Ménilmontant, mais oui madame...

Un million d'euros de retraite pour le président de la Générale

Daniel Bouton, le président de la Société Générale, pourrait toucher une retraite d'un million d'euros par an, indique L'Express sur son site Internet, sous le titre La Société générale soigne la retraite de Daniel Bouton. Jusqu’en 2010, au moins, on encadre les rémunérations. Pas les retraites. Même pour les entreprises aidées.

L'hebdomadaire explique que, selon le «document de référence 2009» de la banque déposé auprès de l'Autorité des marchés financiers (AMF) le 4 mars, la banque a provisionné près de 33 M€ pour les retraites de ses six mandataires sociaux, dont fait partie Daniel Bouton, avec pour hypothèse le versement d'une pension pendant vingt-trois ans.

Pour l’hebdomadaire, cela correspond à un montant moyen de 240 000 € par an et par mandataire. A quoi s'ajoute une retraite de base de 727 500 € par an pour Daniel Bouton, précise L'Express, dans la mesure où le président de la banque a obtenu le droit de conserver le bénéfice d'un « régime surcomplémentaire » de retraite qui lui était applicable quand il était encore salarié du groupe.

Daniel Bouton n'est plus salarié de l'entreprise depuis le 12 mai 2008, date à laquelle il a cédé son poste de directeur général à Frédéric Oudéa, pour ne conserver que celui de président du conseil d'administration. Si son contrat de travail était suspendu depuis qu'il avait été nommé à la tête du groupe (novembre 1997), la banque continuait à cotiser pour sa retraite, précise l'Express. Il a ainsi obtenu le droit de conserver, après son mandat, le bénéfice du régime surcomplémentaire de retraite qui lui était applicable en tant que salarié.

« Au total, la retraite de Daniel Bouton pourrait donc approcher, voire dépasser, un million d'euros », affirme le journal.

Daniel Bouton et les principaux dirigeants de la Société générale avaient officiellement renoncé, le 22 mars, dans une lettre adressée au salariés de la banque, à s'attribuer trois-cent vingt mille stock-options.

Dans sa dernière livraison consacrée à la crise, et titré Objectif 3 100 points, le Journal des Finances hebdo note que La Société générale a d’autres problèmes cette année. Des problèmes de salaires, précise le journal spécialisé.

Le slogan indiqué sur le document de référence déposé à l'AMF est « Société Générale : on est là pour vous aider »… Un programme.

F. A., dessin de Placide (archives de janvier 2008)

è La cotation de l’action SOGN à la bourse de Paris

Aucune reconnaissance posthume pour Lucien Léger

La Cour européenne des droits de l'homme a mis fin à la procédure judiciaire intentée contre la France par Lucien Léger, qui fut le « plus vieux prisonnier de France », en raison notamment du décès de l'intéressé en juillet 2008 et de celui, le même mois, de son avocat, Me Jean-Jacques de Félice. Elle n'a pas admis qu'un autre membre de la famille prenne le relais…

Lucien Léger, ancien magasinier puis infirmier psychiatrique, avait été condamné le 7 mai 1966 à la réclusion criminelle à perpétuité par la cour d'assises de Versailles pour l'assassinat d'un enfant de onze ans. Il dénonçait devant la Cour européenne des droits de l’homme, à Strasbourg, le caractère « inhumain » de sa détention, qui avait duré 41 ans (la plus longue de la Ve République). Il avait été débouté en première instance, en avril 2006. La cour avait notamment estimé que la durée de sa détention s'expliquait par sa « dangerosité potentielle » du requérant et par son « risque de récidive ».

Né en mars 1937, condamné en mai 1966, Lucien léger avait obtenu une libération conditionnelle le 3 octobre 2005, à l’approche de ses soixante-dix ans.

Dans son arrêt, rendu par treize voix contre quatre, les juges ont notamment estimé :

• que la poursuite de l’examen de la requête ne se justifiait plus, la législation française ayant été modifiée depuis et la Cour européenne ayant déjà traité des questions semblables à celles posées par Lucien Léger ;

•  que la femme qui avait souhaité poursuivre la procédure après le décès de Lucien Léger, une nièce, ne pouvait pas justifier de sa qualité d’héritière ni de celle de parente proche, ni de l’existence d’un «intérêt légitime».

