Ménilmontant, mais oui madame...

Sarkozy je t’ai vu

Comme des médias avaient attiré mon attention sur le fait que le président de la République ne parlerait pas, mardi 14 juillet, dans le poste, je me suis fait violence et ai regardé ce lundi soir 13 juillet ce que certains ont osé appeler une interview, d’autres, comme le plus grand quotidien français (en tirage) le Portrait d’un Sarkozy très étranger. Très étrange aurait été plus juste.

Un mois après la diffusion du portrait de Jacques Chirac, Bernard Vaillot et Christian Malard faisaient donc le portrait, pour France 5, d’un chef d’Etat en exercice, et qui plus est du français. La présentation de l’émission sur le wiki de France 5 prêtait à sourire, déjà, pour un président en exercice. On imaginait mal, en effet, dans le cadre d’une émission dont la partie enregistrée avec le principal intéressé l’avait été voici un mois (le 13 juin), des questions dérangeantes. Le montage, on pouvait l’imaginer en ayant déjà visionné d’autres émissions de la collection A Visage découvert, ne serait pas féroce. Les commentaires (pour en voir plus, cliquer ici), eux, sont à l’inverse de l’émission, plus mordants.

Autant l’émission fut décevante, autant ceux qui l’ont regardée l’ont fait attentivement.

Car le président de tous les Français n’a parlé que de politique étrangère, comme l’avait souligné le site helvète TV8.

« L’Amérique, c’est un pays fantastique. C’est la première puissance économique du monde. C’est la première puissance monétaire du monde. C’est la première puissance militaire. C’est la première puissance… démographique ! » Certainement que la notion de « première puissance démographique » plaira aux Indiens, invités d’honneur de ce 14 juillet 2009. Faut-il rappeler au président français que l’Inde, qui est représentée par moins de parlementaires que la France, compte plus d’un milliard d’habitants ? Et que, avec son milliard cent millions, elle devrait surpasser la Chine en 2030, alors que les Etats-Unis (« l’Amérique »), qu’ils soient de Bush ou Obama, dépassent de peu les trois cents millions d’habitants ? Pas loin de quatre fois moins…

Pour nous parler de la fascination de Nicolas Sarkozy pour les USA, on a eu Danlos. Serge Danlos. Un ami d’enfance dont on retrouve des traces ici. Qui expliqua très sérieusement qu’elle remontait à la diffusion de la série Rintintin à la télévision française. Ainsi donc notre président serait le jeune Rusty… Ah !

Le président a pris « un petit peu de hauteur »

On a appris également que la démocratie était une « notion occidentale », lorsqu’il s’est agi de parler du Liban. Un pays, d’ailleurs, qui « est sorti de l’actualité des attentats. Il y a maintenant un gouvernement, un président, il y a eu des élections… » Et Nicolas Sarkozy, pas peu fier, de s’autoféliciter (« Aujourd’hui, deux ans après mon accession à la présidence de la République, le Liban va-t-il plus mal ou mieux ? ») et d’annoncer qu’il allait avant la fin de l’année reprendre la main au sujet de l’Union pour la Méditerranée (UPM), lancée à Paris il y a juste un an, et en panne depuis. Pourquoi cette annonce ? Parce que, selon le président français les choses se sont calmées à Gaza ; mais il n’a pas précisé s’il y était pour quelque chose…

Le président a émis le souhait d’une sortie de crise économique en 2010 pour « construire une société plus juste ». Un vœu, ça ne mange pas de pain.

Dans les échanges entre les deux journalistes présentateurs, à la fin, Bernard Vaillot lance un (très osé) « Lui qu’on connaissait plutôt accessible, direct, on a l’impression aujourd’hui qu’il prend un peu de distance, un petit peu plus de hauteur ». Et Christian Malard de conclure : « Et qui te dit qu’il n’y aura pas un deuxième mandat ? »

« Au pire ou au mieux, vous en avez encore pour sept ans et demi avec moi ! », a prévenu le président Sarkozy la semaine dernière.

Des diverses annonces, c’était finalement celle du zapping du PAF qui était la plus proche de la réalité : une simple fiche technique qui ne cherchait pas à vendre le produit Sarkozy. Pour se détendre, il y avait au même moment trois heures de programmation de… Anne Roumanoff sur Direct8, la chaîne du groupe Bolloré.

