Ménilmontant, mais oui madame...

Sciences sur Seine : cinquième édition

En partenariat avec France Inter, lemonde.fr, et le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) la Ville de Paris propose pour la cinquième fois, du 26 au 31 mai, le festival Sciences sur Seine. Au programme : six jours de festivités scientifiques gratuites avec des animations, expositions, spectacles, promenades…

L'occasion, indique le portail Education du site de la Ville, de « découvrir l'univers scientifique de façon ludique, de développer la curiosité du public et son goût pour les sciences et de découvrir les métiers de la recherche ». Une occasion aussi de découvrir Paris sous un autre angle, et de réfléchir au monde qui nous entoure, comme le respect de la vie privée.

La science sous diverses formes investira ainsi divers arrondissements et « lieux de proximité » parisiens. Rues, cafés, salles de spectacles, centres sociaux, squares, jardins publics mais aussi établissements scolaires, centres d’animations et centre de loisirs accueilleront gratuitement les plus curieux pour leur faire découvrir les sciences et le patrimoine scientifique parisien. Au total, une cinquantaine de manifestations sont proposées au public. Outre une nuit d’observation du ciel (au parc Montsouris), une soirée de projection de courts-métrages scientifiques (au parvis de l’Hôtel de Ville), deux grands débats publics (au cloître des Cordeliers), le 10e Salon des jeux mathématiques (place Saint-Sulpice), le public, par petits groupes, pourra faire des promenades pour découvrir la géologie de la ville. Retardée d’une douzaine de jours par rapport à l’édition 2008 (qui avait commencé avant la mi-mai), cette cinquième édition chevauchera de quelques jours Futur en Seine, la première fête francilienne du numérique.

La plaquette de Sciences sur Seine est à télécharger ici (16 pages illustrées), le calendrier est à lire là. Ces manifestations sont gratuites.

Une réservation est demandée dans certains cas (les précisions et contacts figurent sur la plaquette), notamment lorsque les groupes sont limités à vingt personnes. Parmi les promenades géologiques, on notera pour le 27 mai au matin la découverte des Buttes-Chaumont et de leurs alentours (Une carrière de gypse à Paris, dans le 19e arrondissement, ce genre de promenades s'étalant parfois jusqu'au métro Ménilmontant, mais une simple matinée, dans ce cas, ne le permet pas…), organisée par la société géologique de France (SGF), sur réservation par téléphone ou courriel comme toutes les promenades géologiques auprès de la SGF. La même SGF organise l'après-midi du 27 une découverte de la Coulée verte, dans le 12e arrondissement.

Parmi les grands débats, le 29 mai au soir, animé par un journaliste de France Inter, l’un au thème d’actualité « Sécurité ou vie privée : a-t-on le choix ? », portant qur l’atteinte à la vie privée, via les téléphones portables, les cartes de paiement ou de déplacement et toutes les autres technologies numériques qui, de l’identification et par la localisation, envahissent notre quotidien.

Cette année, cette manifestation est parrainée par Wendelin Werner (de l’université de Paris-sud), qui a été honoré de la médaille Fields 2006, devenant ainsi le neuvième Français à obtenir l’équivalent du prix Nobel de mathématiques ; né en 1968 en Allemagne, il a en effet obtenu la nationalité française à l’âge de neuf ans. Le mot du parrain du festival est à découvrir ici.

F. A.

è La lettre ouverte au président de la République de Wendelin Werner (parue en février 2009 dans Le Monde opinions)

è Les sous-sols parisiens et leur géologie (source : Ville de Paris)

L’Armée du crime, hors compétition

Seizième long métrage et premier « film d'époque » de Robert Guédiguian, L’Armée du crime, qui revient sur le sort des FTP-MOI parisiens du Groupe Manouchian, fait l’objet d’un sujet de deux pages dans l’Humanité dimanche de jeudi dernier (n°161, du 14 au 19 mai en kiosques, 2,70€). Le film a été présenté à Cannes ce dimanche, et sortira à la rentrée.

