Ménilmontant, mais oui madame...

Aux Lilas, une nouvelle église au financement municipal

Aux Lilas, en Seine-Saint-Denis, Notre-Dame du Rosaire fera place en fin de semaine à… Notre-Dame du Rosaire. La nouvelle église, dont la construction a été financée essentiellement par la municipalité (qui en est propriétaire) sera consacrée dimanche, à côté de l’ancien lieu de culte, datant de 1887 et devenu vétuste.

Notre Dame du Rosaire “nouvelle formule” est la première église du XXIe siècle construite en Seine-Saint-Denis, selon le diocèse de Saint-Denis et la ville des Lilas. Comme le montre le cliché ci-contre tiré d’un reportage de la chaîne catholique KTO, elle jouxte l'église construite en 1887 comme «bâtiment provisoire». Un provisoire datant donc d’avant la Loi de 1905 sur la séparation des Eglises et de l'Etat, et qui a duré tout de même plus d’un siècle. Mais une image qui, prochainement, n’existera plus: l’ancien bâtiment provisoire est voué à la destruction.

Les travaux, qui ont démarré voici un an et demi, ont été principalement pris en charge par la mairie, à hauteur de 4,2 sur 6 millions d'euros (financement ici). Un fait «rarissime», selon Brice Piechaczyk, l'architecte, interrogé par l’AFP.

Le diocèse finance de son côté, via l’association diocésaine, la construction du centre paroissial.

La messe de consécration, qui aura lieu dimanche 30 janvier de 10h30 à 12h30, sera retransmise en direct sur KTO (renseignements sur la réception de la chaîne ici), indique le site Internet de la ville des Lilas. La cérémonie civile de remise des clefs aura lieu de 9h à 10h, en présence de Daniel Guiraud, maire des Lilas (PS), Claude Ermogeni, premier adjoint au maire (PCF, en charge de l'Urbanisme), Pascal Delannoy, évêque de Saint-Denis et du père Frédéric Benoist, curé des Lilas. La remise des clefs devrait aussi être retransmise sur KTO, précise la chaîne catholique.

Pour visionner le documentaire réalisé par KTO sur les communautés religieuses des Lilas et la paroisse Notre-Dame du Rosaire (52 min.), cliquer ici.

Fabien Abitbol, avec AFP et KTO, photo: capture d'écran du documentaire de KTO

Dimanche 6 février, dans le cadre des cérémonies d’inauguration de la nouvelle église, aura lieu à 15h un concert. Chœur & Orchestre Meli-Melo dirigé par J. B. Senon, Orgue : Alain Poirier Brémont, Grande messe de M. A. Charpentier - Mottet de Mozart, Annie Le Marec soprano coloratur : soli et orgue

Une police au Net et proche de la population

Lors de ses vœux aux personnels (discours à télécharger ICI), le préfet de police a indiqué que l'objectif prioritaire pour 2011 est de placer la relation police/population au cœur de toutes les actions des agents de la préfecture de police de Paris (PP).  PPrama indique qu'un accueil sur trois se fait sur rendez-vous, après à peine un an de passage au Net.

Le n°147 de PPrama, l’infolettre hebdomadaire de la PP, paru ce mercredi 26 janvier, propose un petit tour d'horizon de l’accueil du public par la direction de la police générale (DPG, points d’accueil ici) pour l’année écoulée.

L’accueil physique:

• près de 590 000 usagers ont été reçus à la sous-direction de l’administration des étrangers pour obtenir un titre de séjour, provisoire ou pérenne, se voir délivrer un visa ou demander l’asile; 

• plus de 350 000 visites ont concerné les demandes de cartes nationales d’identité et de passeports: recueil de la demande et retrait du titre;

• plus de 180 000 usagers ont souhaité réaliser une démarche concernant les certificats d’immatriculation;

• près de 115 000 usagers sont venus au service des permis de conduire retirer leur sésame, obtenir un permis international ou passer une visite médicale.

Au bas de la page Internet de la DPG, on peut lire comme bilan annuel «1 million de titres administratifs délivrés, dont 180 000 cartes d’identité, 7 500 visas, 175 000 passeports, 255 000 cartes grises, 75 000 permis de conduire et plus de 120 000 titres de séjour» pour un total de deux millions d’usagers reçus., comme l(indique la copie d'écran ci-dessus. Les usagers reçus à la sous-direction des étrangers sont donc moins du tiers des usagers reçus.