Présent à l’audience en appel de son cas le 30 avril 2008, Lucien Léger avait dénoncé devant la presse les longues peines de prison : « Ou ils sont malades et il faut les soigner, ou ils sont responsables et il faut les faire sortir avec un suivi. Il faut arrêter avec ces peines sans fin ».

Il est décédé dans la première quinzaine de juillet 2008, à l’âge de soixante-et-onze ans, sans obtenir gain de cause, toujours condamné, et bien que le doute ait toujours plané sur son cas, au point qu’il avait été condamné à perpétuité et non pas à mort, alors qu’il s’agissait de la mort d’un enfant de onze ans. Beaucoup étaient et sont encore convaincus de son innocence, à part quelques farouches convaincus du contraire, comme Paul Lefèvre dans cette chronique. Son conseil, Me de Félice, infatigable défenseur des droits de l'homme (fils de ministre et treize ans durant vice-président de la Ligue des droits de l’homme), est mort à l’âge de quatre-vingts ans, le 27 juillet dernier.

A. L., photo : Conseil de l’Europe

è L'arrêt de radiation du 30 mars 2009 (au besoin cliquer sur « French », en rouge, pour obtenir la version française ; si cela ne fonctionne pas -les liens changent parfois de place-, rechercher "lucien leger" puis prendre l'arrêt de la Grande Chambre du 30/03/2009, afin d'avoir la lecture dans son intégralité). On y voit que, depuis 1979, Lucien Léger n’a cessé de demander sa remise en liberté ou sa grâce présidentielle, jusqu’au changement de législation de 2000, puis a recommencé en 2001.

è Un message de sa nièce Anne-Lise sur la note de juillet 2008 relative à l'annonce de son décès.

Stéphane Dalmat et trois autres personnes en garde à vue

L'ancien joueur du PSG et de l'Inter a été interpellé vers 5h40 du matin sur les Champs-Elysées

Le milieu de terrain du FC Sochaux Stéphane Dalmat était en garde à vue depuis lundi matin à Paris avec trois autres personnes, a-t-on appris de source policière.

L'ancien joueur du PSG a été interpellé vers 5h40 du matin alors qu'il se trouvait dans le secteur de l'avenue des Champs-Elysées avec trois autres personnes. Un de ses frères, Cyril qui évoluait avant aux Francs Borains, figurerait parmi les personnes gardées à vue.

Les policiers de la Brigade anticriminalité (BAC) ont été appelés pour mettre fin à un différend qui aurait opposé le footballeur à une femme. Le ton serait monté et des coups auraient été échangés avec les forces de l'ordre. Selon la police, le footballeur se trouvait en état d'ébriété.

Les quatre personnes sont actuellement interrogées au commissariat du 8e arrondissement.

La Dernière heure

1er avril : Sarkozy en direct chez Elkabbach

Des journalistes convoqués par la police

Nicolas Sarkozy sera l’invité d’Europe 1 mercredi matin, premier avril, a annoncé la station du groupe Lagardère Active médias, propriété de Arnaud Lagardère. Le même jour, des journalistes sont convoqués à la police pour avoir… diffusé des propos du président.

Nicolas Sarkozy répondra aux questions de Jean-Pierre Elkabbach, de 8h à 8h30, en direct de l’Elysée, à la veille du G20 qui doit se tenir à Londres.

Au même moment, des journalistes de France 3 et de Rue89 devront répondre aux questions de la police judiciaire, avec le soutien de certains de leurs confrères. La police cherche à savoir comment Rue 89 a pu, en juillet 2008, diffuser une vidéo de Nicolas Sarkozy sur le plateau de France 3, qui n’avait « pas vocation » à être diffusée. Il y apostrophait notamment le journaliste Gérard Leclerc, époux de l’animatrice vedette de la tranche matinale… de Europe 1.

La dernière « interview » du président avait été critiquée par le SNJ-CGT. Elle remonte au 5 février et était sur trois télévisions et une radio.

Aujourd’hui, les syndicats devaient être reçus à l’Elysée.

