Ménilmontant, mais oui madame...

Ah! qu’en termes galants, ces choses-là sont mises!

Ce matin, un adolescent de dix-sept ans est mort à Marseille. De «sept balles de gros calibre», précise la dépêche Reuters qui a relaté les faits à 9h09 (lire ici ou voir copie d'écran ci-dessous).

«Une quinzaine de règlements de comptes ont été recensés cette année à Marseille», conclut l’agence de presse, qui a titré sur un règlement de comptes “présumé”. Pour mémoire, présumer c'est considérer comme probable, croire sans preuves (voir ici la définition du Centre national de ressources textuelles et lexicales). On est en droit de supposer que, avec sept balles de gros calibre, il ne s’agit pas d’un suicide…

On peut aussi se demander quelle aura été l’utilité de changer aussi souvent de préfet en charge de la sécurité à Marseille. Sur le site officiel de la préfecture, on dénombre en 2011:

M. Philippe Klayman, qui avait été nommé en 2009,

M. Gilles Leclair, nom prédestiné pour faire quelques mois en 2011,

M. Alain Gardère, nommé en août, et qui annonçait le mois dernier «Marseille peut souffler». Ancien patron de la police d’agglomération de Paris, Alain Gardère l’avait quittée en mars 2011 pour rejoindre Claude Guéant Place Beauvau. Une relation vieille de près de dix ans: lorsque Claude Guéant était préfet à Rennes en 2002, Alain Gardère était le patron de la sécurité publique en Ille-et-Vilaine.

F. A., ill.: capture d'écran du site Internet de Reuters, merci à l'ami Zantrop pour l'idée de titre

Une septuagénaire agressée par des mineurs

Une femme de soixante-treize ans a été agressée dans le parking souterrain de son immeuble du 20e arrondissement, le dimanche 18 décembre au soir, indique la préfecture de police de Paris (PP) dans son infolettre hebdomadaire PPrama.

Il était 21h50 dimanche lorsque la dame quittait son véhicule stationné dans le parking souterrain. Deux personnes cagoulées et armées l’ont alors forcé à remonter à l’intérieur, puis lui ont dérobé le contenu de son sac. Sous la menace, ils lui ont pris le code de sa carte bancaire,  ajoute la police.

La relâchant à la sortie du parking, ils ont pris la fuite au volant de sa voiture.

Un appel général fut alors diffusé et, à 2h20 du matin, la voiture était repérée dans le 18e arrondissement par la brigade anti-criminalité du 11e arrondissement (BAC11).

A son bord se trouvaient trois individus: deux garçons de 16 et 17 ans, dont la PP précise qu’ils étaient «impliqués respectivement dans 23 et 11 procédures», et une jeune fille de 16 ans. Tous trois ont été placés en garde à vue dans les locaux du 2e district de police judiciaire, saisi de l’enquête.

Les communistes du 20e inquiets de la situation sanitaire des Roms

Après l’incendie de La Cartonnerie, fin octobre, qui a fait un mort et mis à la rue plus de 110 personnes, les élus communistes du 20e arrondissement attirent l’attention sur la situation sanitaire des anciens squatteurs.

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Dans cet ancien bâtiment industriel de la rue des Pyrénées survivaient 115 Roms. Un incendie survenu le 24 octobre au soir a tué l'un d'eux. La police a conclu à un accident (ph.: F.A.)

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Dans le n°50 de la lettre 20e en Direct (à télécharger ici), les élus affirment que, depuis l’incendie, «un certain nombre de sinistrés ont accepté l’aide au retour volontaire», aide qui «entraîne automatiquement l’inscription des bénéficiaires au fichier OSCAR».

Or l’inscription à ce fichier les rend inéligibles à l’Aide médicale d’Etat (AME). Les élus communistes de l’arrondissement doutent du caractère “volontaire” de ces procédures, dans la mesure où plusieurs Roms «étaient suivis par des médecins pour des graves problèmes de santé et ce grâce à l’AME».

Revenant sur le sort spécifique réservé en France aux Roumains et aux Bulgares, à qui l’accès au travail est restreint, les élus communistes «proposent la tenue d’une table ronde régionale réunissant les pouvoirs publics et les associations afin d’engager, ensemble, de véritables mesures de lutte contre l’exclusion des Roms». Ils interpellent «fermement» l’Etat pour qu’il suspende les mesures transitoires sur ces deux nationalités et «que les Roms soient enfin considérés comme citoyens européens à part entière».

En début de mois, la maire (PS) de l’arrondissement avait également proposé la tenue d’une table ronde francilienne, mais voulait «interpeller en premier lieu les gouvernements roumains, bulgares et hongrois sur leur politique discriminatoire à l'encontre de ces populations».

