Comme cela avait été annoncé (entre autres chez Les Petits frères des pauvres), des responsables de 31 associations de soutien aux mal-logés et aux sans-abris ont installé vendredi midi 31 tentes Igloo rouges au Pont des Arts («à proximité des lieux de décision»), et entendent bien y rester tant qu'un «signal fort» des pouvoirs publics ne leur aura pas été donné en faveur de l’hébergement d’urgence et du logement.
Les associations, regroupées au sein du Collectif des associations unies, reprochent notamment au Premier ministre de ne pas avoir «tenu ses promesses» de 2008 en faveur du logement et de l'hébergement des plus démunis. Elles estiment également que la politique menée en la matière n'est «absolument pas à la hauteur de la catastrophe sociale» que nous vivons, selon Christophe Robert l'un des porte-parole de la Fondation Abbé Pierre.
«L'objectif est de rendre visible un phénomène qui ne l'est pas assez et on se met sur un pont et pas en dessous, au cœur de Paris et à proximité des lieux de décision», a déclaré Christophe Robert, directeur général adjoint de la Fondation Abbé-Pierre.
«On est prêt à y rester le temps qu'il faut. La situation est pire que quand on avait monté le campement du canal Saint-Martin, en raison de la crise et de la baisse des budgets dédiés à la politique du logement et de l'hébergement», a dénoncé pour sa part Augustin Legrand, président des Enfants de Don Quichotte. A la mi-décembre 2006, un campement avait été installé le long du canal Saint-Martin, dans le 10e arrondissement, par les Enfants de Don-Quichotte, afin de sensibiliser au sort des sans-domicile. Le ministre de l’Intérieur Nicolas Sarkozy, lors d’un discours de campagne, avait annoncé zéro SDF en deux ans : «Je veux si je suis élu président de la République que d'ici à deux ans plus personne ne soit obligé de dormir sur le trottoir et d'y mourir de froid».
«Nous sommes prêts à y passer l'hiver. On est extrêmement déterminé puisqu'on ne nous écoute que lorsqu'on installe des tentes», a-t-il ajouté.
Hier matin jeudi 4 novembre, Bertrand Delanoë, maire de Paris, a rencontré le Collectif des associations unies au centre d'hébergement Georges-Dunand de l'Association Emmaüs, pour échanger notamment sur l'accompagnement des personnes démunies, la prévention des expulsions, l'hébergement et le logement social. Il était accompagné de Mme Olga Trostiansky, adjointe chargée de la solidarité, de la famille et de la lutte contre l'exclusion, et de MM. Jean-Yves Mano, adjoint chargé du logement, et Pascal Cherki, maire du 14e arrondissement.
Aujourd’hui, le maire de Paris a rappelé sa «détermination sans faille pour que Paris finance 6.000 logements sociaux par an», fustigeant la politique du gouvernement qui, écrit-il dans un communiqué, ponctionne «340 millions d’euros sur le secteur HLM en période de crise du logement [ce] qui revient à taxer les locataires les plus modestes et privera les bailleurs sociaux de la Ville de 25 millions d’euros».
Bertrand Delanoë rappelle que la Ville de Paris dispose d’«un ratio de 3,9 places d’hébergement dédiées aux sans abri pour 1000 habitants (données INSEE), très supérieur à l’obligation légale d’1 place pour 1000 qui n’est pas respectée par certaines collectivités de l’ouest parisien».
Fabien Abitbol
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