59% des personnes interrogées se prononcent en faveur du droit de vote des résidents non-communautaires aux élections municipales et européennes, selon un sondage de Harris Interactive pour La lettre de la citoyenneté publié vendredi 4 novembre. Electeurs de droite et du FN sont de moins en moins opposés à une telle mesure. Le projet de loi adopté en 2000 à l'Assemblée nationale arrivera au Sénat le 8 décembre.
Après s'être fait rappeler que les résidents issus des pays de l'Union européenne ont le droit de vote pour ces deux scrutins, 59% se disent favorables à ce que cette mesure concerne également les résidents hors UE. 37% se déclarent «tout à fait favorables» et 22% «très favorables». A l’inverse, 39% y sont opposés, soit 23% «assez opposés» et 16% «très opposés». Deux pour cent des Français ne se prononcent pas.
Six Français sur dix, 59%, cela «correspond à une hausse de neuf points par rapport à la dernière mesure réalisée en 2009 et constitue la proportion la plus élevée recueillie depuis le début de ce baromètre en 1994», indique Harris Interactive.
Concernant une extension du droit de vote au-delà de l’actuel droit de vote des Européens, soit «à toutes les élections locales, c'est-à-dire aux élections municipales, cantonales et régionales» et ce pour «tous les étrangers vivant en France», les Français répondent favorablement à 56% (40% d'«assez» favorablement et 16% «très» favorablement). 41% des Français sont hostiles à cette mesure (23% «assez opposés» et 18% «très opposés»). Trois pour cent ne se prononcent pas.
Selon Harris Interactive, qui explique ces résultats dans une note de quatre pages, «seules les personnes âgées de 50 ans et plus s'opposent aujourd'hui» à l'extension du droit de vote aux résidents non communautaires pour les élections municipales et européennes. Cette idée «fait son chemin» parmi les sympathisants de droite et d'extrême droite, tout en y restant minoritaire: 42% des sympathisants de droite y seraient favorables, ce qui représente une hausse de 15 points par rapport à la dernière enquête, et 36% de ceux de l'extrême droite (+14 points).
Une proposition de loi sur le vote des étrangers avait été adoptée par l'Assemblée nationale le 3 mai 2000, sous le gouvernement de Lionel Jospin. Mais le Sénat a toujours refusé de l’examiner. Désormais passé à gauche, le groupe socialiste l’a mise à l’ordre du jour pour le 8 décembre.
De leur côté, les députés Droite populaire (UMP) ont lancé une pétition contre le droit de vote des étrangers, suivis depuis par le Front national.
En janvier 2010, Eric Besson s’était montré favorable au vote des étrangers résidant depuis plus de dix ans… à un horizon de dix ans.
A l’été 2009, Christine Boutin s’y était montrée favorable également.
Fabien Abitbol
Enquête réalisée par téléphone les 28 et 29 octobre 2011. Echantillon de 976 individus représentatifs de la population française âgée de 18 ans et plus. Méthode des quotas et redressement appliquée aux variables suivantes: sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle, niveau de diplôme et région de l’interviewé(e).
moi ça me choque...quel intérêt à être français alors ?
Rédigé par : miss P | 05/11/2011 à 22h55
que veut dire "intérêt"?
Rédigé par : Ménilmuche | 05/11/2011 à 22h57
Quand on voit le vote en faveur d'Ennadah des tunisiens de France !... Le vote en France des étrangers ? Non merci ! ...
Rédigé par : Apolline | 06/11/2011 à 07h01
c'est quand même une question théorique, en banlieue on constate que les classes populaires ne vont pas voter. Certains maires y voient une possibilité de se rendre indéboulonnables, en augmentant leur clientèle,développant les logements sociaux, et en recevant la gratitude des obligés, mais ce peut être un mauvais calcul, une élection se joue au centre, et il ne suffit pas d'augmenter le nombre d'électeurs pour l'emporter. C'est une idée que l'on peut présenter comme généreuse, mais qui ne correspond à aucune demande. Le principal problème d'un maire actuel, est d'accueillir des habitants solvables, de maintenir une certaine mixité sociale dans sa commune, pour préserver son potentiel fiscal.
