Ménilmontant, mais oui madame...

Le pire ennemi du flic, c’est le flic

Sur le fil, l’excellente série policière de France 2, revient ce vendredi soir pour une deuxième saison, en deuxième partie de soirée, dans d’autres locaux, pour cause de… loyers impayés par l’administration. Le générique, sur une envoûtante et mélancolique chanson interprétée par Patrixe Dupont (I Hear your voice, chez Believe/Abacaba éditions) se termine sur cette phrase : « Le pire ennemi du flic, c’est le flic ».

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Le commandant Munoz (François Levantal) emploie des méthodes souvent à l'encontre de sa hiérarchie, et s'attire les foudres des bœufs-carottes

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Sur le fil, série policière diffusée pour la première fois en septembre 2007, reprend du service. La saison 2 avait été tournée dans la foulée de la première saison, en 2007. France 2, depuis mars 2009, a distillé sur deux mois les six épisodes de la première saison, et a passé le dernier (Les touches noires) le vendredi 15 mai. Pour les téléspectateurs qui n’ont pas suivi toutes les péripéties de ces flics bien barrés (ou mal barrés, c’est selon…, pour se faire une idée, voir la vidéo), un court rappel de l’histoire se trouve au début de chaque épisode. Car, s’il s’agit au sens strict d’une série, celle-ci a, dès le début, un fil conducteur : la recherche d’un tueur en série, surnommé « le pianiste » (titre de l’épisode 3 de la saison 2), « parce qu’il étranglait ses victimes avec une corde à piano », explique benoîtement le commandant Fossatti, un homme qui attend la retraite, partagé entre deux passions : les courses hippiques et le whisky. Mais Dominique Fossati, qui participe à sa manière, parfois sur le fil lui aussi, aux enquêtes, n’en a pas moins l’esprit d’équipe et se montre prêt à tout pour aider et défendre ses collègues.

Les collègues, parlons-en. Il y a le commandant Munoz, brillamment interprété par François Levantal. Un flic très borderline, dont le fils… a été mis en examen pour meurtre, et vient de rentrer à l’appartement familial. Une charge supplémentaire, outre les enquêtes de terrain, pour ce père aux relations tendues avec son fils, comme avec certains collègues. Alors, les « clients », ce n’est même pas la peine d’en parler ! Le commandant Munoz est toujours surveillé par ses supérieurs comme par les bœuf-carottes, mais il est indispensable. Il y a aussi « l’énarque » (le commissaire Forge), qui ne connaît rien au terrain, manque parfois de faire foirer une opération, et -tout ambitieux qu’il est- veut mettre de l’ordre dans la police. Vaste sujet…

Entre les deux, Lucie Terrier, une femme commissaire divisionnaire, interprétée par Micky Sebastian, qui jongle entre fermeté et diplomatie.

Et, au sein du commissariat, la galerie de personnages ne saurait être complète sans un macho (le capitaine Dupré, un peu obsédé sexuel sur les bords), un bleu, ancien ilôtier (le capitaine Mercier, violoncelliste à ses heures), une femme férue de justice (le lieutenant Lila Gloanec, elle aussi limite bœuf-carottes), loin des femmes flics que l’on voit habituellement à l’écran.

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De bonne facture, cette série mériterait de traverser les frontières

(projet d'affiche)

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L’équipe se retrouve dans la deuxième saison dans des nouveaux locaux, car l’administration n’a pas payé le loyer, et la police a été expulsée. La friche SNCF où se trouve l’équipe se montre particulièrement vétuste et inadaptée au travail. Dans l’épisode de ce soir, le commandant Munoz va perdre un indic, d’une balle dans la tête, à la sortie du commissariat où il se trouvait en garde à vue.

Sur le fil n’est pas une série policière de plus… c’est la série française à ne pas manquer, avec des acteurs qui, la plupart du temps, sont relégués à des seconds rôles même si, comme François Levantal ou Micky Sebastian, leur carrière est riche et a pourtant commencé il y a longtemps (1986 avec Constantin Costa-Gavras pour lui, 1979 avec Jean-Michel Ribes pour le cinéma, ou 1977 dans Au Théâtre ce soir pour elle).

