Ménilmontant, mais oui madame...

Les pompiers de Paris appelés à intervenir sur les «troubles urbains»

Ce mercredi 20 juillet, le préfet de police a procédé à l’installation du général Gilles Glin au commandement des sapeurs-pompiers de Paris (BSPP), qui célèbrent leur bicentenaire. Il lui a assigné quatre priorités, dont l’«intervention en cas de “troubles urbains”». Une exposition est visible dans plusieurs endroits de l’Ile-de-France, un hors-série de Liaisons sort ce mercredi, un beau livre en septembre, en attendant la Nuit du feu au POPB, et une messe à Notre-Dame…

Nommé par le décret présidentiel du 23 juin, le général Gilles Glin (photo ci-contre) doit officiellement prendre ses fonctions au 1er août. Il était auparavant, indique le bureau des officiers généraux, le bras droit du Général Joël Prieur, dont l’adieu aux armes a été célébré vendredi dernier. Sous la forme actuelle de la brigade des pompiers de Paris, le général Glin devient le 13e officier général à se voir confier ce commandement, a rappelé ce matin le préfet de police dans son discours d’installation (texte complet à télécharger ici).

Le préfet Gaudin a assigné «quatre priorités opérationnelles» au nouveau patron de la Brigade des Sapeurs-Pompiers de Paris (BSPP):

• la gestion du secours à victimes,

• la consolidation de la capacité à faire face aux risques majeurs dont le risque terroriste,

• la lutte contre les incendies (qui ne représentent que 4% des sorties mais où «l’action de la brigade sauve environ 200 personnes d’une mort certaine»),

• la lutte contre les violences urbaines. Une démarche «unique sur le territoire national» pour laquelle le préfet de police «souhaite que le plan d’intervention en cas de “troubles urbains”, préparé en lien avec les services de police, soit finalisé dans les plus brefs délais, largement diffusé puis systématiquement décliné sur le terrain». Ce plan d’intervention se veut «à l’échelle de l’agglomération parisienne», c’est-à-dire sur la zone de couverture de la police d’agglomération, et le préfet de police «y attache beaucoup de prix».

Cette demande auprès du corps des sapeurs-pompiers de Paris intervient alors même que les chiffres de la délinquance de juin sont encore à la hausse en France, sauf pour les violences entre bandes (- 16% lors du premier semestre) et pour les statistiques de l'agglomération parisienne. La préfecture de police a en effet indiqué que, sur le premier semestre 2011, la délinquance généraale a reculé de 2% à Paris. Une diminution qui serait «particulièrement marquée» dans la capitale pour les violences contre les personnes, en diminution de 8,02%, «soit 1.609 victimes de moins» par rapport aux six premiers mois de 2010.

Manifestations autour du Bicentenaire

Le bicentenaire des sapeurs-pompiers de Paris est aussi marqué par des expositions itinérantes, sur l’ensemble de l’Ile-de-France. Dates et lieux à découvrir ici.

La Nuit du Feu, un spectacle proposant une rétrospective de l’histoire de la brigade, se tiendra le 17 septembre 2011 à 20h au Palais Omnisports de Bercy.

Une grande messe à Notre-Dame, organisée par l’Association des anciens sapeurs-pompiers, sera célébrée le 18 septembre 2011 à 9h.

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Le “bataillon de sapeurs-pompiers de Paris” a été créé le 18 septembre 1811, suite à l'incendie survenu lors du bal à l'Ambassade d'Autriche en juillet 1810.

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Le 7 septembre est attendu chez Albin Michel le livre du bicentenaire (présentation ici), qui sera vendu au prix de 39€. Au-delà d’un ouvrage historique, il propose une réflexion sur l’essence du métier de pompier de Paris, exception culturelle française. Avec des illustrations, pour la plupart inédites, extraites des fonds de la brigade, il devrait ravir aussi bien les spécialistes que les profanes, et devenir une  référence pour tous ceux qui s’intéressent à l’histoire d’un corps dont la popularité auprès des Parisiens ne se dément pas.

