Acteur dans 64 films et au théâtre, amoureux du 11e arrondissement de Paris où il a longtemps résidé, Julien Guiomar est mort dans la nuit dimanche à lundi en Dordogne à l’âge de 82 ans.
S’il était surtout connu pour ses rôles comiques, comme L’Aile ou la Cuisse (de Zidi), ou Les Ripoux, du même Zidi, ce Finistérien (de Morlaix) avait débuté au TNP de Jean Vilar, sur du Brecht et du Shakespeare. Se produisant en France comme dans les pays de l'Est, il avait notamment interprété Quatre-vingt-treize, une pièce mise en scène par Alain Boudet, diffusée également à la télévision. En 1976, il se donnait à Wolinski pour Le roi des cons.
Julien Guiomar a incarné divers rôles faisant appel à son physique imposant et à sa voix de ténor. Rarement vedette, jamais vraiment second rôle, il était efficace dans les emplois de salaud. Sa carrière cinématographique ne débuta que sur le tard, en 1963, avec Le Chevalier de Maison-Rouge (de Claude Barma), puis Toutes folles de lui (de Norbert Carbonnaux) et ainsi de suite… Allio, Broca, Vergez, sans grand succès. Les «vrais» débuts au cinéma sont sans doute à mettre au crédit de l’année 1969, où il joue à la fois un curé espagnol chez Bunuel (La Voie lactée, où il croisera Bernard Musson, décédé le 29 octobre dernier) et un colonel grec chez Costa-Gavras (Z).
Avec la reconnaissance du public viendront quelques films populaires à grand succès comme La Moutarde me monte au nez et d’autres films plus lourds, comme Décembre (de Mohamed Lakhdar-Hamina).
En quittant sa Bretagne natale pour suivre ses études à Paris, Julien Guiomar avait envisagé un court moment de devenir dentiste comme son père. Il est fort vraisemblable que personne ici bas ne lui reproche d’avoir bifurqué vers le cours de Pierre Renoir, puis à l'école de la rue Blanche, puis au cours de René Simon, pour y apprendre un tout autre métier, celui d’acteur de théâtre.
Les obsèques de Julien Guiomar se dérouleront jeudi en Dordogne.
F. A., photo DR
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