Dans un communiqué sur le devoir de réserve, daté du 18 novembre (à télécharger ici), le syndicat Alliance police nationale (affilié à la CFE-CGC) estime que les réseaux sociaux «agissent comme une “soupape” pour nombre de policiers». Une explication courtoise mais ferme au “patron” de la police, qui les a mis en garde début juin…
Le deuxième syndicat de gradés et gardiens de la paix répond par ce communiqué à une mise en garde qui leur a été adressée début juin par le directeur de la police nationale, Frédéric Péchenard, les rappelant à leur obligation de discrétion et au respect du secret professionnel lorsqu'ils utilisent des réseaux sociaux comme Facebook ou Twitter. Le patron de la police avait rappelé que les contenus postés ne devaient porter en rien atteinte à la réputation de la police, et que tout manquement à la déontologie était «passible de poursuites pénales et disciplinaires».
En mars 2009, Le Monde avait relevé le profil Facebook d’un gendarme mobile se disant «d’extrême droite, mais très extrêmes» et ayant comme devise «Travail, Famille, Patrie» (lire ici, en archives payantes). Evoquant ses goûts musicaux, le gendarme indiquait «le rock identitaire français» et le «Chœur Montjoie Saint-Denis», et comme intérêts: «les croisades, les ratonnades et le nationalisme». Il avait été suspendu.
Dans son communiqué, Alliance police nationale indique avoir immédiatement «pris le relais pour diffuser ces recommandations, par voix de tract, vers [ses] collègues en les appelant à la prudence et à la réserve, notamment dans les groupes de discussions blogs et autres sites Internet.»
Outre son site Internet, Alliance utilise un blogue de textes (dont les archives remontent au 22 novembre 2009), un blogue multimédia (depuis mars 2007), un compte twitter (créé en novembre 2009), un mur Facebook, et est présent sur Viadeo, sur wideo, sur MySpace, sur netvibes et sur meltwaternews (où présentement des informations sur les élections en Côte d’Ivoire sont également diffusées). Le syndicat est «depuis plusieurs années, à la pointe dans l’utilisation de ces outils de communication et constate qu’ils agissent indéniablement comme une “soupape” pour nombre de policiers: confrontés quotidiennement à une pression hiérarchique insidieuse, à des violences récurrentes et, parfois, à cet isolement social induit par leur profession, nos collègues ont vraiment besoin d’exprimer leur “mal être” pour évacuer ce qu’ils considèrent, à raison, comme une injustice permanente.»
La dépêche AFP de mercredi, qui faisait état de la note de Frédéric Péchenard du mois de juin, parle également d’une autre note de service, datée du 1er septembre et s’adressant à la police d’agglomération du Grand Paris, portant notamment sur la tenue vestimentaire des policiers.
On y apprend que les chaussettes doivent être uniquement de couleur bleu marine, gris foncé ou noir, ou que la coupe de cheveux doit être «soignée et exempte de toute fantaisie» pour les hommes. Pour les femmes, le chignon se porte avec une «couleur compatible avec l'uniforme». Quant aux piercings, ils sont «interdits».
«Pour des raisons évidentes de bienséance, le port de shorts et autres bermudas ou débardeurs ne saurait être toléré», relève l’AFP.
F. A., illustration : capture d’écran de la page Facebook du syndicat Alliance
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