La préfecture de police de Paris a édité pour sa part le n°102 de Liaisons (juillet-août-septembre 2011), «Spécial anniversaire - La brigade de sapeurs-pompiers de Paris fête ses 200 ans», 60 pages, 5€ (bonnes feuilles ici en date du 18 juillet).

PPrama, l’infolettre hebdomadaire de la préfecture de police de Paris, était cette semaine intégralement consacré aux Pompiers de Paris. C’est à télécharger ici, c’est gratuit, c’est plein de petits renseignements et illustrations, et il y a même mille propositions d’emploi pour les moins de 25 ans.

F. A., photos PPrama n°172

Sihem Souid convoquée à l'IGS, de nouveaux soutiens se déclarent

Jean-Marc Ayrault a écrit au Premier ministre François Fillon, Marie-George Buffet au ministre de l’Intérieur Brice Hortefeux: tous deux soutiennent Sihem Souid, cette jeune policière, ex-adjointe de sécurité à la PAF d’Orly, présentement à la PP (suspendue depuis le 1er décembre 2010), qui comparaissait le 8 février en conseil de discipline. Les déboires continuent : Sihem Souid est convoquée mardi 22 à l’IGS… alors même qu’elle est encore suspendue. Le 28 février, France 2 consacre une soirée aux “lanceurs d'alertes”, baptisée «Les nouveaux redresseurs de torts».

Depuis la sortie de Omerta dans la police, au Cherche-Midi, le 14 octobre dernier, l’ouvrage n’a pas été attaqué. Les trois mois légaux pour poursuivre un écrit en diffamation sont grandement écoulés. Pourtant, outre les deux procédures judiciaires en cours (celle à l’instruction pour discrimination et celle contre Sihem Souid pour violation du secret professionnel), les procédures administratives continuent.

Première en date, la convocation en conseil de discipline du 8 février (annoncée ici en exclusivité). Rue Nélaton, à deux pas du métro Bir-Hakeim, Sihem Souid est arrivée en compagnie de ses avocats et de deux de ses anciennes collègues d’Orly (toutes deux faisant partie de la procédure présentement à l’instruction). Pour la soutenir, on remarquait notamment la présence de deux conseillers de Paris un jour de réunion de l’assemblée départementale (Danielle Simonnet, Parti de Gauche, élue du 20e arrondissement, et Ian Brossat, Président du Groupe communiste, élu du 18e), de Mouloud Aounit, du MRAP, de Simona Stoeva, de SOS Racisme Ile-de-France, ou encore de Fodé Sylla, ex-patron de SOS Racisme, membre du Conseil économique et social. Bref, Sihem Souid avait de quoi se sentir soutenue. «Une vingtaine de manifestants», disaient les policiers chargés de maintenir l’ordre aux abords du bâtiment ministériel.

Parmi les soutiens que les policiers appelaient des «manifestants», on pouvait aussi remarquer la présence de Gérard Gatineau, l’auteur de 30 ans de bitume, venu tout exprès de Paimpol, sa Bretagne d’adoption. Un soutien aussi inattendu que précieux, d’une génération précédente, qui, dans son ouvrage sorti en 2009, témoigne du même genre de faits que Sihem Souid, mais vécus essentiellement dans la police en Seine-Saint-Denis et en Bretagne.

Sursis sine die

Maître William Bourdon avait envoyé à l’heure du déjeuner ses moyens de défense au conseil de discipline devant lequel Sihem était convoquée. Avant d’entrer dans le bâtiment du ministère de l’Intérieur, il expliqua dans les grandes lignes qu’il ne comprenait pas cette convocation et qu’il allait faire valoir qu’aucune décision de pouvait valablement être prise avant que Sihem ne soit jugée. Sitôt dit, sitôt fait: moins d’une demi-heure plus tard, Sihem apparaissait, sourire aux lèvres. Elle venait d’obtenir de la part du conseil de discipline un sursis, son cas étant renvoyé sine die.

«J’ai le sentiment que nous avons été entendus», déclarera-t-elle plus tard dans l’après-midi, en petit comité, dans un bar-restaurant tout proche.