F. A.

Sur le fil

France 2, vendredi 22 mai, 22h15

Série française, saison 2, six épisodes de 52 minutes

De Catherine Touzet et Martin Garonne (2007)

è Le site de la série

è La série en VOD

è Des extraits vidéo sont en ligne

è Un sujet sur François Levantal, à l’occasion de la diffusion de L’Affaire Pierre Chanal (2006, France2, sur Le Coin du cinéphage)

Baguette et camembert au Bristol

Le collectif « Sauvons les riches », qui soutient la campagne visant à instaurer un revenu maximal autorisé européen de l'ordre de trente fois le revenu médian (au-delà duquel les revenus seraient massivement imposés), s’est imposé ce midi au restaurant du Bristol, 112, rue du Faubourg Saint-Honoré, dans le huitième arrondissement, à deux pas de l’Elysée.

Une table pour sept personnes avait été réservée dans ce restaurant trois étoiles Michelin, au menu à 95 €, où il est arrivé au président Sarkozy de faire escale. Le collectif a déballé baguettes, camembert et fromage à tartiner après avoir commandé un verre d’eau. « Nous souhaitions aller à la rencontre des vrais riches qui déjeunent tous les jours dans ces restaurants pour leur rappeler que l'on peut très bien se nourrir avec une baguette de pain et un morceau de fromage », a dit l'un des membres du collectif, lorsque le collectif s’est fait expulser.

L'histoire de cette irruption du week-end prolongé est à lire vie la dépêche de Reuters et dans celle de l’AFP.

è Les riches ne guériront pas tout seuls

Fête des marchés : faites des photos et gagnez des cadeaux

Cette année, la fête des marchés parisiens aura lieu du 5 au 12 juin. A cette occasion la Ville de Paris organise, du 20 mai au 30 juin, un concours de photos (dont le règlement est ici) ouvert à tous (à part une légère restriction concernant certains agents de la Ville et leur famille), et les lots là.

Fruits, légumes, vêtements, oiseaux, fleurs, commerçants, étals… Les sujets sont multiples sur les marchés parisiens. Un jury, composé de professionnels de la photo, d’élus et de commerçants, se réunira début juillet (théoriquement le 7). Les clichés peuvent être déposés jusqu’au 30 juin à minuit. Les meilleurs seront récompensés par des stages photos dans le Var, des appareils numériques, des livres, des laissez-passer pour la Maison européenne de la photographie (MEP) …

Avec les travaux d’extension du tramway T3, le marché Davout, dans le 20^e arrondissement, est présentement déplacé rue Mendelssohn. A la jonction des 12e et 20e arrondissements, le secteur de la Porte de Vincennes doit évoluer comme ceci.

Pour participer au concours, cliquer ici.

Décès de Lucy Gordon, interprète de Jane Birkin à l’écran

La préfecture de police estime le suicide « vraisemblable » 

Interprète de Jane Birkin dans Serge Gainsbourg (vie héroïque), de Joann Sfar, l’actrice britannique Lucy Gordon, qui devait avoir 29 ans demain vendredi, a été retrouvée pendue dans son appartement parisien de la rue des Petites-Ecuries, indique le Telegraph en ligne.

Son corps a été retrouvé mercredi, et la thèse du suicide est « vraisemblable » pour la police parisienne. Lors de son décès, elle n’était pas seule à son domicile, et des témoins ont vu un homme, présenté comme son ami, sortir de son appartement et appeler à l’aide. Lucy Gordon aurait été fort affectée par le suicide de l’un de ses intimes, resté en Grande-Bretagne.

Originaire d’Oxford, Lucy Gordon était surtout connue en France pour son rôle dans Les Poupées russes de Klapisch.

Son père, Richard Gordon, a expliqué qu’après avoir vécu quelques années à New York l’actrice avait décidé de s’installer à Paris, dans le 10e arrondissement. Il a indiqué que sa fille avait passé une grande partie de son enfance et de ses vacances d'été en France et était bilingue.

