Ménilmontant, mais oui madame...

MurMure à Confluences

Et Leïla Shahid ce soir dans le 20e arrondissement

La comédie MurMure, librement inspirée du dialogue entre la journaliste Amira Hass et Mahmoud Al Safadi, se joue depuis hier soir à l’espace Confluences, dans le 20e arrondissement. Avec de nombreux invités, dont ce soir Leïla Shahid, déléguée générale de la Palestine auprès de l’Union européenne. Amira Hass sera demain invitée sur Judaïques FM, à 10h15, dans le cadre des « Chroniques pour la Paix », diffusées deux fois par mois par La Paix Maintenant.

Amira Hass, journaliste israélienne, correspondante permanente du
journal Ha'aretz dans les territoires, a entretenu une liaison téléphonique, en 2004, avec Mahmoud Al Safadi, un détenu palestinien, condamné à 27 ans de détention pour avoir
lancé un cocktail Molotov sur une voiture, et libéré en 2006. De ces conversations est née MurMure, une pièce tragi-comique sur l’enfermement. « Un texte de fiction irrévérencieux qui offre un regard décalé sur l’un des conflits les plus médiatiques du monde », précise l’espace Confluences. Ecrite et mise en scène par Gaël Chaillat & Ariel Cypel, cette pièce est interprétée par Elie Axas, Gael Chaillat, Guy Elhanan, Lahcen Razzougui, Sarah Chaumet, et Stéphane Shoukroun. Et se joue jusqu’au 13 janvier avant un débat avec la journaliste et l’ancien prisonnier. Les autres jours sans les protagonistes.

Seront également présentes diverses personnalités, selon les jours :

• jeudi 10 janvier 2008 : Leïla Shahid
• vendredi 11 : Philippe Thureau d’Angin (Directeur de la rédaction de Courrier
International)
• mercredi 16 : Dominique Vidal (Le Monde Diplomatique)
• jeudi 17 : Charlie Bauer
• mercredi 23 : Hind Khoury (Déléguée de la Palestine en France)
• jeudi 24 : Denis Sieffer (Directeur de la rédaction de Politis)
• vendredi 30 : Elias Sambar (Historien)

Les représentations ont lieu du mercredi au samedi, à 20h30, le dimanche à 17 heures.

Demain vendredi 11 janvier, sur Judaïques FM (94.8) à 10h 15, David Chemla, auteur de Bâtisseurs de paix, reçoit pour l’interwiever Amira Hass, journaliste israélienne correspondante permanente du journal Ha’aretz dans les territoires, et qui habite Ramallah depuis 1997. Il est possible d’écouter Judaïques FM en direct en cliquant ici.

L'échec de Bernard Kouchner au Liban

Avec six visites en six mois, Bernard Kouchner s'est beaucoup démené pour tenter d'imposer au Liban les visées de George W. Bush, Nicolas Sarkozy et Ehud Olmert réunis. Médiateur officieusement désigné par ces derniers pour « résoudre la crise libanaise », comme il convient de nommer l'état d'avant-guerre civile qui règne à Beyrouth, le ministre français des Affaires étrangères a visiblement échoué à remplir sa mission.

Pour lire le sujet de La République des lettres (daté de vendredi 23, date butoir pour l’élection présidentielle libanaise, reportée pour la sixième fois en six mois), cliquer ici.

Bernard Kouchner en Israël et en Palestine : agenda chargé

Après sa visite au Liban, qui suit de peu celle de Claude Guéant, Bernard Kouchner a entamé samedi soir une visite de 24 heures en Israël et dans les territoires palestiniens, atterrissant à Tel-Aviv, pour s'entretenir avec les dirigeants des deux parties de la réunion d’Annapolis, qui devrait avoir lieu avant la fin du mois aux Etats-Unis. Cette conférence, dont le but est ambigu pour le Réseau Voltaire, est « une chance historique » pour Mahmoud Abbas, mais ne devrait pas être chose aisée pour Ehud Olmert.