 

Le Prix du Quai des Orfèvres 2011 sent le sapin

Le Prix du Quai des Orfèvres, édition 2011, a été attribué ce midi à Claude Ragon pour Du Bois pour les cercueils. L’acteur Jean Reno, qui devait le remettre, n’était pas à la préfecture de police de Paris (PP), mais avait enregistré une vidéo.

La 64e édition(*) du Prix (édité chez Fayard) raconte les aventures d'un jeune lieutenant de la police judiciaire parisienne, qui enquête sur un crime commis dans une scierie. Originaire du Jura, le lauréat est ingénieur à la retraite dans l'industrie de transformation du bois. On peut supposer qu'entre un cadavre et une scierie, cette cuvée 2011 de polar sentira le sapin.

Créé en 1946 par Jacques Catineau, le Prix du Quai des Orfèvres est destiné à couronner chaque année un roman policier sur manuscrit inédit et anonyme, œuvre d'un écrivain de langue française. Doté d’une prime de 777€, il est surtout l’occasion de signer un contrat d’édition garantissant un tirage de 50000 exemplaires au moins.

Du Bois pour les cercueils, dont Fayard annonce la mise en vente pour mercredi 24 novembre devrait bénéficier d’un tirage nettement supérieur au minimum contractuel: le chiffre de 70000 exemplaires mis en place est avancé.

L’an dernier, Au pays des ombres avait été primé.

(*) Le prix n’a pas été décerné en 1950, 1955, 1961 et 1973

A consulter : Le palmarès 1946-2006 sur A l’ombre du polar et Quelques couvertures des années passées sur le site de la PP

Histoire de la justice en France

Qui se souvient des décrets flétrisseurs d’Adolphe  Crémieux, qui connaît l’année à laquelle les femmes ont accédé à la magistrature pour la première fois, qui peut décrire le fonctionnement de la justice coloniale, et qui peut dater avec exactitude la loi portant abolition de la peine de mort?(*) Si le lecteur n’en a pas la moindre idée, c’est qu’il n’a pas lu, ou alors pas assez attentivement, L’Histoire de la justice en France de Jean-Pierre Royer, récemment rééditée, complétée et réorganisée. Ce pavé d’un peu plus de 1300 pages, que biberonnent fiévreusement les étudiants des facultés de droit, surtout ceux candidats à l’ENM, fait une synthèse brillante des trois cents dernières années de notre justice : de 1715, à la mort de Louis XIV, jusqu’à nos jours.

Pour sa quatrième édition, Jean-Pierre Royer a constitué une équipe autour de Jean-Paul Jean, Bernard Durand,  Nicolas Derasse et Bruno Dubois (**). L’ouvrage, qui avait reçu le prix Malesherbes en 1996, revient épaissi de plusieurs centaines de pages et s’organise autour de trois grandes périodes : la justice royale (1715-1789), les révolutions de la justice (1789-1879) et la justice républicaine (1879-2010). De nombreuses problématiques ont fait l’objet d’une refonte, voire se sont ajoutées aux thématiques existantes. C’est le cas de la justice de la Convention thermidorienne, de la justice de l’entre-deux guerres, de la justice de Vichy, de la justice coloniale, des suites de l’affaire d’Outreau, ou de l’inflation législative des années 2000.

L’histoire de la justice hexagonale nous semble se structurer autour de deux grandes thématiques  : d’une part, la lutte entre la magistrature et le pouvoir politique et, d’autre part, les réformes de l’appareil institutionnel judiciaire pour améliorer l’efficacité de ce qui deviendra le service public de la justice.

De 1715 à 2010, c’est une magistrature qui se cherche que décrit Jean-Pierre Royer, en quête d’indépendance à l’égard du pouvoir exécutif.