Les membres du réseau Manouchian, du nom de leur leader d'origine arménienne, Missak Manouchian, ouvrier autant que poète, avaient été arrêtés avec le concours de la police française, condamnés à mort, et exécutés en février 1944 (sauf la femme, décapitée en mai). L’armée du crime est le nom sous lequel alors la propagande (nazie et collaboratrice) présenta les résistants de l’Affiche rouge, placardée sur les murs de Paris. Sauf que, plutôt que de se réjouir de leur condamnation, la population dans son ensemble a admiré et respecté ces étrangers, morts pour la France et entrés dans son Histoire. « L'Affiche rouge » est le titre d'un poème de Louis Aragon (mis en musique par Léo Ferré) et aussi d’un film peu connu de Frank Cassenti (prix Jean Vigo 1976, extrait à visionner ici). Le groupe Manouchian a donné son nom à une petite rue du 20e arrondissement où une commémoration a lieu chaque année.

« J'ai toujours été fasciné par ces personnages-là, ils m'ont formé. J'aurais rêvé d'être l'un d'eux. Je trouvais leur histoire tellement belle et héroïque, que j'avais un peu peur de la raconter », indique Robert Guédiguian, l'un des rares cinéastes français à revendiquer ses origines populaires et ses convictions communistes, dans cette présentation de l’AFP. Le tournage a eu lieu de juin à septembre 2008, dont une partie sur Montreuil.

Le film a été présenté ce dimanche à Cannes, hors compétition. Sa sortie en salles est annoncée pour le 16 septembre 2009.

è La fiche du film sur Comme au cinéma

Accrochages dans le quartier tamoul

Carrosserie et pare-chocs défoncés, vitres brisées, portière tordue. Une voiture immatriculée en Seine-Saint-Denis a été saccagée hier près de la place de la Chapelle (18e arrondissement) en marge d'une manifestation spontanée de Tamouls.Vers 19h15, 800 membres de cette communauté, très présente dans le quartier, ont bloqué la circulation pour dénoncer la guerre qui oppose les indépendantistes tamouls au gouvernement du Sri Lanka.

Pris à partie, le conducteur d'une Twingo noire s'est alors servi d'une bombe lacrymogène, selon plusieurs témoignages. Ce qui a déclenché la fureur de la foule. La police est arrivée rapidement sur les lieux et plusieurs dizaines de CRS ont été appelés en renfort pour faire face à une situation tendue. Trois personnes ont été interpellées et le calme est revenu aux alentours de 21 heures.

Source : Le Parisien (édition Paris)

è Des manifestants tamouls évacués par la police à Paris (Reuters via Nouvel obs, 13 mai)

L’ennemi public au Monte en l’air

Une exposition consacrée à une BD sur le gangster américain John Dillinger se tient depuis vendredi soir et jusqu’au 7 juin dans le bas Ménilmontant, à la librairie-galerie Le Monte en l’air. Vendredi après-midi, Jacques Pradel a consacré son émission Café crimes à l’homme, et à la bande dessinée en invitant ses auteurs sur Europe 1.

En trente ans seulement, John Dillinger (1903-1934) est devenu un mythe américain. Ce fils d'un épicier d'Indianapolis a traversé, arme au poing, les années noires de la Prohibition et celles qui ont suivi la crise de 1929. Son audace, ses évasions spectaculaires, la précipitation des médias à jeter en pâture à une opinion en perte de repères des «héros négatifs», tout était là pour faire de lui l’ennemi public numéro 1.

Une légende était née, qui allait supplanter, tant en importance qu’en durée, celles de beaucoup de hors-la-loi de son époque (Bonnie & Clyde, Baby Face Nelson, Ma Barker…). Son humour, sa prestance, son élégance ajoutaient quelques touches positives au portrait, au point qu'on en vint à parler, pour celui que John Edgar Hoover et les services du FBI appelleront eux-mêmes Public Enemy, de … Robin des bois.

Pour les amateurs de reggae, version années 70, Dillinger était aussi le surnom d’un toaster (ou deejay) jamaïcain, auteur de «Cocaïne In my brain» (lire ici). Une découverte et une référence chez le producteur Lee Perry.