Son rôle dans Serge Gainsbourg (vie héroique) devait la révéler au grand public. Résidant à Paris, elle avait tourné une douzaine de films et de fictions TV depuis ses débuts en 2001. Elle fait aussi partie de la distribution du prochain fil de Yann Moix, Cineman, dont la sortie est prévue cet été (filmographie à lire ici).

Le site de Paris-Match, qui dit ici qu’elle semble s’être donné la mort, indique que Lucy Gordon était ce jeudi soir attendue à Cannes sur le plateau du Grand journal du Festival, présenté par Michel Denisot (Canal +, en clair, de 19h05 à 19h55 et de 20h10 à 20h45).

Des extraits du long métrage de Joann Sfar ont été présentés sur la Croisette où se déroule jusqu'à dimanche le 62e Festival de Cannes. « Le film “Gainsbourg (vie héroïque )” doit beaucoup à la générosité, à la gentillesse et à l'immense talent de Lucy Gordon », ont dit dans un communiqué hier soir le réalisateur Joann Sfar et les producteurs Marc du Pontavice, fondateur du studio d’animation Xilam, basé dans le 10e arrondissement, et Didier Lupfer.

F. A.

Portes ouvertes au foyer Bisson

Dimanche prochain 24 mai, les résidents du foyer pour travailleurs migrants de la rue Bisson, dans le 20e arrondissement, ouvriront leurs portes à partir de 15h00 à celles et ceux qui souhaitent les soutenir dans leur lutte. Au programme : projection d'un film, exposition de photos, intervention des résidents et débats.

Le foyer de travailleurs migrants du 15, rue Bisson a été créé en 1966. Les plus anciens se souviennent des nombreuses luttes qui y ont été menées, notamment contre l'expulsion de certains habitants et surtout contre sa fermeture définitive. En 2001, la dernière grande mobilisation avait abouti à des travaux de rénovation du foyer. Malgré de lourds investissements publics, elle a été bâclée et les conditions de vie sont désormais pires qu'avant la mise en chantier, selon les habitants, qui indiquent sur des tracts que « les plans prévus n'ont pas été respectés », et que les matériaux utilisés étaient déjà délabrés quand ils n'ont pas abîmé la bâtisse.

La gestion du foyer est passée entre les mains de l’Aftam (voir l’historique ici, qui fait état de Stéphane Hessel comme premier président), alors que le foyer dépendait auparavant de l’association Soundiata nouvelle, qui a fêté ses quarante ans en 2004 (lire ici l’interview de son directeur général). Un gestionnaire qui reste parfois sourd aux besoins et aux réclamations des résidents, comme on pouvait le voir à la lecture de ce commentaire du 1er février 2007 (la situation n’a guère évolué depuis…). Selon Le Guide pratique du 20e (édition 2008/2009), l’Aftam gère désormais trois des huits foyers de travailleurs migrants : Retrait (rue du Retrait), Mûriers (rue Fernand-Léger, anciennement Centre d’action sociale de la Ville de Paris) et Bisson (rue Bisson), celui de la rue des Amandiers (le Foyer des Troènes) est un foyer Adef, et les quatre autres sont des foyers Adoma. L’Adoma n’est autre que la nouvelle dénomination de la Sonacotra, depuis 2007. Un ouvrage sur la Sonacotra avait fait l’objet d’une présentation en octobre 2008.

La situation actuelle du foyer de la rue Bisson est proche de l'insalubrité, posant des problèmes quotidiens à ses résidents, et entraînant un danger conséquent pour leur sécurité. Et le gestionnaire censé être à l'écoute desnombreuses réclamations des habitants, ne l’est pas. L'association des résidents du foyer Bisson demande pour le foyer… des conditions de vie décentes. Rien de plus. 

Dimanche 24 mai, 15 heures

15, rue Bisson, 20e, métro Couronnes ou Belleville

Le Paris photographique de Alice Lepic

Dans la peu chère collection « Guides illustrés », Parigramme propose de découvrir 120 lieux inattendus que peu de Parisiens connaissent, dans le "Paris caché", richement illustré par des photographies de Alice Lepic.