Le souvenir séculaire de la fronde des Parlements sous l’Ancien Régime, par le droit de remontrances dont ils disposaient et leurs arrêts de règlement, ont amené le jeune pouvoir révolutionnaire –  l’Assemblée nationale constituante – à refuser l’idée d’un pouvoir judiciaire. La création du référé-législatif et le refus de l’inamovibilité des magistrats devaient permettre de mettre les juges sous tutelle. Plus tard, l’article 5 du Code civil napoléonien interdira expressément aux juges de prononcer par voie de disposition générale et réglementaire sur les causes qui leur sont soumises. Et si le bénéfice de l’inamovibilité fut octroyé aux magistrats du siège par Napoléon Ier, ce fut en contrepartie d’une nomination par l’Empereur lui-même.

Omerta dans la police : Sihem Souid jugée en janvier

Le tribunal correctionnel de Créteil a renvoyé vendredi le procès de l’ancienne adjointe de sécurité Sihem Souid, auteur de Omerta dans la police, pour «violation du secret professionnel», au 7 janvier 2011, à la demande de son avocate, Me Dubreuil, qui invoquait des raisons de santé.

Sihem Souid devait être jugée pour avoir transmis à un journaliste officiant pour Le Figaro des documents considérés comme confidentiels alors qu’elle était en poste à la Police aux frontières (PAF) d’Orly. Il lui est reproché d’avoir transmis entre autres une note relative au plan Vigipirate appliqué à l'aéroport, des détails sur le dispositif de sécurité mis en place pour une visite du président Obama, ou une note sur les mesures de non-admission à l'encontre des étrangers.

Française d'origine tunisienne, la jeune femme vient de porter à la connaissance du public le racisme, l'homophobie, le sexisme et la corruption de certains collègues et supérieurs dans Omerta dans la police (Cherche-Midi, 14 oct. 2010, 18€ TTC).

«Quand la date de publication de mon livre a été annoncée au 14 octobre, j'ai reçu une convocation par le tribunal correctionnel pour le 15 octobre. La manoeuvre est énorme», a déclaré jeudi à l’AFP l’ancienne policière de la PAF

Après être passée au Grand journal de Canal+, sur France Inter chez Audrey Pulvar, ou sur RTL chez Yves Calvi, Sihem Souid est attendue la semaine prochaine encore sur Canal+ (où Thierry Ardisson l'interrogera le 23) et sur France5, le 22, chez Daniel Picouly.

Agée de 29 ans, Sihem Souid est présentement adjointe administrative à la préfecture de police de Paris (PP), où elle a été affectée à la suite de sa plainte contre sa hiérarchie. Le site de son éditeur indique par ailleurs que «Avant d’entrer dans la police, Sihem Souid dirigeait un service d’une centaine de personnes au sein de la Brink’s, l’entreprise américaine de sécurité». Elle a passé trois ans à la PAF.

Selon la Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité (Halde), elle avait été victime de discrimination. Mais Louis Schweitzer est parti sans qu’elle ne reçoive la décision, et elle attend toujours, sans trop y croire, des nouvelles de Jeanette Bougrab, en qui elle dit n’avoir «aucune confiance».

F. A.

A lire :

• sur le site de Jeune Afrique, Avec "Omerta dans la police", Sihem Souid dénonce le racisme de la PAF, incluant deux vidéos de Mediapart

• dans les archives du blogue, Ca va les Bananias ?

Isabelle Prévost-Desprez : Une Juge à abattre

Avec Jacques Follorou, du Monde, la juge Isabelle Prévost-Desprez publie cette semaine chez Fayard un témoignage au titre provocateur : Une Juge à abattre (280 pages, 16€, coll. Documents).

« J’ai décidé de parler pour être fidèle à l’idée que je me fais du métier de juge. Je franchis le pas pour dire que le pouvoir de l’argent a fini par vaincre la justice. Pour raconter comment la partie a été perdue par ceux qui croient au droit s’opposant à l’arbitraire », écrit la magistrate en quatrième de couverture.

« La justice a commis plus qu’une faute, un crime de lèse-majesté en cherchant à s’opposer aux dérives de l’argent, les juges devaient le payer, peu importaient le temps que cela prendrait et les moyens qu’il faudrait employer. J’ai voulu, pour ma part, transcrire l’histoire de cette justice qui avait conquis son indépendance plus qu’on ne la lui accordée, et se donnait encore et toujours par principe de ne faire aucune distinction entre les riches et les pauvres ».