F. A.

è Petit pense-bête au CSA sur le cas Elkabbach

è Vidéo Sarkozy : 2 journalistes de Rue89 convoqués par la police

Maurice Jarre est mort

Le compositeur français Maurice Jarre, 84 ans, est décédé dans la nuit de samedi à dimanche à Los Angeles (Etats-Unis), a annoncé à l'AFP le manager de Jean-Michel Jarre, l'un de ses enfants, confirmant cette information du site Purepeople.

La carrière de Maurice Jarre, né en 1924 à Lyon, commence réellement dans les années cinquante avec la composition de musiques de films. Après avoir travaillé en France avec les réalisateurs Georges Franju, Jacques Demy ou Alain Resnais, il rencontre le succès avec la bande originale de Lawrence d'Arabie (1962), qui le hisse sur le podium d'Hollywood et scelle sa collaboration avec le réalisateur britannique David Lean. Ils feront équipe également dans le Docteur Jivago (1965) et La Route des Indes (1984). Pour les musiques de ces films, Maurice Jarre sera récompensé d'un Oscar. Plus récemment (janvier 1990 en France), ce fut Le Cercle des poètes disparus.

Sa santé était ces dernier temps défaillante ; on le disait souffrant d’un cancer. Début mars, il n’était pas au festival de Lucerne, en Suisse. Sa dernière apparition remonte trois semaines plus tôt, à février, lors du festival de Berlin, où il avait reçu un ours d’or pour l’ensemble de sa carrière.

Maurice Jarre a participé à plus de cent cinquante musiques de films, pour de grands réalisateurs comme John Frankenheimer, Alfred Hitchcock, John Huston, Luchino Visconti et Peter Weir.

Il doit être incinéré mardi à Los Angeles.

è Un entretien de avril 2006 (Cineziq)

Dix milliard d’euros pour l’armement

Pour commenter l’information passée presque inaperçue indiquant que La France va doubler ses commandes à l’industrie de Défense, l'hebdomadaire l’Usine nouvelle, dans son édition du 26 mars, publie un dossier titré « Armement : l'autre plan de relance », dont voici l’éditorial, titré ironiquement « Une bonne nouvelle », qui ne manque pas de sel. Un entretien publié ce dimanche sur le Spiegel indique, comme le relève le spécialiste défense de Libération, que la construction de l’Airbus A400M ne pourra pas être menée à terme.

Avec un plan à 10 milliards, le Président et son ministre de la Défense auraient dû logiquement entonner, en canon, une Marseillaise pour les industriels.

Une dizaine de milliards injectés dans l'économie française. Et personne n'en parle, ou presque. La Direction générale de l'armement (DGA), le bras armé -si l'on peut dire- du gouvernement en matière de dépenses militaires, a pourtant annoncé la nouvelle la semaine dernière.

Ses commandes, en principe calibrées à 10 milliards d'euros bon an mal an, ont été multipliées par deux, à 20,3 milliards. Certes, ces 10 milliards d'euros supplémentaires ne seront pas distribués en une fois. Mais le montant, même échelonné sur plusieurs années, est colossal. Surtout si on le compare à la totalité du plan de relance français : 26 milliards. Le coup de pouce a de quoi ravir nos généraux, victimes de la rigueur budgétaire, et soulager notre industrie de la défense, qui en a bien besoin, elle qui emploie 80 000 salariés. Ces commandes pour demain garantissent les emplois d'aujourd'hui.

Comme le montre notre enquête (lire page 16), la manne devrait profiter à de nombreux industriels de l'armement. Nexter, l'ancien Giat, avec son nouveau véhicule blindé de commandement d'infanterie, se frotte les mains. Panhard, le fabricant du nouveau « petit véhicule protégé » aux ambitions mondiales, s'apprête à embaucher. DCNS, notre champion de la construction navale avec ses frégates et ses sous-marins nucléaires d'attaque, s'attend à un surcroît d'activité dans ses bureaux d'études et certaines usines. Thales, Safran et, dans une moindre mesure, Dassault, sont eux aussi à la fête.