Mais, faute de 14Juillet traditionnel, j’ai préféré pouvoir dire « Sarkozy je t’ai vu ». Et j’ai aussi entendu quelques perles, comme celle-ci. Mais on s’habitue… C’est ça le pire !

Fabien Abitbol

Clearstream : Raffarin cité comme témoin

Dans l’affaire Clearstream, où le président de la République, garant des institutions, ancien  président du conseil supérieur de la magistrature (il ne l'est plus depuis la réforme de juillet 2008) est partie civile, un ancien Premier ministre, on le sait, comparaîtra devant les juges. Il s’agit bien sûr de Dominique de Villepin. Mais son prédécesseur sera appelé comme témoin par une autre partie civile, indique Pascal Junghans dans La Tribune…

En avril 2008, Dominique Ambiel a publié Qui veut la peau du président ? (Denoël). Un roman avec un contrat d’armement, une séduisante ministre de la Justice (amie de l’ex-épouse du président), un industriel mécène, et… le président

Jean-Pierre Raffarin est cité par son ancien collaborateur, le producteur de télé Dominique Ambiel. Dans les premiers listings, le nom de Dominique Ambiel figurait. Dans les suivants, il n’existait pas. Entre les deux, ce dernier aura été interpellé, en avril 2004, en compagnie d’une prostituée roumaine, mineure et sans-papiers. Ce dont le producteur de Fort Boyard s’expliquera en 2005 dans l’ouvrage « Fort Matignon, Pouvoirs, coulisses et manipulations » (Plon), avec la certitude qu’il s’agit d’un « coup » de l’ancien ministre de l’Intérieur. « En moins d’un mois, je passe des lambris dorés de la rue de Valois à un petit bureau de trois mètres sur trois », écrivait-il entre autres, après avoir expliqué dans quelle circonstances il avait écrit au procureur de la République (d’autres extraits sur le site de Denis Touret).

L’histoire est à lire ici, ainsi que des commentaires de lecteurs. Le même jour, Pascal Junghans publiait ce développement sur son blogue.

è Une chronologie de l'affaire Clearstream, de l’ouverture d’une information en 2001 à l’été 2007, deux mois après l’installlation de Nicolas Sarkozy à l’Elysée.

Montreuil : le tir de flashball à l’origine de la blessure

Dans l’affaire des suites de l’expulsion de la Clinique (lire ici et là), la blessure dont a été victime Joachim Gatti « ne peut avoir été réalisée que par un flashball », a déclaré Stéphane Gatti, le père de la victime, qui a précise avoir pris connaissance du premier rapport des médecins-experts. Une manifestation appelée « œil pour œil » est annoncée pour demain lundi.

Agé de trente-quatre ans, Joachim Gatti, petit-fils de Armand Gatti, a perdu l’usage de son œil droit, mercredi soir, après une charge policière, dans des circonstance que les « bœufs-carottes » rattachés à la préfecture de police de Paris (PP) doivent désormais élucider. L’Inspection générale des services (IGS) a compétence sur Paris et les trois départements de la petite couronne, et « a été saisie après qu'un jeune homme eut déposé une plainte. Elle a déjà entendu le jeune homme et d'autres personnes dans cette affaire », a indiqué à l'AFP une source judiciaire.

Elle a déjà entendu la victime, a confirmé son père.

Comme l’indique le site de La Clinique, une manifestation, intitulée « œil pour œil », est prévue demain lundi 13 juillet, à 19h, à l’entrée de la rue piétonne où se tenait mercredi soir le rassemblement festif, à la Croix-de-Chavaux. « Nous ne voulons pas que la police nous expulse. Nous ne voulons pas que la police tire sur des gens en silence. Nous ne voulons pas de police du tout », indiquait encore la page d’accueil du site dimanche soir, en référence aux évéments du mercredi 8 juillet.

A Montreuil, un autre squatt est expulsable depuis le passage, le 29 juin, de l’huissier. Il s’agit de la Demi-Lune, dans le quartier de La Boissière, où cette résidence immobilière est prévue, censée être livrée au 4e trimestre 2009, selon le site de Foncière résidences, promoteur du projet. Lorsque le tramway T1 aura été prolongé dans la version qui a été décidée, une station s'arrêtera à proximité du quartier de La Boissière…

è Des nouvelles des deux squats montreuillois, en date du 4 juillet, sur Futur rouge, avant l’expulsion du 8 au matin et l’intervention policière du 8 au soir.