L’accueil téléphonique:

Plus d’un million d’appels ont été reçus par les deux plateformes téléphoniques de la direction;

L’accueil dématérialisé:

• 352 000 consultations du questionnaire interactif en matière de naturalisations ont été enregistrées sur le site Internet de la préfecture de police; 

• 41 237 réponses ont été adressées aux usagers par voie électronique; 

• 71 142 rendez-vous ont été pris par Internet en 2010.

Depuis la fin de l’année dernière, afin d’améliorer la vie quotidienne des Parisiens, de nouveaux services ont été proposés. Les demandeurs de cartes nationales d’identité et de passeports peuvent désormais prendre rendez-vous par Internet et consulter la liste interactive de pièces à fournir en fonction de leur situation personnelle. D'ores et déjà, 30% des accueils ont lieu sur rendez-vous, affirme la PP.

Pour les diverses démarches, les services en ligne sont accessibles par là.

La PP a changé de site Internet en octobre 2009, ce qui explique que certains «vieux» sujets de ce blogue concernant la police ou l’administration peuvent mener à des pages d’erreur.

Dominique Paillé au Conseil de l’Immigration, un jeu sur la rétention

Porte-parole de l’UMP, Dominique Paillé a été nommé le 21 janvier président du conseil d'administration de l’Offi, l'Office français de l'immigration et de l'intégration indique le Journal officiel de ce dimanche 23 janvier. 

Dans le même temps, sous le titre Politiquement incorrect, ludiquement très correct, Playtime, le blogue de la culture des jeux vidéos, publie un sujet avec vidéo (à voir ci-dessus, durée 4 min. 27) sur les conditions de vie en centre de rétention administrative (CRA). La vidéo rappelle l’incendie du 21 juin 2008, où un homme avait trouvé la mort, au CRA de Vincennes.

Bref, un jeu «transgressif», mais pas uniquement à l’intention des militants de soutien aux sans-papiers. Un jeu certes ludique, mais aussi éducatif, à destination de ceux qui pensent -naïvement- que la rétention n’a rien à voir avec la détention.

Créé en mars 2009, l’Offi –dont Dominique Paillé prend la tête- est placé sous la tutelle de l’Intérieur depuis novembre 2010, a la responsabilité de l’accueil et de l’intégration des migrants pendant les cinq premières années de leur séjour en France. Il a également pour missions, l’accueil des demandeurs d’asile, les aides au retour et à la réinsertion, ainsi que la lutte contre le travail illégal.

Fabien Abitbol

Police: première brigade spécialisée de terrain lundi

Une toute première brigade spécialisée de terrain (BST) de la police, qui remplace depuis août les unités territoriales de quartier (Uteq), va entrer en action lundi dans le quartier de Belleville à Paris, a annoncé vendredi le préfet de police de Paris, Michel Gaudin.

Le préfet de police confirme ainsi à l’AFP une information publiée mercredi dans 7 ici, qui indiquait également le nom du commissaire responsable de cette brigade, en place depuis le 17 janvier, Bernard Bobrowska, venu du secteur Saint-Denis/La Courneuve, et nouveau patron du 20e arrondissement depuis la dernière réforme de la police d'agglomération.

«Il s'agit, avec la création de cette BST, de revenir au coeur du métier de la police», a expliqué le préfet, qui a présenté cette nouvelle unité à plusieurs élus parisiens. Ce sera la première unité spécialisée travaillant à Paris puisque la capitale ne disposait pas d'Uteq auparavant. Dans l'ensemble de l'agglomération parisienne (Paris et les trois départements de la petite couronne) sept BST sont en place, en comptant celle de Belleville, précise l’AFP.

La BST Belleville, composée de 25 fonctionnaires de police, volontaires, effectuera notamment des tournées à pied, et évoluera au croisement des quatre arrondissements (10e, 11e, 19e et 20e) pour couvrir le coeur de Belleville.

En août 2010, le ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux avait indiqué que les Uteq seraient remplacées par des "brigades spéciales". Des «brigades spéciales» qui, rappelait-on alors, servaient sous l’Occupation à traquer «l’ennemi de l’intérieur». Le terme a donc légèrement évolué.

A ces BST, attachées aux «zones de délinquance» et non plus aux territoires comme l'étaient les Uteq, sont affectés des policiers ayant bénéficié «d'une formation spécifique, adaptée aux problématiques du quartier, d'une durée de 15 jours», a précisé la préfecture de police de Paris. «Il s'agit d'une présence déterminante», s'est réjoui le député de Paris Patrick Bloche (PS, maire du 11e arrondissement) qui assistait à la réunion, indique l'AFP.

[Mise à jour du 22 janvier] Les policiers patrouilleront de 14h30 à 22h30, précise Le Parisien de ce matin.