Tous ont l'intention de s'appuyer sur ces commandes inespérées pour montrer leurs muscles, leur talent, et décrocher de nouveaux contrats à l'export. Alors, pourquoi une telle discrétion dans les rangs ? Sur leurs sites Internet, les groupements d'industriels du secteur, le Gicat (industries de défense terrestre) ou le Gifas (aéronautique et espace), ne mentionnent même pas, dans leur veille d'actualité, cette bouffée d'oxygène qu'ils doivent à la puissance publique. Plus extraordinaire, à l'ère de la communication forcenée, c'est le silence radio du côté du pouvoir. Avec un plan à 10 milliards, le Président et son ministre de la Défense auraient dû logiquement entonner, en canon, une Marseillaise pour les industriels. Etrange.

Entreprises et politiques craignent-ils de susciter la colère des antimilitaristes ? Ils ne pèsent plus très lourd, dans la société française, face aux millions de Français inquiets pour leur emploi. La popularité de l'armée, régulièrement mesurée, n'a jamais été aussi élevée : 87 % des Français en avaient une bonne image en juillet dernier, selon le baromètre de BVA. En fait, treize ans après la fin de la conscription, nos concitoyens plébiscitent leurs soldats. Militaristes un peu romantiques, ils soutiennent, dans leur grande majorité, les actions extérieures… sauf quand elles font des victimes. Quelques jours après la mort de dix soldats français en Afghanistan, en août dernier, 55 %des personnes interrogées se prononçaient pour le retrait de nos troupes, contre seulement 36 % qui se déclaraient favorables à leur maintien. L'armée, formidable ; la guerre, plus jamais.

Or, quand les équilibres économiques sont menacés, les esprits sont hantés par une idée noire : la crise ne débouche-t-elle pas parfois sur le conflit ? C'est peut-être pour chasser cette mauvaise pensée que l'Etat a choisi le soutien discret à ses marchands de blindés, d'avions de combat et de communications sécurisées. Une fois n'est pas coutume, il a sorti son chéquier sans convoquer la télé.

Laurent Guez, Directeur de la rédaction, L'Usine Nouvelle

èLa première commande du plan de relance Armement (2,4 milliards)

è Dassault se dit « un peu déçu » des commandes de Rafale par l'Etat français

L’Usine nouvelle - n°3140 du 26 mars au 1^er avril 2009 - 3,50 €

Hersant vend du papier !

Le Groupe Hersant média (anciennement Groupe France-Antilles), a décidé de se séparer d’une partie de son pôle Outre-mer, a indiqué mercredi cette brève publiée sur le site Internet de Challenges.

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Discrètement, Philippe Hersant, résident helvétique, construit son empire en France et dans la Confédération. Il vient de se séparer de 50 % de sa participation dans le Journal de l'Ile de la Réunion, où il était entré en 1991

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Le Groupe France-Antilles s’était implanté à La Réunion en 1991, cinq ans avant le décès de Robert Hersant, reprenant le Journal de l’Ile de la Réunion (JIR) à l’occasion de ses quarante ans. Son directeur sous Philippe Hersant (le dernier des fils de Robert Hersant, fondateur du Groupe France-Antilles) a longtemps été Jacques Tillier, qui officie désormais sur les terres de Xavier Bertrand.

Selon Challenges, la direction du JIR a informé les salariés de la cession par le groupe de 50 % du capital du quotidien à un homme d'affaires réunionnais, Abdul Cadjee, « présent notamment dans l'immobilier », confirmant en cela une information publiée voici cinq semaines dans La Lettre A sous le titre « Hersant cède le journal de l’île », où le nom de l’entrepreneur était déjà cité. Outre son implication dans l’immobilier d’entreprise et l’hôtellerie, M. Cadjee est aussi connu des milieux du football. Son fils, lui, est dans l’automobile.

Les activités de Philippe Hersant en Suisse

Président du conseil de surveillance de Groupe Hersant Media, Philippe Hersant est présent en Suisse (où il a le statut de résident) depuis le début du vingt-et-unième siècle par le biais des Editions Suisses Holding SA (fondation en 2002), dont le siège est à Fribourg. Dans la confédération helvétique, il a effectué quelques emplettes :

•
juillet 2001 : rachat du quotidien La Côte, qui couvre les districts de Nyon et de Morges ;

• mars 2002 : prise de participation majoritaire (62%) dans la Société neuchâteloise de presse, éditrice des quotidiens L'Express et L'Impartial ;

• juillet 2005 : Philippe Hersant devient actionnaire de Léman Bleu, la télévision locale genevoise ;

• septembre 2005 : acquisition de 35 % de TVM3, la télévision musicale romande ;

• juin 2006 : prise de participation de 12 % dans l'hebdomadaire valaisan Le Confédéré ;

• décembre 2007 : entrée dans le capital-actions de La Région Nord Vaudois à hauteur de 13 %.