Vendredi après-midi, Miriana Mislov et Thierry Guitard, les auteurs de la bande dessinée, étaient invités, sur Europe 1, à l’émission de Jacques Pradel Café Crimes. Pour réécouter l’émission, cliquer ici (au besoin, rechercher la date du 15 mai 2009). Le vernissage avait lieu le soir-même à la librairie Le Monte en l’air, au bas de la rue des Panoyaux, dans le 20e arrondissement. Un nom fort approprié. Mais c’est bien le style de Guillaume, le patron de l’établissement, de monter des expos un peu atypiques, comme de présenter des ouvrages qu’on ne trouve pas forcément dans les circuits traditionnels.

F. A.

è Pour en savoir davantage sur Thierry Guitard, déjà venu au Monte en l’air en mai 2006, cliquer ici.

èLe Monte en l’air

6, rue des Panoyaux (20^e), métro Ménilmontant

Ouvert du mardi au dimanche, de 13h30 à 20h30

è La véritable histoire de John Dillinger : Ennemi public n°1, collection Denoël Graphic, 15 mai 2009, 208 p., 23 € prix TTC France, ISBN 9782207255711

Le maire UMP de Goussainville invalidé

Le « syndrome Balkany » de retour ?

Le Conseil d’Etat a confirmé en appel la décision du tribunal administratif de Cergy-Pontoise (TA) prise en octobre dernier, en invalidant l’élection municipale de Goussainville (Val-d’Oise, 30 000 habitants, 14967 électeurs inscrits en mars 2008), indique VO News, le site d’informations locales du Val-d’Oise. Des élections pourraient avoir lieu dès juin, selon le parti socialiste local. L’UMP avait gagné de treize voix. Quant au conseil général, où la gauche domine d’un siège, son avenir se joue dans une dizaine de jours.

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Antoine Casula (UMP) dit qu’il « ne jette pas l’éponge comme ça » 

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Battu de treize voix en mars 2008 par le maire sortant UMP Antoine Casula, le socialiste Alain Louis avait demandé l’annulation du scrutin. Il a obtenu gain de cause, le Conseil d’Etat suivant les recommandations du rapporteur public. Parmi les différentes irrégularités dénoncées, le rapporteur du Conseil d’Etat a retenu les radiations effectuées lors de commissions électorales en l’absence des représentants du préfet et du tribunal.

Les résultats des élections municipales de 2008 avaient donné 27 sièges à l’UMP Antoine Casula contre huit au socialiste Alain Louis.

Noël en février, radiation en avril

Dans sa décision du 16 octobre 2008, le TA de Cergy avait pointé les irrégularités qui ont entouré la radiation de centaines d'électeurs dans les mois qui ont précédé le scrutin et avait conclu à « l'existence d'une manœuvre dans l'établissement des listes électorales qui a eu pour effet d'altérer la sincérité du scrutin ». Au total, 1276 radiations ont été prononcées l’année même de l’élection, dont certaines a quelques jours du premier tour du 29 avril 2008, en l’absence de représentants du préfet et du tribunal.

Les organisations jugées anticipées par le TA d’évènements festifs et la distribution de colis de Noël au mois de… février, peu avant le scrutin, faute retenue aussi par le TA, ont été écartées par le Conseil d’Etat.

« C'est une belle victoire pour la démocratie locale à Goussainville », a indiqué le parti socialiste local dans ce communiqué, où Alain Louis précise qu'il conduira « une liste d'union de la gauche » au prochain scrutin dont le premier tour est « prévu pour le 21 juin ». Aucune date n’a été communiquée toutefois par la préfecture du Val-d’Oise.

Dans cette vidéo (5’22’’), Antoine Casula estime qu’il n’y a « pas assez de raisons pour annuler ces élections ». Il précise qu’il n’est « pas spécialiste en droit » et assure qu’il « ne jette pas l’éponge comme ça ».

Antoine Casula et Alain Louis avaient tous deux 63 ans en 2008, comme l’indiquait Le Parisien à l'époque, qui relevait que le candidat du PS avait déjà de l’expérience, pour avoir été adjoint de 1977 à 1983, puis conseiller depuis 1995, tandis que le candidat de l’UMP était présenté comme le compagnon de l’ancienne tenancière de la mairie, élu depuis 2001, maire depuis 2005. Antoine Casula était en effet devenu maire de Goussainville à la faveur d’un conseil municipal provoqué par l’ancienne maire, sa compagne Elisabeth Hermanville, après que sa condamnation pour prise illégale d’intérêts a été rendue définitive par la Cour de Cassation fin 2005.

