Après la fusillade, mercredi soir, rue de Crimée, la troisième en deux mois, une réunion de crise a lieu aujourd’hui à la préfecture. Et le maire s’alarme.
Sous le choc d’une série de règlements de comptes perpétrés depuis la rentrée, le 19e n’en peut plus. Hier, au lendemain d’une quatrième agression (dont trois fusillades) à deux pas des cités Riquet et Curial-Cambrai, Roger Madec, le maire (PS) de l’arrondissement, a lancé un cri d’alarme, demandant qu’aboutissent d’urgence les investigations policières.
Et une réunion de crise doit se tenir aujourd’hui même (*) à la préfecture de police de Paris avec les directeurs de la PJ, des renseignements généraux et de PUP (police urbaine de proximité), sous l’égide du préfet Michel Gaudin.
Objectif : « Faire le point sur l’avancée des différentes enquêtes confiées à la brigade criminelle et à la 2e DPJ, et mettre en place un dispositif policier renforcé sur le terrain, avec l’appui des services de renseignements. » Mercredi soir, rue de Crimée, Nasila S., un jeune homme de 19 ans qui se trouvait au volant de sa voiture, a été atteint de deux balles au poumon, tirées par le passager d’un scooter. Amené dans un état critique à l’hôpital Bichat, il a été opéré et se trouvait hier soir encore en réanimation.
« Il faut mettre le pied dans la fourmilière »
Nasila est la dernière victime d’une liste noire qui s’allonge au fil des semaines. Le 8 septembre, Djamel Z., 23 ans, trouvait la mort, rue Mathis, sous les balles d’hommes qui ont pris la fuite à scooter et n’ont toujours pas été identifiés par la brigade criminelle. Quelques jours plus tard, c’était au tour de Moussa,même âge, atteint de plusieurs coups de feu aux jambes dans des conditions similaires. Les auteurs n’ont pas été retrouvés. « Il faut mettre le pied dans la fourmilière, faire tomber les commanditaires ! tonne Roger Madec, le maire de l’arrondissement. Je le déclare haut et fort : les auteurs doivent être interpellés pour qu’un terme soit mis à ces règlements de comptes entre les cités Curial-Cambrai et Riquet. » Des règlements de comptes qui, affirme le maire, « semblent intimement liés au contrôle du marché de la drogue ». « La police a démantelé certains de ces réseaux et d’autres ont vu le jour, repris en main par de très jeunes gens qui ont grandi dans le quartier », affirme l’édile, qui précise toutefois que la délinquance a baissé de 9,5 % dans l’arrondissement depuis le début de l’année.
Djamel, Moussa et Nasila ont-ils été victimes de « contrats » liés au business des stupéfiants ? Toujours est-il que de la résine de cannabis et de l’argent en espèces avaient été découverts dans la voiture du premier après le drame, et que Nasila a été interpellé en juillet dans le cadre d’une affaire de trafic de drogue et se trouve en liberté conditionnelle.
Cécile Beaulieu, pour Le Parisien, photos : Marc Menou/LP, D.R.
(*) Note du ouaibemaître : Ce sujet a été publié dans l’édition locale imprimée de ce matin. Et se trouvait en ligne dès 7h00. S’agissant d’une réunion privée pour faire le point sur la situation dans l’arrondissement, il m’a semblé plus judicieux de ne pas le publier avant la fermeture des points de vente des journaux sur Paris, moins de dix étant ouverts après 20h.
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