A la suite de l’incendie de la Cité du Labyrinthe, à Ménilmontant, où quatre étudiantes étrangères figurent parmi les cinq morts, la préfecture de police de Paris (PP) rappelle quelques chiffres ainsi que les règles valables pour les immeubles d’habitation, dans l’édition n°159 de PPrama, son infolettre hebdomadaire. La semaine dernière, quelques heures avant le drame, la PP avait donné quelques informations sur les hôtels, à l’approche des six ans de l’incendie de l’hôtel Paris-Opéra, où 25 personnes (dont dix enfants) ont trouvé la mort le 15 avril 2005.
Rien que sur les deux premiers mois de l’année, la brigade des sapeurs-pompiers de Paris (BSPP, site ici) est intervenue sur 2 573 incendies (2 644 en 2010, 17 621 pour l’ensemble de l’année). Dix-huit personnes sont décédées sur ces deux mois, comme en 2010, et 43 ont été sauvées, selon la police, contre 37 l’année précédente.
La PP estime que, au cours des feux dans des immeubles d’habitation, «trop de gens meurent par méconnaissance des règles de sécurité élémentaires», et distingue deux cas, le feu chez soi ou en dehors.
Le premier réflexe commun à ces deux cas est d’appeler les sapeurs-pompiers en composant le 18 ou le 112, les appels arrivent dans tous les cas, pour Paris et les trois départements de la petite couronne (92-93-94), au centre opérationnel de la BSPP (dans le 17e arrondissement).
Feu au domicile
La police suggère de «quitter rapidement» l’appartement, «sans oublier» les proches, et de refermer la porte derrière soi. Puis d’appeler au secours.
Feu en dehors du domicile
Les conseils sont:
1. Rester chez-vous.
2. Mouiller la porte de votre appartement.
3. Placer un linge humide tout le long de votre bas de porte.
4. Appelez les secours par téléphone et/ou signalez votre présence à la fenêtre.
Une porte de trois centimètres d’épaisseur résistant 30 minutes aux flammes, et les sapeurs-pompiers pouvant être là dans les dix minutes suivant l’appel, il est préférable de ne pas ouvrir la porte, ce qui reviendrait à inviter le feu à la maison…
Immeubles neufs ou anciens
La réglementation distingue deux cas, les immeubles neufs et les immeubles existants.
La conception des locaux (structure, matériaux, isolement) doit permettre la protection des habitants contre l’incendie. Les installations mises en place dans les immeubles neufs pour la protection des habitants doivent être entretenues et vérifiées par les propriétaires.
A Paris, le maire et le préfet de police ont convenu, d’un commun accord, que les permis de construire portant sur des immeubles à usage d’habitation sont soumis à l’avis des services techniques de la préfecture de police, rappelle la PP, qui indique que la direction des transports et de la protection du public «a ainsi reçu 1487 dossiers de permis de construire en 2010 (contre 1312 en 2009 et 1082 en 2008)».
A l’achèvement des travaux, une visite de contrôle est effectuée par un agent récoleur, qui dépend de la brigade de sapeurs-pompiers de Paris. La préfecture de police notifie alors au maître d’ouvrage le constat de cette visite qui peut, le cas échéant, comporter des prescriptions.
Pour ce qui est des immeubles existants, une nouvelle réglementation (le décret n° 2011-36 du 11 janvier 2011) prévoit la mise en place de détecteurs avertisseurs autonomes de fumée (DAAF) dans tous les lieux d’habitation avant le 8 mars 2015. Cette loi de 2011 est la conséquence d’un long processus entamé en septembre 2005 par cette proposition de loi, comme expliqué ici en septembre 2009. A l’époque, 60Millions de consommateurs indiquait qu’un Français sur trois était confronté au risque incendie au cours de son existence…
En cas de travaux, la réglementation préconise de ne pas aggraver les conditions de sécurité existantes.
«Contrairement aux établissements recevant du public, les conditions de sécurité des immeubles à usage d’habitation ne font pas l’objet de contrôles administratifs. Pour autant, les propriétaires sont tenus d’entretenir et de faire vérifier les installations visant à la protection des occupants», rappelle la PP.
A Paris, le préfet de police à Paris peut prescrire des travaux sur les équipements communs d’un immeuble menaçant la sécurité de ses occupants et les réaliser d’office en cas de carence du propriétaire. Il peut également mettre en demeure l’exploitant d’un local attenant ou compris dans un immeuble collectif à usage d’habitation, ou prendre les mesures nécessaires pour respecter les règles de sécurité applicables en cas de stockage de matières explosives ou inflammables. Sur le reste du territoire national, cette responsabilité est du ressort de la municipalité.
F. A., ill.: PP et archives 60Millions de consommateurs
A télécharger: Pourquoi appeler le 18? (plaquette, deux pages)
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