Dimanche, sur TF1, à « Sept à huit », Eddy Mitchell a annoncé qu’il se retirerait de la
scène à l’issue de sa tournée de 2010. « Je n'ai pas envie d'arriver avec
une canne. C'est une question d'image et de politesse envers le public »,
a déclaré l’ancien chanteur des Chaussettes noires et rival de Johnny Halliday dans les années soixante.
Grand
Ecran, le prochain album du gamin de Belleville, doit sortir le 23 novembre,
annonce le site officiel Universalmusic. D’un an l’aîné de Johnny Hallyday, « Schmoll » attendra donc la fin de la tournée de ce
dernier pour faire sa dernière. « Je vais avoir pas loin de 70 ans
pendant cette tournée. On se dit : “ça va…”. Je n'ai pas envie d'arriver avec
une canne […] C'est une question d'image et de politesse envers le public. Il
faut savoir s'arrêter à temps », a-t-il déclaré à TF1 (vidéo ici, 7min.25). La tounée passera par la Belgique et la Suisse.
L’homme qui allait à l’école communale de la rue des
Solitaires (Belleville, 19e arrondissement), comme il le raconte dans La
Dernière séance, indique qu’il n’y a « pas de réelle nostalgie mais il y a
la peur de ne pas être à la hauteur », confiant que « vieillir, ce
n'est pas très passionnant ».
Cinéphile renommé et comédien, Eddy Mitchell, de son
vrai nom Claude Moine, avait démarré sa vie professionnelle à 14 ans comme cycliste (garçon de courses) au Crédit Lyonnais, son certificat d'études en poche. Dès 1956, il était révélé dans les Five Rocks, dont le nom fut changé « à l'insu de son plein gré » suite à un accord publicitaire avec la Lainière (qui détenait la marque Stemm) pour Les Chaussettes noires. C'était après la visite de la Reine d'Angleterre sur le site textile de Roubaix (lire ici).
Sa passion du cinéma (notamment
américain des années cinquante) allait le conduire à animer une émission
consacrée au Septième art sur FR3, en 1982, alors que seules trois chînes de
télévisions existaient encore en France. Il s’agissait de La Dernière séance, qui dura jusqu’en 1998, dans un paysage audiovisuel qui,
entre temps, vit arriver Canal +, Métropole Télévision (M6), La Cinq (puis
France 5), Arte, et les chaînes du câble et du satellite, dont plusieurs
consacrées au cinéma.
Par exemple, Turner classic movies (TCM), qui ne diffuse que
des films américains, existe en France depuis avril 1994. Ironie de
l’histoire : le 30 mars 1994, deux semaines avant l’arrivée de TCM dans
les foyers câblés, un huissier arrive avec les forces de l’ordre au 63 boulevard
de Belleville, au Berry Zèbre (11e arrondissement), le dernier cinéma de quartier, qui est
ainsi clos. « Une pétition rassemble en une semaine 2000 signatures, dont
celles d’Eddy Mitchell, Bertrand Tavernier, Romain Bouteille, Josiane Balasko,
Agnès Varda, Jacques Higelin. Le 8 avril, une scène est installée en face du
Berry. Tous les jours, à 18h30, on y donne du rock et du rap, du jazz, des
chansons à l’ancienne et du théâtre. L’espace de la rue est investi par le
public des concerts de solidarité de Mano Negra et Arthur H. La cause du Zèbre
se gagne une visibilité dans les attroupements de sympathisants sur la voie
publique. », rappelle Daniel Cefaï dans « Le foisonnement associatif
dans l’Est parisien » (page 53, Les Annales de la recherche urbaine, 167 pages, 2001).
Ce combat associatif fut mené
en vain. Le Berry zèbre a laissé la place, après de longues années de
fermeture, au Zèbre de Belleville, une salle de spectacle du 11e arrondissement,
et plus récemment, à un bar sur le trottoir du 20e.
Comme acteur, Eddy
Mitchell a joué dans environ 35 films. Sa fiche sur l’Internet movie Database en signale 32.
F. A.
è Bon anniversaire Schmoll !
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