La police change son fusil d’épaule

Lundi 17 janvier est entrée en vigueur la 2e phase de la police d’agglomération qui, selon la préfecture de police de Paris (PP) vise «à simplifier et à harmoniser l’organisation des services de la direction de la sécurité de proximité de l’agglomération parisienne (DSPAP) sur ce ressort», à savoir la ville de Paris et les trois départements de la petite couronne (Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis et Val-de-Marne).

La première restructuration remonte au 14 septembre 2009, où avait été mise en place la police d’agglomération du Grand Paris, comprenant, outre la Capitale, les trois départements de la petite couronne.

La « réforme Gardère-Sonrier » (du nom de ses promoteurs Alain Gardère et Christian Sonrier) est «animée par la volonté de recentrer l’activité de ses effectifs sur le cœur de leur métier: présence sur la voie publique et investigation», indiquait mercredi dernier une brève de PPrama, l’infolettre hebdomadaire de la PP. C'est donc l'An II de la police d'agglo, nous dit-on, pour ce changement de braquet.

Dans les grandes lignes, afin de lutter plus efficacement contre la délinquance, la police d’agglomération restructuration des services et donne aux services communs une dénomination… commune (elle variait selon les départements). Pour mémoire, la délinquance avait été exceptionnellement en hausse sur les huit premiers mois de 2010.

De nouvelles structures ont été également mises en place pour «une action offensive». Deux services sont communs à l’ensemble des directions: les «bandes» et la «drogue». Le plan de lutte contre la «délinquance violente» sera déployé essentiellement sur les arrondissements du nord et de l’est parisien, correspondant au 2e District (ancienne 2e DPJ), à savoir les arrondissements 10,11,12, 18, 19 et 20, indiquait la PP le 1er décembre dernier.

Le tout a été longuement expliqué dans le PPrama n°139 du 1er décembre 2010, à télécharger ici.

Centre IVG de Tenon: réouverture en 2011

«Le Centre d’IVG de TENON a fermé en juillet 2009, sans qu’aucune information n’ait été donnée à la population du 20e sur la fermeture d’un troisième centre IVG à Paris en une année», regrette le Syndicat infirmier dans un communiqué.

Dans son édition du 14 janvier, Le Parisien annonçait «une belle victoire pour les élus et les associations qui n’ont pas cessé de se mobiliser depuis deux ans». En fait depuis un an et demi.

Avant sa fermeture discrète à l’été 2009, le centre IVG de Tenon effectuait en moyenne 500 IVG par an. Depuis la fermeture, les femmes de cet arrondissement de près de 200000 habitants qui souhaitent se rendre dans une structure publique sont redirigées dans le 12e arrondissement, vers Saint-Antoine (en passe d’être fermé) ou vers Trousseau, exigu.

La fermeture du centre avait créé un vif émoi dans la population du 20e, rappelait Le Parisien du 14, mais aussi parmi les associations qui critiquent une politique de restriction du droit à l’avortement en France. En un an et demi, la bataille menée avec des partis politiques comme Les Verts ou Le Parti de gauche [lire ci-dessous] a permis de recueillir plus de 8000 signatures sur une pétition en version papier, selon ses auteurs. La version électronique de la pétition totalise à ce jour 2100 signatures. Il n'est jamais trop tard pour signer…

Le collectif a organisé de nombreuses manifestations, et est parvenu à faire de Tenon et du 20e arrondissement l’un des symboles de la lutte pour le droit à l’avortement à l’hôpital public.

«Des consultations sont en cours à partir du service d’ obstétrique pour l’organisation des conditions d’accueil et le fonctionnement du centre», expliquent Jeanine Le roux et Josée Pepin dans un communiqué du Collectif national pour le droit des femmes.

Fabien Abitbol, photo Collectif IVG Tenon (archives novembre 2010)

A lire :

Tenon en colère (sur le blogue, 15 octobre 2010)

Tenon: la mobilisation a payé (Le Parti de Gauche, 14 janvier 2011)

Fin de partie pour Jean-Marie Le Pen

Jean-Marie Le Pen, devenu ce dimanche président d’honneur du Front national (FN, parti qu’il a fondé en 1972), a eu son premier ancrage local dans le 20e arrondissement de Paris, lors des municipales de 1983. Retour sur une carrière un peu mouvementée dans un arrondissement  de 105000 électeurs et près de deux cent mille habitants où, aujourd'hui, tous les élus se revendiquent de gauche.

Dans cette vidéo de l’INA (Soir3 du 12 mars 1988) comme dans celle-ci (Antenne2, 20H du 12 mars 1988), le président du FN, en campagne sur le marché Belgrand, dans le 20e arrondissement, est «pris à partie» par des militants socialistes et des militants antiracistes. Les deux reportages durent environ une minute et demie chacun.