è Le grand loto du tramway (Métro-pole, 26 mai)

Cellules individuelles : un décret attaqué devant le Conseil d'Etat

Un décret de juin 2008 restreignant le droit des prévenus à une cellule individuelle en prison, pourtant prévu par le Code de procédure pénale mais inapplicable en raison de la surpopulation carcérale, a été attaqué vendredi devant le Conseil d'Etat.

L'Observatoire international des prisons (OIP), qui défend les droits des détenus, demandait l'annulation du décret du 10 juin 2008 pris par la garde des Sceaux d'alors, Rachida Dati.

L'obligation d'une cellule individuelle pour tous les détenus, y compris les prévenus en attente de jugement, est inscrite dans le Code de procédure pénale (art. 716) depuis une loi du 15 juin 2000 mais le Parlement a autorisé la France à se soustraire à cette règle, la dernière fois le 12 juin 2003 pour une durée de cinq ans. 

Le 10 juin 2008, Rachida Dati a pris un décret imposant à un prévenu qui veut être enfermé seul en cellule d'en faire la demande et d'accepter, si celle-ci ne peut pas être satisfaite dans son établissement, un éventuel transfert.

Pour l'OIP, ce décret « fait ainsi de la règle de l'encellulement individuel un droit conditionné » à l'acceptation par le détenu d'un « éloignement géographique ».

Le rapporteur public Mattias Guyomar, magistrat chargé de dire le droit, a estimé vendredi qu'à compter du 12 juin 2008, « le principe de l'encellulement individuel devait s'appliquer » en l'absence de nouvelle prorogation de la loi de juin 2000. 

Il reste qu'il y a « aujourd'hui une impossibilité matérielle » à enfermer les prévenus dans des cellules individuelles avec environ 63 000 détenus pour 52 000 places, a constaté M. Guyomar.

Sans recommander l'annulation du décret attaqué, le magistrat a conseillé au gouvernement « de modifier l'article 716 du Code de procédure pénale », qui énonce le principe de l'encellulement individuel.

Le Conseil d'Etat se prononcera dans quelques semaines.

AFP

è Le législateur face à la loi pénitentiaire : l’humiliation de la République (Dedans-dehors n°67, avril 2009, présentation à lire ici et là, bon de commande à imprimer)

è La dernière livraison de La lettre de la Justice administrative, datée de juin 2009 et mise en ligne le 1er juillet, entérine, en dernière page, l’appellation de « rapporteur public » en remplacement de « commissaire du gouvernement », comme le Conseil constitutionnel l’avait préconisé en novembre 2006 (lire ici le JO et là l’explication par Net-Iris.fr)

Montreuil : mise au point de la famille Gatti

Stéphane Gatti, de La Parole errante, co-auteur notamment de Cas par K et père de Joachim Gatti, réagit aux diverses lectures qu’il a pu faire concernant la relation des événements du 8 juillet à Montreuil, mettant en cause son fils, qui a perdu l’usage de son œil droit suite à l’usage de la force par la police.

Le fils de Armand Gatti, dans sa mise au point publiée sur Le Tiers-livre, indique notamment que son fils Joachim n’a pas « une vingtaine d’années », mais 34 ans, et qu’il n’était pas squatteur, mais réalisateur. Joachim Gatti est entre autres l’auteur de Magume (crise), présenté dans le 20e arrondissement à Confluences (en collaboration avec Arte, février 2003) et en compétition à Marseille en 2004. Joachim est également membre du réseau Migreurop et a participé à ce titre à la marche sur Vincennes de janvier 2008, Joachim Gatti a également interprété le rôle de Joachim Rivière dans La Commune (Paris 1871), de Peter Watkins.

La Parole errante étant à deux pas du lieu de la charge de la police, Stéphane Gati se trouvait sur les lieux au moment de la préparation du repas de solidarité. « J’ai quitté cette fête à 20h en saluant Joachim », explique-t-il. Pour lire sa mise au point concernant les événements de Montreuil, cliquer ici.