M. Kouchner doit également évoquer la conférence des donateurs, prévue à Paris dans la foulée de la réunion d'Annapolis. Après s’être entretenu avec le ministre israélien de la Défense, Bernard Kouchner doit se rendre à Jérusalem pour y rencontrer dimanche le Premier ministre Ehud Olmert et son homologue israélienne Tzipi Livni, à ce qu'indique le communiqué officiel du Quai d'Orsay.

Il s'entretiendra ensuite avec le président palestinien Mahmoud Abbas et le Premier ministre Salam Fayyad à Ramallah. Son agenda doit également l’amener à croiser le représentant du quartette international (Etats-Unis, Russie, UE, ONU) sur le Proche-Orient, l'ancien Premier ministre britannique Tony Blair. Cette visite survient au moment où Israéliens et Palestiniens mènent d'intenses négociations pour tenter d'établir un document conjoint avant la réunion internationale d'Annapolis (Maryland) sur le Proche-Orient.

« Si la conférence d'Annapolis se tient, ce sera déjà un événement considérable. Si elle ouvre le champ des possibles sur des sujets précis, difficiles, ce sera encore une autre étape » pour « donner corps à l'idée tant de fois espérée d'un Etat palestinien », a déclaré M. Kouchner à des journalistes l'accompagnant dans son chemin de Damas.

Si les Etats-Unis n'ont pas encore annoncé officiellement la date précise de cette réunion, des sources diplomatiques concordantes évoquent le 27 novembre. La liste des invités n’a pas été pour l’instant rendue publique. M. Kouchner n’a pas manqué d’indiquer son désir d’y représenter la France. « Il y a beaucoup de chances qu'Annapolis se tienne, et que la France y soit représentée par son ministre des Affaires étrangères », a-t-il dit.

La conférence des donateurs de Paris, de niveau ministériel, devrait quant à elle avoir lieu le 17 décembre si celle d'Annapolis se déroule - comme espéré - vers la fin novembre.

D’après agences

Claude Guéant au Liban, présidentielle reportée

Le choix du président est prévu le 21 novembre, trois jours avant le 24 !

Au cours de son escale au Liban, le secrétaire général de l’Elysée a successivement rencontré des dirigeants de la majorité parlementaire et de l’opposition et a déclaré que la France soutient « fortement » l’élection d’un nouveau président de la République par consensus entre les différentes factions avant la fin des délais prévus par la constitution libanaise pour préserver la souveraineté et l’indépendance du Liban, a indiqué ce matin le quotidien Libnanews.

Claude Guéant a ainsi rencontré le patriarche maronite Boutros Sfeir à Bkerké avant de se rendre auprès du premier ministre libanais Fouad Siniora au Grand Sérail pour lui transmettre un message du président Nicolas Sarkozy et le président de la chambre Nabih Berri à Ein Tineh.

Claude Guéant a précisé que le message remis au premier ministre libanais ne comportait aucun nom de candidat à la présidence de la république libanaise. On se demande alors pourquoi ce message et pourquoi cet n-ième report… mais on n'ose penser à une quelconque ingérence présidentielle française dans un pays frontalier d'Israël !

Cependant, sans doute aussi une pure coïncidence, le président de la Chambre Nabih Berry a décidé du report de la session électorale visant à élire un nouveau président de la république en remplacement du président Emile Lahoud au 21 novembre 2007 (ses fonctions doivent impérativement cesser le 24 novembre). La session initiale prévue en octobre 2007 avait déjà été reportée au 12 novembre.

La séance parlementaire prévue ce lundi 12 et consacrée à l'élection d'un nouveau président libanais a donc, une fois de plus, été reportée.

« Le président du Parlement Nabih Berri a décidé de reporter la séance prévue après-demain lundi au mercredi 21 novembre à 10h30 », a sobrement indiqué le secrétariat. Il s'agit du troisième report de la session parlementaire consacrée à l'élection d'un président qui doit succéder au prosyrien Emile Lahoud…

F.A.