Mme Hermanville avait déjà été condamnée en 1996 pour le cambriolage de la mairie qu’elle venait de perdre. L’inventaire du mobilier disparu de son bureau ressemblait à du Prévert : « Un bureau contemporain, 35 750 F, un retour de bureau, 14 500 F, un canapé, 34 800 F, trois fauteuils en cuir, 29 700 F, un coin canapé, 6 900 F, deux autres fauteuils, 39 800 F, une table, 58 600 F, six chaises, 49 800 F, etc. » Pour une valeur estimée de 273 800 francs (41 740 €, dans une commune à l’époque de 25 000 âmes). Le nouveau maire communiste, Michel Toumazet, avait découvert « 60 millions de centimes imputables aux frais d’avocats dans le budget 1993 » (600 000 FF, 91 500 €) . Et ce mariage d’un membre de la famille de la maire, pour lequel traînait une facture de 42 000 francs (6400€)… On n’hésitait pas à parler localement de « syndrome Balkany ».

Changements en vue au Département ?

En mars 2008, aux cantonales qui accompagnaient les municipales, le département du Val-d’Oise avait basculé à gauche. D’un siège.

Le rapporteur public demande maintenant l'annulation de l'élection cantonale du canton d’Argenteuil-est, gagné d’une vingtaine de voix par la communiste Marie-José Cayzac sur l’UMP Philippe Métézeau. Ce dernier avait déposé un recours en annulation, avait été débouté par le tribunal administratif de Cergy-Pontoise, puis avait fait appel devant le Conseil d’Etat. « Cette décision pourrait être lourde de conséquence, la majorité de gauche (PS-PCF) ne tient actuellement qu'à un fauteuil, soit 20 sièges contre 19 pour la droite (UVO). La décision finale sera connue d’ici une dizaine de jours », note VO News dans cette brève.

Fabien Abitbol

è A Argenteuil, le chasseur de pauvres touche les Assedic (L’Humanité du 5 mars 2008)

VIH : la grosse pilule rose en une prise quotidienne arrive en France

La première trithérapie en un seul comprimé par jour, l'Atripla®, arrive en France. La grosse pilule rose est commercialisée par deux laboratoires américains, Gilead et Bristol-Myers Squibb (BMS), indique dans cette brève le site Seronet, destiné aux séropositifs.

Ce médicament devrait faciliter l'observance du traitement pour 30 000 à 120 000 séropositifs en France, selon les laboratoires. Cette grosse pilule s’adresse aux patients déjà sous traitement, ayant un taux de virus dans le sang indétectable depuis plus de trois mois,  sans antécédents d'échecs thérapeutiques avec d'autres médicaments antiviraux.

Atripla est une combinaison entre les médicaments Sustiva, du laboratoire BMS, et Truvada, de Gilead Sciences. Il ne s’agit donc pas de nouvelles molécules, mais d’un nouveau médicament, qui fournirait au patient la même quantité de molécules que les deux autres, avec les mêmes effets recherchés comme indésirables.


Atripla, qui a reçu l'autorisation européenne de mise sur le marché en décembre 2007, est actuellement en vente dans 59 pays. Le 22 avril dernier, le média gay et lesbien yagg avait souligné que cette thérapie, disponible aux Etats-Unis, était aussi autorisée en Norvège et en Islande, et que des trithérapies en un comprimé étaient déjà disonible dans certains pays du Sud, car produites par des laboratoires fabricant des médicaments génériques.

Autrefois, les traitements comptaient une quarantaine, puis une vingtaine de comprimés par jour.
Une boîte d'Atripla (soit un mois de traitement) coûte 834,30 €, soit le prix des pilules qu'il remplace, ont indiqué les laboratoires, ce que confirme un pharmacien parisien interrogé ce samedi. Une baisse de 6 % est annoncée pour le 1er janvier prochain.

Le médicament vient d'obtenir son remboursement et sa prise en charge par la sécurité sociale.

