Bretagne, qui se base sur des années et des gros moyens, constate un flop.
Le coût du « Plan 1000
caméras » (qui concerne en réalité 1226 caméras sur Paris) serait de
l’ordre de 80 à 90M€, selon les sources. A comparer aux 21M€ que le ministre de
l’Intérieur vient d’annoncer pour l’ensemble de la France (75 villes), ça laisse songeur,
et ça fait cher la caméra !
F. A.
Une réunion publique est organisée le jeudi 24 septembre 2009 à 19h30 au Centre culturel La Clef (21 rue de La Clef, dans le 5e, M° Censier-Daubenton). Davantage de renseignements ici.
"Paris, je te vois !"
Rédigé par : raannemari | 16/09/2009 à 10h47
j'aime beaucoup la photo d'illustration...ça me rappelle moi tout petit...
(ok, je sors...)
Rédigé par : Dark vador | 16/09/2009 à 21h04
"Pour vivre heureux, vivons cachés"!
Rédigé par : Mimine | 17/09/2009 à 10h58
Il faudrait dire cela aux promoteurs de la "vidéoprotection" (nom pudique de la vidéosurveillance), et notamment à l'actuel ministre de l'Intérieur, pour qui ceux qui n'ont rien à se reprocher, etc…
C'est peut-être valable pour les propos désobligeants sur les Auvergnats ?
Rédigé par : Fabien | 17/09/2009 à 15h43