Georges Sarre, ancien maire du 11e arrondissement et actuel adjoint au maire de Paris en charge de la prévention et de la sécurité, répond à nos questions sur le plan « 1000 caméras pour Paris ». Ce projet prévoit la mise en place d'un vaste système de vidéosurveillance avec l'installation de 1 200 caméras dans la capitale notamment autour de points chauds, d'ici à la fin 2009.
Alors que le fichier Edvige fait encore des remous, ne pensez-vous pas que l'installation de caméras puisse effrayer les citoyens et le conforter dans l'idée qu'on les épie ?
Non, cela n'a rien à voir. Edvige était une dérive inquiétante du fichage des citoyens. Le dispositif de vidéoprotection est là pour protéger les gens. Tout le monde aura connaissance de la présence de caméras car des plaques indiqueront leur emplacement. Un comité d'éthique de onze membres, cinq nommés par la ville, cinq par la préfecture de police et un président choisi en accord, sera constitué pour veiller au respect des libertés de chacun. De plus, les enquêtes d'opinion montrent que les gens sont d'accord avec l'installation de caméras, qui les rassurent. Ils ne sont en revanche pas d'accord pour une dérive comme à Londres avec des caméras à chaque coin de rue.
Le responsable de la vidéo de la police londonienne a affirmé que le système, coûteux, s'était révélé inutile. Croyez-vous que la vidéo soit une arme efficace contre la délinquance, ou les bandes organisées qui souvent regroupent des individus masqués ?
La vidéosurveillance n'est pas une fin en soi. C'est un dispositif utile qui peut permettre aux enquêteurs de progresser dans leurs investigations, vérifier un témoignage, voire de confondre un suspect. C'est une preuve irréfutable lors d'un procès. Même si des individus portent des cagoules, un détail peut toujours aiguiller la police. Mais c'est un système qui ne peut fonctionner sans policier sur le terrain. Nous avons demandé à la préfecture de police de ne pas diminuer le nombre de policiers sur le terrain. En somme, la vidéosurveillance sert à trois choses : créer un sentiment de sécurité chez les gens et dissuader la délinquance tout en facilitant le travail de la police.
Les élus de droite reprochent à ceux de gauche, un réveil tardif, voire un revirement au sujet de la surveillance vidéo
Ce sont des histoires que raconte la droite. C'est le jeu politique. Je n'ai jamais dit que j'étais contre la vidéosurveillance. Ce plan est un exemple du pragmatisme de la Mairie de Paris. C'est un projet élaboré en coproduction avec la préfecture de police. Nous sommes favorables à toutes les mesures qui peuvent faire baisser la délinquance. Mais ces mesures doivent s'inscrire dans un plan global. C'est pour cela qu'un tel dispositif doit s'accompagner du travail de la police sur le terrain. Les caméras ne pourront pas remplacer le travail d'une police de proximité qui entretient des relations avec la population.
Clément Mathieu, pour le JDD.fr, photo : site de Georges Sarre
⇒ La répartition par arrondissement, selon Le Figaro, marque un net renforcement dans le 19e, divers arrondissements périphériques, et les 7e et 8e arrondissements.
⇒ Paris, capitale des caméras de surveillance
⇒ « Les principes qui guident mon action au service de la sécurité des Parisiens » (allocution prononcée le 6 mai 2008, à l’attention des adjoints aux maires d’arrondissements, chargés de la Sécurité et de la Prévention)
En France, comme partout sortez les mots délinquance et terrorisme, et la grande majorité acceptera sans broncher d'être de plus en plus surveillée pourtant je doute de l'utilité des caméras :
http://souriez.info/La-surveillance-en-question
Quand donc va-t-on s'attaquer aux conditions de vie qui sont à la base de la délinquance.
En Belgique, selon la police fédérale, le nombre de cambriolages est en recul, ce qui n'empêche pas de plus en plus d'habitants de faire équiper leur domicile d'un système de sécurité.
La société Orwell est sur bonne route et presque tout le monde est content !
Rédigé par : raannemari | 17/10/2008 à 10h59
Il y a aussi le fameux "sentiment d'insécurité" que l'on nous a souvent servi.
Une caméra n'empêche pas grand-chose. Elle peut parfois dissuader, parfois faciliter le travail de la police.
En tout état de cause (voir dans les liens) M. Sarre avait fat remarquer à juste titre à Mme Dati qu'il n'était pas utile d'en faire des tonnes au Champ-de-Mars. En effet, une si grande place ouverte, on peut a truffer de caméras (onéreuses), il restera toujours des angles morts, des zones d'ombre, des possibilités de se cacher derrière un arbre, etc…
Dans certaines rues ou impasses, ce peut être dissuasif ET répressif selon que le malfrat repère ou pas l'engin.
Je ne sais pas, à l'heure actuelle, combien il y a de caméra(s) au cimetière du Père Lachaise. UNE a été installée vers 1994/1995, et s'est avérée fort utile, juste à un endroit stratégique et camouflée afin que les visiteurs ne la repèrent pas. Je n'ai jamais cherché à savoir si d'autres avaient été installées, mais celle-ci sert davantage que ce que l'on pensait.
Rédigé par : Fabien | 17/10/2008 à 13h01