Mme Prévost-Desprez indique avoir été « placée sous surveillance » durant certaines audiences qu’elle présidait et avoir fait l'objet d'une « succession d'accusations grotesques et mal intentionnées ». Elle revient également sur la mise en cause dont elle a fait l’objet en décembre 2009, et dénonce une « défaite de la démocratie ».

Dimanche matin, elle était l’invitée de Dominique Souchier sur Europe1 (premier quart d’heure de l’émission à écouter ici).

Après avoir été substitut du procureur au tribunal de grande instance de Lille en janvier 1985, puis au parquet de Paris en septembre 1988, Isabelle Prévost-Desprez est devenue juge d’instruction en 1992, à Paris. Fin 2003, elle est vice-président chargée de l’instruction au tribunal de grande instance de Nanterre. Elle préside désormais, toujours à Nanterre, la 15e chambre correctionnelle, chargée des affaires économiques et financières. A ce titre, elle a vu récemment passer entre autres l’affaire des comptes bancaires piratés (dont celui de M. Nicolas Sarkozy) et suit l’affaire Bettencourt (récents développements ici).

Son ouvrage ne concerne pas que son cas. « Ces coups ne visaient pas que moi, ils concernaient l'ensemble de la justice, ils mettaient à mal son indépendance et touchaient par ricochet tous les magistrats », écrit-elle, craignant que, avec la disparition programmée du juge d’instruction, des affaires comme elle a pu traiter par le passé ne deviennent plus qu’un lointain souvenir.

Les mauvais jours finiront

Fondé en juin 1968, le Syndicat de la magistrature (SM, site récemment rénové ici), publie chez notre voisin Eric Hazan (La Fabrique, qui, pour ses neuf ans, publiait L'Insurrection qui vient) un volumineux état des lieux critique sur le système judiciaire français. Ce syndicat revendique la représentation d’environ 30% des magistrats en France.

Avec un copieux sommaire découpé en six chapitres, le SM veut dénoncer l’arbitraire du pouvoir et la soumission de l’appareil judiciaire. Il revendique à l’égard de tous les pouvoirs qui se sont succédés en un peu plus de quarante ans depuis sa fondation et pose un regard critique avec une certaine indépendance qui ne sera pas du goût de tous. Ce n’est sans doute pas innocemment, du reste, qu’il paraît à La Fabrique…

On retrouvera dans l’ouvrage l’historique des grands combats du Syndicat, à commencer par la période 1968-1981, qui pose les engagements fondateurs des adhérents, mais aussi diverses affaires qui ont pour certaines défrayé la chronique. C’est le cas de l’affaire d’Outreau, ou de celle de la prise d’otages de la maternelle de Neuilly (mort de Human bomb, où étaient impliqués entre autres notre actuel président de la République et le tout nouveau préfet de Seine-Saint-Denis), et évidemment un passage sur la délinquance financière. Mais aussi, sous le titre « La justice à l'épreuve de la raison d'Etat », un sujet sur l’affaire Borrel signé de Anne Crenier, ancienne présidente du Syndicat de la magistrature, en son temps poursuivie (et relaxée) pour diffamation, pour avoir pris la défense du juge Albert Lévy.

Le SM détaille aussi ses relations avec les pays pauvres, ses prises de position sur les institutions carcérales, ses rapports avec les avocats, les syndicats ouvriers ou encore la Cour pénale internationale.

En proclamant, comme dans la chanson communarde, que « les mauvais jours finiront » (depuis quarante ans, on peut toujours espérer…), le SM montre qu’il reste « droit dans ses bottes », dans le cadre de son utopie fondatrice.

