Trois photo-reporters, dont un de l'AFP, ont été interpellés samedi matin alors qu'ils photographiaient une banderole pro-tibétaine déployée à proximité de l'ambassade de Chine à Paris, puis relâchés à la mi-journée, a-t-on appris auprès de l'un d'eux et de la police. Une quatrième personne, soupçonnée d'avoir déployé la banderole, a également été interpellée avant d'être relâchée, selon le photographe de l'AFP, Olivier Laban-Mattei, et la police.
Des manifestants pro-tibétains avaient déployé la banderole sur laquelle était inscrit "China lies - Tibetans die" (La Chine ment, les Tibétains meurent), sur le toit d'un immeuble adjacent à celui de l'ambassade de Chine. Deux ou trois d'entre eux, appartenant au collectif "Re-action citoyenne", l'ont ensuite accrochée à une cheminée de l'ambassade. Des policiers, en faction dans la rue, sont montés sur le toit et l'ont décrochée.
Le photographe de l'AFP a précisé qu'il avait été interpellé en compagnie d'un confrère de l'agence Reuters et d'un photographe indépendant vers 10h30, que la police avait procédé à un contrôle d'identité pendant une heure sur place et saisi leurs appareils photo, puis leurs téléphones portables avant de procéder à une « fouille corporelle musclée ».
Olivier Laban-Mattei a ajouté que ses confrères et lui-même ont ensuite été emmenés en fourgon cellulaire au commissariat du 8e arrondissement, rue du Faubourg Saint-Honoré, puis dirigés sous escorte vers des salles d'audition séparées où ils ont été entendus pendant deux heures. Il a expliqué qu'il avait refusé de montrer ses photos et que les policiers avaient décidé de conserver son matériel, ce qui nécessite l'accord du procureur.
Le photographe a ajouté qu'il avait finalement été autorisé à quitter le commissariat avec ses confrères et que leur matériel leur avait été restitué vers 13h30.
Interrogée sur les motifs de l'interpellation, la préfecture de police a assuré que les trois photographes avaient été « invités à suivre les policiers au commissariat du 8e pour y être entendus et vérifier leurs identités ».
« Quand on saisit votre matériel, qu'on vous prend votre téléphone portable et vous empêche d'appeler votre rédaction, quand on vous fouille au corps de cette manière (trois agents pour lui seul) alors que vous ne faites que votre travail sur la voie publique, qu'on vous conduit ensuite dans un camion cellulaire, il s'agit bien d'une interpellation, certainement pas d'une invitation », a réagi Olivier Laban-Mattei.
Le parquet de Paris a précisé avoir été « informé à 13h00 que la police avait interpellé une personne qui avait déployé une banderole sur le toit de l'ambassade de Chine ainsi que trois autres qui la photographiaient et se sont révélées être des photographes de presse ». « Le procureur a considéré que rien ne leur était reproché, qu'il n'y avait pas d'infraction et il a ordonné leur libération », a-t-on ajouté de même source.
AFP, photo tchetao via Flickr.com
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