Après trois semaines aux commandes de la grand-messe du 20 heures sur TF1, Laurence Ferrari voit l’audience s’effriter. La bataille des JT est ouverte.
Son sourire papier glacé et sa blondeur belle des champs aurait dû convaincre. A peine passé l’effet curiosité d’un certain 25 août, jour J de son arrivée avec 8,3 millions de téléspectateurs et 40,2 % de part d’audience, voilà que l’audience de Laurence Ferrari s’essouffle. Là où TF1 se pose en leader incontesté, des signes inquiétants apparaissent. Des experts des agences de publicité de l’Agence Carat TV et du Groupe Publicis ont accepté de livrer leurs observations. « Le JT est un véritable rendez-vous pour les gens », explique Sarah Fauvin, directrice études AEIS Média Expert, « Au fil des retransmissions, les audiences ont diminué. Jeudi 11 septembre, la part d’audience de TF1 descendait à 32,9 % et la chute continuait lundi 15, à 32,7 %. Le phénomène de curiosité s’est érodé. » Le départ précipité - et forcé - de Patrick Poivre d’Arvor a finalement troublé l’audience et d’une manière significative. TFI paiera-t-elle ce changement d’orientation éditorial ?
« Les gens ont perdu leurs habitudes de consommation. Pour l’instant c’est un peu tôt pour se prononcer, poursuit la publicitaire, pour dire s’il y a un réel impact. »
Qu’en est-il de l' incidence économique provoquée par une chute d’audience dans ce secteur déterminant ? « L’impact est imparable si cette baisse se confirme. »
Mais le tableau de la rentré n’est pas tout à fait noir. Puisque la cible de la jeunesse rejoindrait ce rendez-vous. Contre toute attente. « On note un léger rajeunissement. Sur la tranche d’âge 15-24 ans, depuis que Laurence Ferrari présente le JT. Une hausse de 6,5 % se fait sentir alors que sur la même période, celui de PPDA connaissait une augmentation de 5,4 %. » Sur France 2, on joue la carte de la stabilité. Et David Pujadas sortirait-il gagnant ? Il s’inscrit dans la continuité de ses audiences. Canal + peut se frotter les mains, car en non cryptée celle-ci récupère une part de l’audience. Les vrais gagnants sont d’une part France 2 qui récupèrent les plus âgés, d’autre part, France 3 et la TNT les plus jeunes.
Philippe Nouchi, directeur des études audiovisuelles chez Zénith Optima, confirme qu’il existe une baisse significative qui touche toutes les cibles. « La part d’audience est meilleure chez les 30-40 ans. Elle rajeunit le journal. » C’est bien l’idée exprimée par le nouveau directeur de l’information sur TF1, Jean-Claude Dassier qui confirme le choix de la jolie égérie : « Avec Mme Ferrari, le JT est plus jeune, plus dynamique, plus ménagère ».
Marie-Eve Wilson-Jamin, Catherine Delmas, pour France-Soir
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