Seizième long métrage et premier « film d'époque » de Robert Guédiguian, L’Armée du crime, qui revient sur le sort des FTP-MOI parisiens du Groupe Manouchian, fait l’objet d’un sujet de deux pages dans l’Humanité dimanche de jeudi dernier (n°161, du 14 au 19 mai en kiosques, 2,70€). Le film a été présenté à Cannes ce dimanche, et sortira à la rentrée.
Les membres du réseau Manouchian, du nom de leur leader d'origine arménienne, Missak Manouchian, ouvrier autant que poète, avaient été arrêtés avec le concours de la police française, condamnés à mort, et exécutés en février 1944 (sauf la femme, décapitée en mai). L’armée du crime est le nom sous lequel alors la propagande (nazie et collaboratrice) présenta les résistants de l’Affiche rouge, placardée sur les murs de Paris. Sauf que, plutôt que de se réjouir de leur condamnation, la population dans son ensemble a admiré et respecté ces étrangers, morts pour la France et entrés dans son Histoire. « L'Affiche rouge » est le titre d'un poème de Louis Aragon (mis en musique par Léo Ferré) et aussi d’un film peu connu de Frank Cassenti (prix Jean Vigo 1976, extrait à visionner ici). Le groupe Manouchian a donné son nom à une petite rue du 20e arrondissement où une commémoration a lieu chaque année.
« J'ai toujours été fasciné par ces personnages-là, ils m'ont formé. J'aurais rêvé d'être l'un d'eux. Je trouvais leur histoire tellement belle et héroïque, que j'avais un peu peur de la raconter », indique Robert Guédiguian, l'un des rares cinéastes français à revendiquer ses origines populaires et ses convictions communistes, dans cette présentation de l’AFP. Le tournage a eu lieu de juin à septembre 2008, dont une partie sur Montreuil.
Le film a été présenté ce dimanche à Cannes, hors compétition. Sa sortie en salles est annoncée pour le 16 septembre 2009.
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