Ménilmontant, mais oui madame...

La facture électronique est « bénéfique pour les entreprises » (CLCV)

Sans dénier son côté bénéfique pour l’environnement, l’association Consommation logement cadre de vie (CLCV, association de défense des consommateurs) indique dans un communiqué que « la dématérialisation de ces documents permet, avant tout, de faire des économies tout court ».

« Pour résumer, on demande au consommateur d’avoir une conscience environnementale et ce sont les entreprises qui en tirent tous les bénéfices ! », conclut l’association, qui met à la disposition des usagers un modèle de lettre pour demander aux fournisseurs une réduction de prix équivalente à l’économie réalisée par les sociétés. La CLCV fait valoir que les particuliers doivent pallier les économies de personnel, de suppression de l’impression des factures et des frais d’affranchissement réalisées par les différentes sociétés de téléphonie mobile, de fourniture d’énergie ou de prestations bancaires, entre autres, dont on a régulièrement besoin comme justificatif dans le cadre de démarches administratives.

Pour mémoire, la réduction fiscale (20€ par an) pour la télédéclaration n’est désormais valable que la première fois, et non plus chaque année, ce depuis 2008. La CLCV ne cite pas l'administration fiscale… mais quelque 9,7 millions de foyers ont rempli leur déclaration par Internet en 2009, selon Bercy, ce qui ferait une proportion non négligeable d' «anciens», qui ne bénéficient pas des vingt euros (80 % ?) et pour qui moins de papiers sont traités, et moins d'heures passées.

Puisque c’est désormais au client d’imprimer sa facture ou ses relevés de compte il serait normal qu’il trouve un intérêt financier à choisir cette alternative, et pas uniquement qu’il se donne une bonne conscience environnementale, au bénéfice des fournisseurs.

Clearstream en direct, un plaignant nommé Sarkozy

L’affaire Clearstream, pour laquelle (entre autres) l’ancien Premier ministre Dominique Galouzeau de Villepin comparaît depuis lundi, occupe l’essentiel de l’actualité. Au point que sont occultés les suicides du ministère de l’Ecologie ou le sondage sur la grippe A défavorable aux messages alarmistes du gouvernement français.

Parmi les façons différentes de suivre l’histoire, on peut relever le compte twitter (personnel) de Amaury Guibert (de France 2) ainsi que le twitter dédié du Nouvel obs. Celui-ci a dépassé les 360 suivants (« followers »), alors que l’AFP indiquait « environ 170 ». Le site Internet de l’Obs a également sa rubrique dédiée à l’affaire, où les non-initiés à twitter pourront suivre, sur la colonne de gauche, les derniers messages — limités à 140 caractères — postés par la rédaction.

Sur ClubVillepin, le réseau social de soutien à DdV, où l’ex-Premier ministre s’est exprimé pour la dernière fois avant l’audience, le message qu’il a délivré à la presse à son arrivée a été diffusé, avec une vidéo. Sur le réseau social des Jeunes Sarkozystes (on appréciera, ou pas, les deux « SS » croisés), le groupe Anti-Dominique de Villepin n’a pas publié de message depuis le 11 septembre.

L’audience doit durer jusqu’au 23 octobre. Mais l’un des multiples plaignants n’est autre que Nicolas Sarkozy. Or ce dernier se trouve être présentement président de la République, et par voie de conséquence soumis à l’Article 67 de la Constitution qui, depuis son remaniement du 19 février 2007, prévoit qu’il « ne peut, durant son mandat et devant aucune juridiction ou autorité administrative française, être requis de témoigner non plus que faire l'objet d'une action, d'un acte d'information, d'instruction ou de poursuite ».

Une autre affaire concernant M. Sarkozy, où son compte bancaire personnel avait été abusivement débité d’un peu mois de 200€, a été renvoyée en appel au 28 octobre à la demande du locataire de l’Elysée, car les juges avaient refusé de juger le volet présidentiel de cette affaire de fraude (lire ici).

F. A. (twitter Menilmuche), dessin de Placide

è Sarkozy versus Villepin, par Dominique Bègles (L’Humanité du 21 septembre 2009)

Phishing aux faux courriels : Orange aussi !

Dans un communiqué daté du 7 septembre et publié sur le site de l’association de consommateurs UFC-Que Choisir, un nouveau « phishing » (hameçonnage) est apparu « ces dernières semaines », via des courriels « semblant provenir de l'opérateur Orange ». Les Internautes sont appelés à la plus grande prudence.