A lire :

⇒ La dépêche de l’AFP
⇒ La brève de l’AFP sur Romandie.com
⇒ La brève de La Presse canadienne
⇒ Le Journal chrétien

• Si la façon de traiter cette information vous a plu, merci de cliquer ici et de recopier les cinq chiffres qui vous seront demandés.

Hariri et Aoun en tête-à-tête à Paris

Ce mercredi, Paris a été le théâtre d’une discrète rencontre entre le chef de la majorité parlementaire, Saad Hariri, et le chef du Courant patriotique libre, le général Michel Aoun, candidat de l’opposition à la magistrature suprême.

Tard dans la soirée, les deux adversaires politiques poursuivaient leurs discussions dans un lieu tenu secret, Michel Aoun saisissant l’occasion d’une pause pour indiquer sur la chaîne de télévision de sa mouvance, Orange-TV, que « les sujets abordés ont été nombreux et les discussions franches » mais qu’il fallait encore « travailler pour parvenir à une solution » permettant au parlementaires de s’entendre comme promis sur un président de consensus lors de sa séance du 12 novembre.

Si Saad Hariri et le général Michel Aoun souhaitaient ce tête-à-tête, c’est bien sûr pour parler de l’introuvable président de consensus qui devrait succéder à Emile Lahoud d’ici le 23 novembre. Les deux adversaires politiques se sont vus à Paris, pour éviter les turbulences médiatiques et sécuritaires de Beyrouth, disent-ils. Mardi, le chef de la majorité parlementaire, Saad Hariri avait d’ailleurs accusé la Syrie de chercher à l’assassiner lui, mais aussi le Premier ministre Fouad Siniora. La tension grandit à l’approche de la prochaine réunion du Parlement qui s’est promis de donner un nouveau président au Liban, le 12 novembre.

Conformément à la Constitution, le président de la République doit être un chrétien maronite. C’est le cas du général Michel Aoun, qui est effectivement le candidat de l’opposition, c’est-à-dire celui de son parti, le Courant patriotique libre, mais aussi le candidat des mouvements chiites et islamistes, le Amal et surtout le Hezbollah qui représente la principale communauté du pays.

Dans le camp adverse, qui oppose deux candidats au général chrétien, la majorité parlementaire a fait savoir qu’elle pourrait accepter un candidat de l’opposition, à condition qu’il fasse preuve de son attachement « à l’indépendance et à la souveraineté du Liban ». C’est le cas de Michel Aoun. Personne ne le conteste au Liban. Ce que la majorité parlementaire reproche au général Aoun, c’est son accord électoral avec le Hezbollah. C’est aussi la ligne des alliés occidentaux du gouvernement Siniora et de l’Arabie Saoudite.

Source : RFI

Pour Shimon Peres, Ahmadinejad marche dans les pas « d'Hitler et Staline »

Le président israélien Shimon Peres a appelé jeudi la communauté internationale à agir rapidement face au programme nucléaire de l'Iran, accusant son président Mahmoud Ahmadinejad de marcher dans les pas d'« Hitler et Staline ».

« A plusieurs reprises dans l'Histoire, il a été trop tard pour empêcher des horreurs et des bains de sang, comme par exemple avec Hitler et Staline. Nous approchons d'évènements similaires avec (Mahmoud) Ahmadinejad », le président iranien, a affirmé M. Peres dans un communiqué.

« Le monde doit ouvrir les yeux avant qu'il ne soit trop tard » face au programme nucléaire iranien, a-t-il ajouté, au moment où le Premier ministre israélien Ehud Olmert est en Russie pour discuter de la question avec le président Vladimir Poutine.

M. Poutine a effectué une récente visite à Téhéran où il a défendu le droit de l'Iran au nucléaire civil, alors que les Etats-Unis et l'Europe soupçonnent les Iraniens de vouloir se doter de la bombe atomique, ce qu'ils démentent.

« Même si le président Poutine dit ne pas être convaincu que l'Iran développe le nucléaire dans un but belliqueux, tout le monde connaît ses véritables intentions et de nombreux services de renseignements disposent de preuves selon lesquelles l'Iran agit pour chercher à produire des armes nucléaires à des fins de guerre et de mort », a clamé M. Peres.