En conséquence, le titre de mon sujet d’hier, qui parlait d’un « squatteur » blessé, a été modifié.

Poursuites annuleés contre Marcel Campion

La 10e chambre du tribunal de grande instance de Paris a annulé vendredi les poursuites contre Marcel Campion, qui avait été interpellé en juin dans le 16e arrondissement alors qu’il détenait une arme dans son véhicule. Un vice de procédure a bénéficié au forain.

Un revolver .357 Magnum volé en juin 1981 en Suisse avait été retrouvé dans le véhicule de Marcel Campion en juin, dans le périmètre sécurisé de Roland-Garros (écouter ici les explications de RTL, qui avait dévoilé l'information). A l’Observateur de Beauvais, qui lui faisait remarquer en mars 2008 qu’il était « interdit de transporter des armes », il avait répondu : « Pas les fusils de chasse ! Moi et mes amis sommes tous des chasseurs ! ».

Le « roi des forains », qui parlait d’un retour à la peine de mort, avait passé 36 heures en garde à vue.

Le procès-verbal dressé le 5 juin par la police n’a pas permis « de garantir la régularité des conditions dans lesquelles l’arme a été découverte », selon le tribunal.

Selon le procès verbal, la police avait trouvé la porte de l'automobile ouverte et l'arme à feu visible, posée près du siège du conducteur. Marcel Campion a pu prouver que la porte de son véhicule était fermée, et que l’arme n’était pas visible de l’extérieur. Ce qui ne change rien au délit, mais ne donnait pas la permission à la police de fouiller le véhicule… et a permis l’annulation des poursuites contre le forain.

L’information révélée par RTL n’était donc vraie que pour partie, puisque l’on y parlait d’une « crosse qui ressort d’une sacoche ».

è En juin 2008, une bagarre avec la police dans le 10e arrondissement de Paris. Une « bande de connnards » qui voulait lui passer les menottes.

Après une expulsion, un réalisateur perd un œil

Au cours d’une manifestation qui a suivi l’expulsion organisée mercredi à Montreuil (Seine-Saint-Denis) de la « Clinique en exil », un squatteur réalisateur a perdu un œil. « Nous ne voulons pas nous faire tirer dessus en silence », proteste la coordination des intermittents et précaires d’Ile-de-France (CIP-IDF), qui se joint à l’appel à la manifestation de dimanche après-midi.

Avant-hier mercredi, dès six heures du matin, la police locale et des forces spécialisées procédé à l’expulsion de la Clinique, au 42, boulevard de Chanzy, à Montreuil. L’immeuble vide, situé à proximité de la place du marché, avait été investi en janvier par des squatteurs, à la fois des habitants et des activités collectives ouvertes à la population (ciné club, radio de rue, cantine, permanence pour rompre l’isolement,…).

Selon squat.net, il y avait près de 300 policiers et vingt membres du RAID pour procéder à l’expulsion. Un autre communiqué (récapitulatif) de la même source évoque « 200 flics, le RAID et les vigiles ».

Le soir, une manifestation de protestation avait lieu aux abords de la clinique désafectée. Des squatteurs auraient de nouveau tenté de réinvestir les lieux, gardés par trois vigiles, après avoir organisé une « cantine de rue ». Des échanges musclés ont eu lieu entre manifestants et forces de l’ordre. Un participant à la manifestation de soutien d’une vingtaine d’années, Joachim Gatti, membre de la CIP-IDF, a été semble-t-il victime d’un tir de flashball, et a perdu l’usage d’un œil. Il a été transféré dans un hôpital parisien. Au moins trois personnes ont été placées en garde à vue (trois selon la préfecture, cinq selon les organisateurs).

« Nous avons bien eu connaissance qu'un jeune homme a perdu son œil mais pour le moment il n'y a pas de lien établi de manière certaine entre la perte de l'œil et le tir de flashball », a déclaré la préfecture.

« Le pronostic médical est des plus réservés : il n’aurait que très peu de chances de ne pas perdre cet œil », indique la CIP-IDF. Une source médicale ayant requis l’anonymat a déclaré à l’AFP : « Il a perdu son œil droit ».