A l’époque, Jean-Marie Le Pen se préparait à une nouvelle candidature à l’élection présidentielle, celle de 1988; il allait obtenir 14,38% des voix, et le second tour allait sans ambages voir la réélection de François Mitterrand contre Jacques Chirac. Le président du FN était, outre conseiller d’arrondissement du 20e, président du groupe des Droites européennes au Parlement européen. Auparavant, par le jeu de la proportionnelle instaurée par François Mitterrand, il était de nouveau entré à l’Assemblée nationale. Il n’avait donc «que» soixante ans (en 1988), près de trente ans après sa première entrée à l’Assemblée nationale. Les facéties de la proportionnelle intégrale de François Mitterrand ont laissé comme traces sur le site Internet de l'Assemblée deux élus du même arrondissement pour la période 1986/1988: Michel Charzat (cliquer ici) et Jean-Marie Le Pen (cliquer là).

Sur les vidéos, l'on voit aux côtés du président du FN sa benjamine, Marine, alors pas tout à fait âgée de vingt ans. Etudiante en droit, elle n’était “que” adhérente au FNJ (Front national de la jeunesse) et servait occasionnellement la “bonne parole” de son père, comme elle avait eu l’occasion de le faire, en 1988, à la Guadeloupe, après que son père a été empêché par des manifestants de se poser en Martinique et a refusé de sortir de la zone sous douane à l’aéroport de Pointe-à-Pitre (Guadeloupe), où son vol avait été détourné, faute de kérosène.

Le 20e arrondissement de Paris fut donc le premier ancrage local du président du Front national, bien avant qu'il se fasse élire dans le Sud-Est de la France, encore plus loin de son domicile de Saint-Cloud (Hauts-de-Seine).

Aux municipales de 1989, il laissa sa place à Martine Lehideux, qui allait rester conseillère d’arrondissement du 20e jusqu’en 2001, tout en étant, dans un premier temps parlementaire européenne, par la suite conseillère régionale. Ce n’est qu’en mars 2001 que le FN disparaîtra totalement de la scène locale, seules les listes Charzat (union de la gauche), Bariani (centre droit) et Arajol (droite) subsistant au second tour.

On notera, à la tête des manifestants socialistes, Michel Charzat. Agé à l’époque de 45 ans (photo ci-contre), ce conseiller municipal socialiste était également député. Un siège qu’il occupera de 1981 à 1993 et de 1995 à 2007 (voir ici sa fiche à l’Assemblée nationale pour les années autres que 1986/1988). Michel Charzat ravira la mairie du 20e arrondissement à la droite en 1995.

En 2008, exclu du parti socialiste,  il sera élu conseiller d’opposition… de gauche, face à une majorité de gauche (lire ici).

Il vient de rejoindre  le Groupe Eelva (Europe écologie Les Verts et apparentés) début décembre.

Ce dimanche, Marine Le Pen a remplacé son père à la tête du FN. Pour sa part, Jean-Marie Le Pen, réagissant à l’information sur le journaliste de France 24 expulsé la veille du Congrès du FN, il a déclaré que s’il était juif, «ça ne se voyait ni sur sa carte de presse, ni sur son nez».

Fabien Abitbol, photos : Jean-Marie Le Pen et Michel Charzat captures d’écran Antenne2 mars 1988

• Aux municipales de 2008, le FN  faisait 3,61% dans l’arrondissement

Reprises: dans la revue de web de Mediapart et par la vigie de Rue89

Mort de Vincent Casa

Vincent Casa, conseiller de Paris (groupe UMPPA), est décédé vendredi 14 janvier, indique le blogue 12 ensemble (blogue d’opposition du 12e arrondissement). Il avait 77 ans.

Elu dans le 12e arrondissement depuis 1995, M. Casa avait été cadre supérieur chez Ford France. Lors des municipales de 2008, il s’était retrouvé en troisième position sur la liste d’opposition, derrière Christine Lagarde (UMP) et Jean-Marie Cavada (NC).

Ce n’est que par la démission de Jean-Marie Cavada le mois dernier, qu’il était entré au groupe UMPPA du Conseil de Paris. Sa fiche précise qu’il avait l’Ordre national du mérite.

Les deux suivants de liste de la droite dans l'arrondissement de Paris, dans l’ordre de présentation aux municipales de 2008, sont Mme Valérie Montandon (UMP, chef d’entreprise dans le secteur textile) et M. Gérard Rey. Cet ancien élu socialiste avait rejoint la liste Cavada.