« Des impasses bordées de petites maisons, des anciens couvents, des jardins exotiques, des ateliers d’artistes, des trompe-l’œil insolites, des cours en enfilade... on pourrait être n’importe où... sauf à Paris. Et pourtant ! À l’aide de quelques indices et de vos souvenirs, amusez-vous à retrouver les 120 lieux présentés dans ce livre, avant, pourquoi pas, d’aller goûter sur place le charme sans pareil de ce Paris (trop bien) caché… », prévient l’éditeur sur son site.

Ce sont précisément ces exceptions que Alice Lepic a recherché, ces endroits où l’on ne se croit pas vraiment à Paris. C’est le cas, par exemple, pour cette photo de la rue du Père Prosper-Enfantin, dans le 20e arrondissement, qui ne figure évidemment pas sur Google maps.

Dans ce 20e, en effet, on peut accéder à la Campagne à Paris par trois passages en escalier, qui ont été baptisés en 1994 du nom de trois personnages ayant marqué le quartier sur trois siècles différents. Mondonville au XVIIIe siècle, le Père Prosper-Enfantin au XIXe et Georges Perec au XXe siècle. Mondonville, de son vrai nom Jean Joseph Cassanéa de Mondonville (1711-1772) était un violoniste et compositeur qui dirigeait des concerts spirituels. Le Père Prosper Enfantin (1796-1864), fondateur des secours mutuels et grand adepte du saint-simonisme, créa une communauté modèle, administra une société de chemin de fer et écrivit de nombreux ouvrages philosophico-religieux ; il cherchait à associer les principes d’ordre et de liberté, et fut condamné à un an de prison lors des poursuites contre les saint-simoniens pour outrage aux mœurs. L’écrivain Georges Perec (1936-82), enfin, passa son enfance dans le quartier où sa mère tenait un salon de coiffure.

Alice Lepic propose ainsi, au gré des arrondissements, des impasses bordées d’arbres, des ateliers d’artistes, d’anciens couvents, des trompe-l’œil insolites, des cours en enfilade...  rive droite, rive gauche… Des solutions sont données en fin d’ouvrage, permettant aux Parisiens ou touristes d’aller voir sur place le charme insolite d’un autre Paris, d’un œil nouveau. « Depuis Léon-Paul Fargue, nous savons », écrit l’auteur, « qu’il n’est de Parisien que piéton ».

Paris caché

Alice Lepic, Parigramme, Coll. Guides illustrés

144 pages  - 18 cm x  18 cm, 12€ TTC France (ISBN : 978-2-84096-541-1)

Le «plaider coupable» introduit aux assises ?

Le comité Léger, en charge de la réforme du code pénal, serait favorable au « plaider coupable » pour les criminels, indique ce mercredi en exclusivité La Croix. Un criminel pourrait ainsi obtenir une peine allégée et sans faire l’objet d’un procès public. Une procédure similaire a été créée en France en 2004 par la loi dite « Perben 2 », mais elle ne concerne que les petits délits.

Interrogé par l’agence Reuters, le cabinet de la ministre de la Justice, Rachida Dati, « ne confirme ni ne dément » l'existence d'une telle proposition qui s'inspire du droit américain. La Croix indique que l'audience n'examinerait plus la question de la culpabilité de l'accusé, mais sa personnalité et les circonstances du crime. Le verdict serait toujours rendu par la cour d'assises et les jurés populaires, mais la peine encourue serait réduite. L'Union syndicale des magistrats (USM, majoritaire) est opposée à une telle réforme pénale. Avec ce système, fait valoir son président Christophe Régnard, le tueur en série Michel Fourniret et son épouse, par exemple, auraient pu éviter la réclusion à perpétuité. M. Régnard doute « du sérieux de cette commission » et la voit en « apprenti sorcier de la procédure pénale ».

La commission Léger, dirigé par le juriste Philippe Léger, a déjà avancé une autre idée fort critiquée : la suppression du juge d'instruction, enquêteur indépendant de par son statut, et son remplacement pour toutes les enquêtes complexes par le procureur, nommé sur décret du président de la République.