Cette collaboration entre deux entreprises du médicament concurrentes « est une première dans l'histoire de l'épidémie de Sida », indiquent Gilead et BMS. Le groupe TEVA, dont le siège se trouve en Israël, et qui est l’un des leaders mondiaux en matière de médicaments génériques, a annoncé son intention de développer un générique de l'Atripla. Gilead a fait savoir jeudi qu’une plainte serait déposée.

F. A.

è Le dernier rapport financier de Gilead (en anglais), incluant les rétroviraux, dont l’Atripla. Sa traduction en français sur Caducee.

è Les bienfaits de la pilule rose (Nouvel obs du 3 avril 2008)

è Le feuillet d’informations (réseau canadien d’info-traitements du Sida)

Lois Molle et Dalo : le mal-logement en question

Les Don Quichotte s’installent, la police réplique à Paris

Parce que « le mal-logement nous concerne tous », les Enfants de Don Quichotte ont replanté la tente, vendredi, dans une dizaine de villes françaises. A Paris, ils ont été délogés vers 22h30 par la police.

Augustin Legrand avait prévenu. La Loi Molle comme la Loi Dalo ne suffisent pas. Et, concernant l'application de la loi Dalo, il y aurait eu non pas 600 000 recours, mais… « un peu plus de 72 000 », selon une sympathisante des Enfants de Don Quichotte qui précise que seulement « 8 033 personnes ont été relogées ».Un dossier sur neuf. Pas de quoi crier victoire.

Alors, après le premier campement au canal Saint-Martin, côté 10^e arrondissement, en décembre 2006, les Enfants de Don Quichotte se sont installés dans divers endroits de France ce vendredi. Lieu peu visible, mais emblématique, devant la mairie de Vannes (Morbihan), où le Premier ministre François Fillon devait éviter le public, et où la presse ne pouvait pas aller au meeting de l’UMP, selon Ouest-France. A Montpellier (Hérault), sur la promenade du Peyrou, pour « une quinzaine de jours » ; le Midi Libre promet davantage d’informations dans son édition de samedi. L’AFP indique qu’il y en a eu à Strasbourg et à Caen, entre autres. La réinstallation des tentes était prévue dans une dizaine de villes. Le temps de l’Acte II est arrivé.

Dans ce message vidéo d’une minute mis en ligne le 11 mai, les Don Quichotte appelaient à la solidarité, et demandaient à ce que les politiques prennent leurs responsabilités. « Le droit à l'hébergement, c'est une obligation humaine. Si on n'est plus choqué quand quelqu'un n'a plus un toit lorsqu'il fait froid et qu'il est obligé de dormir dehors, c'est tout l'équilibre de la société, où vous voulez que vos enfants vivent en paix, qui s'en trouvera remis en cause », avait dit le 18 décembre 2006 à Charleville-Mézières (Ardennes) le ministre de l’Intérieur, candidat UMP à l’élection présidentielle Nicolas Sarkozy, promettant alors dans une sortie restée célèbre que « d’ici à deux ans plus personne ne soit obligé de dormir sur le trottoir et d'y mourir de froid ». Deux ans ont passé depuis décembre 2006. Nicolas Sarkozy a été élu en mai 2007. Deux ans ont passé, là aussi. Le 16 mai 2006, il entrait en fonction. Deux ans…

Et vendredi soir, alors que les Enfants de Don Quichotte avaient dressé une centaine de tentes sur les berges de la Seine (à la base, ils escomptaient aller à la Concorde) ils ont été évacués vers 22h30 par la police, qui a confisqué les tentes, a-t-on indiqué de bonne source. A Paris, les tentes, presque toutes de couleur verte, étaient installées entre l’ex-pont de Solférino (passerelle Sédar-Senghor) et le Pont Royal. Arrimées avec des pierres sur les berges de la Seine, elles étaient reliées les unes aux autres.

Peu avant 22h30, le secteur a été bouclé par les forces de l’ordre, qui attendaient depuis trois heures d’horloge des consignes, ayant pour ordre de bloquer la circulation et de ne laisser passer que la presse. La police est intervenue vers 22h30, et a refoulé la centaine de manifestants vers la passerelle Léopold-Sédar-Senghor, qui mène du jardin des Tuileries aux abords du musée d'Orsay.

