Un mineur de dix-sept ans a succombé à ses blessures mardi matin, vers 4h00, dans le 12e arrondissement, après une bagarre entre «bandes» à proximité de la gare de Lyon, apprend-on auprès de la préfecture de police (PP). L’une des «bandes» était composée de trois personnes (dont le mort), et la rencontre était fortuite.
L’affrontement
opposait des jeunes venus d'Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) à d’autres
d'Athis-Mons (Essonne), précise la police ; elle survient à l'heure où, à
la demande de Nicolas Sarkozy, réitérée par Michèle Alliot-Marie lors de
l’inauguration du commissariat du 20e arrondissement, le
gouvernement veut faire voter une loi renforçant l’arsenal juridique relatif à
la lutte contre les «bandes organisées».
Le
mort était originaire de Seine-Saint-Denis. Quatre personnes, âgées d'une
vingtaine d'années et originaires de l'Essonne, ont été placées en garde à vue.
L'enquête a été confiée à la deuxième division de police judiciaire (2e DPJ, territorialement compétente).
Les policiers avaient été appelés par des riverains avant 4h00 du matin (les pompiers ont reçu un appel à 3h56) lorsqu’ils ont découvert dans le 12e arrondissement trois blessés à l'arme blanche. L'un des blessés est décédé sur place, les deux autres ont été hospitalisés (un est dans un état sérieux).
La rencontre entre les deux «bandes» semble fortuite. Celle de l’Essonne, composée d’une quarantaine de personnes, se trouvait dans le 12e après une soirée annulée dans l'Essonne, et a croisé l’autre «bande», composée… uniquement des trois victimes d’Aulnay-sous-Bois, selon les témoins. Les trois jeunes de Seine-Saint-Denis s'amusaient avec un vélo, lorsque l'un d'eux est tombé de vélo, suscitant les moqueries du groupe d'Athis-Mons. Le jeune homme n’aurait pas supporté, s’est relevé, a jeté son vélo au visage d’un autre, puis les groupes se sont séparés… pour se retrouver plus tard à l’angle Bercy Diderot, derrière l’hôpital Saint-Antoine. Et c’est là que tout a dégénéré…
Ce
matin, avant l’annonce de ce décès, Christian Estrosi, maire de Nice et député en charge de rédiger une proposition de loi pour mai, a indiqué sur i>Télé
qu’il constaté une «évolution constante» de la délinquance à la
baisse grâce, selon lui, à l'action de Nicolas Sarkozy lorsqu'il était ministre
de l'Intérieur. Le texte en préparation vise «les casseurs», les
bandes qui s'en prennent «aux honnêtes citoyens qui font tranquillement
leurs courses dans la rue», les groupes «qui s'attaquent aux
enseignants dans un établissement scolaire» ou encore ceux qui utilisent
«des chiens comme armes de menace et de chantage» et «ceux
qui portent aujourd'hui des cagoules, des casques» dans les
manifestations, a-t-il indiqué.
Invité sur Europe 1 ce matin, le porte parole du Parti socialiste Benoît Hamon
a déclaré : « Nous constatons que depuis qu'il a été ministre de
l'Intérieur, Nicolas Sarkozy a passé 23 lois ou décrets, c'est la 23e sur les
bandes. Est-ce qu'aujourd'hui ce pays est plus sûr ? Non», Pour lui,
«une nouvelle loi, c'est d'abord une nouvelle manière pour Nicolas
Sarkozy de communiquer. C'est sa spécialité dans le domaine de la sécurité, il
communique beaucoup».
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