Le commissaire de police de Montreuil a fait savoir qu'il allait saisir l'Inspection générale des services (IGS) afin que la « lumière soit faite sur les circonstances » de l'affrontement entre la police et les squatters, a indiqué la mairie. En Seine-Saint-Denis, comme pour les autres départements de la petite couronne, le contrôle de la police est effectué par l’IGS, qui est l’un des services actifs de la préfecture de police de Paris (PP), contrairement au reste de la France, pour qui les « bœuf-carottes » dépendent de l’IGPN.

Hier, confirmant les affrontements et les interpellations de mercredi soir, la préfecture de Seine-Saint-Denis n’avait pas fait état de blessés. 

Deux rendez-vous sont annoncés sur le site de la CIP-IDF. Le premier dimanche 12 juillet à 15h pour la réunion de la Clinique, au marché Croix-de-Chavaux, le second lundi 13 juillet à 18h (le blogue de la Clinique annonce 19h) pour une manifestation, à partir de l’entrée de la rue du capitaine Dreyfus (métro Croix-de-Chavaux), d’où la manifestation de mercredi soir était partie.

Fabien Abitbol (titre retouché samedi 11 à 18h30, lire également ici)

è Le site de la CIP-IDF

è Le blogue de la Clinique occupée

è La dépêche AFP sur le site de Libération, où le blessé « fait partie du mouvement autonome — un réseau militant d’extrême-gauche — qui dénonce notamment la cherté des loyers à Paris et dans certaines banlieues parisiennes ». L'AFP ne donne la parole qu'à la préfecture, à la mairie et au corps médical.

Sénat : une femme aux Affaires sociales

Pour la première fois sous la Ve République, une femme a été élue cette semaine, contre l’avis de la plupart des sénateurs UMP, à la tête de la commission permanente des Affaires sociales. La sénatrice centriste du Rhône Muguette Dini, par ailleurs vice-présidente de Alliance centriste, a recueilli 34 suffrages, mais avec les voix de la gauche, sur 52 votants (la commission compte 56 membres).

« Nous avons fait barrage à une entreprise de division et choisi le candidat qui était le moins à droite », a commenté le sénateur du Rhône Guy Fischer (PCF, groupe Communiste républicain et citoyen), vice-président du Sénat.

Mme Muguette Dini est devenue sénatrice lors du renouvellement de septembre 2004, le dernier où les sénateurs étaient appelés à siéger pour neuf ans. Cette enseignante à la retraite avait alors soixante-quatre ans. Membre fondatrice de l'association Elles Aussi pour la parité femme-homme en politique, créée en 1992, Mme Dini est également membre de la Délégation aux droits des femmes et à l'égalité des chances entre les hommes et les femmes. Ce que n’a pas manqué de souligner, dans ce communiqué, la sénatrice socialiste du Puy-de-Dôme Michèle André, présidente de ladite délégation, qui « tient à saluer la décision de la commission des affaires sociales du Sénat qui vient, à une très large majorité, de porter à sa présidence Mme Muguette Dini (UC, Rhône) ».

Dans son communiqué, l’ancienne secrétaire d’Etat aux Droits des Femmes (gouvernement Rocard 2) n’est pas entrée dans le détail des voix et des tractations qui ont dû avoir lieu entre les différentes sensibilités politiques adin que, pour une fois, une femme préside une commission…

Depuis le renouvellement de sepembre 2008 du Sénat, les femmes représentent 22 % des 343 élu(e)s.

Du fait de la nomination au gouvernement de MM. Henri de Raincourt (UMP) et Michel Mercier (Union centriste, UC), le sénateur de la Meuse et ancien ministre Gérard Longuet et le sénateur des Yvelines Nicolas About, conseiller régional francilien, ont été élus respectivement à la présidence des groupes UMP et UC du Sénat indique cette dépêche de l’AFP.

A l’Assemblée nationale, trois femmes s’étaient disputé le fauteuil de la Culture, toutes trois de l’UMP. Il s’agissait de l’une des deux créations de sièges, dans le cadre de la réforme constitutionnelle, et la benjamine l’avait emporté par 44 voix contre 30.

F. A.

è Un portrait de Gérard Longuet (AFP, via Le Matin)

Deux bébés abandonnés à Paris : la police lance un appel

La police a lancé un appel a témoins après la découverte de deux bébés abandonnés le 3 juillet dans le 18e arrondissement, a indiqué jeudi soir cette dépêche de l’Associated Press. Deux numéros de téléphone sont à la disposition des témoins (lire en bas).

