Dans un communiqué, la Ville de Paris dénonce le budget prévisionnel 2012 du Samu social de Paris, qui «ne permettra pas d’accueillir dignement les familles sans abri sur la totalité de l’année».
Le budget 2012 a été adopté mercredi 21 décembre, en diminution de 27,8M€ (soit -27%, précise la Ville), par rapport aux financements 2011.
Pour la Ville de Paris, le gouvernement choisit «de ne pas doter en 2012 le Samu Social des financements qui lui ont été alloués en 2011 alors que le nombre de sans abri augmente à Paris et dans les départements de la petite couronne. La situation est critique avec 150 à 200 demandes d’hébergement via le 115 qui ne sont pas satisfaites chaque jour».
Le budget prévisionnel 2012 du Samu Social s'élève à 96,2M€ (88,9M€ de l'Etat, 3,4M€ de la Ville de Paris, le reste provenant de mécénat), contre 122M€ pour le budget 2011 (année pour laquelle l’Etat avait participé à hauteur de 115M€ et la Ville pour 3,4M€). Fin juillet, la Ville de Paris avait annoncé une subvention exceptionnelle (qu’elle ne pouvait à l’époque pas chiffrer), pour faire face à la situation «insupportable» des sans-abri, et rappelé à l’Etat «l’obligation légale d’accueillir inconditionnellement toute personne sans solution d’hébergement».
Quelques jours plus tôt, Xavier Emmanuelli, l’un des fondateurs du Samu social, en avait claqué la porte, estimant que la situation n’était «plus gérable».
La situation financière du Samu social a poussé le GIP à ne plus accueillir de femmes à Paris depuis le mois de juillet 2011.
Interrogé par Les Echos à l'occasion de la visite par le président Sarkozy d'un centre des Restos du Cœur, le secrétaire général du Secours catholique a estimé que «pour les plus démunis, la situation s'est très nettement aggravée» depuis le début du quinquennat.
En décembre 2006, l'encore ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy disait vouloir, «parce que le droit à l'hébergement, je vais vous le dire, c'est une obligation humaine, mes chers amis», que plus personne ne soit obligé de dormir sur le trottoir d'ici à deux ans après son élection. Cinq ans après, son gouvernement vote le contraire…
Les sans-domicile ont le droit de vote, sous certaines conditions, expliquées sur le site Internet Service public. Cette disposition, qui existait depuis 1998, a été modifiée en 2007 par la Loi DALO. Il s'agit de l'Article L 15-1 du Code électoral.
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