« Ils ont la couleur, le logo et les formules de politesse des courriels d'Orange », explique Cyril Brosset, comme pour la publicité d'une célèbre marque de boisson sans alcool. Précisant que « sous leur aspect authentique, ces courriels sont des faux. Ils ne proviennent pas des services de l'opérateur français, mais ont été créés et diffusés par des pirates à la recherche de données bancaires, identifiants, mots de passe, adresses de messagerie et coordonnées postales ».

Tous les prétextes sont bons et un simple clic peut entraîner le transfert de coordonnées bancaires, par exemple… en sus des « traditionnels » envois de spams. Les données bancaires permettront aux fraudeurs d'effectuer des commandes chez des cybermarchands. Le communiqué de l’UFC-Que Choisir rappelle que Free, SFR, eBay, Crédit mutuel, Amazon ou d’autres sociétés connues sont aussi visées.

Voici une semaine, Le Journal du Net avait annoncé une tentative d’escroquerie au nom de la DGCCRF… qui n‘est autre que la Direction des fraudes, organisme dépendant du ministère des Finances (lire ici le communiqué). 

Pour en savoir plus, cliquer ICI.

è Les recommandations de l’opérateur Orange en matière de sécurité

Mediapart veut lancer un hebdo et reprend ses rencontres

Le site Internet payant Mediapart.fr (mentions légales ici) souhaite lancer un hebdomadaire, et cherche pour cela des fonds, indique la lettre spécialisée Presse News, relayée ici par ParisMatch.com. Les rencontres de Mediapart auront désormais lieu dans le 20e arrondissement, indique le site fondé par Edwy Plenel en mars 2008.

« Le projet est prêt », peut-on lire sur le site du Nouvel obs, qui rappelle que Bakchich Info doit arriver en kiosques le 23 septembre. Une version papier hebdomadaire du site (sur abonnement) existe déjà, mais en téléchargement.

L’équipe de Mediapart, qui a passé une année « à sillonner la France » dans le cadre des « rencontres Mediapart » s’apprête à poser ses valises, une fois par mois, dans le 20e arrondissement, indique le site. Les rencontres auront lieu le lundi, à l’Espace Confluences (190, boulevard de Charonne, métro Philippe-Auguste), et la première, le 14 septembre de 19h à 21 heures, aura pour thème : « De Mediapart à Murdoch, la  bataille de la valeur de l'info sur Internet ».  La valeur des informations données par la presse Murdoch est parfois cruciale, à l’instar de celle-ci. Au point que, à la suite d’une annus horribilis, le groupe du magnat australien s’apprête à rendre ses sites payants.

Les rencontres suivantes sont programmées pour les 5 octobre, 9 novembre et 7 décembre. « Les thèmes seront fixés en fonction de l'actualité et annoncés sur Mediapart », indique le site qui veut par ces rencontres prolonger « le participatif dans la vie réelle ».

Parallèlement, on apprend, toujours par Presse News, que les rédactions du JDD.fr et de ParisMatch.com rejoignent celles de la radio Europe 1, également du groupe Lagardère. Ce qui explique le gros « couac » intervenu lors de la dernière annonce des chiffres du chômage par le site Internet du Figaro : comme relevé ici, Europe1.fr et lejdd.fr avaient annoncé que le nombre de chômeurs en France métropolitaine avait chuté, en juin, de… 180 600 en catégorie A ! Dix fois le chiffre officiel. Fallait oser…

La fiabilité de l’information, on n’en doute pas, aura tout à gagner à un tel regroupement.

F. A.

Gag : trois ministres virtuels pendant une heure

La France a, officiellement par une malencontreuse « erreur de manipulation » révélée par France Info, connu pendant un temps un gouvernement virtuel de quarante-et-un membres, avec la nomination de Frédéric Lefebvre, Ladislas Poniatowsi et Paul Giacobbi sur le très officiel portail du gouvernement, dans la version du plan du site.

Ce « couac », très proche d'un gag, mais qui n'a pas dû plaire à Nicolas Sarkozy, a pour origine une « erreur de manipulation » de la part d'une employée du service d'information du gouvernement (SIG, dirigé par Thierry Saussez). Ont été stockées sur le site du gouvernement des notes destinées… des archives personnelles, a-t-on expliqué à l’AFP pour confirmer la bourde…

Ces « notes » faisaient état de l'arrivée dans l'équipe de François Fillon du porte-parole adjoint de l'UMP Frédéric Lefebvre (qui avait en juin démenti son entrée au gouvernement), du député UMP du Val-d’Oise Ladislas Poniatowski et du président PRG du conseil général de Haute-Corse Paul Giacobbi (lire ici l’information de Alta Frequenza). Ces informations sont restées « postées » (publiées), selon les sources, de « moins d’une heure » à « deux à trois heures » vendredi après-midi.

