Si la tension avait marqué la saison 2009/2010, c’est l’apaisement qui a prévalu en 2010/2011 et ce grâce à la mise en place par la préfecture de police d’un plan sécurité drastique, en partenariat avec la direction du Paris Saint-Germain. Si le club a désormais une nouvelle équipe à sa tête, il n’y a pas de changement en vue au niveau de la sécurité: la continuité d’action, ce sera le credo pour 2011/2012.
Pour en parler, Jean-Louis Fiamenghi, directeur de cabinet du préfet de police:
Vous avez eu l’occasion de rencontrer les nouveaux dirigeants du PSG, notamment, Benoît Rousseau, le président par intérim, qu’en est-il ressorti?
On ne modifie pas un plan qui a bien fonctionné, le partenariat va donc se poursuivre avec cette nouvelle équipe, les supporters seront toujours placés de façon aléatoire, les abonnements seront possibles sous certaines conditions dans les virages populaires et la lutte contre les incivilités sera accentuée. En effet, la saison passée, si des familles ont remplacé les anciens abonnés, des jeunes sont également venus en nombre assister aux matchs, certains adoptant un comportement vindicatif: propos outranciers et injurieux envers les supporters et joueurs adverses, crachats...
Disposez-vous de nouveaux moyens d’action?
La LOPPSI 2* a effectivement accru notre champ d’intervention, notamment s’agissant des interdictions de stade (IDS). Désormais l’interdiction peut aller jusqu’à un an -6 mois auparavant- voire 2 ans en cas de récidive et les motifs ont été élargis. En outre, la liste des IDS sera systématiquement communiquée aux clubs et fédérations sportives et l’IDS s’appliquera pour les rencontres se déroulant à l’étranger; à cette fin, nous travaillerons main dans la main avec la division nationale de lutte contre le hooliganisme (DNLH). La loi a également rendu possible la mise en place de «périmètres d’interdiction» : il s’agit de définir autour du stade un périmètre dont l’accès peut être interdit à certaines personnes comme les supporters de tel ou tel club ou ceux démunis de billets.
Et sur le terrain, pour vos «équipes», quelles consignes?
Toujours trouver un équilibre entre la prévention et la répression, nous serons très présents et vigilants samedi pour le premier match qui opposera le PSG à Lorient afin de montrer aux supporters qui pourraient être tentés de revenir à leurs anciennes pratiques que nous demeurons inflexibles, nous n’agissons pas contre le sport mais au contraire, nous veillons à ce que les principes qui l’animent soient respectés: tolérance, respect... Nous serons plus mobiles, des patrouilles à l’extérieur du Parc des Princes détecteront les comportements dangereux et réagiront dès la constitution de groupes violents. Nous lutterons avec encore plus de fermeté contre l’alcool et les débordements qu’il génère ; des arrêtés relatifs à la consommation, à la détention et à la vente d’alcool aux abords du stade seront de nouveau pris.
L’action de la préfecture de police ira au-delà des seuls matchs de ligue 1 ou des rencontres qui se tiennent au Parc. L’année passée, nous avons pu constater que des regroupements et des violences s’étaient produits dans la région parisienne à l’occasion de matchs de divisions inférieures, de rencontres féminines ou de celles de la section jeunes, nous serons donc également présents lors de ces rencontres.
• LOPPSI : loi d’orientation et de programmation pour la performance de la sécurité intérieure du 14 mars 2011, elle prévoit notamment plusieurs mesures pour lutter contre les violences sportives pour renforcer la lutte contre les atteintes aux personnes.
Entretien publié dans PPrama, infolettre de la préfecture de police de Paris, n°174 du 3 août 2011
L’interdiction administrative peut être prononcée par le préfet de département et à Paris par le préfet de police à l’encontre d’une personne dont le comportement trouble l’ordre public; sont également visées par la LOPPSI 2 les personnes appartenant à une association ou un groupement de fait dissout. La durée de ces interdictions a été doublée: 1 an dès le premier acte et 2 en cas de récidive. On parle alors d’arrêtés d’interdiction ou arrêtés de longue durée, ils sont subordonnés au respect de procédures formelles de nature à garantir à la personne concernée la possibilité de donner sa position sur la mesure qu’il est envisagé de prendre à son encontre.
Il peut s’agir d’observations écrites ou d’un entretien oral. Il y a également des arrêtés d’urgence que le préfet prononce sans procédure contradictoire préalable, ils sont alors pris pour une courte durée.
L’interdiction judiciaire peut être prononcée en complément d’un contrôle judiciaire ou à titre de peine complémentaire lorsque sont commis des faits limitativement énumérés par la loi (ex: introduction de boissons alcooliques dans une enceinte sportive, provocation à la haine ou à la violence lors d’une manifestation sportive, jet de projectile dans une enceinte sportive, etc.). Leur durée ne peut excéder 5 ans.
• La DOPC “patron” du Parc
Pour cette nouvelle saison, c’est à la direction de l’ordre public et de la circulation (DOPC) qu’il incombera de gérer l’ensemble du dispositif policier mis en place à l’occasion des rencontres: c’est le chef de district qui en coordonnera l’action et aura autorité sur l’ensemble des policiers, toutes directions confondues: DOPC, direction de la sécurité de proximité de l’agglomération parisienne (DSPAP) et direction du renseignement de la préfecture de police (DRPP).
• Les «Spotters» de la DRPP
Spécialistes de la lutte contre les violences dans le sport, ces policiers sont chargés de détecter, d’identifier et de suivre les supporters violents lors de toutes les rencontres du PSG et cela en lien avec la division nationale de lutte contre le hooliganisme (DNLH). Ils accomplissent aussi leur mission à l’occasion des rencontres de divisions inférieures en région parisienne, des matchs de l’équipe féminine du PSG ou encore ceux de la section jeunes évoluant en Gambardella. Leur action ne se limite pas au PSG, sont également «couverts» les matchs de l’équipe de France au Stade de France, mais aussi tous les sites rassemblant des supporters dans la capitale (grands écrans lors des coupes d’Europe ou du Monde, bars retransmettant des rencontres sensibles, etc.) et enfin, tout autre rassemblement sportif à risque.
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