Les obsèques religieuses de Bernard Musson, décédé le 29 octobre à l’âge de 85 ans, auront lieu vendredi 5 novembre à la paroisse Saint-Jean-Baptiste de la Salle, a indiqué ce mardi sa famille. Il nous laisse Sur un plateau, un recueil de souvenirs publié en novembre 2009 sur Internet. Aussi présent que Dominique Zardi, décédé en décembre 2009, Bernard Musson faisait partie de ces noms du cinéma français qu'on oublie, mais de ces “gueules” qu'on ne peut oublier.
Cet acteur aux 250 films savait s’imposer dans ses multiples seconds (ou troisièmes) rôles, comme ici en maître d’hôtel dans Archimède le clochard (de Gilles Grangier, 1959, avec Jean Gabin, et dans cette scène Jacqueline Maillan).
S’il est des films que l’on peut oublier (Monique et Julie, deux collégiennes en partouze, de Alain Payet, 1979, La fiancée de Dracula, de Jean Rollin, 2000, ou Belles, blondes et bronzées, de Max Pécas, 1981), quelques monuments trop rares sont à inscrire à la fabuleuse filmographie de Bernard Musson, dont Les Gaspards (Pierre Tchernia, 1974), géniale satire de la vie parisienne pompidolienne au mois d’août, certes quelque peu surannée, mais qui se voit avec plaisir.
Il avait aussi joué dans six films de Bunuel, qui avait su exploiter au mieux son excentricité, en faisant un sacristain inquiétant dans Le journal d’une femme de chambre ou un étrange maître de cérémonie face à Catherine Deneuve dans Belles de jour. «Cet inconnu notoire», comme l’appelait Vincent Roca dans la préface de son recueil de mémoires, a également joué sous la direction de Henri Verneuil, René Clair, Claude Sautet, Jacques Demy ou Claude Berry et donné la réplique à Fernandel dans La vache et le prisonnier.
Bernard Musson, qui était encore sur scène en 2008 aux Bouffes du Nord avec Georges Wilson pour Bérénice, sera discrètement inhumé dans l’intimité familiale. Aussi discrètement qu’il était entré dans le cinéma, comme “2e gendarme” dans Jeux interdits, en 1951.
Dans Les deux oreilles et la queue (San Antonio, Fleuve-noir, 1984) Frédéric Dard avait écrit à son sujet: «Un grand type d‛apparence sévère, gourmée (mais un fin gourmé !) avec un air de ne croire qu‛en la bienséance. Musson ! Je lui dis bonjour en passant ; j‛oublie jamais les gens de bonne rencontre. Regarde bien les génériques de fin ; la plupart des spectateurs se taillent dès qu‛il se déroule. Ils ont tort ; un film n‛est vraiment fini que lorsque l‛écran est redevenu blanc. Lis tout : tu trouveras obligatoirement Musson. Le Ministre de l‛Intérieur (voire à la rigueur le préfet de police) : Musson ! Le maître d‛hôtel: Musson ! L‛académicien : Musson… Les vedettes pâlissent, Musson demeure.»
Les mémoires de Bernard Musson sont disponibles depuis moins d’un an sur Internet. Un opus de 180 pages bourré d’anecdotes et de photos, qui fera dire à qui le lira : «Ah, oui, c’était lui !». Pour télécharger Sur un plateau (29 nov. 2009, 10,5Mo), CLIQUER ICI.
F. A.
Très belles paroles que celles de Frédéric Dard.
Rédigé par : Tita | 03/11/2010 à 10h59
Merci pour votre bel hommage à mon ami Bernard.
Etienne COLSON
Rédigé par : COLSON | 03/11/2010 à 11h26
Merci à vous, M. Colson, de me faire le plaisir de votre passage sur mon blogue, même si c'est en ces circonstances.
Je ne suis pas, contrairement à vous, un cinéphile avisé, mais plutôt un amoureux de la belle ouvrage, et du cinéma d'antan.
Fabien Abitbol
Rédigé par : Ménilmuche | 03/11/2010 à 13h12
c'est là que j'aime ton blog Fabien quand tu rapportes des infos introuvables ou difficiles à trouver ailleurs
Rédigé par : André974 | 03/11/2010 à 18h40
Ma page sur Bernard Musson :
http://php88.free.fr/bdff/act.php?ID=1142&p=act
Rédigé par : Leroidec | 12/06/2012 à 19h18