A partir de 2010, les ampoules à forte consommation d'énergie seront retirées du marché. La fin d'un gaspillage énergétique.
Interdire les ampoules à incandescence en 2010, c'était une recommandation que le Grenelle de l'Environnement avait faite au nom des économies d'énergie ; l'Assemblée nationale vient de confirmer l'objectif. L'amendement adopté prévoit de retirer de la vente, à compter de 2010, les ampoules à forte consommation d'énergie.
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Bientôt, apprendre comment fonctionne une ampoule à incandescence ne devrait plus être enseigné à l’école, mais rangé au rayon des vieux souvenirs
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L'enjeu est important. Les ampoules à incandescence, c'est 95 % d'énergie transformée en chaleur et seulement 5 % pour l'éclairage de la pièce, un beau gâchis ! À la suite du Royaume-Uni, de l'Irlande, de l'Australie ou de la Californie, la France devrait donc mettre fin à ce gaspillage d'énergie. L'Union européenne y travaille aussi, les ministres européens de l'énergie réunis à la mi-octobre ont également retenu cette échéance de 2010. Les consommateurs ont tout à y gagner.
C'est rentable
De test en test, depuis une dizaine d'années, « Que Choisir » démontre l'intérêt indiscutable de ces ampoules basse consommation. La première génération était très rentable malgré son coût élevé. Logique, puisque ce type d'ampoules consomme 5 fois moins qu'une incandescence et dure de 6 000 à 8 000 heures au lieu de 1 000, parfois plus longtemps. Elles étaient en revanche d'un gros gabarit qui ne s'adaptait pas à tous les luminaires. Ce handicap a disparu. Les basse consommation ont fait leur révolution esthétique, elles se sont miniaturisées, les tests de « Que Choisir » qui portaient sur ces petits formats en confirmaient leur intérêt. Même aux alentours de 10 euros l'unité contre 1 euro pour une incandescence de base, l'investissement est rentabilisé par la réduction de la facture d'électricité. À tel point que le système du bonus-malus mis en place pour les voitures serait très pertinent pour les ampoules, avec un bonus sur les modèles basse consommation pour réduire leur prix d'achat et un malus sur les ampoules énergétivores pour accélérer leur suppression du marché.
Polémiques
Les seules réserves les concernant pourraient être liées aux polémiques sur leur impact environnemental et sanitaire. Côté environnement, il s'agit d'un déchet dangereux puisqu'elles contiennent des vapeurs de mercure. Tous les revendeurs ont donc l'obligation de les reprendre gratuitement pour qu'elles soient recyclées, il est indispensable de les rapporter. Les jeter à la poubelle pourrait provoquer des émissions de mercure dans l'environnement. Côté santé, elles sont accusées d'émettre des ondes électromagnétiques ; le test le plus alarmiste ne les enregistre qu'à proximité immédiate. Il faut donc éviter de placer une ampoule basse consommation de forte puissance dans une lampe de bureau si on passe des heures tout à côté. Le risque de brûlure et d'embrasement des rideaux lié aux ampoules à incandescence et aux halogènes est en revanche inexistant, elles ne chauffent pas.
Elisabeth Chesnais, pour l’UFC-Que Choisir
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