L'hebdomadaire gratuit Arc Hebdo, diffusé dans l'arc jurassien, Le Courrier du Val-de-Ruz, Le Journal de Cossonay et L'Echo Rollois sont aussi passés dans le giron de Philippe Hersant.
Le chiffre d'affaires de ses activités en Suisse dépasserait les 60 millions de francs suisses (35 à 40 M€).

èBataille des médias : Philippe Hersant sort du silence (IFRA, juin 2005)

è La fiche Hersant sur le site de l’école supérieure de journalisme de Lille

è L’évolution du groupe depuis 2004

500 € pour certains demandeurs d’emploi

Ce décret publié ce matin au Journal officiel et daté d’avant-hier vendredi instaure une « prime exceptionnelle pour certains salariés privés d'emploi ».

Seront concernés les chômeurs « perdant involontairement leur emploi » entre le 1^er avril 2009 et le 31 mars 2010, à condition qu’ils résident sur le territoire national, qu’ils soient aptes au travail, qu’ils aient travaillé au moins 305 h (soit environ deux mois) dans les vingt-huit derniers mois (et moins des quatre mois équivalent temps plein qui ouvrent droit à indemnisation) et qu’ils en fassent la demande auprès de Pôle emploi dans les six mois suivant la perte d’emploi.

Le montant de cette prime de crise est de 500 €, versés en une fois.

Pôle emploi, qui cherchait à embaucher 3 000 personnes, devrait recruter environ 1 800 équivalent temps plein pour faire face à la montée du chômage d’une part (un millier) et pour « assurer les missions de suivi des chômeurs bénéficiant d'un contrat de transition professionnelle ou d'une convention de reclassement personnalisé » d’autre part (860).

Changement d'heure : l’Ached toujours sur le pied de guerre

Le passage à l'heure d'été, prévu dans la nuit de samedi à dimanche (à 2h du matin dimanche, il sera 3h), a encore des adversaires, qui affirment que cette modification perturbe les hommes et les animaux et n'a jamais rendu les services attendus en matière d'économies d'énergie.

Depuis des années, l'Association française contre l'heure d'été double (ACHED) réclame son abandon. Elle appelle au remplacement du système actuel de changement par l'application d'une heure constante tout au long de l'année : soit celle du méridien de Greenwich (GMT +0), soit celle de l'heure d'hiver en France (GMT +1).

L'heure d'été française est « double », en décalage de deux heures avec l'heure solaire (à GMT +2) pendant environ sept mois, du dernier dimanche de mars au dernier dimanche d'octobre.

L'ACHED, évoquant les difficultés d'adaptation de l'organisme à l'heure d'été avec la perte d'une heure de sommeil, l'accuse d'être responsable de problèmes d'endormissement, donc de fatigue, ainsi que de dépressions et de prises supplémentaires de psychotropes.

« Les effets directs sur la santé sont importants », affirme Eléonore Gabarain, présidente de l'ACHED, dans un entretien à l'Associated Press. Elle s'appuie sur une série d'études allemandes et anglo-saxonnes qui établissent selon elle une « corrélation » entre le passage à l'heure d'été et l'augmentation du nombre d'accidents de la route, de suicides, ainsi que de la pollution atmosphérique (liée à l'augmentation du trafic automobile lors des soirées estivales).

Dernière étude mise en avant par l'ACHED, celle de chercheurs de l'Institut Karolinska de Stockholm publiée en octobre dernier dans la revue "New England Journal of Medicine" et selon laquelle le passage à l'heure d'été augmenterait le risque de crise cardiaque : pour la période 1987-2006, les auteurs ont constaté que pendant la semaine suivant le passage à l'heure d'été le nombre d'infarctus augmentait de 5 %, sans que cette hausse soit compensée par une baisse significative au moment du retour à l'heure d'hiver.