« Le leader iranien appelle ouvertement à la destruction d'Israël et investit des milliards de dollars dans le développement de missiles à longue portée dans le but évident de les charger avec des têtes nucléaires », a poursuivi M. Peres, accusant Téhéran d'être un « centre du terrorisme mondial ».

Le président américain George W. Bush, en désaccord avec M. Poutine, s'est dit convaincu mercredi des ambitions nucléaires militaires de l'Iran, une perspective synonyme selon lui de risques de Troisième Guerre mondiale.

© AFP su 18 octobre, photo Les Amis de Kadima

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Olmert ce soir à Paris, demain chez Sarkozy

Le Premier ministre israélien Ehud Olmert au cours de sa visite en France, va rencontrer lundi dans la soirée la communauté juive, a annoncé le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), qui est l'initiateur de cette entrevue.

Le président du Crif Richard Prasquier « se félicite » de cette rencontre entre le Premier ministre d'Israël et la communauté juive « dans cette période où ça bouge », a-t-il dit à l'AFP. Il juge « important que nous ayons l'avis d'Ehud Olmert sur des sujets comme la conférence de paix d'Annapolis (prévue fin novembre) et l'Iran ».

Le président du Crif « se félicite également de la très bonne évolution des rapports entre la France et Israël à l'heure actuelle » et se dit heureux que le Premier ministre israélien, au cours d'une si courte visite, puisse rencontrer la communauté juive.

Ehud Olmert arrive dimanche soir en France, doit notamment déjeuner avec le président Nicolas Sarkozy, et sera mardi à Londres, indiquait ce midi une dépêche de l’AFP.

Au menu de ce mini-sommet, le lancement d’une campagne.

Heurts à Gaza et au large d’Israël : quatre morts, dont un enfant

Les morts de ce samedi portent au moins à huit ceux de la semaine

Un enfant de 13 ans et un homme ont trouvé la mort dans les affrontements qui ont opposé samedi à Gaza la police du Hamas et des membres d'un clan proche du Fatah, a-t-on appris de sources médicales. Deux pêcheurs ont également été tués par la marine israélienne.

Le jeune Mohammed Susi a reçu une balle dans la tête au cours des échanges de tirs entre policiers du mouvement islamiste au pouvoir à Gaza et des membres du clan des Hilles, précisait-on de mêmes sources.

Les violences entre les hommes du Hamas et les partisans du Fatah ont fait six morts ces derniers jours dans la bande de Gaza. Ces combats confirment les difficultés que rencontre le Mouvement de la résistance islamique dans le petit territoire côtier qu'il dit contrôler intégralement. A Rafah, dans le sud de la Bande de Gaza, une femme de 51 ans, Hiyam Saker, a été tuée par une « balle perdue », se trouvant prise dans un échange de tirs entre les forces de sécurité du Hamas et des membres du Djihad islamique. De source médicale, on indique que quarante-cinq personnes ont été blessées dans cet accrochage, pour lequel les deux groupes se rejetaient mutuellement la responsabilité.

Par ailleurs, plus tôt ce même samedi, une vedette de l'aviation israélienne a tiré un missile contre un bateau de pêche qui transportait deux Palestiniens dont un militant du Djihad islamique, a annoncé l'armée. Leur décès a été confirmé par une source médicale.

Les deux hommes ont été identifiés comme étant Nizar Abou Arab, 22 ans et membre du Djihad islamique (ce qui a été confirmé par le mouvement radical), et un autre homme de 22 ans (dont on ne sait pour l’heure s’il s’appelle de Raed Shamalakh ou Raëd Chamlah). Tous les deux travaillaient dans les services de sécurité de la ville de Gaza. La marine israélienne interdit, au-delà d'une certaine limite, toute circulation maritime au large du littoral de la bande de Gaza depuis juin 2006, y compris celle des bateaux de pêche. Pour l'armée israélienne, les restrictions imposées à la navigation répondent à des impératifs de sécurité, mais la pêche est autorisée dans un rayon de 11 km au large des côtes.