La page « plan du site » est notamment destinée à la presse. Et Matingon a affirmé qu’il ne s’agissait pas d'une quelconque information officielle destinée à être publiée ultérieurement. A bien fouiller dans cette rubrique, on remarque que, dans la nuit du vendredi 28 au samedi 29 août, on y trouve encore André Santini, alors que Michèle Alliot-Marie est Garde des Sceaux. Mais cela n’a pas de caractère officiel, puisque c’est pour la presse… Du moins à en croire les services de Matignon.

La nomination de quelques secrétaires d’Etat pourrait, du coup, être encore repoussée, et — pourquoi pas —  attendre le grand remaniement d’après les régionales de 2010.

Dans une dépêche publiée vendredi soir, l’agence Reuters rappelait ces mots d’un ministre parlant du président Sarkozy : « Ça l'exaspère qu'on en parle tous les jours, ce n'est pas le sujet qui préoccupe les Français ! Du coup, il se sent libre du calendrier ».

F. A., capture d'écran France Info

Poivre sur la Toile

Patrick Poivre d’Arvor devrait ouvrir « dans quelques toutes petites semaines » son site d’informations, indique le blogue Choses vues.

Emery Doligé, du groupe Ogilvy, a indiqué hier sur son blogue que l’« on pourrait parler de "social prediction" ou "intelligence prédictive collective", de façon plus française, on parle d'un site prospectif voire d'un site alliant l'actualité aux pronostics... bref un site permettant à un talent tel que celui de Patrick Poivre d'Arvor de frapper un grand coup dans le monde du web ».

Placé en juin 2008 dans la position du démissionnaire, PPDA avait quitté TF1 après une vingtaine d’années de présentation du journal télé (entre autres), et sept années sur Antenne 2 (1976-1983).

A la rentrée, Poivre sort un nouveau bouquin chez Grasset et achèvera son contrat avec Arte. Les amateurs du genre le retrouveront le samedi 29 août sur France 2 (Fort Boyard), pour le Secours populaire.

Al-kanz : un trésor pour le consommateur

Depuis trois ans, Fateh Kimouche, trente-trois ans, passionné du ouaibe depuis le milieu des années nonante — il était étudiant en Suisse —, passe son temps à s’occuper de son portail de consommateurs. Un portail dédié au monde musulman et intitulé Al-kanz.org (trésor, en arabe). Et, depuis trois jours, avec l’approche du Ramadan, qui a démarré en France ce samedi, il dépasse les 40 000 visites quotidiennes, selon ce qu’il indique via son compte twitter entre autres. Il vise 10 000 visites par jour pour 2010.

La formation de base de Fateh Kimouche n’a aucun rapport avec l’Internet, ni avec le journalisme : il a suivi des études de philosophie politique. Mais « les musulmans veulent pouvoir consommer des produits français en respectant leur religion », a-t-il indiqué à La Croix.

Créé sous sa forme actuelle (un blogue en WordPress) en octobre 2006, Al-kanz existait auparavant sous une autre formule (la déclaration CNIL date de 2004). Puis Fateh a voulu en faire son outil de travail et a créé une société, que l’on retrouve dans les mentions légales, et qui a pour objet principal le blogue. Un blogue doté de nombreuses rubriques.

A l’occasion de ce mois de Ramadan, il a bien entendu diffusé les horaires des prières ainsi que le calendrier. Et, de longue date, on trouvait les associations et autres structures qui offrent le repas de rupture de jeûne, régulièrement mis à jour grâce aux Internautes. On trouve aussi des menus pour manger sainement. Car le ramadan (indépendemment de toute idéologie) est une épreuve pour le corps, surtout lorsque les journées sont longues et qu’il fait chaud, comme c’est généralement le cas en cette saison. Les conseils complets sont à télécharger ici.