L'heure d'été a été instaurée en France en 1976, à la suite du choc pétrolier de 1973, afin de réaliser des économies d'énergie en réduisant les besoins d'éclairage en soirée. L'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (ADEME) évalue à 1 300 gigawatt/heure gWh (Joule) l'énergie économisée chaque année en France grâce au changement d'heure, soit 4 % des consommations d'éclairage annuelles et moins de 0,5 % de la consommation intérieure totale d'électricité.

Pour Mme Gabarain, au contraire, « le bilan énergétique est négatif » si l'on prend en compte la surconsommation totale d'énergie liée à l'augmentation des besoins de chauffage le matin au début du printemps et de climatisation les soirs d'été.

La présidente de l'ACHED s'appuie notamment sur une étude réalisée par des universitaires dans l'Etat américain de l'Indiana en 2006, selon lesquels l'heure d'été occasionnerait une augmentation moyenne de 1 % de la consommation électrique des particuliers. Les lampes fluorescentes à basse consommation, qui remplaceront progressivement les ampoules à incandescence, devraient réduire à l'avenir les gains énergétiques imputables à l'heure d'été.

La Commission européenne, qui a harmonisé les dates de changement d'heure des Etats membres en 1998 sans rendre ce système obligatoire, a reconnu dans un rapport en novembre 2007 que « les économies effectivement réalisées sont difficiles à déterminer et, en tout cas, relativement limitées ».

Mais Bruxelles ne conteste pas le bien-fondé supposé de cette modification d'heure : « outre le fait qu'elle favorise la pratique de toutes sortes de loisirs le soir et qu'elle génère quelques économies d'énergie, il y a peu d'impacts de l'heure d'été et le régime actuel ne constitue pas un sujet de préoccupation dans les Etats membres de l'UE ».

Associated Press

è « Le passage à l'heure d'été ne pose que des problèmes » (Eléonore Gabarain, octobre 2005, LIntern@ute-Savoir)

L'air des crèches est trop pollué

L'air des crèches contient des substances cancérigènes à taux potentiellement dangereux pour les enfants, selon les résultats d'une analyse menée par l'Association santé environnement (ASE). Ces résultats, dévoilés le 26 mars notamment par ce sujet publié dans Le Parisien Aujourd'hui en France et celui-ci sur Europe 1 (tous deux en exclusivité…), font suite à cette enquête dont le but était de mettre au jour des vecteurs de cancer de la vie quotidienne, et notamment dans le cadre de la petite enfance.

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La crèche collective municipale du 124, boulevard de Ménilmontant (à l’angle de la rue des Panoyaux), dans le 20e, a ouvert en février 2008

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Les résultats viennent d'une analyse de la qualité de l'air intérieur d’une dizaine de crèches en France. A la suite de celle-ci, l'association a découvert que les « deux tiers des établissements contenaient des traces de benzène à des seuils jugés préoccupants par l'OMS » (organisation mondiale de la santé).

Cinq crèches dépasseraient la valeur toxicologique considérée comme dangereuse pour les formaldéhydes. Ces derniers sont considérés comme les polluants les plus répandus dans les habitations, présents notamment dans les vernis et les matériaux en bois aggloméré.
L'association recommande aux gestionnaires de crèches d'utiliser des matériaux plus verts, sans formaldéhyde, et d'installer les crèches loin des axes de circulation.

Des surfaces de sol et de mobilier flambants neufs, habituellement chargés en formaldéhyde, représenteraient un certain danger pour les enfants.

La secrétaire d'Etat à l'Ecologie, Chantal Jouanno, doit présenter la semaine prochaine des mesures contre les polluants intérieurs. La loi en préparation devrait rendre obligatoire la surveillance de la qualité de l'air intérieur dans les bâtiments accueillant les publics sensibles. Elle devrait aussi interdire à terme la présence de certaines matières cancérigènes dans les matériaux intérieurs. Un sujet qui a été traité le 12 mars au journal de la mi-journée de TF1.

Une étude de plus grande ampleur devrait être menée sur 300 crèches, explique ici Consoglobe, qui détaille un peu plus l’enquête annoncée début février.