Ces décès portent à 5 895 le nombre de personnes tuées dans les violences israélo-palestiniennes depuis 2000, en grande majorité des Palestiniens.

D’après agences

S’il vous reste du cirage, pensez à mes baskets !

Nicolas Sarkozy et le nucléaire iranien

« Je suis bien fier d'entrer dans votre musée : j'ai l'impression d'être enfin célèbre ! », avait dit Coluche en 1980 (cela faisait partie de ses citations, généralement assez bien vues), en faisant son entrée au Grévin, qui était alors une institution et pas une « académie » sous la houlette de lobbies de toutes sortes, notamment financiers.

Dans la série « cirage de pompes », la palme revient cette semaine à Guysen International News, qui ne déteste pas le président Sarkozy et qui - sous couvert d’agence de presse - est un peu au monde francophone ce que Le Figaro est à la France. L’éditorial de la semaine ne dit que du bien de la position du missionnaire Sarkozy sur le nucléaire iranien à la tribune de l’Onu. Et attend beaucoup de Dominique Stauss-Kahn (jeudi soir, au moment de la publication du sujet, il n’était pas encore nommé à la tête du FMI). Si vous voulez lire l’édito de jeudi soir, mais si vous y tenez vraiment, cliquez ici. Vous ne serez pas déçus. Un bon moment de cirage de pompes et de franche rigolitude rigolade.

Invitée vendredi soir à l’émission de Michel Denisot (Le Grand journal, Canal +, en clair), Mme Royal n’a pas manqué de faire remarquer que la position de MM. Sarkozy et Kouchner sur certains domaines proche-orientaux ressemblait étrangement à des propos qu’elle avait tenus durant sa campagne.

André Léger

Nucléaire iranien: la France critiquée pour son discours martial

La France s'est attirée lundi les reproches de l'AIEA et de l'Iran pour avoir parlé de « risques de guerre » avec Téhéran s'il refuse de renoncer à son programme nucléaire. Ces déclarations provoquent de nouvelles divisions au sein de l'Union européenne.

« Nous devons toujours nous souvenir que l'usage de la force ne peut être envisagé (que quand) toutes les autres options sont épuisées. Je ne crois pas du tout que nous en soyons là », a déclaré le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Mohamed ElBaradei, à la presse au premier jour de l'assemblée générale de l'AIEA à Vienne. « Nous avons affaire à un dossier très lié à la paix, à la sécurité et à la stabilité régionale au Proche-Orient et c'est pourquoi je demanderai à tout le monde de ne pas se laisser emporter jusqu'à ce que nous soyons parvenus au bout de la procédure » de vérification, a-t-il souligné.

« Se préparer au pire »

Sur la base des dernières inspections menées par l'AIEA en Iran, « j'ai clairement signifié que je ne voyais pas en ce moment de danger clair concernant le programme nucléaire iranien », a ajouté le prix Nobel de la paix 2005, auquel certains pays occidentaux reprochent une position trop accommodante envers Téhéran.

Dimanche, le ministre français des affaires étrangères Bernard Kouchner avait estimé que le monde devait se « préparer au pire », c'est à dire à la possibilité d'une « guerre » avec l'Iran. Il a demandé des sanctions européennes, tout en appelant à « négocier jusqu'au bout » pour éviter que Téhéran ne se dote de l'arme atomique. Le premier ministre français François Fillon a renchéri lundi en évoquant une « tension extrême dans la relation entre l'Iran et ses voisins, dans la relation avec Israël ». Selon lui, « la menace que fait peser sur le monde l'existence d'une arme iranienne nucléaire est réelle ».

Copier la Maison Blanche

Le vice-président iranien, Reza Aghazadeh a déploré lundi devant l'AIEA le fait que les pays occidentaux « ont toujours choisi la voie de la confrontation à la place de la compréhension et des relations cordiales envers la grande nation de l'Iran ».

A Téhéran, le porte-parole de la diplomatie iranienne Mohammad Ali Hosseini a pour sa part jugé que les déclarations de M. Kouchner « concordent avec la position de la puissance dominante (les Etats-Unis, ndlr.) » et de ce fait « portent atteinte à la crédibilité de la France devant les opinions publiques mondiales ».