Faisant référence aux déclarations de Nicolas Sarkozy sur la disparition souhaitée des SDF sous deux ans, Augustin Legrand a déclaré : « Il est temps de faire le bilan, il faut que les politiques prennent en charge cette question ». Les responsables des Enfants de Don Quichotte soupçonnent le gouvernement de vouloir empêcher l'installation de "villages de tentes", afin d’éviter le battage médiatique. Le même battage, sur le seul campement du canal Saint-Martin, à partir de décembre 2006, avait poussé le président Chirac à annoncer ce qui allait être la loi sur le droit au logement opposable (Loi Dalo). Un texte qui demeure largement inappliqué, dans les grandes agglomérations dont l’Ile-de-France au moins, en raison du manque criant de logements sociaux.

Le problème, hélas, ne se limite pas qu’aux sans-abris. « Les logements trop chers, trop petits ou encore insalubres concernent une grande partie de la population », avait déclaré Augustin Legrand dans une interview publiée par le gratuit Metro. Tout comme à la veille du Jour de l’An, pour la rubrique « Immobilier » de Capital, Jean-Baptiste Eyraud, le président de l’association Droit au logement (DAL), avait interpellé le gouvernement en ce sens.

Augustin Legrand demande que le mal-logement soit inclus « dans les plans de relance ».

Cette dépêche de l’Associated Press, qui relate surtout la situation parisienne, donne les exemples de trois hommes, présents à la manifestation.

Fabien Abitbol

Le DAL a changé de site Internet. Le nouveau est désormais ici. Beaucoup plus convivial et complet que l’ancien.

Lavilliers et les nouveaux révoltés

Le licenciement d’un cadre du groupe TF1 au programme

Après France 4 qui, depuis la mi-mars a lancé son nouveau magazine (Global Resistance, site ici), France 3 reçoit ce soir Bernard Lavilliers dans Comme un vendredi. Une occasion de parler des nouveaux révoltés et d'annoncer deux rendez-vous parisiens, avec un reportage sur le sujet.

Pour changer des invités strictement politiques, Samuel Etienne reçoit Bernard Lavilliers. Le chanteur stéphanois a repris des grands succès de Léo Ferré, disparu en 1993, dans son nouvel album, Lavilliers chante Ferré, dans les bacs depuis le 4 mai 2009. Le DVD live fait suite à une tournée entamée en 2006.

Outre l’invité principal, Samuel Etienne recevra aussi Jérôme Bourreau-Guggenheim. Un sujet sera consacré à ce cadre de 31 ans, licencié du groupe TF1 pour avoir envoyé un courriel à la députée de sa circonscription, Françoise de Panafieu. La députée UMP du 17e arrondissement avait transmis la remarque de ce responsable de la branche Internet du groupe sur la loi Hadopi, pas encore votée par le Parlement, au ministère de la Culture, et ce courriel était revenu à la direction de TF1. Qui n’avait pas apprécié son contenu et avait aussi sec licencié son employé (lire ici des commentaires censurés du site Internet de TF1 à ce sujet, suite à ce message sur la rubrique du médiateur).

Depuis, un collaborateur de la ministre a été suspendu. Une affaire qui a fait des vagues à l’Assemblée… puisque, au sein même de l’UMP, on trouvait logique la démission de Christine Albanel. Jérôme Bourreau-Guggenheim ne compte pas en rester là.

Sur la colonne de gauche du site de l’émission, les quatre émissions précédemment diffusées sont accessibles en archives gratuites. Le 29 mai, l’invité sera François Hollande, à qui l’on peut poser des questions ici.

Comme un vendredi

France 3, vendredi 15 mai

Vers 23h00 (après le Lotofoot), durée : 65 minutes

Ateliers d’artistes de Belleville : vingtième (et dernière ?) édition rue de la Mare

La vingtième édition des journées portes ouvertes (JPO) des Ateliers d’artistes de Belleville (AAB), qui a officiellement débuté ce vendredi 15 mai à 14 heures (après le pot de démarrage d’hier) sera sans doute la dernière dans les locaux de la rue de la Mare. Les artistes de l’association continuent leur bataille juridique, sans grande conviction, mais sans grande aide non plus des instances municipales pour trouver un local de substitution à un coût raisonnable. Ce qui n’est pas une raison pour ne pas aller une fois de plus cette année, à la rencontre des peintres, sculpteurs, graveurs, photographes, plasticiens, céramistes, vidéastes ou autres qui, comme chaque année, ouvrent leurs ateliers au public. Cette année, le thème de la peau a été retenu.

