« Deux ans après avoir quitté l'Elysée, Jacques Chirac s'est confié aux journalistes Bernard Vaillot et Christian Malard. Une occasion pour l'ancien président de revenir dans ce portrait sur ses années de jeunesse, ses combats d'hier et d'aujourd'hui et de livrer sa vision du monde », indique le guide des programmes de France 5 en annonçant le documentaire de première partie de soirée qui sera diffusé ce lundi 15 juin sur le réseau numérique. Réalisé par Magalie Forestier et Ludovic Fossard, il fait partie de la collection « A Visage découvert », de Bernard Vaillot, le P-Dg de Galaxie Presse.
On apprend peu (pour ne pas dire « pas ») de choses sur la longue carrière politique de Jacques Chirac dans ce portrait. Encore moins sur son passage à la mairie de Paris, qui dura pourtant près de vingt ans. En revanche, on saura ce qu’il pense de la sardine à l’huile, ou de l’« homme africain ». Car, à soixante-seize ans, et deux ans après avoir quitté l’Elysée, « le grand », comme l’appelle sa fille Claude, se délecte à répondre à Nicolas Sarkozy sur son discours de Dakar. « L'homme africain est entré dans l'Histoire, il y est même entré le premier. On ne peut avoir à son égard que du respect, le respect que l'on a pour un ancêtre commun », affirme dans ce documentaire le retraité du quai Voltaire (vidéo ici, durée : 1 min).
Laïque, pudique à la limite du secret, Jacques Chirac se méfie des étiquettes de droite et de gauche, et privilégie les contacts directs et les poignées de mains aux ors de la République, du moins à ses débuts. Quand au milieu des années soixante on le pousse à être député de Paris, il se retranche en Corrèze.
Pierre Péan notera que Chirac apprécie d'être réputé pour ses goûts simples, de la tête de veau aux romans policiers en passant par la bière, afin de mieux préserver « son jardin secret à l'abri du regard des autres ». La semaine dernière, lorsqu’il s’est naïvement fait attraper par Bernadette en flagrant délit de courtoisie (pour ne pas dire autre chose), il paraît que l’assistance a bien ri (lire ici). Cette séquence, bien entendu, ne fait pas partie du documentaire, mais reflète un peu l’individu.
Qu’est-ce qui a convaincu Jacques Chirac de se confier ainsi ? « Son entourage et lui-même avaient vu plusieurs volets de la série, notamment ceux que nous avons consacrés à l'ancien secrétaire d'Etat américain Colin Powell et au président égyptien Hosni Moubarak, que le président connaît bien. Qu'ils aient accepté de participer à l'émission malgré leur réserve naturelle, tout autant que le concept et la sobriété de la série, l'ont convaincu. C'est d'ailleurs la première fois depuis la fin de son mandat qu'il accepte de se confier seul et sans aucun proche — ni sa fille ni son épouse — à des journalistes. L'entretien qu'il nous a accordé a été réalisé dans les bureaux de sa fondation, au travers de laquelle il poursuit aujourd'hui les combats qui lui sont chers », explique Christian Malard dans le guide des programmes de France 5.
On l’aura compris : si l'ancien président a accepté de participer à ce portrait, s’il retrace à sa façon son parcours, sa carrière et parle de ses espoirs et de sa vision du monde, c’est que, à son âge, Jacques Chirac n'a pas dit son dernier mot et n'a pas encore pris sa retraite. Avec une côte de popularité à 74 %, il est aujourd’hui l'homme politique le plus populaire du moment. Mais il passe uniquement sur le réseau numérique de France 5, et pas sur France 2 ou France 3, alors même que Christian Malard, l’un des deux interviewers de l’ancien président, a en charge la politique internationale à France 3.
Jacques Chirac parle notamment de son action sur la scène internationale, son refus de la guerre en Irak et la position de la France. Il aborde aussi son discours de Johannesburg en 2002 où il alerte sur les périls écologiques qui menacent la société. Parmi les intervenants, François Pinault, Gerhard Schröder, Abdou Diouf, Ban Qi Moon ou Pierre Péan éclairent l'entretien sur la personnalité de l'ancien Président.
