La Cour européenne des droits de l'homme a mis fin à la procédure judiciaire intentée contre la France par Lucien Léger, qui fut le « plus vieux prisonnier de France », en raison notamment du décès de l'intéressé en juillet 2008 et de celui, le même mois, de son avocat, Me Jean-Jacques de Félice. Elle n'a pas admis qu'un autre membre de la famille prenne le relais…
Lucien Léger, ancien
magasinier puis infirmier psychiatrique, avait été condamné le 7 mai 1966 à la
réclusion criminelle à perpétuité par la cour d'assises de Versailles pour
l'assassinat d'un enfant de onze ans. Il dénonçait devant la Cour européenne
des droits de l’homme, à Strasbourg, le caractère « inhumain » de sa détention, qui avait duré 41 ans (la plus
longue de la Ve République). Il avait été débouté en première instance, en
avril 2006. La cour avait notamment estimé que la durée de sa détention
s'expliquait par sa « dangerosité potentielle » du requérant et par son « risque de
récidive ».
Né en mars 1937, condamné
en mai 1966, Lucien léger avait obtenu une libération conditionnelle le 3
octobre 2005, à l’approche de ses soixante-dix ans.
Dans son arrêt, rendu par
treize voix contre quatre, les juges ont notamment estimé :
• que la poursuite de
l’examen de la requête ne se justifiait plus, la législation française ayant
été modifiée depuis et la Cour européenne ayant déjà traité des questions
semblables à celles posées par Lucien Léger ;
• que la femme qui avait souhaité poursuivre la procédure
après le décès de Lucien Léger, une nièce, ne pouvait pas justifier de sa
qualité d’héritière ni de celle de parente proche, ni de l’existence d’un
«intérêt légitime».
Présent à l’audience en
appel de son cas le 30 avril 2008, Lucien Léger avait dénoncé devant la presse les longues peines de prison :
« Ou ils sont malades et il faut les soigner, ou ils sont responsables
et il faut les faire sortir avec un suivi. Il faut arrêter avec ces peines sans
fin ».
Il est décédé dans la
première quinzaine de juillet 2008, à l’âge de soixante-et-onze ans, sans
obtenir gain de cause, toujours condamné, et bien que le doute ait toujours
plané sur son cas, au point qu’il avait été condamné à perpétuité et non pas à
mort, alors qu’il s’agissait de la mort d’un enfant de onze ans. Beaucoup
étaient et sont encore convaincus de son innocence, à part quelques farouches
convaincus du contraire, comme Paul Lefèvre dans cette chronique. Son conseil, Me de Félice, infatigable
défenseur des droits de l'homme (fils de ministre et treize ans durant vice-président de la Ligue des droits de
l’homme), est mort à l’âge de quatre-vingts ans, le 27 juillet dernier.
A. L., photo : Conseil de l’Europe
è L'arrêt de radiation du 30 mars 2009 (au besoin cliquer sur « French », en rouge, pour obtenir la version française ; si cela ne fonctionne pas -les liens changent parfois de place-, rechercher "lucien leger" puis prendre l'arrêt de la Grande Chambre du 30/03/2009, afin d'avoir la lecture dans son intégralité). On y voit que, depuis 1979, Lucien Léger n’a cessé de demander sa remise en liberté ou sa grâce présidentielle, jusqu’au changement de législation de 2000, puis a recommencé en 2001.
è Un message de sa nièce Anne-Lise sur la note de juillet 2008 relative à l'annonce de son décès.
je suis anne-lise la vrai nièce de lucien léger (lulu), cette femme qui dit etre sa nièce ne l'ai pas elle ne porte pas son nom, elle se fait passer pour moi moi je porte son nom et je peux le prouver.
Rédigé par : anne-lise | 14/03/2010 à 13h54