Fateh s’est « amusé » aussi à faire le tour des supermarchés (Leclerc, Carrefour, Auchan, Cora…) pour voir comment, dans un pays où vivent cinq millions de musulmans, dont 70 % disent respecter le Ramadan, les différentes enseignes s’adaptent (ou pas…) à la population. La réponse étant nationale, c’est plutôt « ou pas » qu’il faudrait cocher ! Car il a remarqué qu’on ne parle pas de Ramadan dans les grandes surfaces, mais de « Saveurs de l’Orient » (lire le sujet sur Cora ou celui sur Auchan) ou de « Route des épices ».

Pourtant, « l’argent du beur » rapporte. A Auchan Bagnolet, le chiffre d’affaires est multiplié par 3,5 (lire ici Le Parisien du 25 septembre 2008). En ce moment, il est presque impossible d’allumer une chaîne de télévision du groupe TF1 sans tomber sur une publicité pour un produit Zakia (dit à l’antenne « Zakia Halal »), certifié par la mosquée de Paris.

Aux 4 Frères, le restaurant algérien des frères Azouz, implanté à Belleville, ce sujet publié le 1er août dans le Financial Times indique que le « couscous végétarien » coûte 5,50 €. Certes, ce n'est pas bling bling (en anglais dans le texte). Lorsqu'une annexe existait à Ménilmontant, il n'y a pas si longtemps, le couscous “végétarien” était gratuit le vendredi soir, puisqu'on ne payait que la viande… Les mœurs évoluent.

Ramadan oui, mais business tout de même. Bon Ramadan à celles et ceux qui respectent, bons « délices d’Orient » dans les rayons des supermarchés aux autres, et que Al-kanz continue de nous informer. Nous, car il ne s'agit pas d'un blogue sectaire et il ne donne pas que des « info-conso » sur les produits halal, et à but purement communautaire. Par exemple, ce samedi, on trouvait une étude de l’Ifop sur l’implantation et l’évolution de l’islam en France (48 pages PDF à télécharger). Quand on habite dans des coins comme Ménilmontant, on ne peut qu'être sensible à ce genre de choses. A chacun de fouiner, de chercher, et de trouver…

F. A.

è Ramadan business (Saphirnews, 21 août 2009)

è La grande distribution mise sur le marché halal avec le ramadan (AFP, 21 août 2009)

è Mosquée ouverte à Genevilliers, avant son inauguration, prévue en octobre (La Croix)

è Le Halal n'est pas une marchandise (Business Bondy Blog, avril 2009)

Quand MAM se fait pirater

Un blogue de soutien à Michèle Alliot-Marie, le Mamblog.free.fr, actuellement « en maintenance », a fait l’objet d’un piratage informatique, a indiqué ici Zataz.com, site spécialisé en informatique et multimédia, le 6 août, en employant étrangement le conditionnel.

Ce blogue a été créé en janvier 2006 et sa dernière mise à jour remonte à mai 2009. Dans cette brève, le site Internet du Figaro indique que ce blogue, hébergé chez Free, était à l’origine destiné à soutenir la candidature de Michèle Alliot-Marie à la présidentielle de 2007. Une recherche via Google indique qu’il s’intitule « Michèle Alliot-Marie, Une femme présidente ! ».

D’après ce cache sur une note de juin 2008, il semble qu’un commentaire déposé le 4 juin 2009 (et validé) ait eu pour objet de diriger les potentiels lecteurs vers des sites diffuseurs de virus. La page d’accueil du blogue a été amplement remaniée, et la plupart des pages vidées de leur contenu d’origine. Les pirates ont laissé les liens hypertexte renvoyant vers d’autres endroits, dont… le ministère de la Défense, que Mme Alliot-Marie n’occupe plus depuis l’arrivée à l’Elysée de Nicolas Sarkozy. Pas de trace, en revanche, de la Place Beauvau ou de la Place Vendôme, son actuelle affectation.

Sous la photo, la page d’accueil contenait un code Brainfuck indiquant « Pwned la folle », selon ce message laissé sur le forum Nolife. Le terme « Pwned » est expliqué ici par Wikipédia, et le sujet de Zataz.com indique qu'il n'a pu être traduit…

The geek station a fait une copie d’écran ici, datée du 21 décembre 2012, avec une version très légèrement différente.

Dans une orthographe approximative, le webmaster du mamblog explique ici que cela est allé trop loin et que ce n'est « pas politique »… On parlerait trop de la chose, est-il écrit dans un message, … daté de décembre 2012.

F. A.

Sarkozy et Internet : censure ou gonflette ?

Nicolas Sarkozy a tenu à indiquer sur son compte Facebook qu’il se porte bien. Les messages, qualifiés « de soutien » par cette dépêche de l’AFP, disparaissent peu à peu.