Certains trouveront ce portrait fade, complaisant peut-être. Plaisant suffira. Sans aucun doute.
F. A.
Journaliste et producteur de la série, Bernard Vaillot présente dans cette vidéo (8min22) sa conception du documentaire, et, dans celle-ci (7min.56) la collection A Visage découvert.
A Visage découvert, Jacques Chirac
Documentaire inédit, 60 minutes
Lundi 15 juin, France 5
numérique, 20h35
Autres diffusions annoncées : jeudi 18 juin à 12h20 sur TEMPO NOUVELLE-CALÉDONIE, jeudi 18 juin à 15h45 sur TEMPO RÉUNION et vendredi 19 juin à 13h30 sur TEMPO POLYNÉSIE
Le gendre d'un ancien collègue était il y a quelques années garde républicain, et plus particulièrement planton à l'intérieur de l'Elysée à l'époque Chirac. Il avait raconté que souvent, le soir, le président descendait en robe de chambre et pantoufles discuter avec ceux qui étaient là, tranquillement. En revanche, quand c'était Bernadette, c'était le genre "Regardez devant vous, ne bougez pas, tenez-vous bien, sinon...." : la terreur, quoi! Un sens de l'humour plutôt à contresens, comme sur l'autoroute!
Rédigé par : Gotch | 15/06/2009 à 22h39
L'inimitié notable entre Chirac et Sarkozy rend le premier d'autant plus populaire que le second est impopulaire... me semble-t-il.
La côte de popularité à 74 % va peut-être alors encore augmenter et taquiner des sommets.
Rédigé par : Tita | 15/06/2009 à 23h25
J'ai regardé cette excellente émission qui nous a montré un Chirac un peu différent de ce que la plupart des gens connaissent. De sa perception réaliste de la droite et de la gauche, de sa jeunesse corrézienne, de son grand-père (laïcard, frand-maçon, et surtout, ce qu'on a pas dit : radical-socialiste), puis maintenant de son combat pour la planète, le droit à l'Eau, aux médicaments, au développement durable ... Il est reçu partout avec une aura de "sage". Sa passion pour les Arts Premiers à l'époque où ils n'étaient pas "à la mode", sa fausse banalité intellectuelle pour se garder son jardin secrêt ... Non, Jacques Chirac n'a pas dit son dernier mot .. et qu'il soit maintenant une des personalités préférées ne m'étonne pas !! La comparaison avec qui vous savez ne fait que renforcer cette cote !!!
Rédigé par : Monal | 15/06/2009 à 23h45
Je me suis bien gardé de comparer « le grand » avec l'actuel président. Et, si j'ai titré sur les deux noms, c'est par rapport à une minute du documentaire, car il fallait bien trouver un titre (disons plutôt que j'en ai fait l'effort).
Les deux ne sont pas comparables, et je pense que l'élève n'égalera jamais le maître (avec "a" et "i" accent circonflexe pour « le grand »).
L'accueil chinois semblait plus fastueux que celui réservé à JP Raffarin lorsqu'il représente soit la France soit la Francophonie (comme pour les JO).
Pour ce qui me concerne, je n'ai eu l'occasion de le côtoyer professionnellement que avant qu'il n'entre à l'Elysée. Bien avant. Jusqu'à son échec de 1988. Ca ne rajeunit personne !
Rédigé par : Fabien | 15/06/2009 à 23h54
Mouais...
Je vous conseille la lecture du document sivant, qui tempère un peu vos déclarations
http://www.evadoc.com/doc/1972/sakozy-et-lafrique-lanti-chirac
Rédigé par : farida | 09/11/2009 à 15h21
Je ne doute pas de la qualité du travail de Survie France, Farida, mais il ne faut pas s'en tenir au titre que j'ai mis pour introduire un doc !
Rédigé par : Fabien | 09/11/2009 à 15h30