Prenant acte de ce souhait, le Comité de soutien aux victimes de l’incendie avait, dans un communiqué de mise au point, exprimé le souhait d’y participer.

F. A.

Le braqueur a faim, la police est sur les dents

Un homme d’une quarantaine d’années est activement recherché pour le braquage de… cinq boulangeries dans les Hauts-de-Seine, indique la police.

Les attaques de boulangeries ont commencé le 9 décembre, à Asnières-sur-Seine, puis se sont répétées à Courbevoie, Bois-Colombes, Clichy-la-Garenne et de nouveau à Asnières-sur-Seine.

A chaque fois, le voleur utilise le même mode opératoire: il passe commande de sandwiches, croissants ou pains au chocolats et, au moment de payer, pointe une arme probablement factice sur la personne qui se trouve à la caisse. Aucun blessé n’a été à déplorer à ce jour.

Quant aux braquages, leur préjudice est estimé entre huit et vingt euros chacun.

Pétards interdits, Guéant appelle les préfets à “la plus grande vigilance”

Dans un communiqué publié sur son site Internet, la préfecture de police de Paris (PP) «tient à rappeler» l’interdiction des artifices de divertissement durant la période des fêtes de fin d'année.

La PP fait référence à l’arrêté préfectoral n°2010-00414, qui s’applique également aux trois départements de la petite couronne, et précise que l’utilisation des artifices de divertissement est interdite de 19h au lever du jour «dans les zones urbanisées», ainsi que dans les lieux publics, à proximité des halls d’immeuble, etc. (arrêté à télécharger ci-contre Téléchargement Artifices2010).

La vente et la cession sont interdites (comme en juillet) du 15 novembre au 4 janvier, sauf pour les professionnels dûment accrédités, ainsi que le port et le transport. La PP indique que «le non-respect de cette interdiction de vente est sanctionné par une amende pouvant s’élever à 1500€».

Les utilisateurs risquent pour leur part une amende de 38€, ainsi que des poursuites sur la base de l’article 222-16 du code pénal (trouble à la tranquillité: jusqu’à un an de prison et 15000€ d’amende).

«S’ajoutent à cela, les conséquences des blessures occasionnées sur les personnes ainsi que les dégradations commises avec ces artifices pouvant conduire à l’établissement par les services de police de procédures pour mise en danger de la vie d’autrui (article 223-1 du code pénal)», conclut le communiqué de la police.

Pour rappel, le dispositif de sécurisation renforcé des fêtes de fin d’année est entré en vigueur plus tôt qu’à l’accoutumée cette année.

Dans une note interne diffusée début décembre, les préfets ont été appelés par le ministre de l’Intérieur à «la plus grande vigilance».

F. A., photo PP

Mort de André Carrel, dernier membre vivant du Comité parisien de Libération

André Carrel (André Hoschiller pour l’état civil), journaliste, résistant, et ancien conseiller de Paris, s’est éteint le 17 décembre à l’âge de 94 ans, indiquent Pierre Laurent, secrétaire national du Parti communiste français, dans un communiqué et le site Internet de L’Humanité.

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Réunion du Bureau du Comité parisien de la Libération. Au centre, André Carrel ; à ses côtés, invité, Henri Rol-Tanguy (coll.: Musée de la Résistance nationale)

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Dans sa vie de militant aux Jeunesses communistes, André Carrel avait, en 1936, à l’âge de dix-neuf ans, fait ses premières armes dans le journalisme au quotidien de la CGT Le Peuple, où il rendait compte des conquêtes du Front populaire.

Devenu membre du Comité parisien de Libération dès 1943, il prit part à l’insurrection parisienne d'août 1944, puis fut élu Conseiller de Paris en 1945. Il était, selon le maire de Paris Bertrand Delanoë, le «dernier membre vivant du bureau du Comité Parisien de Libération».

En 1946, il rejoignait la rédaction de L'Humanité, en 1958 devenait rédacteur en chef de L'Humanité Dimanche, poste qu’il allait occuper jusqu’en 1981.

P.-D.g. de la société éditrice de L'Humanité de 1985 à 1998, André Carrel était «une figure imposante du journalisme engagé, de la Résistance et du Parti communisme français», souligne Pierre Laurent.

Saluant sa carrière de journaliste, Bertrand Delanoë a rappelé que André Carrel avait aussi été «le président d'honneur du Comité parisien de Libération depuis sa réactivation en 2008 dont il suivait avec passion les travaux».

Pour Frédéric Mitterrand, ministre de la Culture et de la Communication, André Carrel fut un homme «engagé dans tous les combats» et «profondément attaché au pluralisme de la presse».

