Le Centre des Finances publiques (CFP, qui remplace la trésorerie et le centre des impôts) de Paris 17 a été occupé lundi 22 octobre, tout l’après-midi, par des sans papiers voulant dénoncer ce qu’ils appellent le «racket» dont ils font l’objet en matière de cotisations sociales et impôts. Une «institution» qui rapporterait deux milliards d'euros par an à l'Etat.
Suite à une précédente occupation (en mai, dans le 16e arrondissement), une réunion technique — la troisième de l'année — avait eu lieu le 12 juillet à Bercy, les travailleurs sans papiers étant représentés par l’association Droits devants ! et le syndicat Trésor Solidaires (Snui-Sud). Avaient été pointés du doigt les «travailleurs surimposés» (lorsqu’un employeur fait travailler plusieurs personnes sous le même nom, par exemple), le «manque de compréhension» de l’administration fiscale sur les conditions d’hébergement des travailleurs, «les craintes et la peur» de ceux qui reçoivent une convocation demandant de se présenter avec une pièce d’identité au Centre des Finances publiques, etc… L’administration avait eu «une écoute attentive», selon le compte-rendu du Snui, à télécharger ici.
«Pourquoi persistez-vous à vouloir pénaliser les travailleurs sans papiers qui sont contraints de travailler “au noir” par leurs patrons en ne leur accordant pas la Prime Pour l’Emploi alors qu’ils ont l’honnêteté de déclarer leurs revenus ?» et «Comment pouvez-vous accepter que le gouvernement dont vous êtes membres favorise le travail au noir, donc la fraude fiscale et sociale, en ne régularisant pas les travailleurs sans papiers qui participent activement à l’économie dans le bâtiment, la restauration, l’intérim et l’aide à la personne notamment ?», demandaient Jean-Claude Amara (Droits devant!) et Hervé Mazure (Snui Trésor solidaires) à Mme Lagarde et M. Baroin dans un courrier du 27 octobre.
Lancée voici deux ans en octobre 2008, la campagne «Racket sur les cotisations des travailleur(se)s sans papiers» compte désormais quarante-deux organisations, selon Droits devant !, qui en détaille ici un point d’étape.
L’occupation de lundi, la première depuis le remaniement, a commencé vers 14 heures avec, environ 200 personnes, selon les organisateurs, dont le chiffre était tombé à «une petite centaine» vers 20 heures, selon la police. Les lieux ont été évacués vers 21 heures.
F. A.
La brochure de huit pages format A5 sur l’action en direction des services fiscaux est à télécharger ici.
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