Vendredi dernier, le 3 juillet, en milieu de matinée, une femme se présentant comme la mère des enfants (une fille et un garçon, voir photo) a entamé la conversation avec deux adultes roumains, à qui elle leur a confié la garde des bébés, prétextant aller chercher des cigarettes, pour ne jamais redonner signe de vie. Agée d’une trentaine d’années, brune et de forte corpulence, elle avait les cheveux noués en queue de cheval, et portait lors de l'abandon des enfants un tee-shirt blanc, une jupe longue bleue et des sandalettes. 

Les deux enfants ont été placés dans un foyer d’accueil dans le 14e arrondissement. Saisie, la brigade de protection des mineurs (BPM) n’a pour l’instant pas déterminé leur potentiel lien de parenté. Depuis leur découverte « ils ne parlent pas du tout » et, malgré les diverses sollicitations, ils « ne se sont pas exprimés » depuis qu’ils ont été recueillis. Selon les premiers éléments de l’enquête, ils ne seraient pas frère et sœur, mais des analyses ADN sont en cours.

La fillette est de type européen, méditerranéen, à la peau mate et les yeux marron foncé, mesure 79 cm et aurait, d'après sa taille, 24 mois. Elle est brune bouclée aux cheveux courts et portait le 3 juillet des boucles d'oreille avec une pierre de forme hexagonale. Elle portait une robe blanche, des sandalettes bleues et orange de marque Pasite style.

Le garçonnet, de type européen, mesure 84 cm, et aurait environ 22 mois. Il a des yeux bleus et des cheveux blond-châtain, et portait un tee-shirt rouge à manches courtes, des baskets Creeks et une couche pour bébé. 

L’âge dentaire des bambins est estimé à dix-huit mois.

Toute personne susceptible d’avoir des renseignements à fournir sur cette affaire est priée de contacter l'état-major de la police judicaire au 01 45 44 31 82 ou les enquêteurs au 01 77 72 06 36.

Le gouvernement face à des syndicats unanimement hostiles

L’opposition syndicale au travail dominical est toujours aussi vive

Si le gouvernement a retiré certaines dispositions du texte précédent, comme renoncer à faire passer de cinq à huit le nombre de dimanches où des ouvertures exceptionnelles peuvent être autorisées par le maire, cela n’a pas suffi à calmer l’opposition politique, mais aussi syndicale. « La loi doit être retirée », réclame la CGT, qui a remis la semaine dernière 110 000 signatures contre le travail du dimanche au ministère du Travail (la version en ligne de la pétition est ici, avec 20 000 signatures, selon la CGT, note du ouaibemaître).

Elle dénonce « l’imbroglio dans lequel se trouve le gouvernement, pris au piège par un texte qui, d’exception en dérogation, conduira à la généralisation du travail du dimanche ». La CFDT, par la voix de son secrétaire général, s’inquiète pour sa part des « zones d’ombre » présentes dans cette nouvelle version. « Selon l’interprétation, on aura petit à petit une généralisation du travail du dimanche dans notre pays », analyse ainsi François Chérèque, insistant notamment sur la définition des zones touristiques. « On aura créé un changement de société et des injustices sociales supplémentaires. »

La CFTC, elle, s’alarme de la menace que la généralisation des ouvertures du dimanche fait courir au commerce de proximité, et demande une « étude d’impact » afin de mesurer ce risque. Le texte « affirme dans son préambule le maintien du repos dominical, mais dans ses dispositions, c’est l’inverse et tout le monde sera bientôt en zone touristique ou en zone d’activité exceptionnelle, et devra travailler le dimanche », s’alarme Éric Scherrer (CFTC).

Signe évident de protestation, les initiatives syndicales se multiplient. Ainsi, dimanche, des militants Sud, rejoints par Ian Brossat, président du Groupe communiste de Paris, ont manifesté devant le Franprix de la rue de Ménilmontant, ouvert le dimanche jusqu’à 21 heures sans autorisation.

Lucy Bateman, pour L’Humanité du 7 juillet

è La dérèglementation du Code du travail deviendrait la norme