Voici quatre mois, le 31 mai, un groupe de migrants tunisiens occupait un immeuble de la rue Botzaris, dans le 19e arrondissement. Ce 31 août prend fin l’aide du Département de Paris, qui concernait une partie des migrants dits “de Lampedusa”, mais pas directement ceux de la rue Botzaris.
Depuis le 1er mai avec confirmation le 6 mai, le blogue avait annoncé la baisse de l’aide au retour pour les immigrés tunisiens en situation irrégulière, de 2000€ à 300€, unilatéralement décidée par le gouvernement français.
L'immeuble de la rue Botzaris a été “annexé” le 15 juin par l'Ambassade de Tunisie. Délogés le 16 juin, ses occupants ont été pris en charge par un collectif de personnes s'étant connues par le réseau social Twitter sous le tag #Botzaris36
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Le 1er mai était aussi la date de l’occupation d’un immeuble de la Ville de Paris, avenue Simon-Bolivar, dans le 19e arrondissement. Une occupation de courte durée, puisque, à la demande de la Ville, le bâtiment allait être dès le 4 mai évacué sans ménagement par les forces de l’ordre.
Trois jours plus tard, le 7 mai, une grande partie de ces migrants allaient occuper un gymnase à Belleville, dans le 11e arrondissement. Là, allait commencer un va-et-vient de jeunes Tunisiens (seul un «noyau dur» restant à y dormir chaque nuit), ainsi qu’une surveillance accrue des services de sécurité de la Ville, propriétaire des lieux, jusqu’à une “reprise en main” par la Ville, début juin.
Entre temps, le 31 mai, un groupe de Tunisiens avait quitté le gymnase en direction des Buttes-Chaumont, pour occuper un bâtiment dont ils ignoraient pour la plupart l’existence: le fameux 36, rue Botzaris. Officiellement centre culturel, cette adresse traînait de longue date une mauvaise réputation dans la communauté tunisienne de Paris. Il s’agissait du siège officiel de centaines d’associations, mais aussi du RCD, le parti créé par le président déchu Ben Ali.
Les Tunisiens de la rue Botzaris ont été par deux fois évacués des bâtiments du 36, rue Botzaris et du 42, rue du Plateau. Une fois le 7 juin, une autre le 16 juin. La première fois avec l’autorisation de l’Ambassade de Tunisie, la deuxième fois à sa demande. Et n’avaient nulle part où aller, l’Etat ne remplissant pas son devoir d’accueil et la Ville, bien que dépensant beaucoup, ne prenant pas en charge tous les migrants, y compris dans les importants budgets votés en faveur des Tunisiens.
Dans son compte-rendu du 25 août dernier, le site Internet de la Ville de Paris rappelle que 580000€ supplémentaires ont été votés le 11 juillet.
Dans cette enveloppe, une aide de cent mille euros était prévue pour une aide au retour complémentaire de celle de l’Offi, que la Ville avait fixée à 700€ par personne, ce qui faisait a priori un maximum de 140 aides. Or la lecture du site Internet de France 24 révèle que «Pour l’heure, environ 70 personnes ont bénéficié de cette aide au retour»… à la date du 30 août.
Quatre mois après l’occupation du siège du parti de Ben Ali, l’aide de la Ville de Paris prend fin, ce mercredi 31 août. Sauf vote contraire à effet rétroactif au prochain Conseil, qui doit avoir lieu les 26 et 27 septembre.
A la faveur du suivi des occupations de Simon-Bolivar et du gymnase de la Fontaine-au-Roi, puis de l’occupation du 36, rue Botzaris, une forme de solidarité inédite a vu le jour via le réseau social Twitter, avec le collectif Botzaris36, qui a décidé la semaine dernière d’interpeller les candidats à la présidence de la République.
Fabien Abitbol
A écouter : le reportage de Gaël Joly diffusé le 21 juillet sur Radio France (cliquer ici, 3 min. 30)
A lire : Botzaris36 interpelle les candidats, sur Laissez-Passer (26 août)
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