Rédigé par : Triton95.wordpress.com | 06/11/2011 à 08h48
@Apolline,
je ne comprends pas le rapport. Il ne s'agit pas de voter pour des candidats ou des partis politiques étrangers, mais de reconnaître à des gens qui vivent au pays et accessoirement y paient des impôts locaux le droit de s'y exprimer, bar le biais d'un bulletin de vote.
@Triton95,
je ne sais pas ce que tu appelles "en banlieue", pour l'abstention.
L'abstention en ville est forte aussi. En 2008, à Paris20, 105961 inscrits et 50311 votants (1er tour), à Paris07 31539 inscrits et 17712 votants, et à Paris18 96471 inscrits et 52844 votants, selon les résultats à retrouver ici
http://www.paris.fr/politiques/Portal.lut?page_id=8520&document_type_id=4&document_id=50858&portlet_id=19982&multileveldocument_sheet_id=9373
Sais-tu que l'abstention était de 60% à Roubaix et de moins de 40% à Dunkerque? Une note intéressante est à l'Insee:
http://insee.fr/fr/themes/document.asp?reg_id=19&ref_id=14125
Quant au fait de maintenir la mixité sociale, toussa, quel rapport direct avec les résidents étrangers?
Rédigé par : Ménilmuche | 06/11/2011 à 14h20
Tu ne pourras empêcher l'apparition de listes communautaristes ... Ces idées lancées par Mitterand qui n'y croyait pas un instant pour des motifs de stratégie politiques, sont totalement obsolètes de nos jours. Quand les étrangers votent chez eux,par correspondance, nous montrent-ils qu'ils partagent nos valeurs laïques et démocratiques ? Non, pas du tout, au contraire ... Donc ils ne votent pas chez nous, point.
Rédigé par : Apolline | 06/11/2011 à 16h58
@Apolline,
Mais les listes que tu appelles "communautaristes" existent déjà, et ne fonctionnent pas pour autant si bien que cela.
Pour te donner deux exemples très simples, en allant les piocher chez moi, dans le 20e arrondissement, présentement découpé en deux circonscriptions législatives depuis le scrutin de 1988 (découpage Pasqua, il y en aura trois en 2012):
1/Sur l'ex-21e, George Pau-Langevin, née à Pointe-à-Pitre mais que j'ai toujours considérée comme une avocate parisienne quand j'étais journaliste aux Antilles, a obtenu 62,70% quand l'UMP, localement en chute vertigineuse, faisait 37,30%. En 2002, Michel Charzat, né à Paris, faisait 57,50% pour le même parti, quand le même candidat UMP faisait 42,50%. Mais la situation était autre: la droite était encore forte et représentée (elle a totalement disparu en 2008), et Michel Charzat avait un "handicap": il était maire, et l'on parlait déjà du cumul.
2/En 2008, dans la foulée, les municipales. L'UMP présente Jean-Claude Beaujour, avocat né en Guadeloupe lui aussi. En marge de l'UMP, celui qui était candidat aux législatives de 2002 et 2007, Raoul Delamare, se présente. Il arrive troisième derrière les deux listes de gauche, le candidat officiel de l'UMP, bien que noir, n'étant que cinquième.
Voilà pour des candidats étant tous de nationalité française mais pouvant potentiellement compter sur un vote dit “communautariste”. Comme quoi, ce n'est pas forcément vrai! C'est juste une crainte, qu'il faut surmonter.
Du reste, dans tous les scrutins de liste, ou presque, il existe des candidats que l'on appelle «issus de la diversité», même si cette expression me déplaît, pas toujours bien placés, il est vrai. Est-ce que ça fonctionne à tous les coups? Non.
Les électeurs votent pour une couleur politique et/ou pour un candidat, en fonction des scrutins. Il ne faut pas les prendre pour plus idiots qu'ils ne sont.
