Le conseiller régional francilien du tout nouveau groupe Ragep, Jean-Luc Romero, était ce mardi devant la 17e chambre correctionnelle du Tribunal de grande instance (TGI) de Paris (celle relative aux affaires de presse), suite à une plainte déposée par le député du Nord Christian Vanneste. Ou plutôt devait y être. Car, comme il l’avait indiqué ici cette nuit, il a suivi les conseils de Me Caroline Mecary, son avocate.
Christian Vanneste avait poursuivi Jean-Luc Romero après qu'un mineur de 17 ans a diffusé sur le blogue du conseiller régional d'Ile-de-France (groupe Ragep) des propos considérés comme désobligeants par le député de la 10e circonscription du Nord, la seule du département dans laquelle l’UMP n’avait pas présenté de candidat.
Christian Vanneste, condamné en appel en janvier pour des propos homophobes, avait saisi la justice après avoir découvert sur le blogue de Jean-Luc Romero des commentaires d'un internaute disant à son sujet (en juin 2006) : « il va vous faire le coup de son habituelle démagogie : "Non mais je n'ai rien contre les homos (je souhaite juste leur extermination dans des chambres à gaz)" ».
Une enquête avait permis de remonter jusqu’à "Vince", un mineur de 17 ans, qui a depuis été condamné par un juge pour enfants à écrire une lettre d'excuses à Christian Vanneste.
De son côté, Jean-Luc Romero doit répondre, en tant qu'éditeur du site, du délit de « diffamation publique envers un citoyen chargé d'un mandat public ». Mais il avait estimé « fou d'être mis en examen pour des propos qu'(il n'avait) pas tenus ».
Pour son avocate, les propos incriminés ne visaient pas la fonction élective de M. Vanneste, mais un simple particulier ; selon elle, la poursuite serait irrecevable. Un argument qui ne « tient pas », pour Me Eric Morain, l’avocat du député homophobe.
La 17e chambre doit rendre son délibéré le 4 novembre.
Quant à notre voisin du 12e arrondissement, cette absence du palais de Justice lui a permis de faire une intervention sur France 5 sur les difficultés persistantes (pour les personnes séropositives) d’entrée aux Etats-Unis. Et, au sujet de l’affaire devant passer devant la 17e, il a écrit sur son blogue : « Remarquez pour vous en convaincre qu’en un mois, M. Vanneste aura traîné deux élus gays devant les tribunaux : Bertrand Delanoë et moi-même. Une obsession anti gay qui ne peut plus étonner de la part d’un homme qui n’a jamais regretté les propos pour lequel il a été condamné… »
F. A., montage photo Gayclic
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