André Carrel avait été fait chevalier de la Légion d’Honneur en 1985.

Il était l’auteur de Mes humanités, itinéraire d’un homme engagé.

F. A., photo Musée la Résistance nationale, qui publie ici une nécrologie plus détaillée

 

Allais revient… au gouvernement

Allais, en disant «On devrait construire les villes à la campagne car l’air y est plus pur!», reprenait une idée de Commerson: «Si l’on construisait actuellement des villes, on les bâtirait à la campagne, l’air y serait plus sain» (1851, Pensées d’un emballeur). NK-M (Nathalie Kosciusko-Morizet), la ministre en charge notamment de l'Ecologie au gouvernement, vient de faire une annonce du même ordre, valable après les élections de 2012.

Cent soixante ans après la profonde pensée de Commerson, la ministre en charge de l’Ecologie publie, ce vendredi 16 décembre 2011, un communiqué indiquant que, à compter du premier juillet 2012, les enseignes lumineuses devront être éteintes la nuit, de 01h à 06h, pour réduire la facture énergétique…

On attend avec impatience les réactions des commerçants concernés, et le décret d’application qui, on n’en doute pas, épargnera:

- les transports en commun,

- les pharmacies,

- les établissements de nuit (comme celui de la photo ci-dessus, qui fait partie du “patrimoine” parisien),

- les bars qui ne ferment qu’à 2h, ceux qui jouissent d’une «autorisation nocturne» jusqu’à trois heures, quatre heures, voire au petit matin,

- les chaînes de restauration rapide qui font leur beurre jusqu’à 2h ou à 5h,

- les boulangeries qui ouvrent à 3h30,

…j’en oublie sans doute. Et sans compter «la plus belle avenue du monde», sur laquelle baguenaudent touristes et Franciliens.

Pour tuer le commerce et faire monter un sentiment d’insécurité, on ne pouvait pas trouver meilleure idée.

Le communiqué ne dit toutefois pas ce qu’il faut faire des enseignes lumineuses le jour.

On notera toutefois que les communes n’ont pas attendu les lumineuses idées gouvernementales pour procéder à des économies d’énergie. A titre d’exemple, lorsque le curé de l’église Notre-Dame de la Croix de Ménilmontant, dans le 20e arrondissement, a voulu refaire l’éclairage de l’édifice, les services techniques de la Ville ont bossé durant trois ans avec la municipalité d’arrondissement (lire ici). Une fois  les travaux terminés, avait lieu, le 24 juin 2010 (jour de la Saint-Jean), l’inauguration symbolique du nouvel éclairage (album photos là).

La ministre ne le sait peut-être pas, mais le cahier des charges du curé prévoit l’extinction des feux à minuit, sauf lors des fêtes religieuses ou des animations traditionnelles. Le soir où elle veut venir voir, je lui montre. Pas le 24 décembre, car il paraît qu'on y attend une naissance.

Fabien Abitbol, photos d'archives: cabaret Chez Michou, Paris 18e, 18 octobre 2011 (19h40), église Notre-Dame de la Croix, Paris 20e, 5 novembre 2011 (17h50)

Massages : moins d’un institut sur vingt est un bordel, selon la police

Dans le n°193 de son infolettre PPrama, exceptionnellement sortie ce jeudi 15 décembre, la préfecture de police de Paris (PP) vient tordre le cou à certaines idées reçues concernant les salons de massages parisiens.

«Si ces établissements se sont multipliés depuis quelques années et proposent majoritairement des massages orientaux, ils ne sont pas, contrairement aux idées reçues, des repères de prostitution; en effet, moins d’une vingtaine de salons parisiens se livreraient à une activité prostitutionnelle», écrit la PP, qui dénombre à Paris près de 400 salons de massage. En clair, la tolérance zéro laisserait une marge d'appréciation de l'ordre de 5% aux lieux du même nom portant l'enseigne de “massages”.

Par ailleurs, les contrôles effectués cette année sur ces établissements par la direction du renseignement (DRPP) n’ont permis de trouver que treize établissements en infraction avec la législation sur le travail ou sur les étrangers, en l’occurrence «personnel non déclaré ou en situation irrégulière sur le territoire, le plus souvent, originaire de Chine ou de Thaïlande».

Fin octobre, le préfet de police avait écrit au maire UMP du 16e arrondissement, l’ancien ministre UMP de la Réforme de l'Etat Claude Goasguen, qu’une vingtaine de salons de massages avaient été fermés en 2010 pour proxénétisme aggravé et que le 16e arrondissement, sur une quarantaines d’établissements de massage, n’en comptait que dix tenus par des personnes d’origine chinoise (courrier reproduit ci-dessus, extrait de cette édition du “16”, le journal municipal de l’arrondissement).