Rédigé par : Ménilmuche | 06/11/2011 à 17h38
Interviewe Mélenchon qui connait bien l'Essonne ... les villes perdues,c'est à cause de listes qui ont sollicité le vote "communautaire" ... Il s'est dit qu'elles étaient soutenues, en sous-marin, par Dassault ... Mélenchon en sait plus que moi ...
Rédigé par : Apolline | 06/11/2011 à 18h16
J'ai cliqué trop vite ... Quoi qu'il en soit, pourquoi veux-tu que des électeurs qui votent contre nos valeurs quand il s'agit d'élire les acteurs de leurs institutions, chez eux, votent pour leur préservation en France ... Allons ! ... Personnellement, je ne veux pas d'élus qui réussissent à imposer le hidjab à l'école ou ailleurs, la séparation des filles et des femmes d'avec les garçons et les hommes, la fermeture du planning familial ... etc.
Rédigé par : Apolline | 06/11/2011 à 18h22
@Apolline,
Mais quel rapport avec le DROIT DE VOTE?
Le "hijab" est que je sache l'un des vêtements prohibés, et pas que à l'école.
La séparation par sexe se fait déjà à certains endroits, et sans que les étrangers n'aient le droit de vote.
La fermeture du Planning, on n'y est pas encore, mais on a déjà la restriction de l'avortement, voulue par l'UMP. Et sans que les étrangers n'aient le droit de vote. Cherche le mot "avortement" dans mes blogues, ou "IVG", et tu trouveras.
Il me semble que, au terme "étrangers", tu colles une religion. Or la religion est absente —en tous cas n'est pas présente— des programmes des partis français, par définition.
Rédigé par : Ménilmuche | 06/11/2011 à 18h37
j'aime bien ceux qui font semblant de ne pas comprendre...
en effet, en surface il n'y a pas de religion, mais si on gratte un peu...
Rédigé par : miss P | 06/11/2011 à 20h40
La peur de l'autre, de "l'étranger", a encore de beaux jours devant elle.
Cela me fait penser à .http://www.youtube.com/watch?v=WscVYSu-O2w
Bel amalgame : étranger, musulman, délinquant, Arabe,..... j'en passe et des meilleure.
Le "bouc émissaire" est promis à un bel avenir, comme quoi "le fascisme n'a pas été pulvérisé. Il a été intériorisé et ressort un peu partout, partout un peu." (Printemps dans un jardin de fou - Henri-Frédéric Blanc)
Rédigé par : Anne-Marie | 07/11/2011 à 18h14
@Anne-Marie,
alors que je validais ton commentaire, je m'aperçois par les recherches internes que quelqu'un est retombé sur cette archive de février 2010:
http://menilmontant.typepad.fr/mon_weblog/2010/02/la-connerie-nest-pas-arabe-elle-est-universelle.html
…dont le titre est évocateur.
Rédigé par : Ménilmuche | 07/11/2011 à 18h20
Cela fait plusieurs années que les étrangers ont le droit de vote aux élections communales en Belgique, et, je vous rassure, nous ne sommes pas, depuis, soumis à la charia.
Rédigé par : Anne-Marie | 07/11/2011 à 18h21
Je me réjouis que l'idée du vote des étrangers non UE atteigne un si haut score. En effet, je ne vois pas pourquoi ces dits étrangers n'auraient que le devoir de payer des impôts et des taxes et pas le droit de voter pour ceux qui les utiliseraient au mieux d'après eux. C'est une question de justice et cela permettrait une meilleure insertion dans la vie locale.
11 ans pour que la proposition votée par les députés arrive au Sénat !
qui veut aller loin ménage sa monture ou tout vient à point à qui sait attendre
Rédigé par : Caro | 09/11/2011 à 00h52
j'adore me faire qualifier de fasciste...
encore et toujours les grands mots, jamais dans la nuance...
je n'ai pas peur des étrangers, je ne veux pas les mettre dehors !! je n'adhère pas aux idées FN, je dis que certaines choses, comme le droit de vote, devraient être réservées aux nationaux, c'est tout !
c'est marrant ces raccourcis
Rédigé par : miss P | 09/11/2011 à 08h51