Ce mercredi, Paris a été le théâtre d’une discrète rencontre entre le chef de la majorité parlementaire, Saad Hariri, et le chef du Courant patriotique libre, le général Michel Aoun, candidat de l’opposition à la magistrature suprême.
Tard dans la soirée, les deux adversaires politiques poursuivaient leurs discussions dans un lieu tenu secret, Michel Aoun saisissant l’occasion d’une pause pour indiquer sur la chaîne de télévision de sa mouvance, Orange-TV, que « les sujets abordés ont été nombreux et les discussions franches » mais qu’il fallait encore « travailler pour parvenir à une solution » permettant au parlementaires de s’entendre comme promis sur un président de consensus lors de sa séance du 12 novembre.
Si Saad Hariri et le général Michel Aoun souhaitaient ce tête-à-tête, c’est bien sûr pour parler de l’introuvable président de consensus qui devrait succéder à Emile Lahoud d’ici le 23 novembre. Les deux adversaires politiques se sont vus à Paris, pour éviter les turbulences médiatiques et sécuritaires de Beyrouth, disent-ils. Mardi, le chef de la majorité parlementaire, Saad Hariri avait d’ailleurs accusé la Syrie de chercher à l’assassiner lui, mais aussi le Premier ministre Fouad Siniora. La tension grandit à l’approche de la prochaine réunion du Parlement qui s’est promis de donner un nouveau président au Liban, le 12 novembre.
Conformément à la Constitution, le président de la République doit être un chrétien maronite. C’est le cas du général Michel Aoun, qui est effectivement le candidat de l’opposition, c’est-à-dire celui de son parti, le Courant patriotique libre, mais aussi le candidat des mouvements chiites et islamistes, le Amal et surtout le Hezbollah qui représente la principale communauté du pays.
Dans le camp adverse, qui oppose deux candidats au général chrétien, la majorité parlementaire a fait savoir qu’elle pourrait accepter un candidat de l’opposition, à condition qu’il fasse preuve de son attachement « à l’indépendance et à la souveraineté du Liban ». C’est le cas de Michel Aoun. Personne ne le conteste au Liban. Ce que la majorité parlementaire reproche au général Aoun, c’est son accord électoral avec le Hezbollah. C’est aussi la ligne des alliés occidentaux du gouvernement Siniora et de l’Arabie Saoudite.
Source : RFI
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