250 artistes de Belleville et leurs invités ouvrent leurs ateliers au public ce week-end, jusqu’au 18 mai, de 14 à 21 heures. En sus des 128 ateliers, de nombreux lieux accueillent des manifestations collectives autour du thème de la peau. 
La peau qui réagit, résiste, se détend, épouse, supporte, comme une évidence dans le quotidien des artistes. Quotidien aussi de tous, à l’heure des débats sur les progrès scientifiques, la biométrie, le racisme, parfois les contrôles d’identité «au faciès»… Au programme, étonnement et réflexion sur des questions qui font l’actualité du quartier, et qui ont forgé son  histoire.

Forgé, comme on se… forge une opinion sur les problèmes de La Forge. Certes, le jeu de mots était aisé, mais ces JPO sont aussi l’occasion de tenter de comprendre la situation de La Forge de Belleville, installée depuis le début des années 90 au 23-25 rue Ramponeau, et qui tient tête à l’association T.R.A.C.E.S., créée en 1999, occupante désormais officielle, comme l’a expliqué ici 20Minutes Paris (voir ici un extrait du Conseil de Paris de mai 2009). L’adjoint au maire de Paris en charge de la Culture, Christophe Girard a indiqué qu’aucun artiste ne serait expulsé tant qu’il serait vivant, tout en encourageant «mademoiselle Calandra, maire du 20e arrondissement, et son excellent adjoint Barjeton [qui] continuent (…) la médiation». Car La Forge s’accroche à ses clefs, comme le note dans Le Parisien Violette Lazard, qui suit le dossier depuis l’appel d’offres municipal de l’été 2008.

Au programme des 20^e JPO des AAB, on trouve notamment :

Melting Peau, Une exposition collective d’artistes des AAB et invités autour des usages et questionnements politiques sur la peau. Le samedi se tiendra une initiation au rituel traditionnel du henné.

Greffe générale, 
Proposition/installation du collectif paysagiste Multipleix. Des greffons prélevés dans le parc de Belleville seront implantés dans les endroits les plus inattendus de Belleville.

Pellicules de peau, Projection en continu d’une sélection de vidéos (appel à participation ouvert à tous et disponible sur cette page en téléchargement). Une exploration dialectique entre la peau et le numérique à l’ère du "digital".

Enfants et artistes, Propositions artistiques (installations d’artistes et travaux d’élèves) dans deux écoles, primaire et maternelle, une association des plus jeunes à un événement majeur de l’Est parisien.

Cinéma en plein air, Le Mirage de la Vie de Douglas Sirk (1959-VOST) 
Samedi 16 mai à 22h30 - place Maurice Chevalier (20^e) ; projection en plein air par l’association Belleville en vue(s) dans l’un des lieux les plus bucoliques de Belleville.

Chaïchiuati, Bûto, installation et vidéo, pour cette performance qui traitera de la naissance, de l’identité et de la peau.

Le savon des Folies, Une vente exceptionnelle d’un savon aux innombrables bienfaits : pour vous sentir follement bien.

Seconde Peau, "Je ne veux pas que ma peau s’empile à l’intérieur de moi. Mais qu’est-ce que je peux faire. Je n’en peux plus de la regarder pousser" (Carole Fréchette) 
Performance et lectures de textes autour d’une installation vivante.

Concours et vente de photo, Prix jeunesse de la photographie solidaire et vente de solidarité d’œuvres de jeunes photographes.

Belleville-Oujda, Six artistes marocains viendront exposer leur travail plastique, dans le cadre d’un échange avec l’Association Joudour d’Art et de Développement.

Variations de peau, Différents projets d’enfants de l’IMPro, évocation de divers aspects de la peau, du corps, notamment avec une pratique de l’autoportrait.

La charrette à images, La peau, ses nuances, la géographie de l’homme seront évoqués sur cette exposition déambulatoire qui nous donne à voir dessins, photos, objets.