Au ministère de la Justice, on indique que la version finale du rapport Léger est attendue dans les prochaines semaines. Nicolas Sarkozy a promis une réforme d'ampleur.

Pour en savoir plus, cliquer ici.

èLes propositions du comité Léger (7 mars, l’Express)

VHC : une salle de consommation de drogues dans l’Est parisien

A l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre les hépatites, ce mardi 19 mai, six associations ont décidé d’ouvrir à titre provisoire une Structure d’accueil avec possibilité de Consommer à Moindre Risque des drogues psychoactives (SCMR), depuis hier, sur les hauts de Belleville, indique ce communiqué de l’association Asud, qui est basée dans le 20^e arrondissement. Cette salle provisoire a été installée au 206, rue de Belleville, dans les locaux de l’association.

Le Dr Anne François, médecin dans une salle d'injection proche de Genève qui est ouverte depuis 2001 (« Première ligne »), était présente hier pour une conférence de presse. Ce mardi, la salle était ouverte aux professionnels de l’Ile-de-France. Elle n’avait pas vocation à accueillir des consommateurs.

Le principe d’une telle structure, présentement interdite par la législation française, consiste à convaincre un usager de sortir de son isolement pour pratiquer une injection devant deux intervenants (infirmiers ou éducateurs) à même de lui expliquer les risques et de lui recommander des pratiques plus sûres ou d’évoquer avec lui d'autres modes de consommation, voire un sevrage. Les SCMR visent aussi à fournir à des usagers s'injectant dans la rue ou dans des conditions de mauvaise hygiène un lieu propre et plus calme, encadré par du personnel médico-social. La drogue n'est aucunement fournie, et les intervenants n'aident pas à la prise.

Selon ces associations, il existe aujourd'hui plus de 70 salles de consommation en Europe (en incluant les dix-sept helvétiques), dont 31 aux Pays-Bas, vingt en Allemagne, et trois en Espagne, comme ici à Barcelone. Trois seraient en Afghanistan.

« Il y a urgence, des usagers de drogues sont en train de mourir, c'est l'hécatombe », s'indigne Pierre Chappart, de l’Asud, dans une dépêche AFP du 17 mai (lire la note ci-dessous). « Il faut mettre en place des mesures concrètes comme l'accompagnement à l'injection ou les salles de consommation même si elles sont tabous en France ».

Des enquêtes spécialisées indiquent que près de 60 % des usagers de drogues sont infectés par le virus de l'hépatite C (VHC), dont environ un tiers l'ignorent, contribuant ainsi à la propagation du virus, ont indiqué des responsables associatifs. L'hépatite C est une atteinte du foie. Le virus ne se transmet que par le sang mais son pouvoir de contamination est dix fois plus élevé que pour le VIH (et le VHC s’avère plus résistant).

Il existe avec le VHC de « nombreuses possibilités de contamination indirecte lors du partage de matériel de préparation, du partage des drogues ou de l'entraide entre partenaires » mais ces risques sont souvent « ignorés ou mal compris » par les usagers de drogue, souligne Médecins du Monde, qui explique également que le « petit matériel » (ou matériel de préparation) est aussi contaminant pour les drogués que les seringues (voir ici l’interview du Dr Elisabeth Avril).

A Paris, Médecins du Monde reçoit du public démuni dans le 11e arrondissement (depuis 1986), dans le 20e de très longue date, au point que les locaux, vétustes, ont quitté la rue de la Réunion pour la rue Planchat en 2003. L’ONG internationale, depuis 2007 -toujours sur Paris-, gère deux nouveaux programmes, dont un destiné exclusivement aux toxicomanes. Depuis 2006, certains programmes d’échange de seringues peuvent être financés par l’assurance maladie.

Fabien Abitbol, photo : Bernard Bertrand

è Hépatite C : des associations alertent sur l'épidémie chez les usagers de drogue (AFP, 17 mai)

è La mission France de Médecins du Monde

è La rubrique campagnes du site du ministère de la Santé n’est pas mise à jour depuis ce sujet du 11 septembre 2008

Une nouvelle compagne de sans-papiers poursuivie

Une femme de vingt-deux ans est poursuivie pour avoir hébergé son compagnon, dont elle attend un enfant.