F. A.

• Les mauvais jours finiront, 40 ans de combats pour la justice et les libertés, La Fabrique, avril 2010, 264 pages, 15 € TTC prix France, ISBN : 978-2-3587-2009-0

230 idées de promenade sans voiture

Une flânerie pédestre d’une heure dans le 20e arrondissement, une promenade le long du Canal Saint-Martin (histoire de se replonger dans « l’atmosphère » de l’Hôtel du Nord), ou encore une découverte de la ville depuis les toits, la nuit. Balado.fr s’ouvre à l’Île-de-France et à la capitale, en partenariat avec le Transilien et les Editions Mondeos, éditeurs des guides Balado.

La collection Balado s’enrichit d’un guide Paris et Île-de-France. Quelque 230 idées de loisirs sans voiture ont été « testées à 100% », affirment les partenaires à l'occasion de la semaine du développement durable. Les enquêteurs des éditions Mondeos ont déniché et testé « les meilleurs bons plans » pour découvrir la nature, rouler à vélo ou en rollers, voguer au fil de l'eau, ou simplement marcher… mais — surtout — ne pas utiliser de voiture.

Chaque sortie est desservie par l’une des 381 gares implantées en Île-de-France et est présentée sous forme de fiche, avec descriptif de l'activité, photo et infos pratiques. Le guide propose aussi quelques milliers d’événements franciliens.

Le guide est disponible (pour 14,90 €) en librairies et grandes surfaces, et peut être consulté en ligne avec ses fiches pratiques et son caractère participatif. Des tests gratuits sont en ce sens proposés sur le site Internet.

On pardonnera quelques petites erreurs, comme la « rue des vignobles » (voir sur le plan en illustration) au lieu de Rue des Vignoles… Une coquille qui rappelle que la Rue des Vignoles est une partie de l’ancien sentier des Basses-Vignoles. Son nom, qui remonte au 10 novembre 1873, est celui d’un très ancien lieu-dit du début du XVeme siècle, dont l’appellation dérivait probablement du mot vignobles.

Elle, lui et les autres, par Cantona

Eric Cantona, parrain de la Fondation Abbé Pierre, dévoile dans « Elle, lui et les autres » un pan peu connu de ses divers talents : la photo. Ce au profit de la Fondation Abbé Pierre et de ses actions en faveur du logement des défavorisés, à qui les droits d’auteur sont reversés.

On connaissait le footballeur, l’acteur, le polémiste, l’entraîneur de l’équipe de France de beach-soccer, et le papa… Eric Cantona est également photographe. « Passionné depuis longtemps par l’image, il a mis sa sensibilité au service de reportages sur les actions de la Fondation afin d’offrir un regard sur les femmes et les hommes soutenus par une organisation qu’il parraine depuis plus de trois ans », indique la Fondation Abbé Pierre.

Quelque 150 clichés réalisés à Paris et dans sa banlieue, à Lyon, Metz, La Réunion et au Brésil forment cet ouvrage à l’image des combats de la Fondation.

Elle, lui et les autres est paru chez Lethielleux le 3 décembre, et se trouve en librairie ou auprès de la Fondation, pour 28€TTC (détails ici).

Canard au Vingt

Ce soir vendredi 4 décembre, à partir de 20h, tout près de la place Gambetta, est organisée une rencontre autour des 50 ans de dessins du Canard enchaîné, indique cette page Facebook.

La librairie Le Comptoir des mots (239, rue des Pyrénées, métro Gambetta, bus 61, 64, 69, 96, 26, Traverse de Charonne) a convié Jacques Lamalle, Cabu, Kiro et Kerleroux « à l’occasion de la sortie du ”Canard Enchaîné” en version brochée ». Chacun sera là pour raconter quelques aventures du palmipède, et mettre ainsi du Canard dans le Vingt.

Paru initialement en octobre 2008 aux Arènes, l’ouvrage monumental (4,5kg) « Le Canard enchaîné : 50 ans de dessins, La Ve République en 2000 dessins : 1958 – 2008 » commençait au 13 mai 1958 et contenait quelque deux mille dessins soigneusement sélectionnés. Il est officiellement indisponible (voir ici), mais il en restait chez Eyrolles à la mise à jour du stock de ce matin.

La nouvelle édition est à 35€ prix TTC France, contre 69€ pour l’édition originale d'octobre 2008.