Rien n’est plus horripilant que d’entendre régulièrement parler du « 11 Septembre » uniquement pour faire référence aux événements survenus aux Etats-Unis en 2001. C’est oublier un autre 11 Septembre marquant, celui de 1973, au Chili, dans lequel, d’ailleurs, le rôle des Etats-Unis n’a jamais été très clair (lire ici un entretien téléphonique entre le conseiller Kissinger et le président Nixon). Ce dimanche 8 novembre, l’association de cinéma de quartier Belleville en vue(s) revient sur cette période.
Quatre
documentaires sont programmés le 8 novembre par l’association au Studio de l’Ermitage (20e arrondissement), sur les hauteurs de Ménilmontant, à partir de 18 heures.
Il s’agit de Septembre chilien (tourné à chaud, en 1973, et ressorti récemment
en DVD dans la collection Autour du 1er Mai), L’Acceuil (de Marion Comte, que l’on peut se procurer chez nos voisins de Canal Marches ou visionner sur Paroles et mémoires…), Chile (Paul Bourron, 1974) et Chili, la
mémoire obstinée (tourné après 20 ans d’exil par Patricio Guzman, disponible sur Dailymotion depuis sa diffusion sur France 2 dans A Contre-courant).
• Septembre chilien, de
Bruno Muel, David Burnet, Théo Robichet
(France, 1973, 40min)
Images clandestines et
témoignages de militants et militantes traqué(e)s et persécuté(e)s, quelques
jours après le coup d’Etat. La caméra de Bruno Muel cherche et capte les
gestes, les mots et les regards, pour constituer autant de faits, de pensées
politiques et de témoignages accablants.
• L’Accueil, de Marion Comte
(France, 2008, 24 min)
En France, des centres
provisoires d’hébergement ouvrent dès 74 pour accueillir les premiers réfugiés
chiliens… dont celui de Fontenay-sous-Bois qui, au regard des conditions
actuelles, semble exceptionnel : conditions d’hébergement, droit de
traviller, allocation d’insertion, cours de français rémunérés… En 1974, 80%
des demandes d’asile étaient accordées contre 20% aujourd’hui.
• Chile, de Paul Bourron
(France, 1974, 16 min)
Montage de photographies
du coup d’état, de la période le précédant immédiatement et de la répression
qui a suivi. D’après les photos de Chas Gerretsen, David Burnett, Raymond
Depardon.
• Chili, la mémoire
obstinée, de Patricio Guzman (Chili, France, Canada, 1996-97, 52 min)
Que reste-t-il de l’expérience Allende ? Que sont devenus ceux qui voulaient changer le Chili ? Que sait la jeunesse chilienne des idéaux de ses pères, noyés dans le sang du coup d’Etat ? Après 20 ans d’exil, Patricio Guzman rentre dans un Chili en pleine expansion économique et résolument enclin à l’amnésie. Un film pour mémoire.
Amnésie Internationale a bien trop de sympathisants.
Rédigé par : Desirade | 08/11/2009 à 04h46
en rapport avec ton article sur la chute du mur de Berlin fêté le 9 novembre,on peut aussi rajouter un autre parallèle,celui avec du 9 novembre 1938 qui est la date de la fameuse Nuit de cristal...
l'histoire a parfois des répétitions malheureuses
Rédigé par : general subverciòn | 08/11/2009 à 09h31
General Subvercion : bravo pour le parallèle !
Saurons-nous un jour combien de victimes aura fait le capitalisme, le jour (que j'espère proche) où il sera mort ?
Rédigé par : Gotch | 09/11/2009 à 06h10
Un autre 9 novembre est ce lundi piétiné par beaucoup de ceux qui s'en revendiquent : la mort du Général de Gaulle.
L'an prochain, pour les trente ans, ce sera peut-être différent…
Rédigé par : Fabien | 09/11/2009 à 15h32
avec le temps, la mémoire deviendrait sélective...hélàs...
Rédigé par : Flo | 10/11/2009 à 22h48