Moins de 3000 manifs en 2010

Les Parisiens ont organisé moins de trois mille manifestations de voie publique en 2010, indique le n°145 de PPrama, l’infolettre de la préfecture de police de paris (PP) du mercredi 12 janvier, en baisse de plus de 5% par rapport à 2009.

Au total, la PP indique avoir supervisé en 2010 tout de même 5764 «événements de voie publique», par le biais de la Direction de l’ordre public et de la circulation (DOPC, l’unité qui entre autres anecdotes se charge des nilgauts). Ce chiffre vaut pour Paris et la petite couronne, et comprend  «125 événements en banlieue concernant notamment des rencontres sportives au Stade de France».

Au total, la DOPC a réalisé 4388 opérations de maintien de l’ordre, dont «2936 manifestations revendicatives et 431 inopinées».

En 2009, il y avait eu 5708 événements de voie publique (chiffre comparable à 2010), mais 3109 manifestations «à caractère revendicatif» et 634 inopinées. En 2010, cela représente donc des baisses respectives de 5,56% et 32,02%, relève la PP.

Les événements de proche banlieue (dont les rencontres au Stade de France) ayant été pris en charge par la DOPC, la PP précise que cela «a permis aux effectifs de police appartenant à la sécurité de proximité de ces trois départements de rester disponibles pour assurer leur mission quotidienne de lutte conte la délinquance générale».

Le statut du parquet doit changer

A l'occasion de l'audience solennelle de rentrée de la Cour d'appel de Paris, mardi 11 janvier, le premier président Jacques Degrandi et le procureur général François Falletti se sont tous deux prononcés pour une réforme des conditions de nomination des magistrats du parquet. Vendredi dernier, le procureur général près la Cour de cassation, Jean-Louis Nadal, à l'occasion de sa dernière rentrée avant la retraite, avait —cerise sur le gâteau— sermonné ceux qui «dénigrent» les décisions des magistrats…

MM. Degrandi et Falletti sont tous deux en poste depuis le premier semestre 2010. Bien que nommé en janvier, François Falletti a pris ses fonctions en mars 2010 sur fond de grogne sociale, et avait à l'époque déploré la présentation «souvent caricaturale» de l'action des magistrats du parquet taxés de soumission au pouvoir politique. Sa nomination avait posé un problème d'ordre juridique. Jacques Degrandi s'est pour sa part  installé en mai 2010.
A l'audience solennelle de mardi, le procureur général François Falletti a défendu «le rattachement du ministère public à l'autorité judiciaire», ajoutant: «Sans doute faut-il à présent compléter l'édifice, et en venir à un avis conforme pour la nomination des magistrats du parquet, à l'instar de ce qui se passe pour les magistrats du siège».

En conformité avec le droit européen

Pour sa part, le premier président Jacques Degrandi a prôné «la nécessité de prévenir la scission du corps judiciaire, vers laquelle nous engage la cour européenne» [des droits de l'Homme]. En novembre dernier, un arrêt de la CEDH avait estimé que le parquet n'est pas une autorité judiciaire indépendante.
Pour M. Degrandi, «Le développement de l'espace judiciaire européen doit en conséquence (…) nous conduire à revoir sans délai le statut du ministère public, en subordonnant la nomination des procureurs généraux et des procureurs de la République à l'avis conforme du Conseil Supérieur de la Magistrature». Un avis conforme qui aurait valeur de contrainte, alors que présentement les nominations ne font l'objet que d'un avis dit “simple” que la Chancellerie n'est pas tenue de suivre.
Selon Jacques Degrandi, «les mises en causes excessives des décisions juridictionnelles conduiraient à alimenter la défiance envers la justice et ceux qui la rendent».

Service: Nadal
Comme pour répondre aux propos tenus vendredi dernier par le procureur général près la Cour de cassation, M. Degrandi a averti: «Il nous faut prendre garde à l'affaiblissement de l'indépendance du juge résultant d'une désacralisation excessive de la décision de justice».
Vendredi, lors de la rentrée solennelle de la Cour de cassation, M. Jean-Louis Nadal, en poste depuis octobre 2004 et sur le point de prendre sa retraite, avait fustigé «une forme de mépris pour la justice» affiché par ceux qui «dénigrent» les décisions des magistrats. Une allusion directe au ministre de l'Intérieur, dont les propos avaient été jugés très sévèrement par le Syndicat de la Magistrature.
Dans un discours de sept feuillets (à lire ici sans retenue), Jean-Louis Nadal avait annoncé la réforme inéluctable du parquet.
Fabien Abitbol