Elle ne comprend pas bien ce qui lui arrive. Et lit d’une voix fébrile son interminable mise en examen : « Aide au séjour irrégulier d’étranger en bande organisée, fait prévu et réprimé par l’article L 622-1 et L.622-5 ». Puis « travail dissimulé et emploi d’étranger sans titre de travail en bande organisée ». « Ça veut dire quoi ? demande Lætitia. Je risque quoi ? » Le Code de l’entrée et du séjour des étrangers (Ceseda) prévoit cinq ans de prison et 30 000 euros d’amende pour aide au séjour irrégulier. Si ce délit est commis en bande organisée - comme ici - ces peines montent jusqu’à 750 000 euros d’amende et dix ans d’emprisonnement. « Je suis carrément perdue là, soupire la jeune femme. J’ai juste hébergé mon copain dont j’attends un enfant. »

Lætitia n’a pas vu Welcome. Elle n’a pas entendu non plus les déclarations du ministre Éric Besson qui répète en boucle depuis la sortie du film de Philippe Lioret que « personne, en soixante-cinq ans, n’a jamais été condamné pour avoir simplement hébergé, donné à manger, transporté en auto-stop, un étranger en situation irrégulière » et que le délit de solidarité est un « mythe ». La mise en examen de cette jeune femme est pourtant bel et bien réelle…

Lundi matin à l’aube, Lætitia et Jamal (1) ont vu débarquer chez eux policiers et gendarmes. Elle, enceinte de trois mois, est mise en garde à vue durant 24 heures ; lui, poursuivi pour escroquerie, est placé en détention provisoire à la prison de Villepinte (Seine-Saint-Denis). Jamal a vingt ans, il est indien et sans papiers. Arrivé en France il y a quatre ans alors qu’il était encore mineur, il vend des petites tours Eiffel en plastique et des boules à neige devant Disneyland. Lætitia, vingt-deux ans, était caissière en CDD ; au chômage depuis octobre, elle passe ses journées avec lui à la sortie du parc d’attractions où ils se sont rencontrés il y a sept mois. « Ils appellent ça bande organisée mais il fait ça pour vivre, il n’escroque personne. » Problème, les policiers lui ont montré des photos où il lui donne de l’argent, preuve, selon eux, de son statut d’employeur. Elle jure qu’il lui donnait de quoi aller faire des courses au supermarché voisin. En attendant sa date de jugement, Lætitia a été placée sous contrôle judiciaire.

(1) Les prénoms ont été modifiés.

Marie Barbier, pour l’Humanité du 16 mai

è La politique d’immigration ne passe pas en France ! (La solidarité ne doit pas être un délit, selon 59 % des Français, 17 avril)

è Le site des Amoureux au ban public

Les Tamouls cessent la grève de la faim

Les deux Tamouls (dont en fait un Français d'origine tamoule) qui suivaient encore une grève de la faim entamée depuis le 8 avril ont cessé leur action samedi vers 18 h.

Au début de la manifestation permanente, les grévistes de la faim étaient quatre. Ils sont par la suite passés à deux, dont l’un Shanmugarajam Navaneethan, 26 ans, de nationalité française, a entamé une grève de la soif le 22 avril

Photo : Union des associations tamoules pour un cessez-le-feu au Sri Lanka

C'est autour de ces deux militants qu'une manifestation permanente s'était poursuivie pendant plus de deux semaines place de la République avant de cesser mercredi dernier. Mais la communauté tamoule, qui dénonce la violence du gouvernement sri-lankais, ne baisse pas les bras. Hier, ils étaient 1 500, selon les organisateurs, à se rassembler spontanément devant les Invalides (7e).

La veille, trois personnes avaient été interpellées lors d'une autre manifestation dans le 18e.

A. S., pour 20 Minutes, édition Paris

è Le site Tamoulobs, tenu par de jeunes Tamouls de Paris, pour la plupart étudiants