Expérimentés sur le Bas-Belleville, ils sont désormais à Saint-Blaise
Ils arpentent le macadam, prennent le pouls du quartier, interviennent en cas de crise... Hier, 43 nouveaux médiateurs de nuit ont pris position dans les rues de la capitale. Trois ans après l'expérimentation de ce dispositif dans le Bas-Belleville (19e), puis son extension aux rues animées de Château-Rouge (18e) en 2005 et à celles des Olympiades (13e) en septembre dernier, ils ont investi hier les quartiers Pernety-Plaisance (14e), Charenton-Erard et gare de Lyon dans le 12e ainsi que le secteur sensible de Saint-Blaise (20e).
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Le député socialiste Christophe Caresche, souhaite mettre l'accent sur les quartiers parisiens où le « sentiment d'insécurité est plus fort qu'ailleurs ».
Photo © Assemblée nationale
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« Nous avons ciblé les quartiers populaires où il y a des problèmes de rassemblements, de nuisances, d'incivilités, explique Christophe Caresche, l'adjoint au maire chargé de la sécurité et de la prévention. C'est là que le sentiment d'insécurité est plus fort qu'ailleurs, spécialement la nuit. »
Reconnaissables à leurs polos verts siglés « Mairie de Paris » et leur brassard fluorescent, ces 43 nouveaux médiateurs officieront d'abord... de jour et en civil. « Après deux mois de formation (droit pénal, communication, médiation, gestes professionnels d'intervention...), ils sont d'abord en phase d'immersion jusqu'à la fin août, explique Julien Hegly-Delfour, leur responsable à la mairie de Paris (qui a été chef de projet « correspondants de nuit » dans le 18e auparavant, note du ouaibemaître). Ils apprennent à connaître leur quartier et vont au contact des commerçants, des associations, des services de la ville... Début septembre, ils commenceront leurs tournées de nuit (NDLR : de 16 heures à 24 heures) en tenue. »
Leur mission ?
« L'accompagnement des personnes (NDLR : âgées le plus souvent), la veille technique (NDLR : des dégradations dans la rue par exemple) et sociale ainsi que la médiation », résume Julien Hegly-Delfour. En d'autres termes, les correspondants auront la délicate fonction de « déminer le plus de conflits possibles », ajoute Christophe Caresche. Sur le terrain, ces 43 agents d'un nouveau genre suscitent déjà de nombreuses attentes. « J'ai hâte qu'ils soient opérationnels, confie Seyit Coskun, employé dans un bar de la rue Saint-Blaise (20e). Ici, des gens ont peur et n'osent pas sortir le soir. Les médiateurs vont aider à apaiser les tensions et à changer l'image du quartier. » Même impatience dans le 14e. « Des groupes de jeunes sont laissés à l'abandon, affirme Bernard Bourdet, le président de l'Amicale des locataires de Gergovie. Ils occupent les halls voire les cages d'escaliers. Il y a du trafic de drogue et même de temps en temps du trafic d'armes. » « Ils vont améliorer la tranquillité publique », synthétise Pierre Castagnou, le maire du 14e. Avec ce déploiement de 43 nouveaux correspondants de nuit, âgés de 30 ans en moyenne, le nombre de médiateurs est quasiment doublé et porté à 97. Un chiffre qui ne doit plus évoluer désormais d'ici aux prochaines élections municipales. Le coût de l'opération est estimé à 3,6 millions d'euros par an.
© Raphaël Domenach, Le Parisien du 7 juillet (édition Paris)
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