La première réaction de Téhéran dans la matinée avait été beaucoup plus virulente. Le président Nicolas Sarkozy « veut aujourd'hui copier la Maison Blanche », écrivait l'agence officielle IRNA en ajoutant que « cet Européen s'est mis dans la peau des Américains et imite leurs hurlements ». M. Hosseini s'est montré plus mesuré, en « espérant que ces déclarations soient de pure forme et ne correspondent pas aux positions réelles et stratégiques de la France ».

Divisions européennes

La politique de Paris envers l'Iran s'est nettement durcie et rapprochée de la ligne de Washington depuis l'arrivée au pouvoir de M. Sarkozy, suscitant des réactions mitigées chez les partenaires européens de la France. Mais si les Britanniques sont déjà partisans d'un durcissement de la position de l'UE face à Téhéran, et si les Pays-Bas se sont dits prêts lundi à des sanctions européennes en cas de désaccord à l'ONU, les autres Européens ne sont pas tous convaincus.

L'Allemagne et l'Autriche ont notamment critiqué lundi l'emploi du mot « guerre » par M. Kouchner. Ursula Plassnik, la cheffe de la diplomatie autrichienne a ainsi jugé « incompréhensible » que son homologue français « ait eut recours à une rhétorique martiale en ce moment ».

Les cinq membres permanents du Conseil de sécurité doivent se réunir le 21 septembre à Washington pour envisager un troisième train de sanction contre Téhéran.

© Agence télégraphique suisse (ATS)

A lire : USA/INDE/FRANCE/IRAN : nucléaire de partout, de Elisabeth Studer (3 mars 2006), sur Le blog finance

Bernard Kouchner a entamé sa tournée au Proche-Orient

Plus de 25 blessés par une roquette dans une base militaire israélienne

Vers 00h30, heure de Paris, dans la nuit de lundi à mardi, une roquette Qassam tirée par des Palestiniens depuis la bande de Gaza s’est abattue sur une base militaire israélienne, a annoncé un porte-parole militaire. Plus de 25 Israéliens ont été blessés. Ce alors que Bernard Kouchner vient d'entamer sa course dans les pays de la zone…

L'état de l'un des soldats blessés par la roquette Qassam s'est fortement dégradé et il a été transféré une heure plus tard par hélicoptère au centre médical de Tel Hashomer, dans un état qualifié de « critique ». Par ailleurs, trois autres soldats se trouvent dans un état grave à la suite de cette attaque palestinienne. Les six autres soldats, transférés à l'hôpital Barzilaï d'Ashkelon ne sont que modérément blessés.

Les militants palestiniens procèdent quasi-quotidiennement à des tirs de roquette depuis la Bande de Gaza visant des villes dans le sud d'Israël.

Ces attaques font rarement des victimes, mais les informations initiales indiquent que le tir de mardi matin a fait le plus grand nombre de blessés jamais causé par une seule attaque contre Israël.

Bernard Kouchner a rencontré lundi à la bande de Gaza le président de l’AP Mahmoud Abbas et doit se rendre ce mardi à Jérusalem pour un entretien avec Ehud Olmert (il doit aussi croiser à Ramallah le chef du gouvernement palestinien Salam Fayyad, ainsi que l’ancien Premier ministre britannique Tony Blair, envoyé spécial du Quartette au Proche-Orient), avant que de poursuivre sa tournée proche orientale en Jordanie et en Egypte.

Au Caire, il doit être reçu par le Président Moubarak et avoir des entretiens avec son homologue, Abul Gheit, ainsi qu’avec le ministre de la Défense. Il rencontrera également en Egypte le Secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa. Sa tournée doit s’achever le 13 à Beyrouth (Liban).

De retour à Paris le 14 septembre, M. Kouchner doit avoir à 12h30 un entretien avec Hoshyar Zebari, ministre des Affaires étrangères de la République d’Irak, suivi d’un déjeuner.

Fabien Abitbol