Quelques jours après, Le Parisien publiait un sujet parlant de «finition manuelle moyennant 30€ de plus» pour un salon qui fêtait son ouverture.

«Une surveillance quotidienne est assurée par les patrouilleurs, aucune jeune femme en tenue aguichante n’a été remarquée à proximité», indique le PPrama au sujet des salons asiatiques du 16e arrondissement que semblait redouter M. Goasguen, ajoutant que les salons font l’objet de «contrôles réguliers» de la part de la police d’agglo, de la police judiciaire, et de l’URSSAF.

Et la PP de conclure sur deux affaires, survenues le mardi 13 décembre dans d’autres arrondissements. Les enquêteurs du 2e district de police judiciaire (2e DPJ) et ceux du 3e DPJ ont interpellé pour proxénétisme aggravé (dans le cadre de deux procédures distinctes), deux gérants de salons de massage et l’associé de l’un d’eux, dont les établissements étaient implantés dans les 9e, 10e et 14e arrondissements. Clients et masseuses ont été entendues. Deux d’entre elles placées en garde à vue, tout comme l’épouse de l’un des gérants.

F. A.

La “prime de Noël” sera versée dans les prochains jours

Un décret publié ce mercredi 14 décembre au Journal officiel précise les conditions d’attribution de l’aide exceptionnelle de fin d’année versée «à certains allocataires du revenu de solidarité active» (RSA). Il prend effet le lendemain de sa publication.

L’aide, d’un montant de 152,45€ pour un célibataire (inchangée depuis son instauration en 1998 où elle était de mille francs), n’est attribuée qu’aux allocataires des mois de novembre ou «à défaut» décembre 2011, précise le décret n°2011-1868. Elle n’est pas versée si le montant du RSA est nul ou si les ressources du foyer excèdent un certain plafond dit «montant forfaitaire», servant à calculer les droits (466,99€ pour une personne seule).

L’aide peut être majorée en fonction de la composition du foyer, comme indiqué ici par le gouvernement.

Les foyers uniquement au RSA activité ne recevront pas de prime, alors que certains foyers percevant le RSA activité pourront la percevoir, dès lors que le montant du RSA socle correspond aux critères…

La “prime de Noël” pour les allocataires du RSA, techniquement déjà prête puisque annoncée depuis le 28 novembre par Roselyne Bachelot, sera versée dans les prochains jours, le décret étant enfin paru.

Au Journal officiel du 9 décembre avait été publié le décret n°2011-1839, concernant également la “prime de Noël”, mais qui ne visait que les chômeurs en fin de droits, bénéficiaires soit de l’ASS, soit de l’AER, soit de la toute nouvelle ATS, créée par ce décret paru début novembre, et se substituant (avec de moins bonnes conditions) à l’AER pour les nouveaux demandeurs.

Cette prime concerne environ 1,7 million de foyers pour un coût total estimé par le gouvernement à 377M€.

Mehdi : trois ans de prison pour rien

C’est la radio France Bleu 107.1 qui a révélé ce mardi un fiasco judiciaire. Plus de six ans après le meurtre d’une jeune fille de dix-huit ans, et alors qu’il avait passé trois ans derrière les barreaux, un homme a été innocenté par la Chambre d’instruction de la Cour d’appel de Paris.

Les faits remontent à la nuit du 30 avril au 1er mai 2005, à Montereau-Fault-Yonne, commune de Seine-et-Marne administrée par Yves Jégo. Vanessa, dix-huit ans, s’était rendue à une soirée entre amis que l’on dit «marquée par une forte consommation d'alcool et de cannabis», et y était en compagnie de Mehdi, «ami de longue date», 22 ans à l’époque.

Sa mère allait la retrouver plus tard, morte, lacérée de vingt-huit coups de couteau, dans un appartement du 13ème étage d'une tour voisine, dont le propriétaire, absent, lui avait confié les clefs.

Les soupçons se portaient sur Mehdi, qui reconnaissait avoir raccompagné Vanessa dans cet appartement mais niait l’avoir tuée. Emprisonné, il fut libéré trois ans plus tard, sous contrôle judiciaire, puis un mandat d’arrêt fut lancé contre lui début 2011, car il était considéré par la justice comme «en fuite».

En prononçant un non-lieu en sa faveur, la Chambre de l’instruction de la Cour d’appel de Paris a levé ce mandat d’arrêt.

F. A., ill.: capture d'écran du site Internet de France Bleu 107.1