A 22h00, sous le titre « Sarkozy remercie ses supporteurs sur Facebook, assure qu'il va "très bien" » (lire aussi Lepoint.fr, mis à jour à 22h09), on apprend que, selon l’Elysée, le message présidentiel « a suscité quelque 1.300 commentaires en 17 minutes de mise en ligne ».

Un rapide coup d’œil sur cette page à 23h07 indiquait précisément 634 commentaires, soit environ deux fois moins. Pour un message mis en ligne à 12h08… soit onze heures plus tôt.

De deux choses l’une : soit l’AFP ne possède pas de compte Facebook pour vérifier l’information de l’Elysée (ce qui paraît plus qu’étrange), soit les modérateurs de Nicolas Sarkozy (de l'Elysée ?) travaillent à plein régime. Car, passer de 1 300 messages en 17 minutes à moins de 650 en 11 heures, ce n’est pas signe d’une très grande forme.

En fait, le message était peut-être « Nicolas Sarkozy va bien : il compte trop vite » ?

Désolé pour les lectrices et lecteurs n’ayant pas de compte Facebook et obligés de me croire sur parole pour ce qui est des chiffres. Pour le reste de la dépêche AFP, elle reflète la réalité de ce qui est mentionné dans le message du président. La photo provient du profil Facebook de Nicolas Sarkozy. 

Des parlementaires pour une adresse IP personnelle

Dans un rapport sénatorial d’information dont un résumé de quatre pages est à lire ici, des parlementaires s’inquiètent des menaces contre le droit à la vie privée engendrées par l'apparition de « nouvelles mémoires numériques » qui collectent des données permettant de suivre un individu dans le temps et l'espace. Le groupe de travail souhaite que l’adresse IP soit une donnée personnelle.

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Pour commander le rapport à la librairie du Sénat, cliquer ici

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« Le droit au respect de la vie privée est aujourd'hui menacé », indique le sénateur de la Marne Yves Détraigne (Union centriste) qui a présenté les conclusions du goupe de travail en compagnie de Anne-Marie Escoffier (Aveyron, vice-présidente du groupe RDSE). Le groupe de travail sur « La vie privée à l'heure des mémoires numériques », installé par la commission des lois du Sénat, a rendu le fruit de ses réflexions le 27 mai.

Les parlementaires ont évoqué « l'augmentation du nombre de fichiers de police », évalués à 58 par le groupe de travail, et la tendance à « l'interconnexion des fichiers ». Ont été aussi montrées du doigt les menaces « liées au confort qu'offrent les nouvelles technologies », entraînant « un manque de vigilance de nos concitoyens » sur « les nouveaux risques » induits sur leur vie privée, comme le GPS ou le péage d'autoroute pour suivre les déplacements.

Yves Détraigne a aussi évoqué le développement des réseaux sociaux Internet, pour lesquels l'internaute n'a pas toujours conscience que ses données deviennent « universelles dans le temps et l'espace ». Le groupe de travail a fait quinze recommandations visant à « faire du citoyen un “homo numericus” libre et éclairé », « acteur de sa propre protection », selon Anne-Marie Escoffier. Les sénateurs remarquent le glissement sémantique qui fait que le terme de « vidéosurveillance » tend à être remplacé par celui de « vidéoprotection ».

Le groupe de travail a aussi préconisé de renforcer les moyens de la Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil) et de « compléter le cadre juridique actuel », en « définissant des standards internationaux ».

Il préconise également la reconnaissance de l'adresse IP comme une donnée personnelle. Une telle reconnaissance pourrait ajouter un gros caillou dans le godillot HADOPI, puisque la ministre de la Culture disait de son côté que l'adresse IP n'était pas une donnée personnelle et permettait l'identification formelle d'un contrevenant…

« En France, la question demeure confuse. Dans une décision rendue le 13 janvier 2009, la Chambre criminelle de la Cour de cassation a considéré que, lorsque la collecte des adresses IP s’effectue “à la main”, et non au moyen d’un traitement informatique automatisé, l’autorisation de la CNIL n’est pas requise », regrettent les rapporteurs. « Ce faisant, la Chambre criminelle n’a pas tranché le débat relatif au statut de l’adresse IP, ce qui semble particulièrement regrettable au regard du flou juridique qui subsiste sur cette question ».

è Sénat : l’adresse IP doit être qualifiée de donnée personnelle (PC Impact)