Tous les étés, Paris redevient le paradis des centaines de milliers d’automobilistes qui y vivent l’enfer tout le reste de l’année. Fini les embouteillages pour quelques semaines, les rues sont enfin (presque) désertes. Alors nombreux sont ceux qui en abusent, appuyant trop fort sur le champignon. Les seize radars de la capitale onze fixes et cinq mobiles s’en donnent à cœur joie.
Et rien que durant le mois de juillet, ils ont crépité pas moins de 69 485 fois (soit + 67 % par rapport à 2007). Record absolu !
« C’est regrettable, mais le phénomène est simple à expliquer : plus le trafic est fluide, plus les automobilistes roulent vite, souffle Roland Maucourant, responsable de la sécurité routière à la préfecture de police. Mais en ville, c’est extrêmement dangereux, surtout pour les piétons et les cyclistes. »
« Plus le trafic est fluide, plus les automobilistes roulent vite »
Les chiffres de ce mois de juillet progressent même plus que l’évolution totale du début de l’année 2008, où le nombre de flashs a déjà littéralement explosé : + 50 % lors des sept premiers mois par rapport à l’an dernier (de 290 076 flashs en 2007, le nombre est passé à 435 587 en 2008). Et cela malgré les problèmes techniques connus par certains radars du périphérique…
Les conséquences sur le nombre d’accidents sont contrastées. Si le nombre d’accidents corporels a baissé (- 3 %), tout comme le nombre de blessés (- 4 %), le nombre de tués en voiture a doublé rien qu’en ce mois de juillet, passant de deux en 2007 à quatre victimes en 2008.
Le préfet, Michel Gaudin, en a fait l’un de ses leitmotiv : il faut faire baisser la vitesse des automobilistes, même si elle aurait déjà chuté de 10 km/h lors des cinq dernières années. « La vitesse est la principale cause d’accidents, souligne Roland Maucourant. C’est encore plus marquant pour les deux-roues motorisés. A 70 km/h, leurs chances de survie après un accident sont minimes alors qu’à 45 km/h elles sont beaucoup plus importantes. Il suffit de baisser sa vitesse pour sauver de nombreuses vies. » Un tiers des 26 tués, depuis le début de l’année, conduisaient une moto ou un scooter. Particulièrement vulnérables, les piétons sont encore plus touchés. Treize personnes ont été victimes de la route depuis janvier. Pour éviter tous les excès, sept nouveaux radars devraient voir le jour d’ici à la fin de l’année : à l’Hôtel de Ville, voie Georges-Pompidou (4e ), boulevard Ney (18e ), avenue d’Italie (13e ) et sur le périphérique, aux portes de Vincennes, d’Ivry (en extérieur) et Dauphine (en intérieur).
Raphaël Domenach, pour Le Parisien
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