Plazz’arts, Exposition/scénographie de travaux plastiques autour de la thématique de la peau par un atelier de personnes en situation de vulnérabilité psychique.

Festival de carnets de voyage et d’aventure, Le rendez-vous incontournable des passionnés de la Corne de l’Afrique et des carnettistes.

Les murs de Nadja ou la Peau du fantôme, Apparitions dansées d’après le roman d’André Breton, plusieurs performances dans les rues les vendredi, samedi et dimanche.

Sculpture et Chocolat, Réalisation d’œuvres en chocolat par des sculpteurs, 37 Rue Ramponeau

Un jeu de piste à faire en famille est aussi organisé, mêlant des questions sur les arts plastiques et un parcours des ateliers, samedi 16 mai. Rendez-vous est donné à 15h30 à la charrette à images, place Maurice-Chevalier. Ce jeu de piste est proposé par les AAB et l’Art chez Soi, en partenariat avec la revue DADA.

Après l’expo-vente sur le thème de la crise, après les tentations aux journées portes ouvertes de 2008, voici donc le temps du vingtième anniversaire pour les AAB. Le temps n’est pas annoncé comme radieux (prévoir de quoi passer «sans pépin» d’un atelier à l’autre). L’avenir des artistes non plus. Ils ne peuvent pas se permettre de dépenser, comme pour un bail commercial non aidé, une quinzaine de milliers d’euros par an. Reste à savoir si la parole de Christophe Girard aura le temps de se concrétiser (aussi pour les AAB) avant qu’ils ne soient obligés de quitter le local de la rue de la Mare, qui appartient à un propriétaire privé, et dont le bail arrive à échéance. Après tout, la Ville est partenaire, l’un des partenaires des Ateliers.

Après La Flèche, Fluctuat évoque la fermeture annoncée de La Miroiterie, pour laquelle circule une pétition. Dans ce squat culturel  “historique”, une société civile immobilière a fait l'acquisition de divers lots, et a mandaté un huissier, qui a officié à la mi-mars. Pour l’instant, il y a encore des concerts… Sur le Titanic aussi, il y avait de la musique.

F. A.

Les Portes Ouvertes des Ateliers d’Artistes de Belleville, 20ème édition, "Peau", les 15, 16, 17 & 18 mai 2009, de 14h à 21h.

è Pour en savoir davantage sur les différents point-forts, cliquer ici.

è Pour voir et télécharger le plan dans le quartier des 128 ateliers et des différentes animations, c’est par là.

Google : encore une panne

C’est le pilote qui parle. « 14 % de nos utilisateurs ont subi un service ralenti voire des interruptions », a expliqué Google sur son blogue après la panne générale qui a affecté l’ensemble de ses services (y compris celui de vidéopartage YouTube), entre 17h et 18h30 (heure de Paris) jeudi. Officiellement, tout était réparé à 18h39.

Des utilisateurs du moteur de recherche, de Google Docs, de Google News, de Google Maps, du service de courrier Gmail et de YouTube ont eu droit à de forts ralentissements, ou carrément à la panne sèche des services, pendant un peu plus d'une heure. Google indique avoir eu un problème de redirection du trafic, qui a affecté une bonne partie des services en ligne de Google. «Une erreur dans l'un de nos systèmes a fait qu'une partie de notre trafic Web a été routée par l'Asie, ce qui a créé un embouteillage», a expliqué Urs Hoelzle, vice-président des opérations chez Google.

La semaine dernière, sur le continent nord-américain, la messagerie Gmail avait subi une panne d’une vingtaine de minutes vendredi. En février dernier, une plus longue avait donné lieu à dédommagement aux professionnels. Fin janvier, c'est le moteur de recherche qui, suite à une erreur humaine, affichait des messages d'alerte incongrus dans les résultats. En mars, la suite Google Docs laissait fuiter les documents... De quoi rappeler aux Internautes qu'il est bon de ne pas être trop dépendant des services en ligne.

Google contrôle aujourd'hui environ 70 % des recherches sur le réseau. Sa part de marché n'a cessé de croître ces dernières années.

Cette nouvelle panne est intervenue alors que Google est en train de communiquer sur ses nouveaux outils de recherche.

F. A.

è YouTube débarque dans Google News après une panne générale (ZDNet)